Le siècle du moi (série documentaire d’Adam Curtis, VOSTFR)

Réa­li­sée pour la BBC en 2002, la série docu­men­taire en quatre par­ties d’A­dam Cur­tis inti­tu­lée, en anglais, The Cen­tu­ry of the Self, que l’on pour­rait tra­duire par Le siècle du moi, expose des évè­ne­ments et des per­son­nages trop peu connus du 20ème siècle, qui ont pour­tant joué un rôle cru­cial dans l’é­la­bo­ra­tion des mal-nom­mées « démo­cra­ties » modernes (d’Ed­ward Ber­nays à Mat­thew Freud, en pas­sant par Anna Freud et bien d’autres).

Affiche de la série (fran­ci­sée)

Un for­mi­dable tra­vail de recherche dans lequel Adam Cur­tis révèle com­ment et à quel point les poli­ti­ciens et les milieux d’affaires ont appris à mani­pu­ler la socié­té de consom­ma­tion de masse. Com­ment l’in­di­vi­dua­lisme a été encou­ra­gé et uti­li­sé par et pour les inté­rêts domi­nants (cor­po­ra­tions et poli­ti­ciens). Com­ment les cor­po­ra­tions (dont une véri­table indus­trie de la pro­pa­gande qui s’ap­puyait sur les tra­vaux des Freu­diens), ont détour­né les mou­ve­ments hip­pies, yip­pies, etc., sup­po­sé­ment anti-confor­mistes, par le biais d’un nar­cis­sisme consu­mé­riste, d’un indi­vi­dua­lisme libé­ral tout ce qu’il y a de plus conformiste

Cepen­dant, un bémol : cela reste un repor­tage de la BBC, et si Adam Cur­tis pré­sente assez bien un pan trop mécon­nu de l’his­toire de la pro­pa­gande et de la mani­pu­la­tion de masse, il se concentre exclu­si­ve­ment sur cet aspect certes impor­tant mais par­tiel de la manière dont nous en sommes ren­dus dans nos fausses démo­cra­ties contem­po­raines, et semble lui prê­ter une res­pon­sa­bi­li­té bien exces­sive. Il oublie le rôle du déve­lop­pe­ment tech­nique et tech­no­lo­gique, les carac­té­ris­tiques inhé­rentes à la vie dans une socié­té indus­trielle urbaine de masse (sur­so­cia­li­sa­tion, vie hors-sol dans un envi­ron­ne­ment arti­fi­ciel et hau­te­ment tech­no­lo­gique qui altère la per­cep­tion de la place de l’être humain et de sa nature, les sens, impos­si­bi­li­té logique d’or­ga­ni­ser la socié­té de manière démo­cra­tique en rai­son de l’échelle inhu­maine, etc.).

Quoi qu’il en soit, il vaut lar­ge­ment le coup d’être regar­dé. Nous l’a­vons donc sous-titré. Et voici :

Pre­mière partie

Deuxième par­tie :

Troi­sième partie :

Qua­trième partie :

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