Démocratie, insurrection et gilets jaunes (par Nicolas Casaux)

Nous ne vivons pas en démo­cra­tie. Cela doit appa­raître de plus en plus clai­re­ment à de plus en plus de gens. Les mani­fes­ta­tions actuelles des gilets jaunes semblent le sug­gé­rer. Le mot démo­cra­tie n’aurait jamais dû dési­gner autre chose que la démo­cra­tie directe. Le fameux pou­voir du peuple, par le peuple et pour le peuple. Le régime poli­tique dans lequel nous vivons, le régime élec­to­ral répu­bli­cain et libé­ral, que les ins­ti­tu­tions cultu­relles domi­nantes, les gou­ver­nants et les médias qua­li­fient de démo­cra­tie repré­sen­ta­tive (un oxy­more), est « une aris­to­cra­tie élec­tive dans les faits », ain­si que l’écrit Fran­cis Dupuis-Déri dans son livre La peur du peuple – Ago­ra­pho­bie et ago­ra­phi­lie poli­tiques. Il ajoute d’ailleurs qu’il « est aus­si pos­sible d’y voir une monar­chie, puisque l’aristocratie élue est diri­gée par un monarque élu, le pré­sident — ou un pre­mier ministre tout puis­sant face à une reine impuis­sante, comme au Cana­da ou en Grande-Bre­tagne. D’un point de vue éty­mo­lo­gique, le mot monar­chie désigne bien le pou­voir ou le com­man­de­ment (arkhè) d’un seul indi­vi­du (mono). Mais pour­quoi donc faut-il qu’il y ait un chef dans un régime libé­ral ou répu­bli­cain, en plus du corps de l’aristocratie élue ? Mys­tère. Avoir un chef d’État semble pour­tant nor­mal et natu­rel, et per­sonne ne s’étonne que le roi ait sim­ple­ment été rem­pla­cé par un pré­sident ou un pre­mier ministre. »

Jean-Jacques Rous­seau écri­vait que le prin­cipe de la repré­sen­ta­tion « nous vient du gou­ver­ne­ment féo­dal, de cet inique et absurde gou­ver­ne­ment dans lequel l’espèce humaine est dégra­dée ». Lors de la Révo­lu­tion fran­çaise, l’Assemblée natio­nale sou­li­gnait que « la repré­sen­ta­tion du peuple était incon­nue aux Anciens » et que c’est du « gou­ver­ne­ment féo­dal […] dont elle tire son ori­gine. » Quelques années plus tard, aux États-Unis, l’historien Samuel Williams rap­pel­le­ra que « [l]a repré­sen­ta­tion […] a été gra­duel­le­ment intro­duite en Europe par les monarques ; non pas avec l’intention de favo­ri­ser les droits du peuple mais comme le meilleur moyen de lever des impôts. »

Le peuple qui s’était révol­té en 1789 contre le pou­voir en place se méfiait — à juste titre — de ceux qui disaient les repré­sen­ter. En 1793, l’article 33 de la décla­ra­tion des Droits de l’homme affir­mait que la résis­tance à l’op­pres­sion était la consé­quence des Droits de l’homme. L’article 35 don­nait donc au peuple la pos­si­bi­li­té de s’in­sur­ger contre ses diri­geants : « Quand le gou­ver­ne­ment viole les droits du peuple, l’in­sur­rec­tion est, pour le peuple et pour chaque por­tion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indis­pen­sable des devoirs. »

Seule­ment, et mal­heu­reu­se­ment (mais heu­reu­se­ment pour Macron), dès 1795, les gou­ver­nants, sou­cieux de réta­blir l’ordre et de conser­ver leur pou­voir, vont réécrire une nou­velle « consti­tu­tion ». Les hommes n’y naissent plus « libres et égaux en droit » et le droit de ren­ver­ser les diri­geants par l’insurrection est supprimé.

En 1810, le Code pénal napo­léo­nien va pré­ci­ser que toute attaque, toute résis­tance avec vio­lences envers la force publique sera qua­li­fiée de délit de rébel­lion. Les mots changent : l’insurrection devient rébel­lion. Si la rébel­lion a été com­mise par plus de vingt per­sonnes, les cou­pables seront punis, même s’il n’y a pas eu port d’armes, de la réclu­sion cri­mi­nelle pour cinq à dix ans[1]. Napo­léon pour­ra enfer­mer tran­quille­ment ceux qui menacent son auto­ri­té en créant un sys­tème poli­cier à son service.

Depuis 1992 (article 412 du code pénal[2]) la loi fran­çaise est plus répres­sive que le Code pénal napo­léo­nien. Plus répres­sive que le Code pénal napo­léo­nien. Tout un sym­bole. Répu­bli­cain, cela va de soi. Napo­léon, ce dic­ta­teur san­gui­naire — son règne a coû­té la vie à plu­sieurs mil­lions d’individus ; les esti­ma­tions varient d’un peu plus d’un mil­lion à cinq mil­lions — auquel on doit l’Arc de Triomphe, éri­gé à la gloire de sa méga­lo­ma­nie. Arc de Triomphe dont les élites (les gou­ver­nants et leurs laquais des médias et des ins­ti­tu­tions cultu­relles) ont fait un « sym­bole de la Répu­blique », et dont la dégra­da­tion a per­mis aux médias d’occulter les muti­la­tions subies par nombre de Fran­çais lors des mani­fes­ta­tions de ce same­di 1er décembre — des mains ont été arra­chées, au moins un œil cre­vé, une femme de 80 ans est morte à Mar­seille, un Tou­lou­sain est tou­jours dans le coma après avoir été tou­ché au visage par un tir de fla­sh­ball, et beau­coup se sont fait tabas­ser. C’est-à-dire qu’en réa­li­té, « la Répu­blique » dont parlent les élites, c’est l’Em­pire, c’est un régime aris­to­cra­tique, c’est l’État. D’ailleurs, un autre de ses prin­ci­paux « sym­boles », le dra­peau tri­co­lore (bleu, blanc, rouge), nous vient direc­te­ment de la royau­té[3].

« Les armoi­ries du Royaume de France uti­li­sées jus­qu’à la Révo­lu­tion. Le bla­son de Navarre y figure depuis qu’­Hen­ri, roi de Navarre, était deve­nu roi de France sous le nom d’Hen­ri IV. »

Et contrai­re­ment à ce que sug­gèrent les médias, le pro­gramme d’histoire de l’éducation d’État, les ins­ti­tu­tions cultu­relles domi­nantes et les élites gou­ver­ne­men­tales, il est absurde et indé­cent de révé­rer les ves­tiges des régimes auto­ri­taires du pas­sé. Les rois, les reines, les empe­reurs, les impé­ra­trices et leurs lèche-bottes actuels — comme Sté­phane Bern — sont autant d’ennemis du peuple. Nous faire res­pec­ter, esti­mer voire admi­rer ceux qui ont été de ter­ribles oppres­seurs ain­si que les sym­boles de leur pou­voir est une des choses les plus per­verses que les domi­nants — les héri­tiers de ces oppres­seurs — ont réus­si à accom­plir. Il est très signi­fi­ca­tif et par­ti­cu­liè­re­ment abject que nous ayons aujourd’hui des rues qui portent les noms de tyrans et de dic­ta­teurs, des sta­tues à leur effi­gie, des musées qui les honorent, que l’on visite leurs palais, et ain­si de suite. Leur « Répu­blique » désigne et incarne tout sauf le prin­cipe démo­cra­tique. Lorsque, same­di 2 décembre, en sor­tant du G20 à Bue­nos Aires, Emma­nuel Macron affirme que « le peuple, on doit l’in­for­mer au mieux, on doit constam­ment être dans un tra­vail d’é­du­ca­tion », il énonce clai­re­ment la nature anti­dé­mo­cra­tique du régime qu’il dirige (et de toutes les soi-disant démo­cra­ties repré­sen­ta­tives), dans lequel une élite, avec lui à sa tête, est en charge de l’é­du­ca­tion du peuple.

C’est pour­quoi les gilets jaunes, s’ils tiennent à vivre libres, à mener des exis­tences décentes, et pas sim­ple­ment à légè­re­ment allé­ger leur cal­vaire, ne devraient sur­tout pas se conten­ter des maigres — et par­fois étranges — reven­di­ca­tions qui cir­culent, et encore moins des quelques conces­sions ridi­cules que le gou­ver­ne­ment pro­pose ces der­niers jours (mora­toire sur la hausse des taxes, etc.), et devraient exi­ger rien de moins que la dis­so­lu­tion des struc­tures de pou­voir anti­dé­mo­cra­tiques actuelles, au pro­fit de l’ins­tau­ra­tion d’une véri­table démo­cra­tie directe. Ils sont plus qu’en droit d’exi­ger la des­ti­tu­tion de toutes les formes d’au­to­ri­té illé­gi­times, et la redis­tri­bu­tion éga­li­taire du pou­voir et des richesses ; et d’ailleurs, à moins d’une refonte totale de la socié­té indus­trielle telle qu’elle existe aujourd’­hui, la des­truc­tion de la pla­nète est garan­tie, et donc celle des socié­tés humaines. Cela requer­rait, bien évi­dem­ment, une période de tran­si­tion, et toutes sortes de pro­ces­sus qui pour­raient et devraient être débat­tus par les gens eux-mêmes, assem­blés dans les places publiques.

Mais reve­nons-en à la loi fran­çaise actuelle. Elle qua­li­fie de mou­ve­ment insur­rec­tion­nel toute vio­lence col­lec­tive de nature à mettre en péril les ins­ti­tu­tions de la Répu­blique. Les­dites ins­ti­tu­tions ne seront jamais lis­tées et seront à l’ap­pré­cia­tion du juge. Le fait de diri­ger ou d’or­ga­ni­ser un mou­ve­ment insur­rec­tion­nel est puni de la déten­tion cri­mi­nelle à per­pé­tui­té et de 750 000 euros d’amende.

Est puni de quinze ans de déten­tion cri­mi­nelle et de 225 000 euros d’a­mende le fait de par­ti­ci­per à un mou­ve­ment insurrectionnel :

  1. En édi­fiant des bar­ri­cades, des retran­che­ments ou en fai­sant tous tra­vaux ayant pour objet d’empêcher ou d’en­tra­ver l’ac­tion de la force publique ;
  2. En occu­pant à force ouverte ou par ruse ou en détrui­sant tout édi­fice ou installation ;
  3. En assu­rant le trans­port, la sub­sis­tance ou les com­mu­ni­ca­tions des insurgés ;
  4. En pro­vo­quant à des ras­sem­ble­ments d’in­sur­gés, par quelque moyen que ce soit ;
  5. En étant, soi-même, por­teur d’une arme ;
  6. En se sub­sti­tuant à une auto­ri­té légale.

Est puni de vingt ans de déten­tion cri­mi­nelle et de 300 000 euros d’a­mende le fait de par­ti­ci­per à un mou­ve­ment insurrectionnel :

  1. En s’emparant d’armes, de muni­tions, de sub­stances explo­sives ou dan­ge­reuses ou de maté­riels de toute espèce soit à l’aide de vio­lences ou de menaces, soit par le pillage, soit en désar­mant la force publique ;
  2. En pro­cu­rant aux insur­gés des armes, des muni­tions ou des sub­stances explo­sives ou dangereuses.

***

À l’é­vi­dence, mal­heu­reu­se­ment, nous sommes aujourd’­hui bien loin de la Décla­ra­tion des droits de l’homme et du citoyen de 1793, dont l’his­toire de France est pour­tant si fière, mais qui n’a plus aucune valeur juri­dique. C’est-à-dire que ce que nos ancêtres qui se sont bat­tus pour plus de jus­tice consi­dé­raient comme « le plus sacré des droits et le plus indis­pen­sable des devoirs » est aujourd’hui sévè­re­ment puni par la loi.

C’est pour­quoi, aujourd’­hui, bien que l’im­mense majo­ri­té des Fran­çais déteste Macron, aspire à une véri­table démo­cra­tie et sou­tienne les gilets jaunes, notre cher monarque est intou­chable. La loi l’au­to­rise à répri­mer — et même, poten­tiel­le­ment, dans le sang — n’im­porte quelle insurrection.

***

Para­doxa­le­ment — peut-être — tout cela ne consti­tue pas une rai­son de ne pas par­ti­ci­per à une insur­rec­tion. Au contraire.

Nico­las Casaux


  1. http://ledroitcriminel.fr/la_legislation_criminelle/anciens_textes/code_penal_1994/partie_legislative_2.htm
  2. https://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?cidTexte=LEGITEXT000006070719&idArticle=LEGIARTI000006418367&dateTexte=&categorieLien=cid
  3. https://www.lepoint.fr/culture/le-drapeau-tricolore-est-il-de-droite-ou-de-gauche-27–11-2015–1985174_3.php

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11 comments
  1. Mer­ci pour ce texte que je partage !
    Juste une remarque :
    « la des­truc­tion de la pla­nète est garan­tie, et donc celle des socié­tés humaines. »
    Il s’a­git uni­que­ment de la des­truc­tion des socié­tés humaines et d’une par­tie plus ou moins grande de la bio­di­ver­si­té telle que nous la connais­sons aujourd’­hui. La pla­nète a connu des condi­tions cli­ma­tiques autre­ment plus ter­rible, de « notre » point de vue, et en connaî­tra bien d’autre ! Donc, ce n’est pas pas, et cela n’a jamais été de la des­truc­tion de la pla­nète qu’il s’a­git, mais bien de l’es­pèce humaine, ni plus ni moins ! En outre les études scien­ti­fiques semblent mon­trer que chaque grande extinc­tion d’es­pèces au cours des âges, n’a fait qu’aug­men­ter la bio­di­ver­si­té ! En effet sou­mis à de nou­velles contraintes, la Vie doit démul­ti­plier sa « créa­ti­vi­té » pour pou­voir s’a­dap­ter aux nou­velles condi­tions de vie. L’es­pèce humaine, au train où nous allons, risque de déte­nir le « record » de la lon­gé­vi­té la plus brève sur cette planète!!!

    1. Cette remarque, je l’en­tends beau­coup trop sou­vent. Et non, mille fois non. La pla­nète, cela désigne les espèces qui y vivent actuel­le­ment, c’est elles qui sont mena­cées d’ex­tinc­tion, et que l’on exter­mine au rythme de 200 par jour (esti­ma­tion de l’O­NU). Non, il n’y a pas que le sort de l’hu­ma­ni­té qui soit en jeu. Il y a celui des lions, des hyènes, des héris­sons, des sau­mons, des putois, des abeilles, des ours, des lynx, et d’in­nom­brables espèces ani­males, végé­tales, etc. La seule manière d’i­gno­rer leur sort, c’est de consi­dé­rer tous les indi­vi­dus qui com­posent toutes ces espèces comme « de la vie », une sorte de quan­ti­ta­tif. Ce qui consti­tue une vision fran­che­ment uti­li­ta­riste, méca­niste, inhu­maine. Par ailleurs, sug­gé­rer qu’en détrui­sant ces espèces mas­si­ve­ment, on fait du bien à la pla­nète, c’est fran­che­ment mal­sain. En outre, il existe une chance pour que l’emballement cli­ma­tique que nous pré­ci­pi­tons (nous, les humains indus­tria­li­sés) pro­duise une atmo­sphère hos­tile envers le vivant.

  2. Gilets jaunes et gilets verts,tous ensemble pour l’insurrection ?
    Mais les GJ ne rêvent que de pou­voir d’a­chat, de consom­ma­tion, de vacances, de voyages … Une fois le pou­voir à terre, on fait quoi avec ces gens qui se fichent comme d’une guigne de l’é­tat de la pla­nète, de la sur­po­pu­la­tion mon­diale et de l’é­pui­se­ment des ressources ?
    Un abru­ti reste un abruti …

      1. Je ne sais pas si Nico­las Casaux vous répon­dra, mais moi je l’ai déjà fait en répon­dant à Vince : au risque de me répé­ter, au lieu de rabâ­cher le dis­cours des édi­to­crates et des poli­ti­cards aux ordres, allez par­ler aux gens, et vous ver­rez s’ils sont conformes à ce que vous dites d’eux.
        S’il ne devait res­ter qu’une chose des GJ, ce serait bien celle là, et elle est fer­tile : pour la pre­mière fois depuis des décen­nies, les gens se reparlent en direct, sans inter­face élec­tro­nique ou média­tique, ils débattent, bref ils refont de la poli­tique, sans s’en remettre aux paroles d’ex­perts, à la mora­line de ceux dont le mode de vie est infi­ni­ment plus dévas­ta­teur que le leur, et en reje­tant toute forme de repré­sen­ta­tion (c’est-à-dire de trahison).
        C’est extrê­me­ment réjouis­sant pour tous ceux qui déses­pé­raient du genre humain et pen­saient que la consom­ma­tion, l’a­bru­tis­se­ment par le diver­tis­se­ment, le sala­riat etc. avait défi­ni­ti­ve­ment détruit l’es­prit de révolte : on voit bien aujourd’­hui que l’i­déal de jus­tice, de liber­té et de soli­da­ri­té est infi­ni­ment supé­rieur aux anes­thé­siques que les tech­no­crates répandent à haute dose pour asseoir leur pouvoir.

        1. Ne nous appro­chons pas des forces de l’ordre, elles sont au ser­vice de ceux que nous appe­lons nos « repré­sen­tants », ceux que nous avons choi­sis pour nous représenter.
          Ils sont nos enne­mis et dis­posent d’un arse­nal de répres­sion qu’il vaut mieux ne pas chatouiller.
          Toute lutte contre un pou­voir armé et répres­sif est suicidaire.
          Ces­ser de col­la­bo­rer suf­fit amplement.
          Mettre en pra­tique le monde dont nous rêvons est évi­de­ment le must.
          La seule rai­son de recou­rir à la vio­lence est la mise en dan­ger de notre envi­ron­ne­ment immédiat.
          Igno­rons l’État et com­men­çons à construire le monde dont nous rêvons (si tou­te­fois, nous savons encore rêver)

  3. Ce mou­ve­ment est un mou­ve­ment popu­liste d’ex­trême droite pro-bagnole et pro-conso.

    Sinon com­ment expli­quer nous aurions des mou­ve­ments popu­listes anti-démo­cra­tiques en Hon­grie, en Ita­lie, aux Etats-Unis, au Bré­sil, en Pologne…

    Et curieu­se­ment en France ce serait l’in­verse ? Dans un monde glo­ba­li­sé où tout baigne dans la même culture bêtifiante.…

    1. Au lieu de répé­ter les élé­ments de lan­gage du gou­ver­ne­ment et de BFM, allez par­ler aux gilets jaunes, en direct, et écou­tez-les. Cela vous évi­te­ra les pré­ju­gés qui pou­vaient aus­si être les miens au début, avant que je n’aille voir et entendre.
      Et puis le coup de la peste brune, c’est fort. Vous en connais­sez beau­coup des mili­tants d’ex­trême droite qui exigent la démo­cra­tie directe et la des­ti­tu­tion de tous les oli­garques ? Lire, en plus du texte que j’ai cité plus haut, l’ap­pel de St Nazaire et l’ap­pel de Commercy.

      Et puis, concer­nant ce qui se passe ailleurs dans le monde, il fau­drait peut-être que vous vous posiez la ques­tion de com­ment on en est arri­vés là. Il n’y aurait pas de mou­ve­ment popu­liste si les citoyens étaient véri­ta­ble­ment sou­ve­rains, c’est-à-dire si nos pays étaient véri­ta­ble­ment des démo­cra­ties, ce qu’ils n’ont JAMAIS été.

      1. Vince, en plus du pre­mier para­graphe d’I­van­kar, je rajou­te­rais qu’à mon avis, foca­li­ser sur quelques indi­vi­dus dits « extrêmes » avec des dis­cours par­fois « ‑phobes » est vou­lu et fait par­tie de la pro­pa­gande qui consiste à faire taire des expres­sions en accu­sant de raciste, anti­sé­mite (que ce mot est inco­hé­rent!), homo­phobe et etc. « Conspi­ra­tion­niste » fait aus­si par­tie du lot quand, bien sou­vent, les gens décrits ain­si sont les seuls qui réflé­chissent et osent se poser des ques­tions (ce qui n’empêche pas de se trom­per), ce que les médias devraient faire !

        Concer­nant les régimes soi-disant pires que les notres, ce n’est pas que je les aime tant, mais ça fait aus­si par­tie du jeu : « regar­dez là bas, c’est hor­rible, esti­mez-vous heu­reux de vivre en paix, chez nous c’est la démo­cra­tie ». Les consé­quences, on les connaît : Ca vote contre Le Pen pour élire Macron (dif­fi­cile à croire que ce n’é­tait pas pla­ni­fié, hein) et ça per­met aus­si d’al­ler faire une guerre en Syrie, sous cou­vert de démocratie.

        Sur­tout que, si on se penche vrai­ment sur les bilans des pré­si­dences, comme par exemple Oba­ma, on constate qu’il y a eu un matra­quage énorme pour nous dire que Trump était hor­rible, mais que fina­le­ment, Oba­ma fai­sait lâcher 3 bombes par heure, dans le Monde, en 2016… Il y a le bla bla bla de pro­pa­gande qui vise à faire élire des per­sonnes de CHOIX (pour les mil­liar­daires, cor­po­ra­tions etc) et il y a les faits. Et ceux-ci suf­fisent à com­prendre que tous nos pré­ten­dus démo­crates sont en fait des tyrans (aux ordres de).

  4. La pro­pa­gande de l’a­ris­to­cra­tie média­tique sous contrôle , l’é­tat de la planète,la surconsommation,la cen­sure des médias pour qui pense différemment,accompagné d’un sub­til com­mis­saire poli­tique de la pensée,le technototalitarisme,la loi sur les lan­ceurs d’alerte,l’eugénisme médical,le contrôle d’internet,la vidéo sur­veillance en nov­langue vidéo protection,l’impunité de classe,les guerres d’a­gres­sions à coup de mis­siles à l’u­ra­nium appauvri,violences sociales,économique,politique etc…et j’en oublie Toutes ces mesures tota­li­taires ne viennent pas d’un gou­ver­ne­ment d’ex­tréme droite, mais d’un gou­ver­ne­ment fas­ciste rose,vert,bleu !

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