En à peine quelques semaines depuis que son appel a été difÂfuÂsé sur le site du jourÂnal Le Monde, AuréÂlien BarÂrau est deveÂnu la coqueÂluche de l’écologie grand public. S’il énonce des choses tout à fait justes, comme la nécesÂsiÂté pour l’humanité de cesÂser de s’étendre et même de laisÂser davanÂtage d’espace aux autres espèces, et la nécesÂsiÂté de consomÂmer moins, de décroître, de renonÂcer au prinÂcipe de croisÂsance, son disÂcours pose proÂblèmes pour pluÂsieurs raiÂsons. Retour sur un engoueÂment tout à fait attenÂdu.
Le 3 sepÂtembre 2018, Le Monde publie une triÂbune intiÂtuÂlée « « Le plus grand défi de l’histoire de l’humanité » : l’appel de 200 perÂsonÂnaÂliÂtés pour sauÂver la plaÂnète ». Son sous-titre résume : « D’Alain Delon à PatÂti Smith, tous ont réponÂdu à l’appel de Juliette Binoche et de l’astrophysicien AuréÂlien BarÂrau pour une action poliÂtique « ferme et imméÂdiate » face au chanÂgeÂment cliÂmaÂtique. » Si AuréÂlien BarÂrau parÂvient à être publié dans Le Monde et à réunir autant de signaÂtures de proÂfesÂsionÂnels de l’industrie de l’écervellement, c’est parce qu’il évoÂlue ausÂsi dans ces milieux. AinÂsi que M, le magaÂzine du Monde nous l’apprend : « Si AuréÂlien BarÂrau a réusÂsi à réunir autant de stars pour sa triÂbune, c’est grâce à Juliette Binoche, qui lui a ouvert son carÂnet d’adresses. Il s’est lié d’amitié avec elle il y a un an sur le tourÂnage du proÂchain film de science-ficÂtion de Claire Denis (High Life, sorÂtie préÂvue en 2019). Il y offiÂciait en tant que conseiller scienÂtiÂfique supÂpoÂsé faire en sorte que trous noirs et voyages dans le temps, « choses absÂtraites », deviennent « senÂsibles » pour les acteurs du film, Juliette Binoche, donc, et Robert PatÂtinÂson. » Mais ce n’est pas la seule raiÂson.
Une autre raiÂson, et sans doute ausÂsi imporÂtante, tient au fait que l’appel d’Aurélien BarÂrau — et son disÂcours plus généÂraÂleÂment — ne constiÂtue une menace pour rien ni perÂsonne. D’une brièÂveÂté trouÂblante, il comÂmence par rapÂpeÂler le désastre écoÂloÂgique en cours, puis en vient au prinÂciÂpal, que nous pourÂrions résuÂmer en quelques mots : « il faut que les hommes poliÂtiques fassent ce qu’il faut ». ForÂmiÂdable. Mais la naïÂveÂté et l’incompréhension hisÂtoÂrique dont témoigne le disÂcours d’Aurélien BarÂrau ne se limitent pas à cela. Dans l’enÂsemble, il n’ose pas remettre en quesÂtion le capiÂtaÂlisme, il affirme par exemple, dans une interÂview sur France Culture, qu’il « y a éviÂdemÂment des proÂblèmes et des avanÂtages au sysÂtème capiÂtaÂliste », et ajoute, dans son interÂview chez ThinÂkerÂview, qu’il ne pense pas que le capiÂtaÂlisme soit le prinÂciÂpal proÂblème. Son disÂcours a pour effet de sugÂgéÂrer qu’un capiÂtaÂlisme vert pourÂrait sauÂver la situaÂtion. Dans la vidéo qu’il a tourÂnée avec le média Brut (média interÂnet, créé par des anciens de la téléÂviÂsion, qui se spéÂciaÂlise dans les vidéos très courtes pour traiÂter de toutes sortes de sujets), il affirme :
« Donc la seule manière de nous sauÂver aujourd’hui, c’est que les diriÂgeants, c’est leur rôle, c’est pour ça que nous leur déléÂguons notre pouÂvoir, c’est pour ça que nous les éliÂsons, il faut donc qu’ils assument leur foncÂtion et qu’ils nous sauvent. Ils sont très exacÂteÂment là pour ça. »
Et lors d’un pasÂsage sur France 5 :
« Parce qu’on le sait nous sommes faibles, et moi le preÂmier, […] nous sommes tous colÂlecÂtiÂveÂment faibles, mais on est quand même sufÂfiÂsamÂment sages pour être capables de comÂprendre que quand ça va plus il faut des lois, il faut que le droit et le poliÂtique interÂviennent pour nous limiÂter. »
La preÂmière chose à rapÂpeÂler, c’est que si « nous sommes faibles », cela n’a rien de natuÂrel ou d’inéluctable. Il s’agit avant tout du résulÂtat de décenÂnies de condiÂtionÂneÂment impoÂsé par l’organisation sociale domiÂnante et ses diriÂgeants. La sociéÂté de consomÂmaÂtion indusÂtrielle proÂduit les indiÂviÂdus dont elle a besoin. Au fur et à mesure qu’il parÂveÂnait à s’imposer, au cours des derÂnières décenÂnies — et l’on pourÂrait proÂbaÂbleÂment étendre cela aux derÂniers siècles —, l’État et ses insÂtiÂtuÂtions se sont mis à usiÂner leurs sujets, afin de proÂduire le type d’individu dont ils avaient besoin pour foncÂtionÂner. C’est-à -dire le type d’individu souÂmis, conforÂmiste, croyant aux mythes nécesÂsaires de l’État qui l’a forÂmé (« démoÂcraÂtie », « proÂgrès », etc.).
AinÂsi que le forÂmule l’anthropologue de Yale, James C. Scott :
« Une fois en place, l’État (nation) moderne a entreÂpris d’homogénéiser sa popuÂlaÂtion et les praÂtiques verÂnaÂcuÂlaires du peuple, jugées déviantes. Presque parÂtout, l’État a proÂcéÂdé à la fabriÂcaÂtion d’une nation : la France s’est mise à créer des FranÂçais, l’Italie des ItaÂliens, etc.[1] »
Ce que cela sugÂgère impliÂciÂteÂment, et qu’Aurélien BarÂrau ne semble pas non plus réaÂliÂser, c’est éviÂdemÂment que l’État n’est pas une insÂtiÂtuÂtion démoÂcraÂtique. Nous ne choiÂsisÂsons pas de déléÂguer notre pouÂvoir[2], d’élire, et le rôle des diriÂgeants étaÂtiques n’a jamais été de prendre soin de nous. AinÂsi qu’Howard Zinn s’évertuait à le rapÂpeÂler : « L’État n’est pas notre ami ». Dans une sociéÂté vériÂtaÂbleÂment démoÂcraÂtique, les êtres humains proÂduisent les insÂtiÂtuÂtions dont ils ont besoin, et inverÂseÂment, dans une sociéÂté non démoÂcraÂtique, les insÂtiÂtuÂtions proÂduisent les êtres humains dont elles ont besoin. Or, les régimes élecÂtoÂraux modernes ne sont pas démoÂcraÂtiques[3], même s’ils s’auto-qualifient de « démoÂcraÂtie » (rapÂpeÂlons au pasÂsage qu’une démoÂcraÂtie repréÂsenÂtaÂtive, c’est un oxyÂmore). Le rôle de leurs diriÂgeants a touÂjours été de serÂvir une classe domiÂnante au détriÂment de toutes les autres classes.
La persÂpecÂtive d’Aurélien BarÂrau, bien trop couÂrante au sein d’une gauche parÂtiÂcuÂlièÂreÂment ignoÂrante, poliÂtiÂqueÂment, supÂpose que la desÂtrucÂtion de la plaÂnète et l’exploitation orgaÂniÂsée des êtres humains par d’autres êtres humains, les mulÂtiples oppresÂsions et les inégaÂliÂtés qui caracÂtéÂrisent la civiÂliÂsaÂtion indusÂtrielle, sont autant d’accidents de parÂcours, d’effets indéÂsiÂrables qui devraient pouÂvoir être juguÂlés. Ce n’est pas le cas. L’État capiÂtaÂliste repose, au même titre que la civiÂliÂsaÂtion indusÂtrielle, sur le pillage et la desÂtrucÂtion de la plaÂnète, sur les hiéÂrarÂchies sociales, sur l’exploitation sociale, les inégaÂliÂtés et les oppresÂsions. Il s’agit de ce qu’implique son foncÂtionÂneÂment norÂmal, et non pas d’une erreur qui pourÂrait être recÂtiÂfiée.
AinÂsi que le forÂmule le socioÂlogue états-unien Charles DerÂber, l’État capiÂtaÂliste est une entiÂté socioÂpaÂthique : ses strucÂtures sociales proÂduisent des indiÂviÂdus socioÂpaÂthiques en encouÂraÂgeant des comÂporÂteÂments socioÂpaÂthiques (au traÂvers et à cause de la comÂpéÂtiÂtion, de l’exploitation sociale généÂraÂliÂsée, la serÂviÂtude impoÂsée qu’on appelle salaÂriat, de la proÂpriéÂté priÂvée, du miliÂtaÂrisme, des inégaÂliÂtés, etc.). Donc attendre de l’État, de ses insÂtiÂtuÂtions et de ses diriÂgeants qu’ils nous sauvent, et qu’ils sauvent la plaÂnète, qu’ils fassent donc ce qu’ils ne sont pas cenÂsés faire — et même le contraire de ce qu’ils sont cenÂsés faire —, c’est se fourÂvoyer draÂmaÂtiÂqueÂment, et se condamÂner, et la plaÂnète avec, à un péril cerÂtain.
On comÂprend alors que son disÂcours témoigne de la réusÂsite du condiÂtionÂneÂment d’État, qui est en effet parÂveÂnu à infanÂtiÂliÂser la pluÂpart, à les perÂsuaÂder que la seule chose qu’ils peuvent faire, c’est demanÂder à Papa‑l’État d’intervenir et de sauÂver la situaÂtion. C’est ce qui amène AuréÂlien BarÂrau à affirÂmer, sur France Culture : « Il me semble que les préÂsiÂdents de la répuÂblique […] doivent endosÂser leur cosÂtume de super-héros et mettre en marche cette révoÂluÂtion indisÂpenÂsable à notre surÂvie. »
SeuleÂment, l’État, en tant qu’orÂgaÂniÂsaÂtion sociale non démoÂcraÂtique, n’est pas la soluÂtion, mais bien le proÂblème. De même que MurÂray BookÂchin, il nous semble inconÂceÂvable de penÂser l’écologie sans la démoÂcraÂtie. Comme lui, nous consiÂdéÂrons que « l’obligation faite à l’homme de domiÂner la nature découle direcÂteÂment de la domiÂnaÂtion de l’homme sur l’homme », et que :
« Tant que la hiéÂrarÂchie perÂsisÂteÂra, tant que la domiÂnaÂtion orgaÂniÂseÂra l’humanité autour d’un sysÂtème d’élites, le proÂjet de domiÂnaÂtion de la nature contiÂnueÂra et mèneÂra inéÂlucÂtaÂbleÂment notre plaÂnète vers la catasÂtrophe écoÂloÂgique. »
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Mais il n’y a pas que sur le plan poliÂtique que le disÂcours d’Aurélien BarÂrau s’égare. S’il cite corÂrecÂteÂment quelques sympÂtômes du désastre écoÂloÂgique en cours, sur lesÂquels il n’est pas utile de reveÂnir, son diagÂnosÂtic, dans l’ensemble, est plus que disÂcuÂtable. AinÂsi lorsqu’il affirme que la desÂtrucÂtiÂviÂté dont fait actuelÂleÂment montre la civiÂliÂsaÂtion indusÂtrielle serait « endéÂmique à ce que nous sommes », puisque « on sait que, même dans un pasÂsé loinÂtain où nous étions encore chasÂseurs-cueilleurs, dès qu’une zone de la plaÂnète se trouÂvait coloÂniÂsée par les humains, la macroÂfaune était masÂsiÂveÂment déciÂmée. SouÂvent avec une volonÂté expliÂcite d’extermination » (citaÂtion tirée de son appel publié sur DiaÂcriÂtik). Or, même en admetÂtant qu’une parÂtie des extincÂtions de la mégaÂfaune (il écrit macroÂfaune, mais pense proÂbaÂbleÂment à la mégaÂfaune) du PléisÂtoÂcène soit parÂtielÂleÂment impuÂtable à cerÂtains groupes humains (et pas à tous, ainÂsi qu’il semble le sugÂgéÂrer, amalÂgaÂmant ainÂsi toute l’humanité dans un simÂplisme grosÂsier), et sachant que nous resÂtons ici dans le domaine de l’hypothèse, de l’incertitude, contraiÂreÂment à ce que sugÂgère son « on sait que », d’autant qu’une parÂtie de la comÂmuÂnauÂté scienÂtiÂfique forÂmule une autre hypoÂthèse selon laquelle le chanÂgeÂment cliÂmaÂtique serait davanÂtage à blâÂmer, il est franÂcheÂment groÂtesque de parÂler de « volonÂté expliÂcite d’extermination », comme si les registres archéoÂloÂgiques disaient quoi que ce soit des volonÂtés des humains de l’époque. En outre, dans pluÂsieurs endroits du monde, la macroÂfaune n’a pas été anéanÂtie, notamÂment dans cerÂtaines régions de l’Afrique et de l’Asie, malÂgré une très longue cohaÂbiÂtaÂtion avec l’espèce humaine. D’ailleurs, ceux qui tenaient à affirÂmer que l’être humain est un tueur-né recouÂraient souÂvent à l’argument selon lequel l’arrivée d’Homo sapiens coïnÂciÂdait parÂtout avec la disÂpaÂriÂtion de la mégaÂfaune qui s’y trouÂvait. SeuleÂment, les découÂvertes archéoÂloÂgiques récentes ne cessent de repousÂser les dates d’arrivée d’Homo sapiens ici et là , et l’on sait désorÂmais qu’en AusÂtraÂlie, par exemple, la mégaÂfaune a cohaÂbiÂté avec l’espèce humaine penÂdant au moins 17 000 ans[4]. La date d’arrivée d’Homo sapiens aux AméÂriques risque fort d’être repousÂsée elle ausÂsi[5]. Bref, à parÂtir d’une affirÂmaÂtion fausse il tire une concluÂsion fausse, selon laquelle la desÂtrucÂtiÂviÂté de la sociéÂté indusÂtrielle est « endéÂmique à ce que nous sommes ». ConcluÂsion qui lui perÂmet d’affirmer que le capiÂtaÂlisme n’est « pas le prinÂciÂpal proÂblème », d’autant qu’il a « ausÂsi des verÂtus ». Et l’on retombe ici sur sa mauÂvaise anaÂlyse socioÂpoÂliÂtique du proÂblème.
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AuréÂlien BarÂrau en appelle à des mesures impoÂpuÂlaires et coerÂciÂtives — une souÂmisÂsion à touÂjours plus d’embrigadement étaÂtique pour raiÂson écoÂloÂgique, qui abouÂtiÂra, selon toute proÂbaÂbiÂliÂté, à l’éco-fascisme que décriÂvait BerÂnard CharÂbonÂneau dans Le feu vert, ou René RieÂsel et Jaime SemÂprun dans CatasÂtroÂphisme, admiÂnisÂtraÂtion du désastre et souÂmisÂsion durable.
« Si la crise énerÂgéÂtique se déveÂloppe, la pénuÂrie peut paraÂdoxaÂleÂment pousÂser au déveÂlopÂpeÂment. Le pétrole manque ? Il faut mulÂtiÂplier les forages. La terre s’épuise ? ColoÂniÂsons les mers. L’auto n’a plus d’avenir ? Misons sur l’électronique qui fera faire au peuple des voyages imaÂgiÂnaires. Mais on ne peut recuÂler indéÂfiÂniÂment pour mieux sauÂter. Un beau jour, le pouÂvoir sera bien contraint de praÂtiÂquer l’écologie. Une prosÂpecÂtive sans illuÂsion peut mener à penÂser que le virage écoÂloÂgique ne sera pas le fait d’une oppoÂsiÂtion dépourÂvue de moyens, mais de la bourÂgeoiÂsie diriÂgeante, le jour où elle ne pourÂra plus faire autreÂment. Ce seront les divers resÂponÂsables de la ruine de la terre qui orgaÂniÂseÂront le sauÂveÂtage du peu qui en resÂteÂra, et qui après l’abondance géreÂront la pénuÂrie et la surÂvie. Car ceux-là n’ont aucun préÂjuÂgé, ils ne croient pas plus au déveÂlopÂpeÂment qu’à l’écologie : ils ne croient qu’au pouÂvoir.
Pour contrôÂler les danÂgers de moyens de plus en plus puisÂsants et fraÂgiles parce que comÂplexes, gérer un espace et des resÂsources qui s’épuisent, préÂvoir et maîÂtriÂser les réacÂtions humaines qui empêÂcheÂraient de le faire, on est obliÂgé de renÂforÂcer l’organisation. L’éco-fascisme a l’avenir pour lui, et il pourÂrait être ausÂsi bien le fait d’un régime totaÂliÂtaire de gauche que de droite sous la presÂsion de la nécesÂsiÂté. »
— BerÂnard CharÂbonÂneau, Le feu vert (1980)
Pour bien comÂprendre en quoi cet appel à davanÂtage de coerÂciÂtions étaÂtiques pour nous sauÂver constiÂtue une chiÂmère indéÂsiÂrable, il faut comÂprendre que ceux qui détiennent le pouÂvoir, les diriÂgeants étaÂtiques et corÂpoÂraÂtistes, n’agissent et n’agiront jamais à l’encontre de leurs propres intéÂrêts, sans y être forÂcés. Et dans forÂcés, il y a force. Parce qu’il faut bien comÂprendre que l’arrêt du désastre écoÂloÂgique en cours nuiÂra forÂcéÂment à ceux qui l’ont préÂciÂpiÂté, qui l’organisent et qui en tirent proÂfit actuelÂleÂment. Les diriÂgeants étaÂtiques et corÂpoÂraÂtistes n’ont pas intéÂrêt à ce que les popuÂlaÂtions consomment moins, à ce que cesse l’étalement urbain, le « déveÂlopÂpeÂment », etc.
Pour exemple, citons Jeff Bezos, PDG d’Amazon :
« Nous ne vouÂlons pas vivre dans un monde rétroÂgrade. Nous ne vouÂlons pas vivre sur une Terre où nous devrions geler la croisÂsance de la popuÂlaÂtion et réduire l’utilisation d’énergie. Nous proÂfiÂtons d’une civiÂliÂsaÂtion extraÂorÂdiÂnaire, aliÂmenÂtée par de l’énergie, et par la popuÂlaÂtion. […] Nous vouÂlons que la popuÂlaÂtion contiÂnue à croître sur cette plaÂnète. Nous vouÂlons contiÂnuer à utiÂliÂser plus d’énergie par perÂsonne. »
On entend de plus en plus parÂler de l’idée d’un lobÂby citoyen, et pourÂquoi pas, mais il fauÂdrait avant tout que ce lobÂby vise à redisÂtriÂbuer le pouÂvoir, et non pas à demanÂder des lois pour ci ou ça. En effet, la pluÂpart des gens, ne réaÂliÂsant pas l’ampleur de ce qui pose proÂblème dans la civiÂliÂsaÂtion indusÂtrielle — à peu près tout —, semblent croire que les petites mesures « impoÂpuÂlaires » et « coerÂciÂtives » qui pourÂraient effecÂtiÂveÂment être approuÂvées ou accepÂtées par ceux au pouÂvoir parce qu’elles ne menacent les intéÂrêts d’aucun capiÂtaine d’industrie, comme la limiÂtaÂtion de vitesse pasÂsant de 90 à 80 km/h, comme le banÂnisÂseÂment de cerÂtains objets en plasÂtique, et même, imaÂgiÂnons, l’imposition à l’ensemble de la sociéÂté des petits gestes de l’écocitoyen modèle par le biais de la légisÂlaÂtion, pourÂraient vériÂtaÂbleÂment faire une difÂféÂrence. Ce n’est pas le cas. Dans l’ensemble, cela ne chanÂgeÂrait rien[6].
Il importe alors de rapÂpeÂler que contraiÂreÂment à ce que sugÂgèrent les écoÂlos grand public comme Cyril Dion, IsaÂbelle DelanÂnoy, etc., une civiÂliÂsaÂtion indusÂtrielle verte, un indusÂtriaÂlisme vert — et qui plus est, démoÂcraÂtique —, ça n’existe pas. Et ça ne peut pas exisÂter, par défiÂniÂtion, étant donÂné que sur le plan social, l’industrialisme en généÂral et les hautes techÂnoÂloÂgies en parÂtiÂcuÂlier impliquent une orgaÂniÂsaÂtion étenÂdue, très hiéÂrarÂchiÂsée, avec d’importantes spéÂciaÂliÂsaÂtion et diviÂsion du traÂvail : autant de caracÂtéÂrisÂtiques peu comÂpaÂtibles avec la démoÂcraÂtie (directe, cela s’entend). Sur le plan écoÂloÂgique, face à l’idée trop répanÂdue selon laquelle le remÂplaÂceÂment des énerÂgies fosÂsile et nucléaire par les énerÂgies dites « renouÂveÂlables » perÂmetÂtrait de la rendre « verte », rapÂpeÂlons que la civiÂliÂsaÂtion indusÂtrielle ravage la plaÂnète par son étaÂleÂment urbain, son agriÂculÂture, sa surÂexÂploiÂtaÂtion de toutes les resÂsources (renouÂveÂlables et non renouÂveÂlables), la fragÂmenÂtaÂtion des biomes qu’imposent ses infraÂstrucÂtures, ses innomÂbrables actiÂviÂtés indusÂtrielles polÂluantes, desÂtrucÂtrices du monde natuÂrel, et pas SEULEMENT par la manière dont elle proÂduit ou obtient l’énerÂgie qu’elle utiÂlise. Même si l’on parÂveÂnait à obteÂnir toute l’énerÂgie qu’elle consomme par des proÂcéÂdés vériÂtaÂbleÂment resÂpecÂtueux du monde natuÂrel, c’est-à -dire même si les énerÂgies dites « vertes » ou « renouÂveÂlables » l’éÂtaient vraiÂment et intéÂgraÂleÂment — ce qu’elles ne sont pas[7], et ce qui n’est pas posÂsible, mais admetÂtons — seule une petite parÂtie du proÂblème aurait été résoÂlue. Dans l’enÂsemble, la civiÂliÂsaÂtion indusÂtrielle contiÂnueÂrait de détruire le monde, de le bétonÂner, de l’arÂtiÂfiÂciaÂliÂser, de le surÂexÂploiÂter, de le polÂluer, de le contaÂmiÂner, etc., bref : une civiÂliÂsaÂtion indusÂtrielle verte ça n’existe pas. Mettre un terme à la desÂtrucÂtion de la nature, c’est arrêÂter toutes les actiÂviÂtés et praÂtiques qui la détruisent (ce n’est pas bien comÂpliÂqué à comÂprendre). Mettre un terme à toutes les actiÂviÂtés et praÂtiques qui la détruisent, c’est arrêÂter la quaÂsi-totaÂliÂté des actiÂviÂtés indusÂtrielles (sauÂriez-vous citer une seule indusÂtrie qui ne soit pas polÂluante, ou qui ne repose pas sur des infraÂstrucÂtures et des praÂtiques nuiÂsibles de quelque façon pour le monde natuÂrel ?). C’est arrêÂter la sociéÂté indusÂtrielle.
Et jamais les capiÂtaines d’industrie qui la dirigent n’accepteront de se tirer une balle dans le pied sans y être forÂcés — demanÂder ou faire du lobÂbying citoyen n’y sufÂfiÂra jamais — en démanÂteÂlant l’ensemble du sysÂtème indusÂtriel, en redisÂtriÂbuant le pouÂvoir au peuple, en encouÂraÂgeant le démemÂbreÂment des conurÂbaÂtions et des mégaÂloÂpoles au proÂfit de la recréaÂtion de microÂsoÂciéÂtés à taille humaine, autoÂnomes, démoÂcraÂtiques et écoÂloÂgiques, repoÂsant donc sur l’utilisation de techÂnoÂloÂgies démoÂcraÂtiques (de basses techÂnoÂloÂgies, ou low-tech, ou d’outils conviÂviaux), etc.
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AuréÂlien BarÂrau affirme, dans son interÂview chez ThinÂkerÂview, ne pas croire au soluÂtionÂnisme techÂnoÂloÂgique. PourÂtant, peu après, il affirme que des soluÂtions sont à cherÂcher du côté d’une « améÂlioÂraÂtion de l’efficacité énerÂgéÂtique », d’une meilleure isoÂlaÂtion therÂmique des bâtiÂments et d’une transÂforÂmaÂtion de « notre mode de proÂducÂtion d’énergie » — selon toute proÂbaÂbiÂliÂté, il faiÂsait ici réféÂrence aux énerÂgies dites « vertes » ou « renouÂveÂlables ». On comÂprend ainÂsi que par soluÂtionÂnisme techÂnoÂloÂgique il n’entendait que la géo-ingéÂnieÂrie.
L’amélioration de l’efficacité énerÂgéÂtique ne résouÂdrait rien du tout, bien au contraire[8] — cela fait des décenÂnies que l’efficacité énerÂgéÂtique des proÂcesÂsus indusÂtriels qui constiÂtuent la civiÂliÂsaÂtion indusÂtrielle augÂmente. ManiÂfesÂteÂment, cela n’a pas même freiÂné le désastre écoÂloÂgique qui, sur la même période, n’a cesÂsé d’empirer.
FinaÂleÂment, le proÂblème du disÂcours d’Aurélien BarÂrau est double, parce qu’il pousse les gens à croire, d’une part, que le désastre écoÂloÂgique en cours ne pourÂra être résoÂlu que par ceux qui sont en train de le cauÂser et qui en bénéÂfiÂcient le plus — et qui plus est, qu’il pourÂrait être résoÂlu indéÂpenÂdamÂment de la quesÂtion démoÂcraÂtique ; et d’autre part, que quelques réviÂsions à la baisse de nos niveaux de consomÂmaÂtion, dans les pays riches, couÂplées à quelques évoÂluÂtions techÂnoÂloÂgiques et techÂniques — les énerÂgies dites « renouÂveÂlables », la neuÂtraÂliÂté carÂbone et tout le traÂlaÂla de l’industrialisme vert[9] —, perÂmetÂtraient de le résoudre.
En attenÂdant, ce que l’on peut tous obserÂver, c’est qu’au nom du sauÂveÂtage de la plaÂnète (et surÂtout, désorÂmais, du sauÂveÂtage « du cliÂmat »), pluÂsieurs indusÂtries soi-disant « vertes » viennent s’ajouter aux exisÂtantes, et l’on proÂduit touÂjours plus d’énergie chaque année : des cenÂtrales solaires, des parcs éoliens, des cenÂtrales à bioÂmasse et des barÂrages sont construits un peu parÂtout, sans pour autant que des cenÂtrales à charÂbon, ou au gaz natuÂrel, ou nucléaires, soient ferÂmées — au contraire, il s’en construit touÂjours plus. Le monde natuÂrel, lui, comme touÂjours, en paie le prix. RapÂpeÂlons, pour exemple, le cas de la cenÂtrale solaire de CesÂtas, en France, près de BorÂdeaux, la plus grande d’Europe, qui a nécesÂsiÂté l’abattage de 250 hecÂtares de pinède ; un proÂjet du consorÂtium EifÂfage, SchneiÂder ElecÂtric, KrinÂner (l’occasion ausÂsi de rapÂpeÂler que les indusÂtries des énerÂgies dites « vertes » sont, très logiÂqueÂment, domiÂnées par d’immenses entreÂprises mulÂtiÂnaÂtioÂnales, et que toutes sortes de mulÂtiÂnaÂtioÂnales, de VinÂci à Total, y invesÂtissent afin de faire du proÂfit). CenÂtrale solaire dont l’électricité perÂmetÂtra d’alimenter des smartÂphones, des téléÂviÂsions, des ordiÂnaÂteurs, des réfriÂgéÂraÂteurs, etc. ForÂmiÂdable. La plaÂnète et le cliÂmat nous remerÂcient. Tout cela fait que, dans l’ensemble, la consomÂmaÂtion de comÂbusÂtibles fosÂsiles contiÂnue d’augmenter — ou pluÂtôt, d’empirer. Au même titre que tous les indiÂcaÂteurs écoÂloÂgiques : les océans sont de plus en plus surÂexÂploiÂtés, vidés, les zones humides disÂpaÂraissent trois fois plus vite que les forêts, qui disÂpaÂraissent ausÂsi très rapiÂdeÂment — l’année 2017 a constiÂtué une année record pour la défoÂresÂtaÂtion —, et ainÂsi de suite.
Les choses empirent et contiÂnueÂront d’empirer au cours des décenÂnies à venir. Les faux espoirs doivent être expoÂsés pour ce qu’ils sont. Pour avoir une chance de mettre un terme à la catasÂtrophe, nous avons besoin d’un vériÂtable mouÂveÂment de résisÂtance — à la manière de ce que proÂpose le livre Deep Green ResisÂtance, que nous publions ce mois-ci (couÂrant octobre 2018).
NicoÂlas Casaux
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P.S. : 1. Lorsqu’on lui a demanÂdé son avis sur les agisÂseÂments d’une perÂsonne qui s’était mise à faire une sorte de camÂpagne de shaÂming (jeter l’opprobre sur des indiÂviÂdus) via interÂnet à proÂpos des dépuÂtés qui avaient voté contre l’interdiction du glyÂphoÂsate, AuréÂlien BarÂrau a réponÂdu : « Je ne suis pas comÂplèÂteÂment en phase avec la chasse aux sorÂcières, il faut quand même faire attenÂtion, toutes les armes ne sont pas forÂcéÂment bonnes, il faut quand même, je pense, garÂder un peu de digniÂté. »
VoiÂlà jusqu’où l’astrophysicien qui veut sauÂver la plaÂnète est prêt à aller. Une camÂpagne basée sur des images difÂfuÂsées sur interÂnet visant à nomÂmer et à couÂvrir de honte des dépuÂtés pour leurs mauÂvais agisÂseÂments, c’est déjà trop pour lui.
2. Je ne reviens pas sur l’idée selon laquelle son disÂcours serÂviÂrait à « éveiller les consciences ». Il me semble que cela revient, au moins en parÂtie, à interÂverÂtir la cause et l’effet. C’est posÂsiÂbleÂment parce que les gens savent que ça ne va pas, et parce qu’ils ne comÂprennent pas bien pourÂquoi, que des indiÂviÂdus comme AuréÂlien BarÂrau font le buzz. Quoi qu’il en soit, ainÂsi que j’ai essayé de le monÂtrer, il n’aide pas les consciences à s’éveiller aux réaÂliÂtés poliÂtiques, écoÂnoÂmiques et techÂnoÂloÂgiques de la civiÂliÂsaÂtion indusÂtrielle.
- https://partage-le.com/2015/01/la-standardisation-du-monde-james-c-scott/ ↑
- Quand AuréÂlien BarÂrau affirme que les diriÂgeants étaÂtiques que nous avons sont « le reflet de notre faiÂblesse », il affirme que nous avons les diriÂgeants que nous mériÂtons. Encore une fois, cela témoigne d’une très mauÂvaise comÂpréÂhenÂsion du sysÂtème poliÂtique domiÂnant et de la manière dont il s’est impoÂsé. On lui recomÂmanÂdeÂra, entre autres choses, la lecÂture du livre ProÂpaÂganÂda d’Eward BerÂnays, le père des RelaÂtions Publiques (la proÂpaÂgande offiÂcielle), ou le visionÂnage de la série docuÂmenÂtaire en quatre volets d’Adam CurÂtis, intiÂtuÂlée Le siècle du moi, en plus de la lecÂture du livre de FranÂcis Dupuis-Déri, DémoÂcraÂtie : hisÂtoire poliÂtique d’un mot aux États-Unis et en France. ↑
- https://www.youtube.com/watch?v=KVW5ogGDlts et https://partage-le.com/2018/08/de-la-royaute-aux-democraties-modernes-un-continuum-antidemocratique-par-nicolas-casaux/. ↑
- https://www.theguardian.com/australia-news/2017/jan/12/megafauna-and-indigenous-australians-coexisted-with-for-at-least-17000-years ↑
- https://www.theguardian.com/science/2017/apr/26/could-history-of-humans-in-north-america-be-rewritten-by-broken-mastodon-bones ↑
- Voir : https://partage-le.com/2015/03/oubliez-les-douches-courtes-derrick-jensen/ & : https://partage-le.com/2018/09/la-consomaction-un-moyen-pour-les-puissants-degarer-la-resistance-par-george-monbiot/ ↑
- https://partage-le.com/2017/02/lecologie-du-spectacle-et-ses-illusions-vertes/ ↑
- Voir : https://partage-le.com/2018/06/pourquoi-lefficacite-energetique-ne-resout-rien-bien-au-contraire-par-max-wilbert/ ↑
- Pour un autre exemple de l’absurdité de l’industrialisme vert, proÂmu par Cyril Dion & Co : https://partage-le.com/2018/07/si-vous-allez-a-san-francisco-vous-y-verrez-des-seringues-et-de-la-merde-par-nicolas-casaux/ ↑
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IndiÂviÂduelÂleÂment et colÂlecÂtiÂveÂment
Excelent article Mr Casaux
Ouii. Un mouÂveÂment de resisÂtance. Mais : quoi?comment ? Avec quelle gouÂverÂnance démoÂcraÂtique qui ne se transÂforme pas en foire a la sauÂcisse et… quels moyens sachant que le proÂblème est plaÂneÂtaire?.…
J’ai jusÂteÂment entenÂdu ce même raiÂsonÂneÂment dans la bouche d’UÂsul ( du côté de mediaÂpart ) et il y a quelque chose qui m’éÂchappe.
L’inÂdusÂtrie ne polÂlue pas » graÂtuiÂteÂment « , elle polÂlue pour nous fourÂnir tout un tat de services/produits et en finaÂliÂté amasÂser un maxiÂmum d’argent.
J’ai l’imÂpresÂsion d’enÂtendre » Ne desÂcenÂdons pas de notre branche, scions la à sa base ! » c’est plus radiÂcale et pragÂmaÂtique comme soluÂtion mais à terme ca implique de chanÂger notre mode de vie de toute façon non ??
Excellent article.
En entenÂdant BarÂrau sur ThinÂkerÂview, je me suis comme vous imméÂdiaÂteÂment rapÂpeÂlé la citaÂtion de CharÂbonÂneau dans Feu Vert : l’apÂpel à la « dicÂtaÂture verte » qui sauÂveÂra le monde. Vous avez raiÂson de dénonÂcer ce genre de raiÂsonÂneÂment qui sert les intéÂrêts en place.
Il est quand même halÂluÂciÂnant d’enÂtendre aujourd’Âhui encore ce genre de perÂsonÂnage, sans doute très intelÂliÂgent, préÂtendre que les « écoÂnoÂmies d’énerÂgie » sont la soluÂtion, alors que l’on sait depuis très longÂtemps qu’elles ne servent qu’à dégaÂger de l’énerÂgie pour déveÂlopÂper de nouÂveaux usages, ce qui au final accroît la consomÂmaÂtion totale (c’est le fameux « effet rebond » que Bihouix décrit abonÂdamÂment dans son livre sur les Low Techs).
Il faut avoir fait au moins une fois le tour de cette cenÂtrale solaire de CesÂtas à pied ou à vélo pour comÂprendre la monsÂtruoÂsiÂté de la chose. De loin, vous penÂsez voir un éleÂvage de pouÂlets indusÂtriels, de près, vous n’enÂtenÂdez pas le moindre signe de vie au desÂsus et au pied de ces strucÂtures, pas un insecte, pas un oiseau, encore pire qu’au desÂsus d’un champ de blé glyÂphoÂsaÂté… Et on vous explique sur de grands panÂneaux à l’enÂtrée que de toute façon, la pinède qui a été couÂpée, c’éÂtait de la forêt artiÂfiÂcielle, mais pas plus artiÂfiÂcielle que toute la forêt des Landes de GasÂcogne, planÂtée pour staÂbiÂliÂser une zone humide seuleÂment peuÂplée de trouÂpeaux de mouÂtons et de quelques berÂgers sur leur échasses. Il faut lire « vie et mort de Jean ChaÂlosse, derÂnier mouÂtonÂnier des Landes », pour appréÂhenÂder un tout petit peu ce que pouÂvait être ce payÂsage avant les planÂtaÂtions. En tout cas, on espère que cette « ganÂgrène solaire » de CesÂtas ne va pas se répandre parÂtout dans les Landes, sous préÂtexte qu’il y a peu d’haÂbiÂtants, que la forêt y est planÂtée, et que les GironÂdins contiÂnuent à se faire construire des maiÂsons à chaufÂfage élecÂtrique. Je sais qu’il y a des détracÂteurs de Jean-Marc JanÂcoÂviÂci, par ici, mais on ne peut pas lui enleÂver qu’il insiste lourÂdeÂment sur le fait que la « bonne énerÂgie », c’est celle qu’on ne consomme pas.
Bien d’acÂcord avec le fait que la seule énerÂgie verte c’est celle que l’on ne consomme pas.
Pour ce qui est de la forêt des landes, et de la forêt franÂçaise indusÂtrielle en généÂral, je ne peux que vous recomÂmanÂder chauÂdeÂment d’alÂler voir le film « le temps des forêts » qui devait à l’oÂriÂgine s’apÂpeÂler « vert désert ».
Peut-être qu’à l’oÂriÂgine la forêt lanÂdaise était un maréÂcage peuÂplé de mouÂtons, quoique l’aiÂrial lanÂdais était bien plus riche et divers que ça, mais au moins y avait-il de la vie là -dedans, énorÂméÂment de vie, comme dans toute zone humide. Allez voir ce film, écouÂtez le silence de mort de cette « forêt » conscienÂcieuÂseÂment désherÂbée au glyÂphoÂsate et arroÂsée d’enÂgrais qui l’ont renÂdue ausÂsi stéÂrile qu’un champ de blé indusÂtriel. Nous débatÂtrons ensuite pour déterÂmiÂner si la difÂféÂrence est si grande entre l’aÂliÂgneÂment au corÂdeau des pins mariÂtimes et l’aÂliÂgneÂment au corÂdeau des panÂneaux phoÂtoÂvolÂtaïques.
Vous verÂrez ausÂsi dans le film que la pinède stéÂrile ou le parc solaire ne sont pas une fataÂliÂté pour ces sols, ce que quelques trop rares proÂpriéÂtaires lanÂdais démontrent chaque jour, bien peu aidés par leur préÂsident de région (qui appaÂraît dans le film), pour qui une forêt vivante est bien trop peu « innoÂvante » et « disÂrupÂtive ».
Comme le souÂligne sans doute ce film sur les forêts franÂçaises que je n’ai pas encore vu, il reste des coins des Landes mieux préÂserÂvés que d’autre, les proÂpriéÂtaires de forêts là -bas sont tous rares, si on reprend votre expresÂsion, puisque chaÂcun posÂsède des cenÂtaines d’hecÂtares 😉 Je ne pense pas avoir émis de jugeÂment de valeur sur la forêt des Landes, à part avoir dit qu’elle était artiÂfiÂcielle, ce que vous confirÂmez.
Toutes les pinèdes planÂtées par l’homme ne sont pas stéÂriles, sur la presÂqu’Ile d’ArÂvert (17) où les planÂtaÂtions de pins mariÂtimes sont encore plus anciennes (XVIIIème siècle) et très peu modiÂfiées par l’homme depuis, une belle diverÂsiÂté de plantes s’est déveÂlopÂpée, là , il ne s’aÂgisÂsait pas d’asÂséÂcher une zone humide, mais de conteÂnir l’aÂvanÂcée des dunes côtières qui avait chasÂsé les habiÂtants et constiÂtuaient un petit SahaÂra en miniaÂture. Les seuls arbres bien aliÂgnés qu’on y trouve à préÂsent constiÂtuent le « greÂnier à graines » de la forêt.
Pour bien mettre des points sur les I, je préÂfère encore une forêt artiÂfiÂcielle, avec des arbres vivants, qu’un aliÂgneÂment de métal qui grille toute vie au desÂsus et en desÂsous de lui. Oui, il y a une difÂféÂrence entre le vivant et ce qui est mort, ou entre l’aÂniÂmé et l’iÂnaÂniÂmé.
braÂvo j’ai resÂsenÂti la même chose en tout point !
MerÂci beauÂcoup pour cet article ! C’est vrai que ce n’est pas le « star sysÂtem » qui sauÂveÂra quoi que ce soit, que le ou la star soit issu du cinéÂma de la chanÂson ou de la phyÂsique. Son interÂvenÂtion me faiÂsait penÂser au disÂcours bien pro d’un voyaÂgeur de commerce.…toutes les vériÂtés y sont insÂtruÂmenÂtaÂliÂsées pour vendre le proÂduit qui marche.…et l’anÂnonce du proÂduit vous fait l’efÂfet d’un souÂdain rétréÂcisÂseÂment de perspective.…un« flop » en somme. C’est là qu’il est nécesÂsaire de contiÂnuer à voir large et comÂplexe ce qui est large et comÂplexe et poinÂtu ce qui est poinÂtu. AuréÂlien BarÂreau est sans doute poinÂtu en phyÂsique mais il était franÂcheÂment vague.…
La réponse que j’auÂrai dû écrire. Qui est NicoÂlas Casaux ???
AmiÂcaÂleÂment !
Tout remettre en quesÂtion, tout déconsÂtruire, jeter tout le sysÂtème actuel à la pouÂbelle… ça perÂmet de mieux penÂser, d’aÂvanÂcer, c’est une chose.
Mais la réaÂliÂté, ce qui se trame, c’en est une autre.
AuréÂlien BarÂrau n’est pas spéÂciaÂliste de la quesÂtion écoÂloÂgique, simÂpleÂment un citoyen senÂsible au sujet, et le rapÂpelle à chaque interÂview. Il est très loin d’être dogÂmaÂtique, ce qui n’est pas votre cas malÂheuÂreuÂseÂment… (c’est mon resÂsenÂti et pas une vériÂtable « attaque », désoÂlé, et peut-être suis-je à coté de la plaque hein, je ne vous connais pas !).
Ce qui me chaÂgrine c’est que je ne vois de votre part aucune proÂpoÂsiÂtion… alors les « écoÂlos » grands publics sont peut-être naïfs, trop condiÂtionÂnés pour réfléÂchir corÂrecÂteÂment… mais au moins ils pensent à des soluÂtions concrètes…
Alors M. Casaux, votre article est bien construit, intéÂresÂsant…
Mais que faire ?
Puisque vous aborÂdez la quesÂtion de la démoÂcraÂtie, il ne vous a pas échapÂpé que pour rasÂsemÂbler le plus grand nombre, il faut faire consenÂsus. C’est au moins le mérite que l’on peut accorÂder à AureÂlien BarÂrau.
Par ailleurs, lors de son disÂcours à CliÂmax, il met les hommes poliÂtiques au pied du mur, car pour beauÂcoup (trop) encore, l’éÂcoÂloÂgie est un non sujet et recréé ainÂsi un contre pouÂvoir citoyen dont nous verÂrons, je l’esÂpère, les preÂmiers effets aux euroÂpéenes.
La limite à mon sens de ce disÂcours trop consenÂsuel sera une forme de disÂsoÂciaÂtion entre le disÂcours et les action effecÂtives ou un empiÂleÂment de mesures « cosÂméÂtiques » visant à rasÂsuÂrer les eco-citoyens en herbe..
» Nous avons besoin de vériÂtables mouÂveÂments de résisÂtance et de senÂsiÂbiÂliÂsaÂtion « .
MerÂci !
Article très intéÂresÂsant mais il y a un point qui me pose proÂblème. Quand vous dîtes : « Parce qu’il faut bien comÂprendre que l’arrêt du désastre écoÂloÂgique en cours nuiÂra forÂcéÂment à ceux qui l’ont préÂciÂpiÂté, qui l’organisent et qui en tirent proÂfit actuelÂleÂment. Les diriÂgeants étaÂtiques et corÂpoÂraÂtistes n’ont pas intéÂrêt à ce que les popuÂlaÂtions consomment moins, à ce que cesse l’étalement urbain, le « déveÂlopÂpeÂment », etc. » n’ouÂbliez-vous pas que cet arrêt nuiÂra ausÂsi à la majoÂriÂté de la popuÂlaÂtion qui jouit sans frein de cette indusÂtriaÂliÂsaÂtion ? Si l’on renÂverse le capiÂtaÂlisme, ce que je souÂhaite ausÂsi, il y aura ausÂsi une forte coerÂciÂtion qui se metÂtra en place ne serait-ce qu’enÂvers les indiÂviÂdus consomÂmaÂteurs actuels. Le chanÂgeÂment radiÂcal ne se fera pas en douÂceur ni pour les maîtres posÂsesÂseurs mais encore moins pour les domiÂnés que nous sommes puisÂqu’il fauÂdra bien chanÂger comÂplèÂteÂment notre mode de vie. Je ne sais pas si j’ai été clair.
Il y a tout a invenÂté ou a faire „ nous , humaÂniÂté ‚chacun,e„doit elaÂboÂrer indiÂviÂduelÂleÂment et collectivement„„penser et mettre en Å“uvre des soluÂtions reproÂducÂtibles se joindre à des elans ici ou ailleurs„, se confronÂter à soi-même„,en confronÂtant à d autres ds des groupes ici et là nos moyens d oeuÂvrer„ ecoÂmiÂqueÂment„ structurationnnnnnellement„,c tout qu il ous faut en perÂmaÂnence rebâÂtir„ car peut nous ai transÂmis „, resiÂliance actuelle inconÂtourÂnable„, cf expéÂrience de muniÂciÂpaÂlisme écoÂloÂgique au RojaÂva, „
J’en suis convainÂcue, c’est exacÂteÂment de cela que nous avons besoin : désÂinÂdusÂtriaÂliÂser la plaÂnète. Mais le paraÂmètre « armée » entre là ausÂsi en jeu : qui est du côté du manche, cad qui a le pouÂvoir miliÂtaire ( et notamÂment nucléaire)? Les puisÂsances indusÂtrielles, USA, Chine, Europe pour ne citer qu’elles. La bataille pasÂseÂra forÂcéÂment par la prise en main de ces outils de répresÂsion, au prix de luttes héroïques auxÂquelles il faut désorÂmais se préÂpaÂrer, malÂheuÂreuÂseÂment. J’aiÂmeÂrais telÂleÂment me tromÂper…
…luttes pas tant héroïques que vouées à l’éÂchec, puisque la répresÂsion, par essence déjà orgaÂniÂsée, sera prompte à tuer dans l’oeuf tout mouÂveÂment dont il est imposÂsible qu’il se déveÂloppe jusÂqu’à atteindre l’efÂfiÂcaÂciÂté nécesÂsaire. CouÂrage à tous. L’opÂtiÂmisme en la matière me semble d’une naïÂveÂté infinie.J’ai très peur pour mes enfants.
MerÂci, merÂci, merÂci pour ce brillant texte ! Tu illustres bien ton proÂpos et surÂtout le proÂblème de fond qui m’a ausÂsi gêné dans l’apÂpel d’AuÂréÂlien BarÂreau (au pasÂsage un brillant astroÂphyÂsiÂcien). Il faut éveiller le plus les conscience, et que les gens redéÂcouvre le vrai sens des MOTS poliÂtique, démoÂcraÂtie, souÂveÂraiÂneÂté, Etat, et j’en passe !
Un article intéÂresÂsant sur le fond ; je parÂtage cerÂtaines de vos affirÂmaÂtions sur les verÂrous sysÂtéÂmiques. Sur la forme, les arguÂments ab homiÂnen me font sorÂtir de votre proÂpos. Quelles proÂpoÂsiÂtions concrètes, ici et mainÂteÂnant ? Pas grand chose à vous lire ici. PasÂseÂra-t-on d’un sysÂtème à un autre en négliÂgeant les petits pas, les prises de conscience et les actes en conséÂquence ?
Excellent article qui anaÂlyse et résume très bien la situaÂtion actuelle et montre qu’il y a au moins une alterÂnaÂtive au creÂtiÂnisme de masse que les media nous servent en contiÂnu
BonÂjour NicoÂlas Casaux,
Vous avez écrit un contre-article très intéÂresÂsant…
Mais alors, face au désastre ou tout au moins aux difÂfiÂculÂtés annonÂcées, que fait-on?…car le mouÂveÂment de résisÂtance (dont je fais parÂtie) reste pour le moment ultra minoÂriÂtaire.
Et il y a bien longÂtemps déjà une citaÂtion attriÂbuée à FranÂcis Blanche disait : « Il vaut mieux penÂser le chanÂgeÂment que de chanÂger le panÂseÂment »…à médiÂter
OliÂvier RIDET
« que fait-on ? »
.
Des poules ‚des patates, des miraÂdors, relire 1984 et des disÂcusÂsions avec vos aînées.
Dont le thème pourÂrait être :
.
« ComÂment vivre dans une dicÂtaÂture qui ne va pas manÂquer de s’insÂtalÂler par réacÂtion mécaÂnique aux troubles sociaux proÂchains (ceux actuels sont une blagues) et comÂment phoÂtoÂcoÂpier les tickets de rationÂneÂment (1 ou 2 généÂraÂtions) puis ensuite…
.
ComÂment préÂpaÂrer nos petits enfants pour surÂvivre dans, le choix est vaste :
un hiver nucléaire,
une guerre civile monÂdiaÂliÂsée (fun !),
une sociéÂté néanÂderÂtaÂlienne,
Une dysÂtoÂpie à votre conveÂnance (laisÂser libre cours à votre imaÂgiÂnaÂtion !)
.
Vous pouÂvez ausÂsi préÂféÂrer « le grand soir », mais c’est plus risÂqué à court terme.
Bon couÂrage !
Il y a une tenÂtaÂtion danÂgeÂreuse dans votre vision des choses : celle de croire que les déciÂdeurs écoÂnoÂmiques et poliÂtiques sont d’une nature difÂféÂrente du « peuple citoyen » : eux mauÂvais et avides, le peuple bon et raiÂsonÂnable. Je ne déveÂlopÂpeÂrai pas ici, il sufÂfit de relire « La ferme des aniÂmaux » d’OrÂwell. Le niveau de conscience est colÂlecÂtif et nombre de déciÂdeurs agissent avec la convicÂtion de faire le bien. La diviÂsion de la sociéÂté entre couÂpables et vicÂtimes est le pire des sceÂnaÂrios pour la suite de notre hisÂtoire.
Vous n’aÂvez pas dû lire le pasÂsage où je rapÂpelle que dans une sociéÂté non démoÂcraÂtique, les insÂtiÂtuÂtions proÂduisent les gens dont elles ont besoin. Non, les gens ne sont pas de la même trempe que les diriÂgeants. (Vous oubliez par exemple ce détail que la gouÂverÂnance moderne repose intéÂgraÂleÂment sur la proÂpaÂgande, ainÂsi que toute gouÂverÂnance étaÂtique à traÂvers l’hisÂtoire. SeuleÂment, notre civiÂliÂsaÂtion monÂdiaÂliÂsée a déveÂlopÂpé une stuÂpéÂfiante indusÂtrie de la proÂpaÂgande. Je vous renÂvoie à Edward BerÂnays, et à l’uÂtiÂliÂsaÂtion de toutes sortes de techÂniques visant à modeÂler la psyÂchoÂloÂgie des foules).
J’ai lu. Vous citez Howard Zinn dont vous repreÂnez le proÂpos comme s’il s’aÂgisÂsait d’une vériÂté reconÂnue, alors que c’est seuleÂment un bon sujet de débat. Mais votre ton proÂfesÂsoÂral « je rapÂpelle que… », « vous oubliez que… » m’inÂcite à penÂser que le débat n’est pas votre tasse de thé. A mon avis, vous préÂféÂrez la proÂpaÂgande.
Je vous cite :
« …le peuple bon et raiÂsonÂnable… »
Nous n’aÂvons pas lu le même article.
Ou nous l’aÂvons comÂpris difÂféÂremÂment.
.
Bonne jourÂnée
Non ce qu il dit n’est pas de la proÂpaÂgande mais des faits avéÂré !
J’ai lu avec intéÂrêt votre triÂbune. Je l’ai découÂverte car il y a quelques semaines j’ai entenÂdu l’inÂterÂvenÂtion d’AuÂréÂlien BarÂrau. Depuis je me docuÂmente et prends pleiÂneÂment conscience de la situaÂtion malÂgré mon âge avanÂcé. Si AuréÂlien BarÂrau a ouvert la voie à d’autres comme moi, il a fait Å“uvre utile en perÂmetÂtant entre autres de découÂvrir votre anaÂlyse que je me perÂmets de parÂtaÂger. CorÂdiaÂleÂment
Je suis d’acÂcord avec ce comÂmenÂtaire.
Pour sauÂver notre plaÂnète il serait bon que nous arrêÂtions (enfin) de nous taper sur la gueule entre écoÂloÂgistes. Toutes les entrées sont intéÂresÂsantes, les preÂmières donnent accès un jour ou l’autre aux suiÂvantes.
Je milite depuis quaÂrante ans comme écoÂloÂgiste. J’aime AuréÂlien BarÂrau ET NicoÂlas Casaux. Pire : je ne pense même pas que les deux disÂcours soient contraÂdicÂtoires, les niveaux de conscience sont simÂpleÂment difÂféÂrents.
La vériÂté n’éÂchappe-t-elle pas à ceux et celles qui croient la déteÂnir perÂsonÂnelÂleÂment ?
Avant tout comÂmenÂtaires je tiens à préÂciÂser tout de suite pour être clair que je suis un adepte de la décroisÂsance et à mon modeste niveau que j’esÂsaie dans la mesure du posÂsible de mettre mes actes au niveau de mes convicÂtions (notamÂment en praÂtiÂquant le Low-tech et en faiÂsant un maxiÂmum de déplaÂceÂments à la force du molÂlet entres autres petites choses quoÂtiÂdiennes ) ceci étant dis je referme cette parenÂthèse et en viens à l’esÂsenÂtiel de mon propos.Alors j’adhère tout à fait à votre article n’apÂpréÂciant guère vous vous en douÂtez le modèle néo-libéÂral et monÂdiaÂliÂsé (habiÂleÂment teinÂté de GreenÂwaÂshing illuÂsoire si l’on demeure dans ce contexte écoÂnoÂmique canÂniÂbale) en court actuellement(et il court vite le bougre),pour autant je vous trouve tout de même bien sévère avec le perÂsonÂnage, d’aÂbord parce-que vous comÂmenÂcez votre criÂtique en évoÂquant ses liens avec le showÂbizz en citant notamÂment Juliette Binoche qui que je sache n’est pas (à mes yeux en tout cas) la plus infréÂquenÂtable de ce milieu pluÂtôt bobo dans l’enÂsemble je vous le concède ensuite vous dites qu’il a été forÂmé par ceux-là même qu’il critique,je crains qu’il ne lui est été bien difÂfiÂcile de faire autreÂment vous ne croyez pas ? et pour ne pas être trop long je trouve tout de même que ce type de perÂsonÂnage est nécesÂsaire de nos jours comme porte-voix(e) afin de tenÂter d’éÂveiller les consciences sur la proÂbléÂmaÂtique cliÂmaÂtique de plus je pense qu’il a égaÂleÂment raiÂson lorsÂqu’il préÂtend que nous aurons besoin des poliÂtiques pour faire accéÂléÂrer les choses (même si l’on sait tous plus ou moins que ceci relève de l’illuÂsion) car je se suis quaÂsiÂment perÂsuaÂdé égaÂleÂment que d’atÂtendre que ce soit les popuÂlaÂtions qui s’y mettent (de manière gloÂbale j’enÂtends) relève égaÂleÂment de l’illusion(pour exemple ? un milÂlions de gugusses dans les rues pour la coupe du monde de foot…combien pour la marche du cliÂmat ?)..mais tout ceci étant dit je sait égaÂleÂment toute la limite de ce raiÂsonÂneÂment car admetÂtons (comme hypoÂthèse de traÂvail) que tout nos poliÂtiques euroÂpéens et les popuÂlaÂtions qu’ils managent habiÂleÂment fassent les efforts nécessaires…s’imagine-on réelÂleÂment que tous les diriÂgeants non occiÂdenÂtaux ( et LEURS popuÂlaÂtions ) accepÂteÂront de s’oÂrienÂter dans ce qu’il faut bien appeÂler une décroisÂsance pour eux?…Ceux-la-mêmes qui en sortent à peine et à d’autres qui y sont encore jusÂqu’au cou …dans la décroisÂsance ???.
MerÂci pour cette anaÂlyse sur je parÂtage
Bien que je sousÂcrive granÂdeÂment à cette opiÂnion selon laquelle la classe diriÂgeante qui posÂsède les intéÂrêts et donc ne lutÂteÂra contre ceux-ci que lorsÂqu elle en aura le besoin vital ( de vie ou de mort) je pense que des perÂsonÂnaÂliÂtés scienÂtiÂfiques comme lui sont créÂdibles et peuvent éveiller les consciences notamÂment celles du citoyen qui ne comÂprend ou ne veut pas comÂprendre qu’il va lui ausÂsi mouÂrir de cette crise écoÂloÂgique
C est ausÂsi pourÂquoi je ne sousÂcris pas au mouÂveÂment du 17 novembre : le proÂblème c est la voiÂture indiÂviÂduelle entre autres
Mais qu’est-ce qu’on fait alors ? Qui va enfin lanÂcer un mouÂveÂment qui pourÂrait avoir un vrai impact en France ? Quelles assoÂciaÂtions, réseaux ?
MerÂci pour votre article.
M. AuréÂlien BarÂreau a mon resÂpect et mon attenÂtion. Je n’ai pas le senÂtiÂment qu’il se préÂsente comme détenÂteur du monoÂpole de la vériÂté d’un point de vue idéoÂloÂgique et poliÂtique. De ce que j’enÂtends de ses interÂviews, l’essentiel de son mesÂsage n’est pas là . Très senÂsible et préÂocÂcuÂpé par la cause écoÂloÂgique et humaÂniÂtaire, je comÂprends qu’il souÂhaite mettre sa notoÂriéÂté à contriÂbuÂtion en ajouÂtant sa voix à d’autres pour nous éveiller à l’urÂgence d’aÂgir et vite. Nous sommes assis dans un train qui fonce droit dans le mur, mais sommes encore très nomÂbreux à ne pas le voir (ou vouÂloir le voir). Ce n’est pas une mauÂvaise chose de se faire brasÂser pour nous sorÂtir de notre létharÂgie. Autant tenÂter une manÅ“uvre pour sauÂver ce qui pourÂra l’être. Un bon coup de barre doit être donÂné.
Ce que j’enÂtends dans les proÂpos d’AuÂréÂlien BarÂreau, c’est que colÂlecÂtiÂveÂment nous n’aÂvons pas encore atteint sufÂfiÂsamÂment de matuÂriÂté pour faire les choix nécesÂsaires et donÂner ce coup de barre — point sur lequel je suis assez d’acÂcord lorsÂqu’on regarde l’éÂtat des lieux. Par conséÂquent, un cadre (légisÂlaÂtif par exemple) est malÂheuÂreuÂseÂment un comÂproÂmis nécesÂsaire devant l’urÂgence d’aÂgir.
Je viens de voir AuréÂlien BarÂrau et Juliette Binoche chez MouÂloud Achour. Ces trois là disÂcuÂtaient de réducÂtion de la consomÂmaÂtion et de parÂtage… devant un public d’une cinÂquante de perÂsonnes inviÂtés à ferÂmer leur gueule et à polÂluer encore pour renÂtrer chez eux !
Selon BarÂrau, pour convaincre les réfracÂtaires d’adhéÂrer à son disÂcours, il sufÂfit de détesÂter les récalÂciÂtrants et de les affiÂcher comme des pesÂtiÂféÂrés… beau proÂgramme !
La mise en place d’un tel disÂpoÂsiÂtif de comÂmuÂniÂcaÂtion démontre une chose : en réaÂliÂté, ces gens là se moquent comÂplèÂteÂment que tu sois d’acÂcord avec eux. Ils veulent juste être les seuls à parÂler dans le micro et garÂder la main sur le manche !
RouÂler en FerÂraÂri n’a aucun intéÂrêt si tout le monde roule en FerÂraÂri…
Je ne comÂprends pas la logique de votre comÂmenÂtaire… appaÂremÂment dès lors qu’on préÂsente son point de vue, on est couÂpable de penÂsée uniÂlaÂtéÂrale ? Vous en voyez beauÂcoup des émisÂsions où on invite une perÂsonne pour qu’elle préÂsente son traÂvail / sa thèse / ses idées et où on appelle le public à le contreÂdire ?
BonÂjour,
Je ne suis ni autant éruÂdit, ni ausÂsi cultiÂvé que vous, c’est cerÂtain, je parÂleÂrai donc en tant que citoyen du monde (citoyen engaÂgé), simÂpleÂment.
Je suis assez attrisÂté parce que je viens de lire, car, l’urÂgence (non négliÂgeable) ne devrait-elle pas nous rasÂsemÂbler ? Que l’on soit entièÂreÂment d’acÂcord ou non ?
J’ai eu l’imÂpresÂsion, en lisant cet article, de voir le même brasÂseÂment d’air inutile que l’on peut voir sur les plaÂteaux poliÂtiques. Ne gasÂpille-t’on pas notre énerÂgie à monÂtrer nos désacÂcords, au lieu, de la canaÂliÂser à aller, ensemble, de l’aÂvant ?
Le mesÂsage, qu’il soit de Mr BarÂrau ou vôtre, Mr Casaux, ou de qui que se soit d’autre, avec toutes les difÂféÂrences qu’il comÂporte, n’a t’il pas, in fine, le même objecÂtif ?
Qu’il soit resÂponÂsable de la disÂpaÂriÂtion total de la mégaÂfaune, ou macroÂfaune (peut importe, le mesÂsage est comÂpris), lors de son implanÂtaÂtion, ou qu’il soit resÂponÂsable de 60%, 80% ou même 20% de ces disÂpaÂriÂtions, le constat actuel, ne mène t’il pas à la même concluÂsion ? Home Sapiens ne doit-il pas pasÂser son tour ?
Qu’il s’aÂgisse de notre écoÂnoÂmie, de notre sysÂtème démoÂcraÂtique, du capiÂtaÂlisme, du comÂmuÂnisme, du racisme, de notre nature humaine, etc (tout ce qui fait notre état).
N’est il pas l’heure d’éÂvoÂluer, entièÂreÂment ?
MerÂci ! Tout cela m’aÂvait échapÂpé. Je n’aÂvais entenÂdu que le preÂmier disÂcours qui me paraisÂsait aller dans le sens d’un antiÂcaÂpiÂtaÂlisme. Que penÂsez-vous, du coup des proÂpoÂsiÂtions énonÂcées dans l’arÂticle dont je vous mets le lien. Elles me semblent elles, être antiÂcaÂpiÂtaÂlistes puisÂqu’elles préÂvoient la fin de l’inÂdusÂtrie autoÂmoÂbile, de la chiÂmie agriÂcole … https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/infographie-interdiction-d-acheter-une-voiture-neuve-ou-de-prendre-un-long-courrier-couvre-feu-thermique-quotas-sur-les-produits-importes-les-mesures-chocs-pour-rester-sous‑1–5‑c-146877.html?fbclid=IwAR2eZXTTt3qqJ5RSXhMiCDji_d-qyXFz3PtG1_PxAB3Qiwo6epWJK8iiYkI
Être contre le capiÂtaÂlisme, ce n’est pas ça. C’est s’opÂpoÂser à la manière dont la sociéÂté est fonÂdaÂmenÂtaÂleÂment orgaÂniÂsée (c’est s’opÂpoÂser à l’argent, au traÂvail absÂtrait, à la marÂchanÂdise, et à la valeur). l’inÂfoÂgraÂphie de noveÂthic c’est pluÂtôt des conseils qui selon eux réduiÂraient la nuiÂsance du capiÂtaÂlisme. Le proÂblème c’est qu’ils se trompent, parce qu’ils ne comÂprennent pas les logiques intrinÂsèques au capiÂtaÂlisme qui font que leurs mesures même si elles étaient appliÂquées ne résouÂdraient rien (et qui font que leurs conseils ne peuvent pas être appliÂqués).
Bon article, une réponse de l’inÂtéÂresÂsé serait intéÂresÂsante.
BonÂjour, et merÂci pour ce remarÂquable article.
J’ai comÂmenÂcé une longue réponse à ce monÂsieur sur une vidéo qui lui est consaÂcrée, mais n’ai pas eu l’ocÂcaÂsion de finir pour l’insÂtant. Cet article reprend ce que je compÂtais dire. EffecÂtiÂveÂment, « L’État capiÂtaÂliste repose, au même titre que la civiÂliÂsaÂtion indusÂtrielle, sur le pillage et la desÂtrucÂtion de la plaÂnète, sur les hiéÂrarÂchies sociales, sur l’exploitation sociale, les inégaÂliÂtés et les oppresÂsions. Il s’agit de ce qu’implique son foncÂtionÂneÂment norÂmal, et non pas d’une erreur qui pourÂrait être recÂtiÂfiée »… Et donc, « attendre de l’État, de ses insÂtiÂtuÂtions et de ses diriÂgeants qu’ils nous sauvent, et qu’ils sauvent la plaÂnète, qu’ils fassent donc ce qu’ils ne sont pas cenÂsés faire — et même le contraire de ce qu’ils sont cenÂsés faire —, c’est se fourÂvoyer draÂmaÂtiÂqueÂment, et se condamÂner, et la plaÂnète avec, à un péril cerÂtain ».
Pour moi, j’en suis perÂsuaÂdé, le mode de proÂducÂtion capiÂtaÂliste ne laisÂseÂra pas BarÂrau lui barÂrer la route. Il contiÂnueÂra à tout sacÂcaÂger, jusÂqu’à la desÂtrucÂtion finale. Il est si perÂvers que si par extraÂorÂdiÂnaire, tel patron, telle entreÂprise, étaient pris de scruÂpules, renonÂçaient à telle ou telle abjecÂtion, il y aurait touÂjours une autre insÂtance pour comÂmettre le masÂsacre à sa place. Je pense qu’auÂcune prise de conscience, aucun mouÂveÂment, iniÂtié par BarÂrau ou par qui que ce soit, ne pourÂra plus entraÂver notre marche vers l’efÂfonÂdreÂment gloÂbal.
Les raiÂsons en sont, pour moi, d’aÂbord le capiÂtaÂlisme et les bases mêmes de son foncÂtionÂneÂment, ainÂsi que le rapÂpelle ce brillant article. Ensuite, la surÂpoÂpuÂlaÂtion, que Mr BarÂrau a tenÂdance à nier ou sous-estiÂmer, il dit qu’elle va « se réguÂler natuÂrelÂleÂment ». Et puis, le miliÂtaÂrisme, l’anÂtaÂgoÂnisme des nations, le fait que les peuples ne coopèrent nulÂleÂment, mais sont touÂjours en train de vouÂloir se dépasÂser mutuelÂleÂment. Or, s’il n’y a pas, là , face à l’urÂgence, une coopéÂraÂtion interÂnaÂtioÂnale menée par des scienÂtiÂfiques, nous ne nous en sorÂtiÂrons pas.
Je pense que pour l’huÂmaÂniÂté, il n’y a plus aucune issue, c’est clair. Je n’iÂmaÂgine à aucun moment Homo « Sapiens » renonÂcer au capiÂtaÂlisme, au proÂfit, aux courbes de renÂtaÂbiÂliÂté, à la concurÂrence effréÂnée, à l’exÂploiÂtaÂtion de la nature, de l’homme par l’homme, au sacÂcage du vivant, etc.
Je ne l’iÂmaÂgine pas non plus renonÂcer à se reproÂduire de façon anarÂchique, comme un lapin créÂtin.
Je ne l’iÂmaÂgine pas non plus renonÂcer à la guerre.
Pour toutes ces raiÂsons, nous allons droit dans le mur, et pied au planÂcher. Et penÂdant que cerÂtains, comme BarÂrau ou d’autres, ont comÂpris, même évenÂtuelÂleÂment de façon malÂadroite ou inexacte, qu’il falÂlait chanÂger, nomÂbreux sont ceux qui estiment au contraire que la croisÂsance ne va pas assez vite, que la techÂnoÂloÂgie peut tout arranÂger, estiment que notre démoÂgraÂphie stagne et que nous allons être « dépasÂsés », « envaÂhis » par d’autres ethÂnies, et autres consiÂdéÂraÂtions basées, comme touÂjours, sur l’anÂtaÂgoÂnisme, la comÂpéÂtiÂtion, la concurÂrence des peuples, au lieu de la coopéÂraÂtion.
Cette plaÂnète est condamÂnée. Dans le meilleur des cas, l’homme sacÂcaÂgeÂra tout, s’auÂto détruiÂra, de façon parÂtielle ou totale, mais beauÂcoup d’esÂpèces surÂviÂvront, et l’éÂvoÂluÂtion fera en sorte de peu à peu recréer de la bio diverÂsiÂté. Dans le pire, si comme je le pense, à un moment donÂné, une catasÂtrophe nucléaire se proÂduit (et toutes les condiÂtions sont réunies), alors l’homme détruiÂra bien plus de vie, et je ne sais pas quelles espèces surÂviÂvront. CerÂtains insectes, peut-être ? Tout dépend du taux de radiaÂtions et de la vitesse à laquelle il s’éÂtaÂblit. Car on parle d’aÂdapÂtaÂtion, certes, mais l’éÂvoÂluÂtion des espèces s’est faite lenÂteÂment, de généÂraÂtion en généÂraÂtion, il ne faut pas l’ouÂblier.
Quoi qu’il en soit, en ce qui concerne notre espèce, en resÂtant larÂgeÂment optiÂmiste et en faiÂsant l’imÂpasse sur le nucléaire, on obtienÂdra, au mieux, la surÂviÂvance de quelques groupes humaines retourÂnés à la barÂbaÂrie.
J’esÂtime, pour ma part, que notre aveÂnir se décliÂneÂra quelque part entre Mad Max, et Soleil Vert.
texte si bien arguÂmenÂté, qu’on reste assomÂmé par un tel pesÂsiÂmisme qui semble malÂheuÂreuÂseÂment très réaÂliste.
PourÂriez-vous ajouÂter une petite penÂsée posiÂtive pour faire naître une action utile
AuréÂlien BARRAU ne fait pas plus preuve de toléÂrance en astroÂphyÂsique.
Voir : https://www.youtube.com/watch?v=66Uh1eRj3yc