Anthologie d’Andrea Dworkin : Souvenez-vous, résistez, ne cédez pas (Préface de Christine Delphy)

Quand la jeune Andrea Dwor­kin publie son pre­mier livre de théo­rie fémi­niste, Woman Hating, en 1974, les « anciennes » – Kate Millett, Audre Lorde, Phyl­lis Ches­ler – saluent son ton « abra­sif, extrême », sa « rapi­di­té », sa « pure­té », et une capa­ci­té unique à expri­mer et à sus­ci­ter la colère, toutes les colères. Colère de la vic­time, mais aus­si colère de la femme-qui-ne-se-croyait-pas-victime-et-qui-se-reconnaît-pourtant-dans-la-photo-du-meurtre.

Car c’est de cela qu’il s’agit dans l’œuvre de Dwor­kin : du meurtre, de l’anéantissement des femmes dans la sexua­li­té masculine.

Cette colère en pro­voque une autre : les hommes, tou­jours aux postes de com­mande des mai­sons d’édition, et par­fois des voi­tures qui emmènent les confé­ren­cières fémi­nistes (c’est ain­si que Dwor­kin gagne sa vie), trouvent que trop c’est trop. Our Blood, son deuxième livre théo­rique, raconte dans l’introduction une par­tie de cet exil inté­rieur, de façon par­fois comique. Les femmes de la mai­son d’édition, inté­res­sées par le livre – recueil de confé­rences –, lui demandent un expo­sé : pen­dant qu’Andrea parle de « la réa­li­té maté­rielle de l’appropriation du corps et du tra­vail des femmes », des cadres en cos­tume et cra­vate prennent des notes sans dire un mot. C’est l’arrêt du livre chez cet édi­teur : un chef de dépar­te­ment jette le manus­crit à la tête de la femme char­gée de la col­lec­tion. « Je n’y ai pas recon­nu la ten­dresse mas­cu­line », dit-il. « Je ne sais pas, com­mente sobre­ment Andrea, s’il l’a dit avant ou après avoir lan­cé le livre à tra­vers la pièce. »

Le viol [1] tou­jours pré­sent comme réa­li­té ou fan­tasme dans la sexua­li­té mas­cu­line ou plu­tôt patriar­cale, car c’est l’idéal-type de ce que les gyné­co­logues appellent « rap­ports », et qui hante tous les cer­veaux, des femmes comme des hommes ; tel est le thème que Dwor­kin explore, expose, la thèse qu’elle déve­loppe tout au long de son œuvre.

Le viol est le modèle de la por­no­gra­phie, et la por­no­gra­phie révèle ce qu’est la sexua­li­té mas­cu­line : à la fois effet et garante de la domi­na­tion des hommes. « L’érotisme, c’est quand on force, lorsqu’il n’y a pas de consen­te­ment », disait un homme inter­viewé par Paris-Heb­do en 1980 (voir la cou­ver­ture du n° 8 de Ques­tions fémi­nistes, mai 1980) [2].

De Woman Hating, où elle met en place ses thèmes, à Inter­course – « le livre le plus cho­quant jamais écrit par une fémi­niste » (Ger­maine Greer) – en pas­sant par Por­no­gra­phy  : Men Pos­ses­sing Women, Dwor­kin n’a de cesse de mettre en évi­dence la réa­li­té de ce qu’on appelle les rap­ports sexuels : il n’y a pas de « rap­ports » au sens où « rap­port » implique une réci­pro­ci­té et une mutua­li­té. Ce que les hommes demandent aux femmes, c’est de consen­tir à leur propre humi­lia­tion, à leur propre anéan­tis­se­ment en tant que per­sonnes ; non seule­ment d’y consen­tir, mais de le deman­der, et même d’y prendre plai­sir, pour être « une vraie femme ». Car « être une femme » c’est être bai­sée par un homme ; mais être « bai­sée » (ou « bai­sé »), comme le lan­gage fami­lier ne l’ignore pas – et comme le lan­gage uni­ver­si­taire l’ignore dès qu’il est ques­tion… de sexua­li­té ! –, n’est pas une expres­sion qui décrit mais une expres­sion qui signifie.

Quand un homme dit « j’ai été bai­sé », ou « il me l’a mis bien pro­fond », ou encore « j’ai été pos­sé­dé », par­lant d’un autre homme, ce qu’il veut dire, c’est qu’il a per­du dans la tran­sac­tion ; pas per­du de façon loyale, mais grâce au men­songe ; l’autre a été plus habile que lui en trom­pe­rie, et l’a domi­né. Et ce qu’il uti­lise comme méta­phore pour signi­fier cela, c’est ce qu’il fait à sa femme, et dont il se vante. Quel que soit le sens que la femme donne à cet acte, quoi qu’elle veuille pen­ser, puisqu’il a mis son pénis à lui dans son vagin à elle, et que ça s’appelle « bai­ser », cela veut dire qu’il a gagné, et qu’elle a per­du, qu’elle a été vain­cue dans une com­pé­ti­tion qui n’a pas pour enjeux des vaches ou des voi­tures, mais la hié­rar­chie des sexes.

Il faut avoir vu Dwor­kin debout der­rière un pupitre com­men­cer ses inter­ven­tions sans intro­duc­tion par la des­crip­tion la plus exacte qui soit d’une image por­no­gra­phique, des­crip­tion qui suf­fit à en faire com­prendre l’horreur. Cette capa­ci­té à dévoi­ler la lettre cachée, dans des confé­rences qui lui valent le nom de « la fémi­niste élo­quente » et dans son œuvre consi­dé­rable – treize livres, voir la biblio­gra­phie en fin d’ouvrage –, sus­cite l’admiration ou la haine, fer­ventes dans les deux cas.

Quand Andrea Dwor­kin est morte dans son som­meil le 9 avril 2005, à cin­quante-neuf ans, nous avons per­du une immense fémi­niste, l’une des plus impor­tantes de notre époque. L’une des plus com­plètes aus­si : mili­tante et théo­ri­cienne, autrice d’essais et de romans, mais aus­si coré­dac­trice avec Catha­rine A. Mac­Kin­non d’une célèbre pro­po­si­tion de loi contre la por­no­gra­phie. Et la plus brave d’entre nous.

On vou­drait pou­voir don­ner à lire tout le tra­vail d’Andrea Dwor­kin. Or si elle a été tra­duite en néer­lan­dais, sué­dois, nor­vé­gien, hébreu,russe, espa­gnol, japo­nais et coréen, en 2017, seuls ont été tra­duits en fran­çais, et publiés au Qué­bec, Pou­voir et vio­lence sexiste et Les femmes de droite.

Ce que nous publions aujourd’hui est un recueil de textes courts, tra­duits par Trad­fem, une col­lec­tive de tra­duc­tion. La pre­mière par­tie du recueil contient des textes auto­bio­gra­phiques et une fic­tion (« Pre­mier amour ») ; la deuxième par­tie, des ana­lyses d’un point de vue anti­na­tu­ra­liste et anti­es­sen­tia­liste ; la troi­sième par­tie, une sélec­tion d’allocutions.

En dépit de leur taille modeste, on trouve dans cha­cun de ces textes la beau­té du style, tant lit­té­raire que poli­tique, de Dwor­kin : ellip­tique, cru, d’une force redou­table car fon­dé sur une inté­gri­té morale qui ne res­pecte aucune vache sacrée, ne recon­naît aucun inté­rêt supé­rieur à celui de l’humain.

Dwor­kin dépasse les limites de la décence ; elle juge notre sys­tème selon un seul cri­tère, son adé­qua­tion ou non à la digni­té des gens. Et pour elle, le sys­tème sexuel du patriar­cat est incom­pa­tible avec la liber­té et la digni­té des femmes.

La sélec­tion que pré­sente ce recueil met à l’honneur les thèmes de Dwor­kin : la dénon­cia­tion du viol, de l’inceste, de la por­no­gra­phie, de la pros­ti­tu­tion. Ces quatre vio­lences sont liées à ses yeux : la pros­ti­tu­tion est un viol répé­té – on change de vio­leur, pas de femme ; l’inceste est le pre­mier viol, celui qui conduit sou­vent à la pros­ti­tu­tion ; la por­no­gra­phie est le modèle de sexua­li­té pro­po­sé aux jeunes, sur­tout aux jeunes hommes, qui leur apprend, s’ils ne le savaient pas déjà, à mépri­ser, à uti­li­ser et à détruire psy­cho­lo­gi­que­ment les femmes, à les rendre inca­pables de juger les vio­lences exer­cées contre elles comme « vrai­ment graves », puisque le reste de la socié­té ne le pense pas, ne les défend pas.

Selon une étude du Conseil supé­rieur de l’audiovisuel [3] de 2004, « 80% des gar­çons entre qua­torze et dix-huit ans et 45% des filles du même âge déclarent avoir vu au moins une fois un film X durant l’année pas­sée […] les gar­çons expriment une opi­nion plu­tôt posi­tive à l’égard de la por­no­gra­phie (54% disent que cela les amuse et les dis­trait, 34% que cela leur plaît et 16% que cela leur est utile), alors que les filles noti­fient leur aver­sion pour ce type d’images (56% disent que cela les dégoûte, 28% que cela les met mal à l’aise, 26% que cela les choque) ». Le com­bat com­mence tôt, et mal. Dans la por­no­gra­phie il est expli­ci­té : la sexua­li­té, c’est l’humiliation des femmes (et des hommes trai­tés comme des femmes). C’est ain­si qu’on fait adve­nir une caté­go­rie d’êtres humains qui sont très tôt défi­nis comme humi­liables et humiliés.

C’est ain­si que la défi­ni­tion de « l’acte sexuel », auquel les femmes ne peuvent pas échap­per, confirme leur sta­tut infé­rieur, qui jus­ti­fie les rôles de ser­vantes, d’assistantes, d’auxiliaires, de secré­taires, de cais­sières et autres postes subal­ternes aux­quels elles sont « pré­dis­po­sées » ; et réci­pro­que­ment, ces rôles, aux­quels on les pré­pare depuis la plus tendre enfance, cor­ro­borent et jus­ti­fient la défi­ni­tion de « l’acte sexuel ».

En France en 2017, Mar­lène Schiap­pa, inter­viewée par une jour­na­liste de Libé­ra­tion, parle de son livre Où sont les vio­leurs ; elle révèle que selon une note de l’Observatoire natio­nal de la délin­quance et des réponses pénales, « le viol est l’un des crimes les moins dénon­cés à la police et à la gen­dar­me­rie ». Seules 13% des per­sonnes se décla­rant vic­times ont dépo­sé plainte. Pour­quoi si peu ? Parce que les pre­mières ques­tions qu’on leur pose sont : « Qu’est-ce que tu fai­sais dans cet endroit ? », « Com­ment étais-tu habillée ? », « Est-ce que tu le connais­sais ? » et… « Est-ce que tu as dit non de façon expli­cite ? ». Annie Fer­rand, inter­viewée par une jour­na­liste duFiga­ro Madame, confirme : « L’attitude de la socié­té envers les per­sonnes vio­lées est pro­fon­dé­ment injuste à plu­sieurs niveaux. De très nom­breuses femmes m’expliquent qu’elles ont été très mal reçues par les ser­vices de police. Il ne faut évi­dem­ment pas géné­ra­li­ser mais il est vrai que je ne compte plus les témoi­gnages de refus de plainte, de pres­sions pour modi­fier ses pro­pos ou les reti­rer, de sar­casmes et de moque­ries. Faire valoir ses droits quand on a été vic­time de viol est un véri­table com­bat de Sisyphe [4]. »

Et après cette épreuve – et les innom­brables exa­mens et inter­ro­ga­toires qui suivent – seul un vio­leur sur 16 est fina­le­ment condam­né. Mar­lène Schiap­pa rap­pelle que comme pour le har­cè­le­ment sexuel, « on a du mal à uti­li­ser le mot de viol », et que « dans le trai­te­ment média­tique on uti­lise sou­vent des mots détour­nés, des euphé­mismes… non seule­ment des hommes ont assi­mi­lé que le corps des femmes était un bien public et qu’ils pou­vaient en dis­po­ser comme bon leur semble, mais en plus les femmes consi­dèrent par­fois que c’est de leur faute… Il y a une forme de fata­lisme ». Elle dit que « pour beau­coup (d’hommes) ce n’est pas quelque chose de condam­nable… à un moment il faut dire aux hommes que c’est inter­dit. 71% des viols sont pré­mé­di­tés. L’immense majo­ri­té des viols est donc per­pé­trée par des hommes qui ont consciem­ment for­cé une femme [5].

Et le même jour, un prêtre pédo­phile recon­nais­sait à la télé­vi­sion, par­lant de dos et avec honte, que pen­dant des années, il ne s’était jamais deman­dé ce que les attou­che­ments qu’il impo­sait à de jeunes gar­çons avaient comme consé­quences des­truc­trices pour ces enfants, il n’avait « jamais ima­gi­né les ruines qu’il semait ».

En 1982, à New York, Adrienne Rich m’avait recom­man­dé de ren­con­trer Dwor­kin, et je l’ai ren­con­trée. Je l’ai revue en Angle­terre et à Paris. Nous avons cor­res­pon­du, avec de longs inter­valles de silence. J’ai essayé, sans suc­cès, de faire publier en fran­çaisPor­no­gra­phy, que Mar­tin Dufresne avait com­men­cé à tra­duire. En 1993, nous avons tra­duit et publié dans Nou­velles Ques­tions fémi­nistes (n° 2), un de ses seuls articles libre de droits, « Israël : à qui appar­tient ce pays ? [6], pour qu’elle com­mence à être connue en France.

Dwor­kin pos­sède à la fois le tem­pé­ra­ment de la polé­miste et la rigueur de la théo­ri­cienne. Son écri­ture, extrê­me­ment tra­vaillée, est unique. On peut, on doit la consi­dé­rer comme l’une des grandes sty­listes de la langue anglaise de ces cin­quante der­nières années. Sa volon­té de ne jamais euphé­mi­ser la réa­li­té lui vaut une répu­ta­tion de mau­vais goût et d’exagération. Comme on le sait, quand une fémi­niste est accu­sée d’exagérer, c’est qu’elle est sur la bonne voie : les fémi­nistes du monde entier l’invitent à par­ler. En dépit des cri­tiques, des boy­cotts – en par­ti­cu­lier par toute l’édition état­su­nienne, elle devra publier en Angle­terre –, elle conti­nue, année après année, à décor­ti­quer l’abjection que consti­tue l’érotisation de la domi­na­tion et de la sou­mis­sion ; elle montre com­ment la consub­stan­tia­li­té entre sadisme et désir pour les uns, maso­chisme et désir pour les autres, trans­forme les scènes d’humiliation en scé­na­rios « amoureux ».

Dwor­kin n’était pas une femme gaie : com­ment l’être quand on est habi­tée par la tris­tesse de consta­ter que toute notre culture – y com­pris et peut-être sur­tout le domaine dit « affec­tif » – est fon­da­men­ta­le­ment per­ver­tie [7] ? Et qu’on s’est don­né pour mis­sion de le crier, d’ameuter les femmes, et les hommes de bonne volon­té, pour la chan­ger ? On lui fai­sait une répu­ta­tion de dra­gon – répu­ta­tion qui, à l’inverse de ses écrits, a tra­ver­sé l’Atlantique ; j’ai décou­vert une femme douce, un être dont la bon­té pro­fonde trans­pa­rais­sait dans le sou­rire. Si elle se plon­geait dans les eaux glauques de la por­no­gra­phie, elle qui aimait par-des­sus tout la beau­té, ce n’était pas par goût, mais par devoir moral ; ce n’est pas seule­ment contre l’exploitation des femmes, mais contre toute atteinte à la digni­té humaine qu’elle se sen­tait obli­gée de s’élever  ; la com­pas­sion – au sens éty­mo­lo­gique du terme – pour les êtres était au prin­cipe de sa voca­tion, et non la haine, comme le disaient ses détracteurs.

Petite fille juive, elle avait cas­sé sa tire­lire tous les mois pour plan­ter des arbres en Israël ; elle avait ima­gi­né ce pays comme l’exact contraire du New Jer­sey : comme « le  pays des arbres et de l’égalité entre les sexes ». Bou­le­ver­sée quand elle découvre à qua­rante ans la façon dont les femmes et les Arabes y sont trai­tés, elle ten­te­ra de conci­lier sa ten­dresse pour Israël et sa décep­tion en explo­rant le para­doxe de l’opprimé deve­nu oppres­seur dans Sca­pe­goat. Mais quand son pays réel, les États-Unis, occupe, détruit, tor­ture et tue en Irak une fois de plus [8], c’est une fois de trop pour Dwor­kin. Usée par les com­bats et l’hostilité des médias, elle ne pense pas plus qu’avant à se pro­té­ger, mais repart à la bataille, cette fois contre le natio­na­lisme état­su­nien. En com­men­çant Wri­ting Ame­ri­ca, elle vou­lait mon­trer com­ment chez les écrivain·es étatsunien·nes le genre est tota­le­ment lié à l’identité natio­nale ; com­ment l’idéologie à l’origine de la guerre contre l’Irak par­ti­cipe de la même logique de domi­na­tion et de sou­mis­sion que le genre. Wri­ting Ame­ri­ca ne sera jamais terminé.

Et, contrai­re­ment aux avis des cri­tiques – dont cer­taines fémi­nistes – qui la trou­vaient trop pes­si­miste, qui croyaient ou vou­laient croire que « les choses allaient s’arranger d’elles-mêmes », les choses ne se sont pas arran­gées. En 1995, Dwor­kin exhor­tait une fois de plus les femmes à résis­ter, à ne pas céder (voir le der­nier texte du recueil). Les jeunes fémi­nistes en France et ailleurs, qui ont enfin pris le relais de notre géné­ra­tion, se rebellent avec une force renou­ve­lée contre le har­cè­le­ment, le viol, le mépris, les coups conju­gaux : contre la bar­rière de la « sphère pri­vée » qui, cen­sée pro­té­ger « l’intimité du foyer », garan­tit en réa­li­té l’impunité des bour­reaux en déniant aux femmes – et aux enfants – les pro­tec­tions du droit com­mun [9] ; elles appuient leurs aînées dont les mani­fes­ta­tions font libé­rer une « meur­trière de mari [10] ». Elles s’insurgent pour recou­vrer la digni­té d’êtres humains que le patriar­cat leur a déniée : car, comme le dit toute l’œuvre de Dwor­kin, pour défendre sa digni­té, il faut d’abord en avoir une.

Chris­tine Del­phy, mars 2017

Andrea Dwor­kin
Andrea Dwor­kin (1946–2005) est une auteure fémi­niste radi­cale amé­ri­caine. Mili­tante paci­fiste et anar­chiste dans les années 1960, elle a publié une dou­zaine de livres (des essais et de la fic­tion), tra­duits en plus de quinze langues. Durant les années 1980, elle se fit connaître en tant que porte-parole du mou­ve­ment fémi­niste anti­por­no­gra­phie, et pour ses écrits sur la por­no­gra­phie et la sexua­li­té, dont les célèbres ouvrages théo­riques Por­no­gra­phy et Intercourse.

Antho­lo­gie d’Andrea Dwor­kin : Sou­ve­nez-vous, résis­tez, ne cédez pas, 192 pages

Edi­tions Syl­lepse (Paris) 15€ lien

Edi­tions du Remue-ménage (Mont­réal, Qué­bec) 21,95 $CAN lien


Notes de la préface :

1. Le viol est un acte de péné­tra­tion sexuelle, de quelque nature qu’il soit, com­mis sur la per­sonne d’autrui par vio­lence, contrainte, menace ou sur­prise (Articles 222–23 et sui­vants du Code pénal).

2. L’ensemble des huit numé­ros de Ques­tions fémi­nistes a été publié en un seul volume sous le titre Ques­tions fémi­nistes 1977–1980, en 2012, à Paris par les Édi­tions Syllepse.

3. http://www.csa.fr/Etudes-et-publications/Les-dossiers-d-actualite/Les-effets-de-la-pornographie-chez-les-adolescents

4. Cécile Ber­trand, « Pour­quoi de nom­breuses vic­times de viol ne réus­sissent pas à par­ler ?», Figa­ro Madame, 27 février 2017. Annie Fer­rand y est inter­viewée au côté de Muriel Salmona.

5. Hélé­na Ber­kaoui, « Viol : « À un moment, il faut dire aux hommes que c’est inter­dit” », Libé­ra­tion, 9 février 2017. En France, on estime qu’il se com­met un viol toutes les sept minutes.

6. Texte dis­po­nible sur le site entre­les­li­gne­sen­tre­les­mots.

7. Voir le manuel de sou­mis­sion Cin­quante nuances de Grey, Paris, Jean-Claude Lat­tès, 2012.

8. D’abord en 1990, puis en 2003.

9. Chris­tine Del­phy, « L’état d’exception : la déro­ga­tion au droit com­mun comme fon­de­ment de la sphère pri­vée », dans L’Ennemi prin­ci­pal, t. 2, Pen­ser le genre, 3e éd., Paris, Syl­lepse, 2013.

10. Jac­que­line Sau­vage, qui, bat­tue pen­dant qua­rante-sept ans, tue son mari en 2012. En 2016, ayant déjà pas­sé quatre années en pri­son, elle est condam­née en appel à dix ans de pri­son ; grâce à une intense mobi­li­sa­tion fémi­niste et popu­laire, elle est gra­ciée quelques mois plus tard par le pré­sident de la République.

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