La fabrique des « enfants trans » (par Colin Wright)

Tra­duc­tion d’un article ini­tia­le­ment publié, en anglais, le 13 octobre 2022, à l’a­dresse sui­vante.


Étant don­né que les adultes sont habi­tuel­le­ment dif­fi­ciles à conver­tir, les acti­vistes du genre se tournent de plus en plus vers les enfants.

La plu­part des gens com­prennent que les termes « homme » et « gar­çon » dési­gnent res­pec­ti­ve­ment les adultes et les jeunes de sexe mas­cu­lin, et que les termes « femme » et « fille » dési­gnent res­pec­ti­ve­ment les adultes et les jeunes de sexe fémi­nin. Il ne s’a­git pas d’« iden­ti­tés », mais de faits objec­tifs concer­nant l’âge et le sexe bio­lo­gique d’une personne.

L’i­déo­lo­gie du genre, en revanche, est un sys­tème de croyances selon lequel ce qui fait d’un indi­vi­du une femme ou une fille, ou un homme ou un gar­çon, n’a rien à voir avec son sexe, mais repose entiè­re­ment sur les rôles sociaux et les sté­réo­types aux­quels il s’« iden­ti­fie ». Par consé­quent, une per­sonne qui s’i­den­ti­fie aux rôles et sté­réo­types fémi­nins est une fille ou une femme, et une per­sonne qui s’i­den­ti­fie aux rôles et sté­réo­types mas­cu­lins est un gar­çon ou un homme — indé­pen­dam­ment de son sexe bio­lo­gique. Selon l’i­déo­lo­gie du genre, les per­sonnes qui ne s’i­den­ti­fient pas aux rôles sociaux et aux sté­réo­types typi­que­ment asso­ciés à leur sexe sont consi­dé­rées comme « transgenres ».

Voi­là pour la base de l’i­déo­lo­gie du genre. Si cela vous semble pas­sa­ble­ment absurde, c’est parce que ça l’est.

Et pour cette rai­son, l’i­déo­lo­gie du genre s’est avé­rée dif­fi­cile à vendre auprès de nom­breux adultes qui consi­dèrent — à juste titre — ces idées comme régres­sives et sexistes. Après tout, cette vision du monde implique qu’une femme qui n’embrasse pas plei­ne­ment la fémi­ni­té n’est pas vrai­ment une femme et qu’un homme qui n’embrasse pas plei­ne­ment la mas­cu­li­ni­té n’est pas vrai­ment un homme. Et si cela évoque étran­ge­ment le sys­tème de croyances régres­sif et oppres­sif contre lequel les groupes de défense des droits des femmes et d’autres droits humains se sont bat­tus pen­dant des décen­nies, c’est parce que c’en est proche. Mais c’est en fait bien pire, car l’idéologie du genre pro­meut éga­le­ment l’i­dée qu’une « inadé­qua­tion » entre le sexe et l’« iden­ti­té de genre » d’une per­sonne peut être médi­ca­le­ment « cor­ri­gée » à l’aide d’hor­mones et de chirurgies.

Et vu que les adultes sont géné­ra­le­ment plus dif­fi­ciles à conver­tir, comme n’importe quel pro­sé­lyte reli­gieux vous le confir­me­ra, les acti­vistes du genre se tournent de plus en plus vers les enfants. Un des moyens les plus cou­rants qu’ils uti­lisent pour endoc­tri­ner les jeunes dans l’i­déo­lo­gie du genre consiste à nor­ma­li­ser la pra­tique « inclu­sive » du par­tage des pro­noms. La ques­tion « Quels sont tes pro­noms ? » consti­tue sou­vent la pre­mière ren­contre d’un enfant avec l’i­déo­lo­gie du genre. Il s’agit, autre­ment dit, d’une pre­mière étape cou­rante dans la fabri­ca­tion de ce qu’on appelle « les enfants trans ».

Cela s’avère effi­cace parce que le fait de deman­der à un enfant quels sont ses pro­noms sépare men­ta­le­ment les termes « il » (en tant que réfé­rence aux hommes et aux gar­çons) et « elle » (en tant que réfé­rence aux filles et aux femmes) de son sexe bio­lo­gique pour les asso­cier plu­tôt à « l’i­den­ti­té de genre ». Cette ques­tion amène l’en­fant à réflé­chir sérieu­se­ment à sa propre « iden­ti­té de genre », un concept nou­veau pour lui qui sera inévi­ta­ble­ment basé sur les sté­réo­types mas­cu­lins et fémi­nins qu’il asso­cie res­pec­ti­ve­ment aux hommes et aux femmes.

La per­sonne gin­genre est un outil péda­go­gique cou­ram­ment uti­li­sé afin d’enseigner aux enfants ce qu’est l’i­den­ti­té de genre, défi­nie de manière confuse comme « la manière dont vous, dans votre tête, vivez et défi­nis­sez votre genre, en fonc­tion de votre ali­gne­ment (ou non) sur ce que vous com­pre­nez des options de genre » (NdT : sur l’image ci-après, la défi­ni­tion de l’identité de genre est plus incom­pré­hen­sible encore : « com­ment vous, dans votre esprit, défi­nis­sez votre genre selon votre confor­mi­té (ou non-confor­mi­té) à ce que vous pen­sez être les options de votre genre »). Et au cas où le recours aux sté­réo­types fon­dés sur le sexe ne serait pas assez expli­cite, l’« iden­ti­té de genre » est repré­sen­tée à côté de l’illus­tra­tion par des degrés de « fémi­ni­té » et de « mas­cu­li­ni­té », et ses com­po­santes sont les sui­vantes : « traits de per­son­na­li­té, emplois, passe-temps, goûts, dégoûts, rôles, attentes ».

Les livres pour enfants et ado­les­cents consti­tuent un autre moyen fré­quem­ment employé par les idéo­logues du genre afin d’endoctriner la jeu­nesse. On peut par exemple men­tion­ner l’ouvrage I Am Jazz, qui raconte l’his­toire de Jazz Jen­nings, un jeune gar­çon décrit dans le livre comme étant « dif­fé­rent des autres enfants » parce qu’il « avait un cer­veau de fille dans un corps de gar­çon ». D’autres livres plus récents, tels que Call Me Max et Jack (Not Jackie), abordent des thèmes simi­laires, mais mettent en scène des jeunes filles qui croient être des gar­çons parce qu’elles pré­sentent un com­por­te­ment et des pré­fé­rences plus typiques des gar­çons. [Parus en France, dans la même veine, nous pou­vons citer les livres Je suis Camille, Appe­lez-moi Nathan, Je m’appelle Julie, Météore, Stay Gold ou encore Julian est une sirène (NdT)] De nom­breux parents ont rap­por­té que leurs jeunes enfants avaient expri­mé une cer­taine confu­sion quant à leur « iden­ti­té de genre » après avoir décou­vert ces livres.

Lors­qu’ils sont intro­duits à ces concepts, que ce soit par le biais de livres ou par des ques­tions sur leurs pro­noms, les enfants « non conformes au genre » [ou « de genre non-conforme », ou encore « non-conformes du genre », là encore, comme cette expres­sion nous vient des États-Unis et qu’elle est confuse, les manières de la tra­duire sont nom­breuses (NdT)], qui sont plus sus­cep­tibles de deve­nir des adultes gays et les­biennes, ain­si que les enfants qui ne se consi­dèrent pas comme des paran­gons de mas­cu­li­ni­té ou de fémi­ni­té, en viennent à croire qu’ils sont « trans » ou « non binaires » ou finissent extrê­me­ment confus. Cette confu­sion peut pro­vo­quer en eux une détresse consi­dé­rable, parce qu’elle bou­le­verse leur idée anté­rieure (par­fai­te­ment exacte) selon laquelle leur sexe fai­sait d’eux des gar­çons ou des filles. Désor­mais, on leur dit que leur corps et leur esprit pour­raient ne pas être « ali­gnés », et, le cas échéant, qu’ils pour­raient le deve­nir grâce à des hor­mones et des opé­ra­tions chirurgicales.

Leurs ensei­gnants, sans même avoir besoin du consen­te­ment de leurs parents, peuvent com­men­cer à leur faire entre­prendre une tran­si­tion sociale en uti­li­sant des pro­noms neutres comme « iel/ul » ou les pro­noms du sexe oppo­sé. De nom­breuses écoles l’exigent désor­mais expli­ci­te­ment. Si les tran­si­tions sociales sont sou­vent pré­sen­tées comme un moyen bénin de lais­ser les enfants explo­rer leur « genre » sans inter­ven­tions per­ma­nentes comme les hor­mones et les opé­ra­tions chi­rur­gi­cales, il s’a­git en réa­li­té d’une inter­ven­tion psy­cho­so­ciale sérieuse dont on sait qu’elle peut ame­ner les enfants à per­sis­ter dans le rejet leur corps. Mais ça, on ne le dit pas aux parents.

À ce stade, les parents de l’en­fant s’inquièteront sans doute beau­coup, ayant enten­du le mythe lar­ge­ment répan­du selon lequel les enfants confus en ce qui concerne leur genre sont expo­sés à un risque extrême de sui­cide. Et vu que la puber­té de leur enfant approche à grands pas, il n’y a pas de temps à perdre — il faut lui pro­cu­rer les soins dont il a besoin. En tant que parents aimants, ils s’empresseront d’emmener leur enfant chez un thé­ra­peute pro­fes­sion­nel spé­cia­li­sé dans l’af­fir­ma­tion du genre. Puisque l’en­fant mani­feste une confu­sion quant à son « iden­ti­té de genre », le thé­ra­peute recom­man­de­ra pro­ba­ble­ment des blo­queurs de puber­té, qu’il pré­sen­te­ra comme une option « sûre » et « entiè­re­ment réver­sible » per­met­tant de « mettre en pause » la puber­té et de don­ner à l’en­fant plus de temps pour résoudre sa confu­sion de genre.

Où est le problème ?

Le pro­blème, c’est que, loin d’être un « pan­neau stop » hor­mo­nal per­met­tant une pro­fonde intros­pec­tion de genre, les études montrent que près de 100 % des enfants pla­cés sous blo­queurs de puber­té per­sistent à reje­ter leur corps et conti­nuent la médi­ca­li­sa­tion en pre­nant des hor­mones du sexe oppo­sé, qui pro­vo­que­ront des chan­ge­ments phy­siques per­ma­nents et les ren­dront sté­riles. Cer­tains de ces enfants subi­ront ensuite des opé­ra­tions chi­rur­gi­cales ris­quées et irré­ver­sibles visant à « d’affirmation de genre ». Le corps de ces enfants est désor­mais défi­gu­ré de façon irré­ver­sible et leur sys­tème endo­cri­nien dépend entiè­re­ment de l’es­ta­blish­ment médi­cal pour le reste de leur vie.

Rétros­pec­ti­ve­ment, la dys­pho­rie de l’en­fant ayant déclen­ché cette cas­cade mor­bide d’é­vé­ne­ments n’apparait pas inévi­table — elle a été ini­tiée par une idéo­lo­gie absurde qui s’est ins­tal­lée dans l’es­prit de l’en­fant suite à la lec­ture d’un simple livre ou à une ques­tion sur ses pro­noms, et la tran­si­tion sociale et les blo­queurs de puber­té l’ont cimentée.

C’est ain­si que l’on trans­forme des enfants nor­maux en « enfants trans ». En d’autres termes, il s’a­git d’une thé­ra­pie de conver­sion pour les enfants non-conformes au genre, sauf que ce sont désor­mais les corps et non plus les esprits qui sont conver­tis pour ame­ner les enfants à être « cor­rec­te­ment » ali­gnés avec eux-mêmes.

Cette tra­jec­toire devient de plus en plus cou­rante chez les enfants à mesure que l’i­déo­lo­gie du genre s’en­ra­cine dans nos ins­ti­tu­tions édu­ca­tives. À ce stade, la ques­tion n’est pas de savoir si vos enfants seront confron­tés à ces idées, mais quand. En tant que parent, il est donc impor­tant d’i­no­cu­ler vos enfants contre ces idées per­ni­cieuses avant que les édu­ca­teurs acti­vistes ne les endoc­trinent. Lorsque vous voyez de tels docu­ments à l’é­cole de votre enfant, pro­tes­tez. Vos enfants vous en remer­cie­ront plus tard.

Colin Wright


Tra­duc­tion : Nico­las Casaux

Note additionnelle du traducteur :

Irrationalité et sexisme ordinaire : les enfants face au prosélytisme trans

Un cer­tain nombre de per­sonnes de gauche, du genre à se moquer des « pla­tistes » (ceux qui croient que la terre est plate), pro­meuvent aujourd’hui une irra­tio­na­li­té bien pire, bien plus nui­sible : l’idée selon laquelle on pour­rait « naître dans le mau­vais corps ». De plus en plus d’ouvrages à des­ti­na­tion des enfants ou des ado­les­cents leur assurent qu’une telle chose peut très bien se pro­duire, et plus ou moins couramment.

Et cette idée, les pro­sé­lytes de l’idéologie trans­genre (les pro­sé­lytes de la gauche TQIA+) la jus­ti­fient au moyen d’une autre idée selon laquelle chaque indi­vi­du nai­trait avec une « iden­ti­té de genre », un « sen­ti­ment intime d’ap­par­te­nance à un genre », pou­vant « cor­res­pondre ou non au genre géné­ra­le­ment asso­cié au sexe qui lui a été assi­gné à la nais­sance ». Pour les enfants, cette « iden­ti­té de genre » peut être « gar­çon », « fille » ou bien d’autres choses encore (ou plus ou moins n’im­porte quoi). En effet, dans la théo­rie trans­genre, les termes « gar­çon » et « fille » (et « femme » et « homme ») ne sont que des « iden­ti­tés de genre » rela­ti­ve­ment nébu­leuses, des sortes d’âmes gen­rées. C’est-à-dire que ces termes n’ont rien à voir avec la manière dont nos corps sont sexués (ce qu’ils sont pour­tant conçus pour dési­gner, ce que leur usage logique désigne), mais signi­fient plu­tôt des essences cor­res­pon­dant aux sté­réo­types sexistes habi­tuel­le­ment asso­ciés au fait d’être un gar­çon ou une fille. Pour le croyant de l’Église Trans, une fille qui déteste les robes, le rose et les bijoux et qui aime la boxe et le foot­ball, c’est sans doute un gar­çon, dans le sens où c’est une per­sonne dont l’âme (ou le cer­veau, ain­si que cer­tains le pré­tendent par­fois) est gar­çon, mais qui est née par erreur dans le corps d’une fille.

Pour quelque rai­son mys­té­rieuse, les thu­ri­fé­raires de l’idéologie du genre ne semblent pas réa­li­ser que leur théo­rie — par­ti­cu­liè­re­ment cin­trée — repose sur tous les sté­réo­types sexistes ordinaires.

(L’idée selon laquelle les humains naî­traient avec des âmes gen­rées par­fois pla­cées dans le mau­vais corps n’a stric­te­ment rien de scien­ti­fique. Le célèbre pro­fes­seur de neu­ro­lo­gie Antó­nio Rosa Damá­sio notait dans son livre inti­tu­lé Le Sen­ti­ment même de soi : corps, émo­tion, conscience qu’un « esprit, ce qui défi­nit une per­sonne, requiert un corps et qu’un corps, un corps humain, assu­ré­ment, engendre natu­rel­le­ment un seul esprit. Un esprit est si étroi­te­ment façon­né par le corps et des­ti­né à le ser­vir qu’un seul et unique esprit pou­vait y faire son appa­ri­tion. » Autre­ment dit, l’esprit, le cer­veau et le corps ne font qu’un. Mais les évan­gé­listes du genre se débrouillent pour retour­ner l’esprit contre le corps sur la base d’une croyance en un dua­lisme corps-esprit.)

Et si, aujourd’hui, de plus en plus d’enfants se disent ou pensent « trans », c’est uni­que­ment parce qu’il y a une flo­pée d’adultes pas­sa­ble­ment fon­dus du cer­veau qui pro­pagent désor­mais un peu par­tout dans la culture — films, séries télé­vi­sées, livres, etc. — des idées tota­le­ment irra­tion­nelles et sexistes ! (Ceux qui sou­tiennent que l’explosion actuelle du phé­no­mène trans, le nombre crois­sant d’enfants et d’individus qui se disent trans­genres, n’a rien à voir avec une conta­gion sociale, où pensent-ils que les enfants et les gens découvrent ces idées ?! Elles ne poussent pas dans les arbres.)

Ce livre d’An­toine Dole, paru chez Actes Sud, fait par­tie de ces ouvrages pro­mou­vant les idées absurdes et sexistes qui consti­tuent le sys­tème de croyances for­mant la « tran­si­den­ti­té ». Les images ci-des­sous en pré­sentent des extraits.
La seule bonne réponse est pla­te­ment et gra­tui­te­ment réfu­tée. Oui, être un gar­çon ou être une fille c’est être un type d’or­ga­nisme sexué, un corps. Et c’est tout.

Le livre d’An­toine Dole ne répond jamais à la ques­tion de savoir ce qu’est une fille. On ne sait pas. Ce qu’est une fille ou un gar­çon demeure tota­le­ment nébu­leux. Les adultes ne savent plus ce qu’est une fille ou un gar­çon (ils ne savent pas, mais ça semble être lié, pour eux, à des sen­ti­ments et des sté­réo­types), ils ne savent pas et ils conta­minent les enfants avec leur éga­re­ment idéologique.
Autre livre pro­mou­vant les idées trans. Extraits ci-après.

Les adeptes du trans­gen­risme font exac­te­ment l’inverse de ce qu’il fau­drait faire. Au lieu d’expliquer aux gar­çons, aux filles, aux femmes et aux hommes qu’ils n’ont pas à se confor­mer aux sté­réo­types cultu­rel­le­ment asso­ciés au fait d’être un gar­çon, une fille, une femme ou un homme ; au lieu de se débar­ras­ser des sté­réo­types de genre qui contraignent la vie des filles, des gar­çons, des hommes et des femmes ; au lieu, autre­ment dit, d’affranchir les mots « gar­çon », « fille », « femme » et « homme » des sté­réo­types aux­quels on les asso­cie encore trop sou­vent, ils pré­tendent que si l’on se sent une affi­ni­té pour tel ou tel ensemble de sté­réo­types (les sté­réo­types asso­ciés à la mas­cu­li­ni­té ou à la fémi­ni­té), c’est que nous aurions dû naître avec le corps sexué qui va conven­tion­nel­le­ment avec.

Les fémi­nistes sou­lignent depuis des décen­nies que le sexe (l’a­na­to­mie) ne déter­mine pas les rôles sociaux, les goûts, les pré­fé­rences, les atti­tudes d’une per­sonne, que le corps sexué ne déter­mine aucun « genre » puisque le « genre » n’est qu’une fic­tion oppres­sive et sexiste conçue par et pour les hommes. Les (trans)genristes affirment que les rôles sociaux qu’une per­sonne appré­cie, ses goûts et ses pré­fé­rences (ves­ti­men­taires et autres) — le pré­ten­du « genre » auquel elle « s’identifie » — devraient aller de pair avec une cer­taine ana­to­mie, avec un cer­tain type de corps sexué. D’où les trai­te­ments hor­mo­naux et les chi­rur­gies. (Voyez la nou­velle oppres­sion, miroir de l’ancienne.)

Car leur sys­tème de croyances absurde et sexiste encou­rage ensuite les enfants aux­quels il est par­ve­nu à faire croire qu’ils n’étaient pas « nés dans le bon corps » à alté­rer leur corps pour le confor­mer à leur âme sexuée (« iden­ti­té de genre »). Bin­ders (gaines de com­pres­sion de la poi­trine) pour les filles et les jeunes femmes, blo­queurs de puber­té, hor­mo­no­thé­ra­pie et chi­rur­gie ensuite (pour les filles ou les gar­çons). Dif­fé­rentes manières, plus ou moins lourdes, irré­ver­sibles, d’en­dom­ma­ger leurs corps par­fai­te­ment sains. Pour des motifs irra­tion­nels, illo­giques, sexistes.

On innove dans la mal­trai­tance des enfants.

Tous les adultes (et tous les livres) qui pro­meuvent ces idées sont des dan­gers publics.

Pour conti­nuer d’exa­mi­ner le sujet, des docu­men­taires sont à vision­ner ici :

Les enfants trans — Il est temps d’en par­ler (docu­men­taire réa­li­sé par Stel­la O’Malley)
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  1. Il y a rien d’a­nor­mal dans le pro­ces­sus de cette dégé­né­res­cence étant que le capi­ta­lisme est lui-même en phase de dégé­né­rée. Il faut lire Marx, si nous com­pre­nons que le capi­ta­lisme pro­duit un rap­port social et une hégé­mo­nie cultu­relle alors nous avons pas à être dans l’é­ton­ne­ment du phé­no­mène trans­genre. C’est la logique du capi­ta­lisme et de la divi­sion sociale qui après nous avoir ato­mi­sé s’at­taque main­te­nant a l’in­di­vi­du même.

  2. Ils sont peut être une mino­ri­té, mais un cer­tains nombre de per­sonnes trans n’adhère pas tota­le­ment au concept de « né dans le mau­vais corps ». Ce qu’ils mettent en avant c’est plu­tôt le malaise social, voire les dépres­sions, envies sui­ci­daires, etc dû à leur « non-concor­dance » envers les rôles sociaux de genre, leur impos­si­bi­li­té à rem­plir les injonctions.
    Ils refusent par­fois l’é­ti­quette « femme trans » ou « homme trans » mais pré­fère « per­sonne trans­mas­cu­line » pour entre­te­nir un flou, ren­for­cer l’i­dée de tran­si­tion sans « but ». Dans ces dis­cours (et aus­si chez pas mal de per­sonnes trans que j’ai ren­con­trées et/ou lu ou écou­té les pro­pos) il est aus­si mis en avant que la tran­si­tion médi­cale (hor­mones, chi­ru­gie etc) n’est pas un besoin per­son­nel irré­prés­sible, mais plus un béné­fice social, pour être moins dans l’am­bi­gui­té. (Il y a même des trans qui ne « tran­si­tionnent pas » — même si j’ai du mal à com­prendre, ça existe.) Même si à leurs yeux, être dans une ambi­gui­té n’est pas for­cé­ment un problème,l’entretenir abou­ti­rait à des vio­lences sûbies, plus ou moins fortes, à des dis­cri­mi­na­tions… Et ça, on le com­prend aisé­ment, même sans être un dans par­cours de tran­si­tion, notam­ment si on est une femme pas por­té sur la cos­mé­tique ou la séduc­tion, ou un homme pas très viril.

    Tout ça pour dire que je ne pense pas que les trans et les per­sonnes qui se ral­lient en leur faveur sont aus­si homo­gènes que tu l’af­firmes (dans cet article et ailleurs sur le site), et qu’on puisse dire « les trans­gen­ristes pensent que… ».
    Mais c’est clair que phi­lo­so­phi­que­ment, et socia­le­ment, tout cela me laisse très per­plexe. Car, même avec les points de vue légè­re­ment plus nuan­cés que je cite, je n’ar­rive pas à adhé­rer à cette vision et ces pra­tiques, et à mon avis le fémi­nisme est en train de devi­nir obso­lète (si les femmes et les hommes ne sont plus défi­nis­sables que par un ressenti).
    Néan­moins, il y a bien des per­sonnes en souf­france psy­chique, des vio­lences sûbies de par leur appa­rence et/ou de leur com­por­te­ment trop fémi­nin ou mas­cu­lin, selon. Il semble, si on écoute la plu­part des dis­cours trans (même si les études ne semblent pas toutes aller dans ce sens) qu’ils sont plus heu­reux après leur tran­si­tion. Si des indi­vi­dus, dans la socié­té patriar­cale telle que nous la connais­sons, arrivent à avoir une vie moins pétrie de souf­france en se vivant comme trans, plu­tôt qu’en homme ou femme « cis­genre » très fémi­nin ou très viril (selon…), il me semble dif­fi­cile de tenir ce dis­cours de cri­tique du genre et de la tran­si­den­ti­té, car il est vu comme un réel affront, un déni de ces souf­frances. (Il suf­fit de voir l’ex­trait télé dont vous par­liez la semaine der­nière) A mon avis, il y a aus­si beau­coup de ce qu’on attri­bue au « genre » qui a à voir avec l’o­rien­ta­tion sexuelle, voire de sexua­li­té « active » ou « pas­sive ». Ce qui est com­plè­te­ment nié de nos jours, l’un ou l’autre soi disant n’ayant rien à voir, il y a même une théo­ri­cienne (pour­tant fémi­niste sexe-posi­tive et post­mo­derne) qui a théo­ri­sé ce lien genre/sexualité dans les années 90, Gayle Rubin. A mes yeux, il est dif­fi­cile de tenir l’un ou l’autre bord de manière abso­lue, j’ai­me­rais que davan­tage de pen­seurs et sur­tout pen­seuses, se retroussent les manches pour appor­ter du grain à moudre. Quel est votre avis en ce qui concerne cette notion de souffrance ?

    1. 1. Oui, effec­ti­ve­ment, des per­sonnes qui se disent trans sont cri­tiques de toutes les idées dénon­cées ici. Par exemple Miquel Mis­sé, dont les idées sont expo­sées ici (un assez bon texte) : https://laviedesidees.fr/Le-mythe-du-mauvais-corps.html Mais aus­si Miran­da Yard­ley, Deb­bie Hay­ton, Buck Angel et bien d’autres. On peut aus­si citer le col­lec­tif Trans Against Groo­mers. Mais toutes ces per­sonnes sont qua­li­fiées de trans­phobes et leurs dis­cours sont lar­ge­ment occul­tés, inaudibles.

      2. Les souf­frances sont bien réelles. La dys­pho­rie existe et juste à écou­ter ou lire les témoi­gnages de per­sonnes qui se disent trans, ou de détran­si­tion­neurs ou détran­si­tion­neuses, on réa­lise en géné­ral que, concer­nant les jeunes, ces souf­frances sont glo­ba­le­ment liées à la vie dans la socié­té indus­trielle contem­po­raine, aux dif­fé­rentes choses qui font que les jeunes et les ado­les­cents s’y sentent mal, sont mal dans leur peau, aux normes de genre tout par­ti­cu­liè­re­ment, l’in­jonc­tion à être fémi­nine pour une fille ou mas­cu­lin pour un homme, l’ho­mo­pho­bie, la les­bo­pho­bie, etc., la liste est longue des choses qui peuvent pré­ci­pi­ter un malaise chez les jeunes et les moins jeunes. On pour­rait encore men­tion­ner l’au­tisme (un pour­cen­tage signi­fi­ca­tif des jeunes qui se disent trans sont autistes, 25% selon cer­taines sta­tis­tiques). Mais :

      a. Des études existent qui montrent une évi­dence, à savoir que l’im­mense majo­ri­té des jeunes qui sont dys­pho­riques, si on les laisse tra­ver­ser nor­ma­le­ment la puber­té, cette dys­pho­rie passe et ils deviennent des adultes nor­maux (dans le sens de non dys­pho­riques), sou­vent des adultes gays, homo­sexuels ou les­biennes, ou bisexuels.
      b. Les études ne per­mettent pas d’af­fir­mer que les tran­si­tions aident réel­le­ment les jeunes : https://www.realityslaststand.com/p/the-distortions-in-jack-turbans-psychology Mais même si les études disaient que les tran­si­tions, c’est posi­tif, ça ne vou­drait pas dire que c’est la meilleure solu­tion. Des solu­tions, n’im­pli­quant aucune muti­la­tion cor­po­relle, il en existe, des psy­cho­thé­ra­pies, des thé­ra­pies cog­ni­tives et com­por­te­men­tales, mais les tran­sac­ti­vistes ne veulent pas en entendre par­ler, les passent sous silence, font taire les indi­vi­dus qui les pro­meuvent (comme ils ont réus­si à faire licen­cier Ken­neth Zucker).

      Plein de gens, depuis des décen­nies (ou des siècles pour­rait-on dire), vivent des vies non conformes au genre, aux sté­réo­types de la viri­li­té et de la fémi­ni­té et ne se disent pas trans pour autant, parce que ce serait absurde. Ce sont juste des hommes et des femmes. Homme et femme ne sont pas des genres, sim­ple­ment des termes qui décrivent une réa­li­té cor­po­relle, sexuée. D’où le besoin de com­battre le genre et les sté­réo­types qui le consti­tuent, pas la réa­li­té du sexe. Ces sté­réo­types te font souf­frir ? Eh bien rejoins le com­bat pour les abo­lir, pas le camp des irra­tion­nels qui font n’im­porte quoi avec le lan­gage et le corps au lieu de com­battre le genre.

      Et, oui, une par­tie de ce qu’on asso­cie au genre est pos­si­ble­ment lié à l’o­rien­ta­tion sexuelle. Et c’est aus­si pour ça que l’i­déo­lo­gie trans est homo­phobe et les­bo­phobe. Au lieu de lais­ser des jeunes deve­nir des hommes homo­sexuels ou des femmes les­biennes, elle en fait des « trans ». C’est de la thé­ra­pie de conversion.

  3. Si tu as conscience de ces points de vue divers, pour­quoi par­ler « des trans­gen­ristes » comme d’un groupe homo­gène ? Et mettre l’ac­cent sur les trans trans­hu­ma­nistes ou pédo­philes, alors qu’ils ne repré­sentent pas la grande majo­ri­té des per­sonnes trans. Et admet­tons qu’il y ait effec­ti­ve­ment des hommes auto­gy­né­philes par­mi les trans, je doute que ça soit la rai­son majeure de tran­si­tion il fau­drait plus d’é­tudes, de recul mais je penche,
    Je ne sais pas s’il y a beau­coup d’hommes auto­gy­né­philes par­mi les trans, comme je le disais, je pense plu­tôt que c’est une souf­france liée aux injonc­tions de genre et d’o­rien­ta­tion sexuelle qui est à l’o­ri­gine de ces tran­si­tions. Assez banal en somme. Mais je peux me trom­per, bien que je le constate chez beau­coup de per­sonnes autour de moi. 

    Pour l’au­tisme, j’a­vais lu l’ar­ticle qui y fait réfé­rence ici. Je l’ai trou­vé inté­res­sant, mais je reste pru­dente sur le diag­nos­tic de l’au­tisme, notam­ment celui dit Asper­ger. Sans ren­trer dans le débat ici, mais à mon avis, un bon nombres de per­sonnes qui sont diag­nos­ti­quées ou qui se diag­nos­tiquent elles-mêmes autistes ne le sont en réa­li­té pas, mais souffrent sim­ple­ment de vivre une vie alié­née et ato­mi­sée dans une socié­té indus­trielle et déve­loppent des troubles psy­cho­lo­giques, et pas néces­sai­re­ment un « autisme », qui implique un trouble du déve­lop­pe­ment du cer­veau intra-uté­rin et moi je fais le pari que les troubles des soi-disant autistes dans la plu­part des cas sont acquis. D’autre part, la défi­ni­tion de l’au­tisme Asper­ger n’a pas grand chose à voir avec l’autisme.

    Abso­lu­ment d’ac­cord avec ce point : « Plein de gens, depuis des décen­nies (ou des siècles pour­rait-on dire), vivent des vies non conformes au genre, aux sté­réo­types de la viri­li­té et de la fémi­ni­té et ne se disent pas trans pour autant ».

    Pour les pistes de soin, de prise en charge des per­sonnes, sur­tout des jeunes, ça me paraît tout de même com­pli­qué, déjà car ça impli­que­rait que les psy­chiatres par­tagent l’i­dée qu’on vit bel et bien dans une socié­té patriar­cale, et qu’il y a des normes de genres. Ca impli­que­rait aus­si qu’on refasse ren­trer la tran­si­den­ti­té dans le DSM. En atten­dant ces soins hypo­thé­tiques, la solu­tion la plus évi­dente pour nombre de ces jeunes, ça reste de tran­si­tion­ner. Je pense que ce mou­ve­ment a encore de beaux jours devant lui. Mais je suis peut être trop pessimiste.

    1. Parce que tous les trans­gen­ristes par­tagent des idées com­munes. Le trans­gen­risme, même si on trouve diverses ten­dances dedans, se fonde sur un socle d’i­dées com­munes, idées qui forment un sys­tème de croyances, un sys­tème de croyances absurde, inco­hé­rent et même sexiste, miso­gyne, homophobe.
      Oui, la solu­tion la plus évi­dente, ça reste ce que tu dis, mais prin­ci­pa­le­ment parce que des tran­sac­ti­vistes s’ef­forcent de faire en sorte que ça reste ça. Plein de spé­cia­listes de la san­té demandent à ce qu’on pas­sé à autre chose, pro­posent d’autres choses (exemple par­mi d’autres : https://beyondwpath.org/ et ce livre : https://www.editions-hermann.fr/livre/changer-de-sexe-un-nouveau-desir-nicole-athea).

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