Les nouveaux maitres du monde (John Pilger — 2001)

9ae3deca6381c2a9e1ecfec3d7b54303John Pil­ger est un jour­na­liste de natio­na­li­té Aus­tra­lienne, né à Syd­ney le 9 Octobre 1939, par­ti vivre au Royaume-Uni depuis 1962. Il est aujourd’hui basé à Londres et tra­vaille comme cor­res­pon­dant pour nombre de jour­naux, comme The Guar­dian ou le New Sta­tes­man.

Il a reçu deux fois le prix de meilleur jour­na­liste de l’année au Royaume-Uni (Britain’s Jour­na­list of the Year Award). Ses docu­men­taires, dif­fu­sés dans le monde entier, ont reçu de mul­tiples récom­penses au Royaume-Uni et dans d’autres pays.

John Pil­ger est membre, à l’instar de Van­da­na Shi­va et de Noam Chom­sky, de l’IOPS (Inter­na­tio­nal Orga­ni­za­tion for a Par­ti­ci­pa­to­ry Socie­ty), une orga­ni­sa­tion inter­na­tio­nale et non-gou­ver­ne­men­tale créée (mais encore en phase de créa­tion) dans le but de sou­te­nir l’activisme en faveur d’un monde meilleur, prô­nant des valeurs ou des prin­cipes comme l’auto-gestion, l’équité et la jus­tice, la soli­da­ri­té, l’anarchie et l’écologie.


Dans ce docu­men­taire John Pil­ger ana­lyse le sys­tème éco­no­mique domi­nant et le fos­sé qui se creuse entre les plus riches et les plus pauvres. Le docu­men­taire s’intéresse par­ti­cu­liè­re­ment aux ins­ti­tu­tions qui dominent l’économie mon­diale, comme la Banque Mon­diale, le Fonds Moné­taire Inter­na­tio­nal ou encore l’Organisation Mon­diale du Com­merce, et aux mil­lions de gens qui, sous leurs auto­ri­tés et leur règle­ments, se retrouvent au chô­mage et à la rue.

John Pil­ger voit le sys­tème éco­no­mique actuel comme un empire en exten­sion, et à la tête de cet empire des ins­ti­tu­tions inter­na­tio­nales et des mul­ti­na­tio­nales bien sou­vent diri­gées par des occi­den­taux issus de pays comme les États-Unis, le Royaume-Uni, et d’autres nations d’Europe de l’Ouest.

Pour ana­ly­ser les véri­tables consé­quences de la mon­dia­li­sa­tion, John Pil­ger se rend en Indo­né­sie – pays que la banque mon­diale qua­li­fiait de modèle jusqu’à l’effondrement de son éco­no­mie en 1998 – ou des marques de renom­mée inter­na­tio­nale comme Nike, Gap, Adi­das ou Ree­bok font pro­duire dans des usines et par une main d’œuvre sous-payée des pro­duits qu’ils ven­dront 250 fois plus cher qu’ils ne payent un employé à le faire.

Il y rap­pelle aus­si l’histoire trop sou­vent occul­tée du mas­sacre d’un mil­lion de membres du par­ti com­mu­niste en 1965 en Indo­né­sie, ordon­né par le dic­ta­teur géné­ral Suhar­to, qui fut sou­te­nu par nombre d’hommes d’affaires et de poli­ti­ciens occi­den­taux. Un rap­port de la CIA datant de 1968 affirme que ce mas­sacre est « l’un des plus tra­giques du XX° siècle, mais aus­si l’un des plus igno­rés ».

John Pil­ger y aborde donc les deux thèmes qui lui tiennent à cœur : l’impérialisme et l’injustice qu’entraine la pau­vre­té. Ce docu­men­taire pro­pose une ana­lyse paral­lèle entre une mon­dia­li­sa­tion moderne et un vieil impérialisme.

« Ma vision du monde s’est for­gée avec les années, à force d’observer le fonc­tion­ne­ment de l’impérialisme et la divi­sion du monde entre des riches, qui s’enrichissent sur le dos des autres, les  pauvres, qui s’appauvrissent. Cette divi­sion n’a pas chan­gé en 500 ans, mais une nou­velle tech­nique per­verse est venue ren­for­cer cela et assure la concen­tra­tion des res­sources du monde entier en un nombre de mains tou­jours plus petit. Ce qui change aujourd’hui c’est l’avènement d’un mou­ve­ment glo­bal qui com­prend cette super­che­rie et qui prend de l’ampleur, sur­tout par­mi les jeunes, qui sont pour la plu­part mieux édu­quée sur la nature poly­morphe du capi­ta­lisme, que dans les années 60. De plus, l’intensité de la pro­pa­gande offi­cielle étant un indi­ca­teur, ain­si que la panique ins­ti­tu­tion­nelle, le nou­veau mou­ve­ment est alors déjà en train de triompher. »

John Pil­ger


Lien Vimeo :

Lien You­Tube :
Print Friendly, PDF & Email
Total
0
Partages
8 comments
Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Articles connexes
Lire

L’incohérence du socialisme : le mythe du progrès et le culte de la machine (par George Orwell)

[...] Le machinisme appelle le socialisme, mais le socialisme en tant que système mondial implique le machinisme, puisqu’il sous-entend certaines exigences incompatibles avec le mode de vie primitif. Il exige, par exemple, une intercommunication constante et un échange perpétuel de marchandises entre les différents points du globe. Il exige un certain degré de centralisation. Il exige un niveau de vie sensiblement égal pour tous les êtres humains et, sans doute, une certaine uniformité dans l’éducation. [...]
Lire

Une autre histoire du vandalisme révolutionnaire (par Daniel Hermant)

En ces temps de lamentations collectives relativement encouragées voire organisées et orchestrées (par les médias de masse, notamment, y compris via internet), en ces temps de déploration de la dégradation d’un « symbole de la nation », ou « de l’Occident », ou « de la foi chrétienne », d’un bâtiment qui ferait partie du « patrimoine national », à savoir la cathédrale de Notre-Dame-de-Paris, il semble opportun de republier un texte de 1978 de l’historien Daniel Hermant portant sur le vandalisme (ou iconoclasme) révolutionnaire. [...]