Oubliez les douches courtes ! (par Derrick Jensen)

Der­rick Jen­sen (né le 19 décembre 1960) est un écri­vain et acti­viste éco­lo­gique amé­ri­cain, par­ti­san du sabo­tage envi­ron­ne­men­tal, vivant en Cali­for­nie. Il a publié plu­sieurs livres très cri­tiques à l’é­gard de la socié­té contem­po­raine et de ses valeurs cultu­relles, par­mi les­quels The Culture of Make Believe (2002) End­game Vol1&2 (2006) et A Lan­guage Older Than Words (2000). Il est un des membres fon­da­teurs de Deep Green Resis­tance. Plus de ren­sei­gne­ments sur l’or­ga­ni­sa­tion Deep Green Resis­tance et leurs ana­lyses dans cet excellent docu­men­taire qu’est END:CIV, dis­po­nible en ver­sion ori­gi­nale sous-titrée fran­çais en cli­quant ici. Article source : https://orionmagazine.org/article/forget-shorter-showers/


Qui aurait été assez insen­sé pour croire que le recy­clage aurait pu arrê­ter Hit­ler, que le com­pos­tage aurait pu mettre fin à l’esclavage ou nous faire pas­ser aux jour­nées de huit heures, que cou­per du bois et aller cher­cher de l’eau au puits aurait pu sor­tir le peuple russe des pri­sons du tsar, que dan­ser nus autour d’un feu aurait pu nous aider à ins­tau­rer la loi sur le droit de vote de 1957 ou les lois des droits civiques de 1964 ? Alors pour­quoi, main­te­nant que la pla­nète entière est en jeu, tant de gens se retranchent-ils der­rière ces « solu­tions » tout à fait personnelles ?

Une par­tie du pro­blème vient de ce que nous avons été vic­times d’une cam­pagne de déso­rien­ta­tion sys­té­ma­tique. La culture de la consom­ma­tion et la men­ta­li­té capi­ta­liste nous ont appris à prendre nos actes de consom­ma­tion per­son­nelle (ou d’illu­mi­na­tion) pour une résis­tance poli­tique orga­ni­sée. « Une véri­té qui dérange » a par­ti­ci­pé à expo­ser le pro­blème du réchauf­fe­ment cli­ma­tique. Mais avez-vous remar­qué que toutes les solu­tions pré­sen­tées ont à voir avec la consom­ma­tion per­son­nelle – chan­ger nos ampoules, gon­fler nos pneus, uti­li­ser deux fois moins nos voi­tures – et n’ont rien à voir avec le rôle des entre­prises, ou l’arrêt de la crois­sance éco­no­mique qui détruit la pla­nète ? Même si chaque indi­vi­du aux États-Unis fai­sait tout ce que le film pro­pose, les émis­sions de car­bone ne bais­se­raient que de 22%. Le consen­sus scien­ti­fique sti­pule pour­tant que ces émis­sions doivent être réduites d’au moins 75%.

Ou bien par­lons de l’eau. Nous enten­dons si sou­vent que le monde va bien­tôt man­quer d’eau. Des gens meurent par manque d’eau. Des rivières s’assèchent par manque d’eau. Pour cette rai­son, nous devons prendre des douches plus courtes. Vous voyez le rap­port ? Parce que je prends des douches, je suis res­pon­sable de l’épuisement des aqui­fères ? Eh bien non. Plus de 90% de l’eau uti­li­sée par les humains l’est par l’agriculture et l’industrie. Les 10% res­tant sont par­ta­gés entre les muni­ci­pa­li­tés et les êtres humains qui vivent et res­pirent. L’entretien des ter­rains de golf d’une ville néces­site en moyenne autant d’eau que l’ensemble des êtres humains de cette ville. Les gens (qu’ils soient des gens humains ou des gens pois­sons) ne sont pas en train de mou­rir parce que l’eau s’épuise. Ils sont en train de mou­rir parce que l’eau est volée.

Une partie d'un golf de Las Vegas (5% de la consommation en eau de la région)
Une par­tie d’un golf de Las Vegas (5% de la consom­ma­tion en eau de la région)

Ou bien par­lons de l’énergie. Kirk­pa­trick Sale le résume bien : « Ces 15 der­nières années, l’histoire a été la même chaque année : la consom­ma­tion indi­vi­duelle – rési­dence, voi­ture pri­vée, etc. – ne repré­sente jamais plus d’1/4 de la consom­ma­tion totale d’énergie ; la grande majo­ri­té vient du com­merce, de l’industrie, des entre­prises, de l’agro-industrie et du gou­ver­ne­ment [il a oublié l’armée]. Alors, même si on se met­tait tous à rou­ler à vélo et à se chauf­fer au bois, ça n’aurait qu’un impact négli­geable sur l’utilisation de l’énergie, le réchauf­fe­ment cli­ma­tique et la pol­lu­tion atmo­sphé­rique. »

Ou bien par­lons des déchets. En 2005, la pro­duc­tion de déchets par habi­tant (essen­tiel­le­ment ce qu’on dépose sur le trot­toir pour les col­lectes) était de 1660 livres (envi­ron 750 kilos). Disons que vous êtes un acti­viste radi­cal et intran­si­geant et que vous vou­lez réduire ça à zéro. Vous recy­clez tout. Vous empor­tez vos sacs de courses. Vous répa­rez votre grille-pain. Vos orteils passent au tra­vers de vos vieilles bas­kets. & ce n’est pas tout, puisque les déchets muni­ci­paux n’incluent plus seule­ment les déchets des ménages mais aus­si ceux des bureaux du gou­ver­ne­ment et des entre­prises, vous vous ren­dez dans ces bureaux, bro­chures d’information en main, et vous les per­sua­dez de suf­fi­sam­ment réduire leur pro­duc­tion de déchets pour en éli­mi­ner votre part. J’ai une mau­vaise nou­velle. Les déchets des ménages repré­sentent seule­ment 3 % de la pro­duc­tion totale de déchets aux États-Unis.

Soyons clairs. Je ne dis pas que nous ne devrions pas vivre sim­ple­ment. Je vis moi-même assez sim­ple­ment, mais je ne pré­tends pas que ne pas ache­ter grand-chose (ou ne pas conduire beau­coup, ou ne pas avoir d’enfants) est un acte poli­tique fort, ou pro­fon­dé­ment révo­lu­tion­naire. Ça ne l’est pas. Le chan­ge­ment per­son­nel n’est pas égal au chan­ge­ment social.

Alors, com­ment, et par­ti­cu­liè­re­ment avec cet enjeu pla­né­taire, en sommes-nous arri­vés à accep­ter ces réponses tout à fait inap­pro­priées et insuf­fi­santes ? Je pense que cela relève en par­tie du fait que nous sommes pris dans une double contrainte. Une double contrainte consiste en un choix par­mi plu­sieurs options, qui nous sont toutes défa­vo­rables, sachant que ne rien choi­sir n’est pas une option. Dès lors, il pour­rait être assez facile de recon­naître que toutes les actions impli­quant l’économie indus­trielle sont des­truc­trices (et nous ne devrions pas pré­tendre que les pan­neaux solaires, par exemple, ne le sont pas : ils néces­sitent des infra­struc­tures et extrac­tions minières, et des infra­struc­tures de trans­port à toutes les étapes du pro­ces­sus de pro­duc­tion ; la même chose est vraie de toutes les soi-disant tech­no­lo­gies vertes). Donc, si nous choi­sis­sons l’option 1 si nous par­ti­ci­pons acti­ve­ment à l’économie indus­trielle nous pou­vons pen­ser, à court terme, que nous gagnons, puisque nous accu­mu­lons des richesses, signe de réus­site dans notre socié­té. Mais nous per­dons, parce qu’à agir ain­si, nous aban­don­nons notre empa­thie, notre huma­ni­té ani­male. & nous per­dons vrai­ment parce que la civi­li­sa­tion indus­trielle tue la pla­nète, ce qui signi­fie que tout le monde est perdant.

Si nous choi­sis­sons la solu­tion « alter­na­tive » qui consiste à vivre plus sim­ple­ment et donc à cau­ser moins de dom­mages, mais qui ne consiste pas à empê­cher l’économie indus­trielle de tuer la pla­nète, nous pou­vons pen­ser, à court terme, que nous gagnons, parce que nous nous sen­tons purs et que nous n’avons pas eu à aban­don­ner notre empa­thie (juste assez pour jus­ti­fier le fait de ne pas empê­cher ces hor­reurs) mais, encore une fois, nous sommes per­dants, puisque la civi­li­sa­tion indus­trielle détruit tou­jours la pla­nète, ce qui signi­fie que tout le monde est perdant.

La troi­sième option, agir déli­bé­ré­ment pour stop­per l’économie indus­trielle, est très effrayante pour un cer­tain nombre de rai­sons, notam­ment, mais pas seule­ment, parce que nous per­drions ces luxes (comme l’électricité) aux­quels nous sommes habi­tués, ou parce que ceux qui sont au pou­voir pour­raient essayer de nous tuer si nous entra­vions sérieu­se­ment leur capa­ci­té d’exploiter le monde rien de tout ça ne change le fait que cela vaut tou­jours mieux qu’une pla­nète morte.

En plus d’être inapte à entraî­ner les chan­ge­ments néces­saires afin de stop­per cette culture dans sa des­truc­tion de la pla­nète, il y a au moins 4 autres pro­blèmes qu’en­gendre cette croyance selon laquelle un mode de vie simple est un acte poli­tique (et que ce n’est pas qu’un simple choix de vie per­son­nel). Le pre­mier pro­blème c’est que cela repo­se­rait sur la notion fal­la­cieuse selon laquelle les humains abîment inévi­ta­ble­ment leur envi­ron­ne­ment. L’acte poli­tique d’une vie simple consiste seule­ment à réduire les dégâts, alors que les humains peuvent aider la Terre aus­si bien qu’ils peuvent la détruire. Nous pou­vons réta­blir les cours d’eau, nous pou­vons nous débar­ras­ser des nui­sibles enva­his­sants, nous pou­vons abattre les bar­rages, nous pou­vons déman­te­ler ce sys­tème poli­tique qui pri­vi­lé­gie les riches, ce sys­tème éco­no­mique extrac­ti­viste, nous pou­vons détruire l’économie indus­trielle qui détruit, elle, le véri­table monde physique.

Le second pro­blème – et il est impor­tant, lui aus­si – c’est que cela incite à injus­te­ment blâ­mer l’individu (et par­ti­cu­liè­re­ment les indi­vi­dus les moins puis­sants) au lieu de ceux qui exercent effec­ti­ve­ment le pou­voir dans ce sys­tème et pour ce sys­tème. Kirk­pa­trick Sale, encore : « Le sen­ti­ment de culpa­bi­li­té indi­vi­dua­liste du tout-ce-que-tu-pour­rais-faire-pour-sau­ver-la-pla­nète est un mythe. Nous, en tant qu’individus, ne créons pas les crises, et nous ne pou­vons pas les résoudre. »

Le troi­sième pro­blème c’est que cela implique une redé­fi­ni­tion capi­ta­liste de ce que nous sommes, de citoyens à consom­ma­teurs. En accep­tant cette redé­fi­ni­tion, nous restrei­gnons nos pos­si­bi­li­tés de résis­tance à consom­mer ou ne pas consom­mer. Les citoyens ont un panel bien plus large de pos­si­bi­li­tés de résis­tance, comme voter ou ne pas voter, se pré­sen­ter aux élec­tions, dis­tri­buer des tracts d’information, boy­cot­ter, orga­ni­ser, faire pres­sion, pro­tes­ter et, quand un gou­ver­ne­ment en arrive à détruire la vie, la liber­té, et la pour­suite du bon­heur, nous avons le droit de l’altérer ou de l’abolir.

Le qua­trième pro­blème, c’est que l’aboutissement de cette logique de vie simple en tant qu’acte poli­tique est un sui­cide. Si chaque action interne à l’économie indus­trielle est des­truc­trice, et si nous vou­lons mettre un terme à cette des­truc­tion, et si nous ne vou­lons (ou ne pou­vons) pas remettre en ques­tion (plus ou moins détruire) toute l’infrastructure morale, éco­no­mique et phy­sique qui fait que chaque action interne à l’économie indus­trielle est des­truc­trice, alors nous en vien­drons aisé­ment à croire que nous cau­se­rions beau­coup moins de dégâts si nous étions morts.

La bonne nou­velle, c’est qu’il y a d’autres options. Nous pou­vons suivre l’exemple d’activistes cou­ra­geux qui ont vécu aux époques dif­fi­ciles que j’ai men­tion­nées l’Allemagne nazie, la Rus­sie tsa­riste, les États-Unis d’avant la Guerre de Séces­sion qui ont fait bien plus qu’ex­hi­ber une cer­taine forme de pure­té morale ; ils se sont acti­ve­ment oppo­sés aux injus­tices qui les entou­raient. Nous pou­vons suivre l’exemple de ceux qui nous rap­pellent que le rôle d’un acti­viste n’est pas de navi­guer dans les méandres des sys­tèmes d’oppression avec autant d’intégrité que pos­sible, mais bien d’affronter et de faire tom­ber ces systèmes.

Der­rick Jensen


Tra­duc­tion : Vanes­sa Lefebvre & Nico­las Casaux

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33 comments
  1. Mwais.

    Aus­si acti­viste que je tentes d’être et suis bien d’ac­cord qu’il faille se battre pour ses valuers, per­mets moi d’of­frir ici mon opi­nion quelque-peu différente.
    Par­tant du constat que :
    1/ nul ne désire aban­don­ner ses acquis
    2/ ça défonce la pla­nète tel­le­ment on est deve­nus nombreux

    Il fau­drait que nous son­gions (contrai­re­ment à tes dires) à dimi­nuer sacré­ment notre taux de reproduction.
    Il n’est pas illu­soire de se dire que la décrois­sance ser­rait béné­fique. alors pour­quoi pas com­men­cer par la décrois­sance démographique !?

    1. le taux de nata­li­té dépend for­te­ment de l’espérance de vie et du « déve­lop­pe­ment » : on fait net­te­ment plus d’en­fant si les 3/4 d’entre eux vont mou­rir avant d’être « utile » à la sur­vie de leur parents lors­qu’ils ne seront plus capable de tra­vailler. donc dire que les autres (parce que l’Europe « his­to­rique » est en déna­ta­li­té) doivent dimi­nuer leur nata­li­té, c’est beau. aug­men­ter l’aide pour qu’ils y par­viennent, c’est mieux, voir sim­ple­ment « moins hypo­crite » et la seule solu­tion réelle mais dont pas grand monde ne veux

      1. En cher­chant avec Google un fichier PDF conte­nant dans son titre les mots [ Chiffres, et, stats, 290, Pré­lè­ve­ments, d’eau, en, France, en, 2009, Février, 2012.pdf ] je trouve celui-ci :

        http://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/fileadmin/documents/Produits_editoriaux/Publications/Chiffres_et_statistiques/2012/Chiffres%20et%20stats%20290%20Pr%C3%A9l%C3%A8vements%20d%27eau%20en%20France%20en%202009%20-%20f%C3%A9vrier%202012.pdf

        Je crois qu’il a sim­ple­ment quit­té la page « édi­to­riale », il ne faut pas en déduire que l’on nous cache des choses ou qu’il était faux.

        MAIS, car il y a un MAIS, en me limi­tant à la lec­ture du pre­mier para­graphe je ne com­prends, MAIS ALORS PAS DU TOUT, le chiffre de 87% lié l’agriculture.
        Le pre­mier para­graphe en ques­tion :« En 2009, 33,4 mil­liards de m3 d’eau ont été pré­le­vés en France métro­po­li­taine pour satis­faire les besoins liés à la pro­duc­tion d’eau potable, à l’industrie, à l’irrigation et à la production
        d’électricité. Les volumes pré­le­vés ne sont pas répar­tis éga­le­ment selon les usages : la pro­duc­tion d’électricité en génère près des 2/3, loin devant l’eau potable (17 %), l’industrie (10 %) et l’irrigation (9 %). »

        Oui, d’a­près les sta­tis­tiques du Minis­tère du déve­lop­pe­ment durable du gou­vernent Fran­çais, l’irrigation agri­cole uti­lise 9% des pré­lè­ve­ments d’eau sur notre ter­ri­toire et notre bon vieux nucléaire 65%.

        1. Aucune insi­nua­tion de quoi que ce soit, le lien ne fonc­tion­nait juste plus. J’ai recher­ché plu­sieurs sources et les chiffres varient gros­so modo entre 7 et 24% pour la consom­ma­tion des foyers, ce qui reste faible com­pa­ré au reste. Mais effec­ti­ve­ment d’a­près votre fichier je ne sais pas com­ment ils ont fait leur gra­phique de 3%, mais il y a une dif­fé­rence entre pré­lè­ve­ments et consom­ma­tion, ce ne sont pas les mêmes choses.

          Si vous regar­dez bien sur le pre­mier lien :https://freshwaterwatch.thewaterhub.org/fr/blogs/lutilisation-des-ressources-en-eau-en-france-un-examen-plus-approfondi, il y a un pre­mier gra­phique cor­res­pon­dant à vos chiffres, puis ils pré­cisent ensuite : « Les pré­lè­ve­ments totaux en eau dans le milieu natu­rel en France sont 33.4milliards de m3 (en comp­tant la pro­duc­tion de l’électricité) et 14.4 mil­liards de m3 (en pre­nant en compte le retour aux rivières).

          Il faut dis­tin­guer ici les pré­lè­ve­ments des consom­ma­tions. Le pré­lè­ve­ment des res­sources com­prend toutes les acti­vi­tés sous­traient des res­sources de la nature, et la consom­ma­tion recouvre les res­sources effec­ti­ve­ment uti­li­sées par sec­teur ou par foyer. »

          Et c’est après ça qu’ils mettent le second gra­phique, celui que j’ai repris.

    1. l’autre aspect du pro­blème, c’est qu’une consom­ma­tion n’est pas l’autre. si tu cultives des légumes chez toi avec de l’eau de pluie, peu importe la quan­ti­té d’eau que tu consommes, le sur­plus est propre et conti­nue son tra­jet vers la nappe phréa­tique, comme si tu n’a­vais rien plan­té. à l’in­verse si tu cultives des légumes façon « engrais+pesticides », même l’eau ser­vant au lavage n’est plus si propre que cela. elle est de plus ren­voyé à la sta­tion d’é­pu­ra­tion donc la rivière donc ne rechar­ge­ra pas la nappe phréa­tique. si cette culture pompe dans la nappe pour l’ar­ro­sage et que le sur­plus ruis­selle lui aus­si vers la rivière char­gé d’en­grais, au final le cycle de l’eau est cas­sé et la qua­li­té dégradé

  2. L’ar­ticle ne parle pas du tout des futures géné­ra­tions. Vivre autre­ment (moins de déchets, meilleur choix de consom­ma­tion etc…) et trans­mettre cela à ses enfants, cela ne sert à rien alors ?

    1. Si, ça sert, mais plus d’un point de vue per­son­nel, ce que l’ar­ticle dit sur­tout c’est que ça n’est pas suf­fi­sant, que ça n’ar­rê­te­ra pas la machine capi­ta­liste civi­li­sa­tion­nelle, et que c’est par­fois ridi­cule d’o­béir aux injonc­tions comme prendre des douches courtes, car celles-ci n’ont aucun impact concret, et sur­tout parce que ceux qui uti­lisent le plus d’eau, on ne leur dit rien, étant don­né que ce sont des mul­ti­na­tio­nales, des entre­prises, et les amis de ceux qui vont par la suite nous dire d’u­ti­li­ser moins d’eau. On marche sur la tête.

    1. Les humains, ça ne veut rien dire, tu fais un immense amal­game insul­tant pour les tri­bus et peu­plades autoch­tones qui vivent sur la pla­nète sans la détruire.

  3. Très inter­es­sant cet article. Par contre je ne com­prends pas pour­quoi nos actes n’ont « rien avoir avec le roles des entre­prises ». Elles sont pour­tant bien depen­dantes de notre consom­ma­tion, et doivent par­fois sadap­ter aux desirs des consommateurs.
    Par ailleurs si l’on achète un velo au lieu d’une voi­ture, on injecte beau­coup moins d’argent dans le milieu indus­triel (si tout le monde le se prete au jeu les emis­sions de lin­dus­trie auto­mo­bile seraient bien dif­fe­rentes). On pour­rait uti­li­ser cet argent pour ache­ter plus de nour­ri­ture bio par exemple. En encou­ra­geant cette filière on impact les entre­prises qui ne font pas de bio. Tout ça parait un peu uto­pique mais cest pour l’exemple. Je com­prends bien que les entre­prises ne sont pas par nature eco­lo, mais il me semble que nos actions peuvent les pous­ser à le devenir

    1. L’i­dée c’est que rou­ler au maxi­mum en vélo, man­ger bio au maxi­mum, etc., dans le cadre de la civi­li­sa­tion indus­trielle, sont des actions de type moindre mal, elles ne nous mène­ront jamais vers des cultures humaines saines et sou­te­nables. Au mieux, elles per­met­tront à la civi­li­sa­tion indus­trielle de durer un peu plus longtemps.

      1. Si le chan­ge­ment de nos modes de conso­ma­tion ne suf­fisent pas, quels sont les pistes d’ac­tion que vous pro­po­sez alors pour mener vers des cultures humaines saines et sou­te­nables ? Merci

          1. @Maxence

            Le rap­port Mea­dows nous donne la seule solu­tion­qui per­met­trait d’é­vi­ter l’ef­fon­dre­ment sys­tè­mique glo­bal qui approche : appli­quer toutes les solu­tions en même temps (dou­bler la pro­duc­tion de nour­ri­ture, arré­ter la pol­lu­tion, ces­ser d’ex­traire et de brû­ler les éner­gies fos­siles, etc.) et com­men­cer dans le début des années1970.

            Actuel­le­ment l’éf­fon­dre­ment est inévi­table, notre marge de manoeuvre consiste à savoir si on s’en va vers une pla­nète étuve où vivre sera sim­ple­ment impos­sible ou non.
            Plus l’ef­fon­dre­ment se pro­dui­ra vite et plus on aura de chances d’é­vi­ter une Terre étuve, donc du point de vue réa­liste tout ce que vous pou­vez faire pour accé­le­rer l’ef­fon­dre­ment sys­tè­mique glo­bal est béné­fique à nos chances de survie.
            Du point de vue uto­pique il faut uni­fier la popu­la­tion pla­né­taire dans un effort com­mun pour se mettre à faire pous­ser des légumes par­tout et mettre un terme à la civi­li­sa­tion ther­mo-indus­triel au cours des pro­chains 18 mois.

        1. je pense que la per­sonne veux sim­ple­ment dire « si la solu­tion contient le mot indus­triel, alors cela ne va pas ». et donc man­ger bio est à mes yeux une par­tie de la solu­tion uni­que­ment si c’est arti­sa­nal. mais de l’in­dus­triel bio aux yeux de l’au­teur non. notons que cela ne veux rien dire en tant que tel. tu peux pro­duire du bio de manière arti­sa­nale à ta petite mai­son de cam­pagne que tu rejoins chaque we en 4x4 die­sel et que tu congèles dans un vieil appa­reil inef­fi­cace pour en man­ger hors sai­son. ou tu peux avoir de l’a­qua­po­nie urbaine « indus­trielle » à 100m de chez toi que tu consommes sans besoin de congé­la­tion. le « bio arti­sa­nal » n’est pas néces­sai­re­ment moins pol­luant que l’industriel.

          1. > tu peux pro­duire du bio de manière arti­sa­nale à ta petite mai­son de campagne

            non. la label­li­sa­tion AB et la cer­ti­fi­ca­tion euro­péenne coûtent cher. aucune per­sonne qui pro­duit de manière anec­do­tique ou à usage autre com­mer­cial ne fait du bio.

            Le bio n’a pas du tout été conçu ou pen­sé pour répondre à autre chose que la demande de consommateurs. 

            La approche qui fonc­tionne c’est sim­ple­ment de consom­mer local et de sai­son et autant que pos­sible en autoproduction.

    2. La nour­ri­ture BIO étant aujourd’­hui majo­ri­tai­re­ment pro­duite de manière indus­trielle pour être ven­due dans la grande dis­tri­bu­tion, ce n’est qu’un rouage de plus dans le grand méca­nisme capi­ta­liste qui vient répondre à une demande des consommateurs.

      Fuyez l’a­gri­cul­ture bio­lo­gique, si vous vous sou­ciez de l’a­ve­nir alors tour­nez vous vers le local, de sai­son et autant que pos­sible verrs l’autoproduction.

  4. Bon et du coup, com­ment on fait pour se retrou­ver entre per­sonnes qui veulent se regrou­per (à part attendre la sor­tie du bou­quin DGR en Novembre pro­chain) ? Com­ment faire pour que les golfs cessent toute acti­vi­té dans notre pays ?

  5. I live in?? First THANKS I feel that my des­pair is lowe­ring. Since years I defend the same dis­course in words in acts. Majo­ri­ty of people don’t care. As you said per­son after selec­tive sor­ting stop being active (only an example) Many don’t think with a broa­der view. I have feel alone
    Thanks to confirm that I’m not a crack­pots and others share my thoughts

  6. Inté­res­sant.
    OK sur le fait que vivre sim­ple­ment n’est pas un acte révolutionnaire.
    Je ne suis par contre pas d’ac­cord sur le fait que nos choix ne consom­ma­tion n’ont pour seul impact que les émis­sions de C02 des ménages et non des entre­prises (à la baisse, comme à la hausse).
    C’est pour­tant évident : hor­mis cer­taines « pro­duc­tions » spé­ci­fiques (dépenses mili­taires, conquête de l’es­pace, …), la majo­ri­té de la pro­duc­tion des entre­prises sert, en bout de course, à pro­duire des biens que l’on consomme, même indirectement.
    Si, par exemple, une part signi­fi­ca­tive des ménages est auto­suf­fi­sante sur le plan de l’a­li­men­ta­tion, cela détruit l’in­dus­trie ali­men­taire telle qu’elle est aujourd’hui.
    La « douche courte » a donc plus de consé­quences que vous ne lais­sez entendre.
    Mais je vous rejoins pour dire qu’elle n’est pas suf­fi­sante pour en faire un acte révolutionnaire

  7. 87% pour l’a­gri­cul­ture ce n’est pas tout à fait inco­hé­rent car l’im­pact sur­fa­cique de l’a­gri­cul­ture notam­ment par la des­truc­tion de la capa­ci­té des sols à rete­nir l’eau est colos­sal : tra­vail du sol, perte en matière orga­nique, nivel­le­ment faci­li­tant l’é­cou­le­ment, com­pac­tion, croute de bat­tance et des­truc­tion des prai­ries et espaces main­te­nant l’eau tels que les haies, forêts, bos­quets, maré­cages, sans par­ler du drainage…

    1. D’au­tant plus que l’a­gro­bu­si­ness pra­tique l’ex­port mas­sif de l’eau qu’elle uti­lise pour com­pen­ser ses très mau­vaises pra­tiques. Qua­si­ment plus rien n’est consom­mé loca­le­ment et qua­si­ment tout est retrans­for­mé a terme en pro­duits sec. C’est dire l’hé­ré­sie de ce modèle encen­sé par tous ces vieux tech­no­crates qui ont une guerre de retard.

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