« Reconnaitre cela peut nous aider à éviter de perdre notre temps en de naïfs efforts. Par exemple, dans des efforts pour apprendre aux gens à économiser l’énergie et les ressources. De tels efforts n’accomplissent rien. Cela semble incroyable que ceux qui prônent les économies d’énergie n’aient pas remarqué ce qui se passe : dès que de l’énergie est libérée par des économies, le système-monde technologique l’engloutit puis en redemande. »
Theodore Kaczynski, Anti-Tech Revolution : Why and How
Les 10% d’individus les plus riches du monde sont responsables de la moitié des émissions de GES d’origine anthropique[1]. La moitié la plus pauvre de l’humanité est responsable d’environ 10% des émissions de GES d’origine anthropique. L’industrie du jet privé qui enregistrait 263 ventes sur l’année 1989[2] en enregistre ces temps-ci environ 700 par an[3]. Dans un récent rapport prévisionnel, il est estimé que l’industrie du yacht, qui se porte à merveille et qui a été évaluée à 8,123 milliards de dollars en 2016, atteindra 14,987 milliards de dollars entre 2017 et 2025[4]. De manière générale, les industries du luxe se portent très bien et devraient continuer ainsi sur la décennie à venir[5]. La France compte 713 golfs, un nombre en augmentation constante ; selon les estimations utilisées par le Sénat, un golf consomme en moyenne autant d’eau qu’une commune de 12 000 habitants ; l’ensemble des golfs, donc, autant que 8 millions de personnes. Le poids de l’industrie de l’armement ne cesse de grandir (la France figure d’ailleurs parmi les champions de la vente d’armes), or on sait que les émissions de CO2 des secteurs militaires des pays du monde sont colossales (à elle seule, l’armée US a consommé en 2011 presque autant de pétrole que toutes les voitures du Royaume-Uni)[6].
Et pourtant les gouvernements, comme toutes les institutions et la doxa dominantes, suggèrent qu’une manière de diminuer les émissions de CO2 afin de faire un geste pour la planète consiste en ce que les gens ordinaires se brossent les dents à sec et s’éclairent avec des ampoules basse consommation. Tout récemment, une réitération d’un avertissement signé par de nombreux scientifiques (15 000) suggérait plusieurs mesures dont le fait de devenir végétarien, de faire du vélo au lieu d’utiliser une voiture, de ne plus prendre l’avion, ainsi que le déploiement massif d’infrastructures industrielles pour développer le réseau énergétique « renouvelable » (ce qui constitue une immense catastrophe écologique[7]).
Autant de manières de se donner bonne conscience en se soulageant dans un violon, ou pire, en faisant empirer la situation (adopter une consom’action responsable visant à acheter des produits un peu moins nuisibles pour le monde naturel et les êtres vivants, c’est toujours participer à l’empirement de la situation).
Ce qu’on peut remarquer c’est qu’on ne lit que très rarement voire jamais de suggestion incitant les riches à cesser d’acheter des yachts ou des jets privés et de les utiliser. Tandis qu’on incite le citoyen moyen à faire preuve d’une certaine vertu écologique, les riches du monde, qui sont de plus en plus nombreux, consomment toujours plus. Pas non plus de recommandations concernant l’achat ou l’utilisation de smartphones, de téléviseurs et d’appareils électroniques en général, dont les ventes sont mondialement croissantes, dont les productions épuisent les ressources non-renouvelables aussi bien que renouvelables tout en émettant des quantités astronomiques de gaz à effet de serre (le KTH Royal Institute of Technology de Stockholm estimait en 2010 que les secteurs des technologies de l’information, de la télécommunication, des médias et du divertissement émettaient presque autant de CO2 que le secteur de l’aviation).
La plupart des suggestions grand public consistent en des changements minimes des modes de vie individuels, elles ne visent jamais à s’opposer frontalement aux logiques de croissance et de consommation qui dirigent la civilisation industrielle et son biocide planétaire.
La solution au désastre socio-écologique en cours passe nécessairement par la décroissance. Seulement, cette décroissance n’adviendra certainement pas par le biais d’une pseudo-ascèse écologique — une diminution presque imperceptible de l’insoutenabilité du mode de vie — d’une minorité d’individus parmi ceux qui n’étaient déjà pas les pires pollueurs et émetteurs de GES du monde, n’ayant aucune influence sur les dynamiques globales d’expansion de la société techno-industrielle.
Pendant ce temps-là, les décideurs politiques construisent toujours plus d’armes, plus de routes (Nicolas Hulot, notre cher ministre des illusions vertes vient tout juste d’autoriser une nouvelle autoroute[8]), les organismes gouvernementaux comme l’AFD (Agence Française de Développement) continuent de promouvoir le développement et la croissance tous azimuts (sous couvert d’électrification de l’Afrique, par exemple, qui est une autre manière de qualifier l’expansion de la société de consommation à ce continent, afin d’y écouler smartphones, téléviseurs et appareils électroniques en tous genres, avec ce que cela implique d’ethnocides et de désastres écologiques) à l’aide de milliards d’euros d’argent public, les entreprises de vente de smartphones, téléviseurs et d’appareils électroniques en général ne cessent d’augmenter leurs ventes, des ultra-riches s’associent dans l’optique de construire des nations flottantes en commençant leurs expérimentations démentes, financièrement et matériellement ultra-coûteuses (gâchis colossal de « ressources naturelles ») en Polynésie française[9], le réseau routier mondial qui fragmente ce qu’il reste d’écosystèmes relativement préservés ne cesse de s’étendre, ainsi que les zones urbaines du monde dont il est prévu qu’elles triplent en surface au cours des quelques décennies à venir, etc., c’est-à-dire qu’en gros, pendant ce temps-là, tout se passe selon les souhaits du PDG d’Amazon, Jeff Bezos :
« Nous ne voulons pas vivre dans un monde rétrograde. Nous ne voulons pas vivre sur une Terre où nous devrions geler la croissance de la population et réduire l’utilisation d’énergie. Nous profitons d’une civilisation extraordinaire, alimentée par de l’énergie, et par la population. […] Nous voulons que la population continue à croître sur cette planète. Nous voulons continuer à utiliser plus d’énergie par personne. »
C’est pourquoi les émissions de CO2 atteignent des sommets en 2017, du fait de l’utilisation record de combustibles fossiles[10], et c’est pourquoi l’AIE (Agence Internationale de l’Energie) prévoit leur augmentation jusqu’en 2040[11].
***
Les éco-villages, éco-communautés, écolieux et autres écohameaux — qui ne sont pas des lieux où les gens vivent de manière soutenable, seulement des lieux où ils vivent d’une manière moins nuisible, au mieux — ont beau être à la mode et possiblement se multiplier, tous ceux qui se soucient de la santé de la biosphère feraient bien de réaliser que leur essaimage (très relatif) n’a strictement aucune influence sur la trajectoire catastrophique sur laquelle nous nous trouvons.
Isabelle Soulié le dénonçait déjà dans le numéro 17 du journal La Gueule Ouverte du mois de mars 1974 :
« Rédactrice en chef que me voici devenue, je commence par prendre une initiative : suppression du sous-titre mensuel écologique. Prise de distance avec une image débile de l’écologie, celle que donne certains doux farfelus qui prêtent le flanc à toutes les critiques. […] Que d’aucuns passent agréablement (si aucun fascisme ne vient briser leur idylle) leur vie à se conforter en communauté, n’ayant d’autre souci que la pureté de leurs petits intestins ou la contemplation extatique du coucher du soleil sur le millepertuis de la dernière colline non polluée qu’ils ont trouvé, si ça les amuse, je n’ai rien contre. Mais je n’ai pas envie de me casser le chose à faire un journal avec leurs états d’âme. »
Force est de constater, plus de 40 ans après, que ses propos sont toujours d’actualité. Tandis qu’une minorité d’individus plus ou moins inquiets, soucieux et anxieux vis-à-vis de la catastrophe socio-écologique en cours recherchent différents moyens de la fuir (qu’ils prennent parfois pour des manières de la combattre), tout empire.
On pourrait comprendre le choix d’une telle stratégie si l’objectif était d’attendre le plus confortablement possible qu’advienne et passe le déluge. Bien qu’une telle stratégie ne permette et ne permettra sûrement pas d’éviter d’en souffrir les conséquences (comme le réchauffement climatique, la pollution de l’air, etc.), qui sont d’ores et déjà globales et qui ne s’arrêtent à aucune frontière.
En revanche, si l’objectif est de mettre un terme au déluge ou tout au moins d’essayer, cette stratégie s’avère particulièrement limitée et plus que discutable.
Le désastre en cours ne sera certainement pas résolu par la fuite d’une minorité d’individus dans de minuscules enclaves (relativement et temporairement) préservées des nuisances extérieures.
Nous avons besoin d’un « contre-frottement pour stopper la machine » (Thoreau), d’une résistance politique proactive et organisée à même d’entreprendre des actions véritablement déstabilisantes et perturbatrices de la civilisation industrielle mondialisée.
Au lieu de quoi les médias supposément alternatifs/libres/indépendants (parfois les trois à la fois, marketing oblige) prennent les illusions de l’écocapitalisme pour l’« antithèse » du capitalisme, pour une solution aux problèmes de notre temps. Un récent article de Basta !, en date du 20 juin 2016, intitulé « L’antithèse des centres commerciaux : un supermarché bio à basse consommation d’énergie soutenu par la finance solidaire », présente le magasin Biocoop d’Epône comme une révolution écologique et sociale. « Solidement isolée, la construction récupère l’eau de pluie, et produit de l’électricité via des panneaux solaires posés sur une toiture joliment végétalisée. Pour réunir la somme nécessaire à la mise en place de cet ambitieux projet, les consommateurs ont été sollicités pour participer au financement. Une quinzaine de salariés ont également pris des parts dans la société. » Et pourtant ils ne produisent qu’un tiers de leur consommation électrique, parce qu’en tant que magasin, avec ce que cela implique d’appareils électroniques et électriques, « les frigos et les éclairages » (certainement des ampoules basse consommation, mais quid des frigos, sont-ils éco- ou bio– ?!), ils sont de « gros consommateurs » d’électricité.

On retrouve dans l’article toutes les absurdités de l’écologie grand public, tous les éco-mensonges qui participent du verdissement imaginaire de la société industrielle et finalement d’un empirement de la situation : l’apologie des ENR[12], qui permettent à ceux qui ne réfléchissent pas trop de se donner bonne conscience ; les inepties de l’écoconstruction qui n’a en réalité strictement rien d’écologique ; le magasin bio en panacée écosociale quand on sait qu’une bonne partie des produits bio qu’ils vendent sont mécano-facturés, et la propriété de grandes multinationales[13] et/ou sont des produits exotiques d’importation dont la production requiert souvent des destructions écologiques (on ne le rappellera jamais assez, le bio n’implique pas le respect du monde naturel[14]) ; etc.
Un magasin Biocoop ne change rien, ou si peu, aux rapports sociaux et à la catastrophe écologique générale, puisqu’il s’inscrit toujours dans le cadre du système marchand, on y vient en voiture (en voiture électrique pour les écocitoyens les plus vertueux), par la route (pas encore d’éco-route, désolé, mais ça ne saurait tarder), les produits y sont livrés en camion (au moins en partie), etc. ; les magasins bio en général servent moins la défense du monde naturel que la satisfaction, le narcissisme (le souci de soi, de sa santé personnelle) et la bonne digestion de quelques habitants des pays riches.
Une autre manière de le comprendre est de se demander : en quoi la croissance du bio, des magasins bio, des ENR, etc., freine-t-elle la destruction des écosystèmes de la planète ?
Une petite histoire. Les barrages sont considérés comme des édifices producteurs d’énergie « verte ». En France, ils représentent notre deuxième source d’énergie « propre » après celle produite par la filière « bois énergie » (la « biomasse »)[15]. Les barrages émettent énormément de méthane, ce qui n’a été étudié que très récemment et n’est donc pas encore pris en compte dans les bilans de leurs impacts environnementaux (ainsi que d’autres choses comme l’empoisonnement au mercure)[16]. Le gouvernement turc entreprend actuellement la construction d’un barrage très controversé à Hasankeyf, une petite ville d’Anatolie vieille de 12 000 ans, au bord du Tigre, qui sera engloutie par le projet. Le quotidien britannique The Guardian rapporte[17] que « le barrage fera monter le niveau du Tigre de 60 mètres, submergeant 80 % de l’ancienne ville et de nombreux villages environnants, parmi lesquels plus de 300 sites historiques encore inexplorés. » Le site Equal Times rapporte[18] que « la mortalité des poissons a déjà été signalée dans le cours d’eau et les défenseurs de l’environnement ont identifié des douzaines d’espèces qui, selon eux, seront affectées par la disparition de leur habitat lorsque le réservoir du barrage sera rempli. Il s’agit d’oiseaux et de chauves-souris, mais aussi de poissons d’eau douce ainsi que d’une tortue à carapace molle en voie de disparition. » Des dizaines de milliers de personnes seront déplacées : « À Hasankeyf, personne ne sait exactement où ils vivront dans la nouvelle ville, quand ils devront déménager, quelles seront les conditions pour faire des affaires ou encore quand les touristes annoncés commenceront à venir. “Si vous demandez quelque chose aux fonctionnaires locaux, ils se contentent de hausser les épaules”, déclare un résident. » Une catastrophe socio-écologique parmi tant d’autres, à la différence près que celle-ci advient sous la bannière du « développement durable » et des « énergies vertes ».

L’humanité industrielle accapare et occupe bien plus de la majorité des terres émergées, au détriment de toutes les espèces qui y vivaient auparavant, qui se retrouvent précipitées vers l’extinction, repoussées aux marges et réduites à une infime portion de survivantes, ou asservies au sein du système d’exploitation industriel (cochons, vaches, etc.). Le « développement durable », le déploiement des « énergies vertes », l’agriculture biologique, toute cette nébuleuse faussement écologiste ne participe pas à freiner l’expansion de l’humanité industrielle, au contraire. De plus en plus de barrages sont construits, les centrales solaires accaparent de plus en plus de terres, ainsi que les parcs éoliens, et tout cela s’ajoute aux exploitations minières et aux usines nécessaires à leur fabrication, et aux autres secteurs de production d’énergie qui continuent eux aussi à croître (pétrole, gaz, nucléaire).
***
Tout cela pour dire, en paraphrasant Thoreau, qu’il existe un millier de manières d’avoir l’impression de s’attaquer aux branches du mal (qui ne font parfois que stimuler leur croissance), contre une seule manière de s’attaquer à ses racines.
Que pour l’instant, le mouvement de résistance organisé capable de s’attaquer à ces racines, de frapper où ça fait mal pour paralyser ou mettre hors d’état de nuire la machine industrielle à consumer des combustibles fossiles, à émettre du CO2, à réchauffer l’atmosphère, à la saturer de particules toxiques, à vider les océans, à les remplir de plastiques et à les acidifier, à raser les forêts, à les remplacer par des villes, des monocultures et des routes, à perforer les sols pour en extraire des « ressources minières », etc., n’est pas en vue*.
Et qu’il incombe, à ceux qui le comprennent, de faire ce qu’ils peuvent pour participer à la création d’une telle résistance.
Nicolas Casaux
* : Il y a bien, en France, ce qui se passe à Bure, à Notre-Dame-des-Landes et dans d’autres endroits, qui correspond à la fois à la construction d’une alternative et à une lutte contre l’expansion du monde industriel. Ces luttes sont extraordinairement importantes mais elles relèvent moins d’une dynamique plus vaste que de poches de résistance relativement isolées.
- https://www.oxfam.org/fr/salle-de-presse/communiques/2015–12-02/les-10-les-plus-riches-de-la-planete-generent-50-des ↑
- http://www.nytimes.com/1990/09/30/business/all-about-corporate-jets-the-ultimate-status-symbol-still-sells.html?pagewanted=all ↑
- https://www.sherpareport.com/aircraft/sales-business-jets-2016.html ↑
- https://globenewswire.com/news-release/2017/11/08/1177838/0/en/Yachts-Charter-to-be-worth-US-14–987-bn-by-2025-globally-Transparency-Market-Research.html ↑
- https://www.bcg.com/fr-fr/industries/consumer-products/luxury.aspx ↑
- https://newint.org/blog/2015/11/19/the-military-and-greenhouse-gas-emissions ↑
- https://partage-le.com/2017/07/letrange-logique-derriere-la-quete-denergies-renouvelables-par-nicolas-casaux/ ↑
- https://reporterre.net/Hulot-donne-son-feu-vert-a-une-nouvelle-autoroute-a-Rouen ↑
- http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=983 ↑
- http://www.lemonde.fr/planete/article/2017/11/13/apres-un-plateau-de-trois-ans-les-emissions-mondiales-de-co2-repartent-a-la-hausse_5214002_3244.html ↑
- http://www.novethic.fr/empreinte-terre/climat/isr-rse/des-emissions-de-co2-en-hausse-jusqu-en-2040-selon-l-aie-145045.html ↑
- Voir note 7, ou : https://partage-le.com/2015/10/le-probleme-des-energies-renouvelables-par-kim-hill/, ou ceci : https://partage-le.com/2017/09/7654/, ou encore : https://partage-le.com/2017/02/lecologie-du-spectacle-et-ses-illusions-vertes/ ↑
- Voir cette série de 5 articles sur le thème de « la bio piratée » écrits par Dominique Guillet de Kokopelli :1.http://kokopelli-semences.fr/quoi_de_neuf/bio_pirate, 2.https://blog.kokopelli-semences.fr/2014/12/la-bio-piratee-second-episode-limadanival-chez-hain-celestial/, 3.https://blog.kokopelli-semences.fr/2014/12/la-bio-piratee-troisieme-episode-lima-euronature-et-la-bio-orgasmique-de-philippe-woitrin‑2/, 4.https://blog.kokopelli-semences.fr/2015/12/sh-html/, et 5.https://blog.kokopelli-semences.fr/2015/12/la-bio-piratee-cinquieme-episode-royal-wessanen-et-delta-partners-son-actionnaire-principal-installe-dans-le-paradis-fiscal-de-dubai/, ↑
- Petite illustration dans cette vidéo (3 minutes) de Geoff Lawton : https://www.youtube.com/watch?v=P8HgHh00Kqs ↑
- Les illusions vertes : brûler des forêts (ou des monocultures d’arbres) pour l’électricité : https://partage-le.com/2016/11/les-illusions-vertes-bruler-des-forets-replanter-des-monocultures-darbres-pour-produire-notre-electricite/ ↑
- Comment les barrages détruisent le monde naturel : https://partage-le.com/2017/01/les-illusions-vertes-le-cas-des-barrages-non-le-costa-rica-nest-pas-un-paradis-ecologique/ ↑
- https://www.theguardian.com/world/2017/aug/29/turkeys-12000-year-old-hasankeyf-citadel-faces-obliteration ↑
- https://www.equaltimes.org/la-turquie-poursuit-son-projet-de#.WhaVO0riaUk ↑
Pour aller plus loin :
https://partage-le.com/2017/09/7654/
C’est une véritable déclaration de guerre. Ou peut-être une incitation au suicide…
Désobéissance civiiiiiiiiiiiile !
Article intéressant.
Si la décroissance paraît en effet indispensable pour diminuer la vitesse de destruction de l’écosystème, j’ai eu néanmoins de la peine à imaginer le monde idéal de l’auteur… Un monde sans électricité, sans route, avec beaucoup moins d’habitants j’imagine… Pourriez vous nous éclairer sur ce point ?
C’est très nihiliste, et pardon mais sans beaucoup de proposition, autre que de tout péter (ce qui est déjà pas mal). Si l’opposition peut être mobilisatrice, la proposition l’est d’avantage…
A peu près. Vous pouvez parler de monde idéal (sans routes, sans électricité). Je préfère parler de seule société humaine soutenable. On reviendra à ce monde qu’on le veuille ou pas. A condition, bien sûr, que nous réchappions de la catastrophe en cours.
J’adhère en partie, mais néanmoins j’ai une question de fond, si l’issue de cette triste épopée est inéluctable, alors à quoi bon se mobiliser, entrer en résistance ? A quel fin (j’en reviens à votre société humaine soutenable : à quoi ressemble t’elle) ? Comment échapper à la catastrophe, sachant qu’une société humaine soutenable ne comporte certainement pas 8 Mds d’habitants ?
Plus il reste de vivant, de biotopes sains, au moment de l’effondrement, mieux ce sera. L’issue de la civilisation industrielle, c’est son effondrement. Certes, mais plus il reste de vie pour l’après plus l’après sera vivable. Ma société humaine idéale ressemble, dans la forme, au passé : elle n’est pas une, elles sont très nombreuses, elles sont quasi-autonomes, etc.
Encore un bon article !
Il y a juste un truc qui me chagrine un tout petit peu…
Dans les choix de vie de ceux qui se retirent dans des isolats, il y a ceux qui refusent de participer au désastre, ceux pour qui la décroissance n’est pas un vain mot et qui parviennent à vivre au plus près des besoins humains de relations saines avec le biotope comme avec leurs voisins. Si ce sont de meilleurs lieux où élever des enfants, ce sont aussi généralement des échecs patents quant à l’autarcie réelle, car les besoins complémentaires demeurent importants : que ce soit un sac de ciment, une poutre ou des panneaux solaires, la couverture de ces besoins participe à plein au système industriel.
L’activisme pour réellement influer sur l’ensemble que vous appelez de vos vœux me semble, après des décennies de vaines tentatives, des plus illusoire, car cet ensemble se nourrit de tout, comme il se nourrit de tous.
Néanmoins j’aime à vous lire !
Merci
Le constat est amer mais réaliste
Toutefois, il ne convient pas de décourager les choix éco-compatibles
à tous les étages. S’ils ne s’avèrent pas suffisants pour sauver la situation
planétaire, il n’en demeurent pas moins en adéquation avec un équilibre
psychologique soutenable.
Dans la balance/carbone, je préfère peser le moins lourd possible.
Même si on ne peux pas entrer dans l’ascèse la plus rigoureuse, on peut
quand même sortir de la consommation aveugle des biens inutiles.
Manger bio et local reste, entre autre, une pratique à élargir au plus grand nombre. Boycotter l’agro-industrie-chimique me semble être la première
des choses à faire pour chacun. Si on n’est pas capable d’au moins ça
il ne faut pas entrer dans le débat.