Traduction d’un article initialement publié, en anglais, le 13 octobre 2022, à l’adresse suivante.
Étant donné que les adultes sont habituellement difficiles à convertir, les activistes du genre se tournent de plus en plus vers les enfants.
La plupart des gens comprennent que les termes « homme » et « garçon » désignent respectivement les adultes et les jeunes de sexe masculin, et que les termes « femme » et « fille » désignent respectivement les adultes et les jeunes de sexe féminin. Il ne s’agit pas d’« identités », mais de faits objectifs concernant l’âge et le sexe biologique d’une personne.
L’idéologie du genre, en revanche, est un système de croyances selon lequel ce qui fait d’un individu une femme ou une fille, ou un homme ou un garçon, n’a rien à voir avec son sexe, mais repose entièrement sur les rôles sociaux et les stéréotypes auxquels il s’« identifie ». Par conséquent, une personne qui s’identifie aux rôles et stéréotypes féminins est une fille ou une femme, et une personne qui s’identifie aux rôles et stéréotypes masculins est un garçon ou un homme — indépendamment de son sexe biologique. Selon l’idéologie du genre, les personnes qui ne s’identifient pas aux rôles sociaux et aux stéréotypes typiquement associés à leur sexe sont considérées comme « transgenres ».
Voilà pour la base de l’idéologie du genre. Si cela vous semble passablement absurde, c’est parce que ça l’est.
Et pour cette raison, l’idéologie du genre s’est avérée difficile à vendre auprès de nombreux adultes qui considèrent — à juste titre — ces idées comme régressives et sexistes. Après tout, cette vision du monde implique qu’une femme qui n’embrasse pas pleinement la féminité n’est pas vraiment une femme et qu’un homme qui n’embrasse pas pleinement la masculinité n’est pas vraiment un homme. Et si cela évoque étrangement le système de croyances régressif et oppressif contre lequel les groupes de défense des droits des femmes et d’autres droits humains se sont battus pendant des décennies, c’est parce que c’en est proche. Mais c’est en fait bien pire, car l’idéologie du genre promeut également l’idée qu’une « inadéquation » entre le sexe et l’« identité de genre » d’une personne peut être médicalement « corrigée » à l’aide d’hormones et de chirurgies.
Et vu que les adultes sont généralement plus difficiles à convertir, comme n’importe quel prosélyte religieux vous le confirmera, les activistes du genre se tournent de plus en plus vers les enfants. Un des moyens les plus courants qu’ils utilisent pour endoctriner les jeunes dans l’idéologie du genre consiste à normaliser la pratique « inclusive » du partage des pronoms. La question « Quels sont tes pronoms ? » constitue souvent la première rencontre d’un enfant avec l’idéologie du genre. Il s’agit, autrement dit, d’une première étape courante dans la fabrication de ce qu’on appelle « les enfants trans ».
Cela s’avère efficace parce que le fait de demander à un enfant quels sont ses pronoms sépare mentalement les termes « il » (en tant que référence aux hommes et aux garçons) et « elle » (en tant que référence aux filles et aux femmes) de son sexe biologique pour les associer plutôt à « l’identité de genre ». Cette question amène l’enfant à réfléchir sérieusement à sa propre « identité de genre », un concept nouveau pour lui qui sera inévitablement basé sur les stéréotypes masculins et féminins qu’il associe respectivement aux hommes et aux femmes.
La personne gingenre est un outil pédagogique couramment utilisé afin d’enseigner aux enfants ce qu’est l’identité de genre, définie de manière confuse comme « la manière dont vous, dans votre tête, vivez et définissez votre genre, en fonction de votre alignement (ou non) sur ce que vous comprenez des options de genre » (NdT : sur l’image ci-après, la définition de l’identité de genre est plus incompréhensible encore : « comment vous, dans votre esprit, définissez votre genre selon votre conformité (ou non-conformité) à ce que vous pensez être les options de votre genre »). Et au cas où le recours aux stéréotypes fondés sur le sexe ne serait pas assez explicite, l’« identité de genre » est représentée à côté de l’illustration par des degrés de « féminité » et de « masculinité », et ses composantes sont les suivantes : « traits de personnalité, emplois, passe-temps, goûts, dégoûts, rôles, attentes ».
Les livres pour enfants et adolescents constituent un autre moyen fréquemment employé par les idéologues du genre afin d’endoctriner la jeunesse. On peut par exemple mentionner l’ouvrage I Am Jazz, qui raconte l’histoire de Jazz Jennings, un jeune garçon décrit dans le livre comme étant « différent des autres enfants » parce qu’il « avait un cerveau de fille dans un corps de garçon ». D’autres livres plus récents, tels que Call Me Max et Jack (Not Jackie), abordent des thèmes similaires, mais mettent en scène des jeunes filles qui croient être des garçons parce qu’elles présentent un comportement et des préférences plus typiques des garçons. [Parus en France, dans la même veine, nous pouvons citer les livres Je suis Camille, Appelez-moi Nathan, Je m’appelle Julie, Météore, Stay Gold ou encore Julian est une sirène (NdT)] De nombreux parents ont rapporté que leurs jeunes enfants avaient exprimé une certaine confusion quant à leur « identité de genre » après avoir découvert ces livres.
Lorsqu’ils sont introduits à ces concepts, que ce soit par le biais de livres ou par des questions sur leurs pronoms, les enfants « non conformes au genre » [ou « de genre non-conforme », ou encore « non-conformes du genre », là encore, comme cette expression nous vient des États-Unis et qu’elle est confuse, les manières de la traduire sont nombreuses (NdT)], qui sont plus susceptibles de devenir des adultes gays et lesbiennes, ainsi que les enfants qui ne se considèrent pas comme des parangons de masculinité ou de féminité, en viennent à croire qu’ils sont « trans » ou « non binaires » ou finissent extrêmement confus. Cette confusion peut provoquer en eux une détresse considérable, parce qu’elle bouleverse leur idée antérieure (parfaitement exacte) selon laquelle leur sexe faisait d’eux des garçons ou des filles. Désormais, on leur dit que leur corps et leur esprit pourraient ne pas être « alignés », et, le cas échéant, qu’ils pourraient le devenir grâce à des hormones et des opérations chirurgicales.
Leurs enseignants, sans même avoir besoin du consentement de leurs parents, peuvent commencer à leur faire entreprendre une transition sociale en utilisant des pronoms neutres comme « iel/ul » ou les pronoms du sexe opposé. De nombreuses écoles l’exigent désormais explicitement. Si les transitions sociales sont souvent présentées comme un moyen bénin de laisser les enfants explorer leur « genre » sans interventions permanentes comme les hormones et les opérations chirurgicales, il s’agit en réalité d’une intervention psychosociale sérieuse dont on sait qu’elle peut amener les enfants à persister dans le rejet leur corps. Mais ça, on ne le dit pas aux parents.
À ce stade, les parents de l’enfant s’inquièteront sans doute beaucoup, ayant entendu le mythe largement répandu selon lequel les enfants confus en ce qui concerne leur genre sont exposés à un risque extrême de suicide. Et vu que la puberté de leur enfant approche à grands pas, il n’y a pas de temps à perdre — il faut lui procurer les soins dont il a besoin. En tant que parents aimants, ils s’empresseront d’emmener leur enfant chez un thérapeute professionnel spécialisé dans l’affirmation du genre. Puisque l’enfant manifeste une confusion quant à son « identité de genre », le thérapeute recommandera probablement des bloqueurs de puberté, qu’il présentera comme une option « sûre » et « entièrement réversible » permettant de « mettre en pause » la puberté et de donner à l’enfant plus de temps pour résoudre sa confusion de genre.
Où est le problème ?
Le problème, c’est que, loin d’être un « panneau stop » hormonal permettant une profonde introspection de genre, les études montrent que près de 100 % des enfants placés sous bloqueurs de puberté persistent à rejeter leur corps et continuent la médicalisation en prenant des hormones du sexe opposé, qui provoqueront des changements physiques permanents et les rendront stériles. Certains de ces enfants subiront ensuite des opérations chirurgicales risquées et irréversibles visant à « d’affirmation de genre ». Le corps de ces enfants est désormais défiguré de façon irréversible et leur système endocrinien dépend entièrement de l’establishment médical pour le reste de leur vie.
Rétrospectivement, la dysphorie de l’enfant ayant déclenché cette cascade morbide d’événements n’apparait pas inévitable — elle a été initiée par une idéologie absurde qui s’est installée dans l’esprit de l’enfant suite à la lecture d’un simple livre ou à une question sur ses pronoms, et la transition sociale et les bloqueurs de puberté l’ont cimentée.
C’est ainsi que l’on transforme des enfants normaux en « enfants trans ». En d’autres termes, il s’agit d’une thérapie de conversion pour les enfants non-conformes au genre, sauf que ce sont désormais les corps et non plus les esprits qui sont convertis pour amener les enfants à être « correctement » alignés avec eux-mêmes.
Cette trajectoire devient de plus en plus courante chez les enfants à mesure que l’idéologie du genre s’enracine dans nos institutions éducatives. À ce stade, la question n’est pas de savoir si vos enfants seront confrontés à ces idées, mais quand. En tant que parent, il est donc important d’inoculer vos enfants contre ces idées pernicieuses avant que les éducateurs activistes ne les endoctrinent. Lorsque vous voyez de tels documents à l’école de votre enfant, protestez. Vos enfants vous en remercieront plus tard.
Colin Wright
Traduction : Nicolas Casaux
Note additionnelle du traducteur :
Irrationalité et sexisme ordinaire : les enfants face au prosélytisme trans
Un certain nombre de personnes de gauche, du genre à se moquer des « platistes » (ceux qui croient que la terre est plate), promeuvent aujourd’hui une irrationalité bien pire, bien plus nuisible : l’idée selon laquelle on pourrait « naître dans le mauvais corps ». De plus en plus d’ouvrages à destination des enfants ou des adolescents leur assurent qu’une telle chose peut très bien se produire, et plus ou moins couramment.
Et cette idée, les prosélytes de l’idéologie transgenre (les prosélytes de la gauche TQIA+) la justifient au moyen d’une autre idée selon laquelle chaque individu naitrait avec une « identité de genre », un « sentiment intime d’appartenance à un genre », pouvant « correspondre ou non au genre généralement associé au sexe qui lui a été assigné à la naissance ». Pour les enfants, cette « identité de genre » peut être « garçon », « fille » ou bien d’autres choses encore (ou plus ou moins n’importe quoi). En effet, dans la théorie transgenre, les termes « garçon » et « fille » (et « femme » et « homme ») ne sont que des « identités de genre » relativement nébuleuses, des sortes d’âmes genrées. C’est-à-dire que ces termes n’ont rien à voir avec la manière dont nos corps sont sexués (ce qu’ils sont pourtant conçus pour désigner, ce que leur usage logique désigne), mais signifient plutôt des essences correspondant aux stéréotypes sexistes habituellement associés au fait d’être un garçon ou une fille. Pour le croyant de l’Église Trans, une fille qui déteste les robes, le rose et les bijoux et qui aime la boxe et le football, c’est sans doute un garçon, dans le sens où c’est une personne dont l’âme (ou le cerveau, ainsi que certains le prétendent parfois) est garçon, mais qui est née par erreur dans le corps d’une fille.
Pour quelque raison mystérieuse, les thuriféraires de l’idéologie du genre ne semblent pas réaliser que leur théorie — particulièrement cintrée — repose sur tous les stéréotypes sexistes ordinaires.
(L’idée selon laquelle les humains naîtraient avec des âmes genrées parfois placées dans le mauvais corps n’a strictement rien de scientifique. Le célèbre professeur de neurologie António Rosa Damásio notait dans son livre intitulé Le Sentiment même de soi : corps, émotion, conscience qu’un « esprit, ce qui définit une personne, requiert un corps et qu’un corps, un corps humain, assurément, engendre naturellement un seul esprit. Un esprit est si étroitement façonné par le corps et destiné à le servir qu’un seul et unique esprit pouvait y faire son apparition. » Autrement dit, l’esprit, le cerveau et le corps ne font qu’un. Mais les évangélistes du genre se débrouillent pour retourner l’esprit contre le corps sur la base d’une croyance en un dualisme corps-esprit.)
Et si, aujourd’hui, de plus en plus d’enfants se disent ou pensent « trans », c’est uniquement parce qu’il y a une flopée d’adultes passablement fondus du cerveau qui propagent désormais un peu partout dans la culture — films, séries télévisées, livres, etc. — des idées totalement irrationnelles et sexistes ! (Ceux qui soutiennent que l’explosion actuelle du phénomène trans, le nombre croissant d’enfants et d’individus qui se disent transgenres, n’a rien à voir avec une contagion sociale, où pensent-ils que les enfants et les gens découvrent ces idées ?! Elles ne poussent pas dans les arbres.)




Les adeptes du transgenrisme font exactement l’inverse de ce qu’il faudrait faire. Au lieu d’expliquer aux garçons, aux filles, aux femmes et aux hommes qu’ils n’ont pas à se conformer aux stéréotypes culturellement associés au fait d’être un garçon, une fille, une femme ou un homme ; au lieu de se débarrasser des stéréotypes de genre qui contraignent la vie des filles, des garçons, des hommes et des femmes ; au lieu, autrement dit, d’affranchir les mots « garçon », « fille », « femme » et « homme » des stéréotypes auxquels on les associe encore trop souvent, ils prétendent que si l’on se sent une affinité pour tel ou tel ensemble de stéréotypes (les stéréotypes associés à la masculinité ou à la féminité), c’est que nous aurions dû naître avec le corps sexué qui va conventionnellement avec.
Les féministes soulignent depuis des décennies que le sexe (l’anatomie) ne détermine pas les rôles sociaux, les goûts, les préférences, les attitudes d’une personne, que le corps sexué ne détermine aucun « genre » puisque le « genre » n’est qu’une fiction oppressive et sexiste conçue par et pour les hommes. Les (trans)genristes affirment que les rôles sociaux qu’une personne apprécie, ses goûts et ses préférences (vestimentaires et autres) — le prétendu « genre » auquel elle « s’identifie » — devraient aller de pair avec une certaine anatomie, avec un certain type de corps sexué. D’où les traitements hormonaux et les chirurgies. (Voyez la nouvelle oppression, miroir de l’ancienne.)
Car leur système de croyances absurde et sexiste encourage ensuite les enfants auxquels il est parvenu à faire croire qu’ils n’étaient pas « nés dans le bon corps » à altérer leur corps pour le conformer à leur âme sexuée (« identité de genre »). Binders (gaines de compression de la poitrine) pour les filles et les jeunes femmes, bloqueurs de puberté, hormonothérapie et chirurgie ensuite (pour les filles ou les garçons). Différentes manières, plus ou moins lourdes, irréversibles, d’endommager leurs corps parfaitement sains. Pour des motifs irrationnels, illogiques, sexistes.
On innove dans la maltraitance des enfants.
Tous les adultes (et tous les livres) qui promeuvent ces idées sont des dangers publics.
Pour continuer d’examiner le sujet, des documentaires sont à visionner ici :
Les enfants trans — Il est temps d’en parler (documentaire réalisé par Stella O’Malley)
Il y a rien d’anormal dans le processus de cette dégénérescence étant que le capitalisme est lui-même en phase de dégénérée. Il faut lire Marx, si nous comprenons que le capitalisme produit un rapport social et une hégémonie culturelle alors nous avons pas à être dans l’étonnement du phénomène transgenre. C’est la logique du capitalisme et de la division sociale qui après nous avoir atomisé s’attaque maintenant a l’individu même.
Ils sont peut être une minorité, mais un certains nombre de personnes trans n’adhère pas totalement au concept de « né dans le mauvais corps ». Ce qu’ils mettent en avant c’est plutôt le malaise social, voire les dépressions, envies suicidaires, etc dû à leur « non-concordance » envers les rôles sociaux de genre, leur impossibilité à remplir les injonctions.
Ils refusent parfois l’étiquette « femme trans » ou « homme trans » mais préfère « personne transmasculine » pour entretenir un flou, renforcer l’idée de transition sans « but ». Dans ces discours (et aussi chez pas mal de personnes trans que j’ai rencontrées et/ou lu ou écouté les propos) il est aussi mis en avant que la transition médicale (hormones, chirugie etc) n’est pas un besoin personnel irrépréssible, mais plus un bénéfice social, pour être moins dans l’ambiguité. (Il y a même des trans qui ne « transitionnent pas » — même si j’ai du mal à comprendre, ça existe.) Même si à leurs yeux, être dans une ambiguité n’est pas forcément un problème,l’entretenir aboutirait à des violences sûbies, plus ou moins fortes, à des discriminations… Et ça, on le comprend aisément, même sans être un dans parcours de transition, notamment si on est une femme pas porté sur la cosmétique ou la séduction, ou un homme pas très viril.
Tout ça pour dire que je ne pense pas que les trans et les personnes qui se rallient en leur faveur sont aussi homogènes que tu l’affirmes (dans cet article et ailleurs sur le site), et qu’on puisse dire « les transgenristes pensent que… ».
Mais c’est clair que philosophiquement, et socialement, tout cela me laisse très perplexe. Car, même avec les points de vue légèrement plus nuancés que je cite, je n’arrive pas à adhérer à cette vision et ces pratiques, et à mon avis le féminisme est en train de devinir obsolète (si les femmes et les hommes ne sont plus définissables que par un ressenti).
Néanmoins, il y a bien des personnes en souffrance psychique, des violences sûbies de par leur apparence et/ou de leur comportement trop féminin ou masculin, selon. Il semble, si on écoute la plupart des discours trans (même si les études ne semblent pas toutes aller dans ce sens) qu’ils sont plus heureux après leur transition. Si des individus, dans la société patriarcale telle que nous la connaissons, arrivent à avoir une vie moins pétrie de souffrance en se vivant comme trans, plutôt qu’en homme ou femme « cisgenre » très féminin ou très viril (selon…), il me semble difficile de tenir ce discours de critique du genre et de la transidentité, car il est vu comme un réel affront, un déni de ces souffrances. (Il suffit de voir l’extrait télé dont vous parliez la semaine dernière) A mon avis, il y a aussi beaucoup de ce qu’on attribue au « genre » qui a à voir avec l’orientation sexuelle, voire de sexualité « active » ou « passive ». Ce qui est complètement nié de nos jours, l’un ou l’autre soi disant n’ayant rien à voir, il y a même une théoricienne (pourtant féministe sexe-positive et postmoderne) qui a théorisé ce lien genre/sexualité dans les années 90, Gayle Rubin. A mes yeux, il est difficile de tenir l’un ou l’autre bord de manière absolue, j’aimerais que davantage de penseurs et surtout penseuses, se retroussent les manches pour apporter du grain à moudre. Quel est votre avis en ce qui concerne cette notion de souffrance ?
1. Oui, effectivement, des personnes qui se disent trans sont critiques de toutes les idées dénoncées ici. Par exemple Miquel Missé, dont les idées sont exposées ici (un assez bon texte) : https://laviedesidees.fr/Le-mythe-du-mauvais-corps.html Mais aussi Miranda Yardley, Debbie Hayton, Buck Angel et bien d’autres. On peut aussi citer le collectif Trans Against Groomers. Mais toutes ces personnes sont qualifiées de transphobes et leurs discours sont largement occultés, inaudibles.
2. Les souffrances sont bien réelles. La dysphorie existe et juste à écouter ou lire les témoignages de personnes qui se disent trans, ou de détransitionneurs ou détransitionneuses, on réalise en général que, concernant les jeunes, ces souffrances sont globalement liées à la vie dans la société industrielle contemporaine, aux différentes choses qui font que les jeunes et les adolescents s’y sentent mal, sont mal dans leur peau, aux normes de genre tout particulièrement, l’injonction à être féminine pour une fille ou masculin pour un homme, l’homophobie, la lesbophobie, etc., la liste est longue des choses qui peuvent précipiter un malaise chez les jeunes et les moins jeunes. On pourrait encore mentionner l’autisme (un pourcentage significatif des jeunes qui se disent trans sont autistes, 25% selon certaines statistiques). Mais :
a. Des études existent qui montrent une évidence, à savoir que l’immense majorité des jeunes qui sont dysphoriques, si on les laisse traverser normalement la puberté, cette dysphorie passe et ils deviennent des adultes normaux (dans le sens de non dysphoriques), souvent des adultes gays, homosexuels ou lesbiennes, ou bisexuels.
b. Les études ne permettent pas d’affirmer que les transitions aident réellement les jeunes : https://www.realityslaststand.com/p/the-distortions-in-jack-turbans-psychology Mais même si les études disaient que les transitions, c’est positif, ça ne voudrait pas dire que c’est la meilleure solution. Des solutions, n’impliquant aucune mutilation corporelle, il en existe, des psychothérapies, des thérapies cognitives et comportementales, mais les transactivistes ne veulent pas en entendre parler, les passent sous silence, font taire les individus qui les promeuvent (comme ils ont réussi à faire licencier Kenneth Zucker).
Plein de gens, depuis des décennies (ou des siècles pourrait-on dire), vivent des vies non conformes au genre, aux stéréotypes de la virilité et de la féminité et ne se disent pas trans pour autant, parce que ce serait absurde. Ce sont juste des hommes et des femmes. Homme et femme ne sont pas des genres, simplement des termes qui décrivent une réalité corporelle, sexuée. D’où le besoin de combattre le genre et les stéréotypes qui le constituent, pas la réalité du sexe. Ces stéréotypes te font souffrir ? Eh bien rejoins le combat pour les abolir, pas le camp des irrationnels qui font n’importe quoi avec le langage et le corps au lieu de combattre le genre.
Et, oui, une partie de ce qu’on associe au genre est possiblement lié à l’orientation sexuelle. Et c’est aussi pour ça que l’idéologie trans est homophobe et lesbophobe. Au lieu de laisser des jeunes devenir des hommes homosexuels ou des femmes lesbiennes, elle en fait des « trans ». C’est de la thérapie de conversion.
Si tu as conscience de ces points de vue divers, pourquoi parler « des transgenristes » comme d’un groupe homogène ? Et mettre l’accent sur les trans transhumanistes ou pédophiles, alors qu’ils ne représentent pas la grande majorité des personnes trans. Et admettons qu’il y ait effectivement des hommes autogynéphiles parmi les trans, je doute que ça soit la raison majeure de transition il faudrait plus d’études, de recul mais je penche,
Je ne sais pas s’il y a beaucoup d’hommes autogynéphiles parmi les trans, comme je le disais, je pense plutôt que c’est une souffrance liée aux injonctions de genre et d’orientation sexuelle qui est à l’origine de ces transitions. Assez banal en somme. Mais je peux me tromper, bien que je le constate chez beaucoup de personnes autour de moi.
Pour l’autisme, j’avais lu l’article qui y fait référence ici. Je l’ai trouvé intéressant, mais je reste prudente sur le diagnostic de l’autisme, notamment celui dit Asperger. Sans rentrer dans le débat ici, mais à mon avis, un bon nombres de personnes qui sont diagnostiquées ou qui se diagnostiquent elles-mêmes autistes ne le sont en réalité pas, mais souffrent simplement de vivre une vie aliénée et atomisée dans une société industrielle et développent des troubles psychologiques, et pas nécessairement un « autisme », qui implique un trouble du développement du cerveau intra-utérin et moi je fais le pari que les troubles des soi-disant autistes dans la plupart des cas sont acquis. D’autre part, la définition de l’autisme Asperger n’a pas grand chose à voir avec l’autisme.
Absolument d’accord avec ce point : « Plein de gens, depuis des décennies (ou des siècles pourrait-on dire), vivent des vies non conformes au genre, aux stéréotypes de la virilité et de la féminité et ne se disent pas trans pour autant ».
Pour les pistes de soin, de prise en charge des personnes, surtout des jeunes, ça me paraît tout de même compliqué, déjà car ça impliquerait que les psychiatres partagent l’idée qu’on vit bel et bien dans une société patriarcale, et qu’il y a des normes de genres. Ca impliquerait aussi qu’on refasse rentrer la transidentité dans le DSM. En attendant ces soins hypothétiques, la solution la plus évidente pour nombre de ces jeunes, ça reste de transitionner. Je pense que ce mouvement a encore de beaux jours devant lui. Mais je suis peut être trop pessimiste.
Parce que tous les transgenristes partagent des idées communes. Le transgenrisme, même si on trouve diverses tendances dedans, se fonde sur un socle d’idées communes, idées qui forment un système de croyances, un système de croyances absurde, incohérent et même sexiste, misogyne, homophobe.
Oui, la solution la plus évidente, ça reste ce que tu dis, mais principalement parce que des transactivistes s’efforcent de faire en sorte que ça reste ça. Plein de spécialistes de la santé demandent à ce qu’on passé à autre chose, proposent d’autres choses (exemple parmi d’autres : https://beyondwpath.org/ et ce livre : https://www.editions-hermann.fr/livre/changer-de-sexe-un-nouveau-desir-nicole-athea).