La dysphorie de genre, le transgenrisme, le transsexualisme et l’enfance (par Michael K. Laidlaw)

L’article qui suit (ini­tia­le­ment publié, en anglais, le 5 avril 2018 à cette adresse) dis­cute du phé­no­mène de la dys­pho­rie de genre, du trans­gen­risme et du trans­sexua­lisme au tra­vers d’une émis­sion amé­ri­caine inti­tu­lée I Am Jazz, dif­fu­sée sur TLC, qui pré­sente la vie d’une trans­femme nom­mée Jazz Jen­nings. Un livre épo­nyme a éga­le­ment été publié, qui raconte la même his­toire. L’au­teur de l’ar­ticle, Michael K. Laid­law, doc­teur en méde­cine, est un méde­cin cer­ti­fié de Rock­lin, en Cali­for­nie, spé­cia­li­sé en endo­cri­no­lo­gie, dia­bète et métabolisme.

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I Am Jazz com­porte autant de fausses infor­ma­tions que d’omissions trou­blantes. Pour les enfants qui connaissent une dys­pho­rie de genre comme pour ceux qui ne pré­sentent pas cette condi­tion, ce livre risque de s’avérer nuisible.

Récem­ment, un groupe de parents m’a deman­dé d’écrire une cri­tique du livre I Am Jazz afin de déter­mi­ner si, d’un point de vue médi­cal, il était sou­hai­table de le conseiller à des enfants. Ils m’ont aus­si deman­dé cela par rap­port au cadre sco­laire, parce que le sujet de la dys­pho­rie de genre chez l’enfant allait être dis­cu­té lors de leur pro­chaine réunion scolaire.

Je l’ai lu, et ai exa­mi­né la manière dont il traite de la dys­pho­rie de genre chez l’enfant, ain­si que ses impli­ca­tions pour l’adolescence et l’âge adulte, en tant que méde­cin endo­cri­no­logue cer­ti­fié vivant à Rock­lin en Cali­for­nie, spé­cia­liste du dia­bète et du méta­bo­lisme. […] L’essai sui­vant est une pré­sen­ta­tion détaillée de mes recherches concer­nant ce sujet important.

Introduction

Les enfants souf­frant de dys­pho­rie de genre méritent notre com­pas­sion, et d’être trai­tés avec digni­té et ten­dresse, comme tous les autres enfants. Leur condi­tion unique rend dif­fi­cile leur inté­gra­tion à l’école. Par­ti­cu­liè­re­ment en ce qui concerne les toi­lettes et les ves­tiaires, il serait bon que les écoles intègrent une poli­tique com­pré­hen­sive afin de les aider.

Dans une cer­taine mesure, les enfants qui vont en classe avec d’autres enfants souf­frant de dys­pho­rie de genre devraient savoir ce qu’est cette patho­lo­gie, et la manière de se com­por­ter avec elle. Cela devrait être le tra­vail des parents et des tuteurs, prin­ci­pa­le­ment, mais idéa­le­ment, il pour­rait être effec­tué en coopé­ra­tion avec les ensei­gnants et le per­son­nel scolaire.

Mal­heu­reu­se­ment, I Am Jazz, loin de consti­tuer une bonne intro­duc­tion à la dys­pho­rie de genre, tra­vaille en sens inverse en dés­in­for­mant les enfants à ce sujet. Dans cet essai, je me base­rai sur le livre I Am Jazz et sur la série télé­vi­sée épo­nyme de TLC pour illus­trer des faits médi­caux concer­nant la dys­pho­rie de genre et le trans­gen­risme chez l’adulte. Je pense que si nous connais­sions les faits concer­nant cette condi­tion, nous serions plus com­pas­sion­nels et plus com­pré­hen­sifs avec ceux qui la pré­sentent. Cet essai pour­ra aus­si aider les parents dont les enfants ne souffrent pas de dys­pho­rie de genre mais qui cherchent à leur expli­quer com­ment appré­hen­der cette condition.

Le livre I Am Jazz, de Jazz Jen­nings et Jes­si­ca Her­thel, pré­sente un cer­tain nombre d’inexactitudes et d’omissions signi­fi­ca­tives. Il col­porte de fausses idées concer­nant le trans­gen­risme, ce qui nuit et nui­ra aux enfants, ain­si que cela s’est déjà pro­duit à l’académie de Rock­lin.

[…] Tout au long de cet essai, par sou­ci de clar­té, j’userai du pro­nom cor­res­pon­dant au sexe bio­lo­gique de Jazz.

Les inexactitudes factuelles du livre I Am Jazz

Inexac­ti­tude #1 : À envi­ron un quart du livre, l’auteur écrit : « J’ai un cer­veau de fille dans un corps de gar­çon ». Jazz se rend alors chez le doc­teur et rap­porte : « Après, le doc­teur a par­lé à mes parents et j’ai enten­du le mot ‘trans­genre’ pour la toute pre­mière fois. »

Les faits : Le livre est écrit de manière à faire croire que Jazz a été diag­nos­ti­qué trans­genre. Sauf qu’il ne s’agit pas d’un diag­nos­tic. Le diag­nos­tic médi­cal de sa condi­tion est une dys­pho­rie de genre. Un mâle bio­lo­gique qui a l’impression d’être une fille ain­si que la détresse qui accom­pagne ce sen­ti­ment et cette croyance consti­tuent un exemple de dys­pho­rie de genre (aupa­ra­vant appe­lée trouble de l’identité de genre). La dys­pho­rie de genre n’est jamais men­tion­née dans le livre.

Enfant, lorsque Jazz est allé voir le méde­cin, il était pour­tant atteint de dys­pho­rie de genre. Il n’était pas trans­genre à ce moment-là. D’ailleurs, la majo­ri­té des dys­pho­ries sexuelles chez les enfants dis­pa­raissent avant qu’ils atteignent l’âge adulte. En d’autres termes, près de 90 % des enfants bio­lo­gi­que­ment mâles qui, très jeunes, pensent être des femmes, lorsqu’ils connaissent une puber­té nor­male et qu’ils entrent dans l’âge adulte en tant qu’hommes, s’identifieront bio­lo­gi­que­ment comme des hommes.

Même le Guide des pra­tiques cli­niques endo­cri­niennes 2017 pour la tran­si­tion sexuelle l’affirme sans ambages : « Actuel­le­ment, nous ne pou­vons pré­dire l’issue psy­cho­sexuelle [si oui ou non une per­sonne s’identifiera en tant que trans­genre] d’aucun enfant spécifique. »

Cela ne signi­fie pas que la dys­pho­rie n’est pas une véri­table patho­lo­gie médi­cale pour Jazz. Jazz a bien été tou­ché par cette condi­tion, ce qui est trou­blant pour de nom­breuses rai­sons, et notam­ment en rai­son du taux éle­vé de pro­blèmes psy­chia­triques qui accom­pagnent la dys­pho­rie, comme la dépres­sion, dont souffre Jazz. Je revien­drai là-dessus.

Inexac­ti­tude #2 : Jazz affirme qu’il a « un cer­veau de fille mais un corps de gar­çon. Cela s’appelle trans­genre. Je suis né comme ça ! »

Les faits : le nar­ra­tif du « je suis né comme ça » contre­dit les faits médi­caux que nous apprennent les études sur les jumeaux. L’identité de genre a été défi­nie comme le sen­ti­ment inné d’une per­sonne qui se sent mâle ou femelle (ou une com­bi­nai­son des deux).

Si l’identité de genre était seule­ment déter­mi­née par les gènes, alors des jumeaux iden­tiques devraient faire montre de la même iden­ti­té de genre 100% du temps. Ce n’est pas le cas. La plus impor­tante étude sur des jumeaux trans­sexuels jamais conduite s’est pen­chée sur 74 paires de jumeaux iden­tiques. Ils ont été étu­diés afin de déter­mi­ner dans com­bien de cas les deux jumeaux finis­saient par s’identifier en tant que trans­genres. Ce fut le cas pour seule­ment 21 des 74 paires (28 %) de jumeaux. Cela appuie l’idée que de mul­tiples fac­teurs jouent un rôle dans la déter­mi­na­tion de l’identité de genre, y com­pris des fac­teurs psy­cho­lo­giques et sociaux. En outre, cette étude montre que ces fac­teurs sont plus impor­tants que toute contri­bu­tion géné­tique poten­tielle. De plus, aucune étude géné­tique n’a jamais iden­ti­fié un gène du transgenrisme.

Inexac­ti­tude # 3 : Jazz affirme : « J’ai un cer­veau de fille. »

Les faits : À pro­pos de l’idée selon laquelle Jazz aurait un « cer­veau de fille », posons-nous la ques­tion sui­vante : de quoi le cer­veau se com­pose-t-il ? De mil­liards de neu­rones. Neu­rones très spé­cia­li­sés qui trans­mettent et stockent l’information. Le centre de contrôle, en quelque sorte, de toutes les cel­lules du corps est le nucleus, qui contient l’ADN. L’ADN est consti­tué d’unités spé­cia­li­sées appe­lées chro­mo­somes. Il y a 46 chro­mo­somes dans chaque cel­lule humaine. Deux d’entre eux sont des chro­mo­somes spé­cia­li­sés appe­lés chro­mo­somes sexuels. Dans le cas d’un déve­lop­pe­ment nor­mal, les femelles ont deux chro­mo­somes X et les mâles un X et un Y. Ces chro­mo­somes sexuels sont pré­sents dans cha­cune des cel­lules du corps. Ils y res­tent de leur concep­tion jusqu’à leur mort et ne changent pas.

Il s’ensuit que puisque Jazz est un mâle, cha­cune des cel­lules de son cer­veau pos­sède un chro­mo­some X et un chro­mo­some Y (tan­dis que les cel­lules d’un cer­veau de fille auraient deux chro­mo­somes X). Ain­si, Jazz pos­sède en réa­li­té un « cer­veau de gar­çon » jusque dans son ADN.

Dans l’utérus, le corps du mâle connait un déve­lop­pe­ment à 8 semaines de ges­ta­tion. À ce moment-là, la tes­to­sté­rone est impli­quée dans un pro­ces­sus très com­plexe qui change les tis­sus du pel­vis en organes géni­taux mâles. Or nous savons, d’après la série I Am Jazz, que Jazz pos­sède des organes géni­taux mâles. Et puisque la tes­to­sté­rone est trans­por­tée par le flux san­guin à tra­vers le corps tout entier — y com­pris dans la région pel­vienne et dans le cer­veau — nous savons aus­si que le cer­veau de Jazz était rem­pli de tes­to­sté­rone à ce moment-là de son développement.

Tout cela nous indique que Jazz ne pos­sède pas un « cer­veau de fille », mais un cer­veau de gar­çon. Le trouble se situe au niveau de son esprit. Il s’agit d’une condi­tion psy­cho­lo­gique et non d’une condi­tion biologique.

Les auteurs du livre pré­sentent ain­si de fausses infor­ma­tions aux enfants et aux parents. Les enfants atteints de dys­pho­rie de genre ne sont pas nés ain­si. Jazz est né avec un cer­veau de mâle qui n’a pas muté en un cer­veau de femelle. De nom­breux fac­teurs psy­cho­lo­giques et sociaux pro­voquent la dys­pho­rie de genre chez l’enfant, dont cer­tains sont dis­cu­tés ci-après.

Des omissions troublantes

I Am Jazz pré­sente un cer­tain nombre d’omissions évi­dentes et très troublantes.

Omis­sion #1 : Les auteurs ne men­tionnent pas le fait que Jazz souffre de dépression.

Au moins 70 % des per­sonnes atteintes de dys­pho­rie de genre souffrent de mala­dies men­tales ou en souf­fri­ront au cours de leur vie. Les mala­dies men­tales les plus com­munes qui lui sont asso­ciées sont la dépres­sion, l’anxiété, la bipo­la­ri­té, et le trouble dis­so­cia­tif. Jazz souffre de dépres­sion, ain­si qu’il l’a expli­qué dans l’émission I Am Jazz sur la chaîne TLC.

Mal­heu­reu­se­ment, de nom­breuses per­sonnes qui s’identifient comme trans­genres ne remarquent pas, avant qu’il soit trop tard, que leur dys­pho­rie de genre est inti­me­ment liée à un pro­blème de san­té men­tale. Il s’agit de ce qu’explique Walt Hever, un auteur qui est pas­sé d’homme à femme pour ensuite retour­ner à sa condi­tion d’homme. Il a subi des thé­ra­pies chi­rur­gi­cales et hor­mo­nales afin de deve­nir « Lau­ra », et a vécu ain­si pen­dant de nom­breuses années.

Le pre­mier méde­cin qu’il a consul­té pour dis­cu­ter de sa condi­tion n’a mal­heu­reu­se­ment pas regar­dé du côté de ses pro­blèmes psy­chia­triques. Walt a par la suite été diag­nos­ti­qué comme souf­frant de trouble dis­so­cia­tif. Il avait aus­si des pro­blèmes de toxi­co­ma­nie et avait été abu­sé sexuel­le­ment lorsqu’il était enfant. En d’autres termes, de nom­breux fac­teurs psy­cho­lo­giques et sociaux avaient contri­bué à sa dys­pho­rie de genre. S’il avait été sérieu­se­ment pris en charge par ses méde­cins, il aurait très cer­tai­ne­ment pu évi­ter de subir des opé­ra­tions chi­rur­gi­cales irréversibles.

Omis­sion #2 : Le taux de sui­cide des trans­genres est très élevé.

90 % des sui­cides sont asso­ciés à une mala­die psy­chia­trique. Le risque de sui­cide coïn­cide bien sûr avec l’importante pré­va­lence des mala­dies men­tales dans ce groupe de per­sonnes. La dépres­sion, par exemple, est pré­sente chez au moins 50 % de ceux qui se suicident.

Le public amé­ri­cain a été ame­né à croire que la pre­mière cause de sui­cide chez les trans­genres cor­res­pond au har­cè­le­ment et à une sorte de mal­trai­tance sociale. Les faits sont très différents.

Une étude gou­ver­ne­men­tale emblé­ma­tique, menée en Suède, pays sexuel­le­ment très libé­ral, a mon­tré que les per­sonnes qui s’identifient comme trans­genres risquent 8 fois plus que les autres de ten­ter de se sui­ci­der. Leur risque de mou­rir à la suite d’une ten­ta­tive de sui­cide est 19 fois plus éle­vé. Et ce risque ne dimi­nue pas après la chi­rur­gie et le trai­te­ment hor­mo­nal. Bien que cette étude était uni­que­ment conçue pour ana­ly­ser les patients de la base de don­nées gou­ver­ne­men­tale, et non pas pour étu­dier les effets des trai­te­ments, ceux qui avaient subi un réas­si­gne­ment sexuel chi­rur­gi­cal étaient tou­jours hau­te­ment sus­cep­tibles de se sui­ci­der autant avant qu’après leur traitement.

Il appa­rait que de nom­breuses per­sonnes atteintes de dys­pho­rie de genre reçoivent un trai­te­ment hor­mo­nal et chi­rur­gi­cal en consé­quence d’un ou de plu­sieurs pro­blèmes psychologiques.

Les acti­vistes poli­tiques radi­caux ne sou­haitent appa­rem­ment pas expo­ser l’association entre le sui­cide chez les trans­genres et les pro­blèmes men­taux. Et pour­tant, si nous nous sou­cions des per­sonnes qui s’identifient comme trans­genres, nous devons expo­ser ces faits.

Omis­sion #3 : Jazz reçoit actuel­le­ment un trai­te­ment à base d’inhibiteurs d’hormones pour l’empêcher de connaitre un déve­lop­pe­ment puber­taire nor­mal. Ces sub­stances puis­santes entravent le déve­lop­pe­ment nor­mal des gar­çons en hommes et des filles en femmes. En d’autres termes, Jazz est désor­mais un ado­les­cent qui n’a pas été auto­ri­sé à connaitre la puberté.

De nom­breux méde­cins et thé­ra­peutes, à tra­vers le spectre poli­tique com­plet, cri­tiquent cette ten­dance à consi­dé­rer des enfants comme trans­genres et ce recours aux inhi­bi­teurs de puber­té. Par­mi eux, des orga­ni­sa­tions comme le groupe « de gauche, ouvert d’esprit et favo­rable aux droits des gays » youthtranscriticalprofessionals.org et l’Ins­ti­tut amé­ri­cain des pédiatres, plu­tôt à droite.

Selon les pro­to­coles actuels, des enfants atteints de dys­pho­rie de genre reçoivent ces puis­sants inhi­bi­teurs d’hormones à l’âge de 11 ans, envi­ron. Ils sont trop jeunes pour com­prendre les impli­ca­tions et les effets que cela va avoir sur leurs esprits et leurs corps. Il faut du temps pour qu’un cer­veau ado­les­cent par­vienne à matu­ri­té, et les hor­mones jouent un rôle impor­tant dans ce pro­ces­sus. Si Jazz connais­sait une pro­duc­tion nor­male de tes­to­sté­rone, cela per­met­trait au déve­lop­pe­ment de son cer­veau ado­les­cent de conti­nuer, ce qui le mène­rait cer­tai­ne­ment à des conclu­sions dif­fé­rentes concer­nant son sexe.

Encore une fois, 90 % des enfants atteints de dys­pho­rie de genre auront réso­lu ce pro­blème avant que leur déve­lop­pe­ment puber­taire ne se termine.

Aver­tis­se­ment : l’omission #4 contient une des­crip­tion crue de la chi­rur­gie transgenre.

Omis­sion #4 : Jazz aura besoin que son pénis d’enfant soit chi­rur­gi­ca­le­ment détruit afin qu’on lui construise un faux vagin.

Quel genre de pro­cé­dure chi­rur­gi­cale Jazz consi­dère-t-il pour le trai­te­ment de sa dys­pho­rie de genre ? Habi­tuel­le­ment, la chi­rur­gie qui trans­forme un mâle en une trans­femme implique une dis­sec­tion du pénis, qui retourne la peau de l’intérieur vers l’extérieur, et qui la place dans une cavi­té chi­rur­gi­ca­le­ment créée afin de fabri­quer un faux vagin. Après l’opération, un dila­ta­teur doit être pla­cé dans ce vagin arti­fi­ciel pour l’empêcher de s’écrouler.

Mais Jazz a un pro­blème. Il n’a pas assez de peau pour créer ce faux vagin parce qu’il a encore un pénis d’enfant (à cause des blo­queurs de puber­té). Les remèdes poten­tiels incluent le fait de coudre une sec­tion de l’intestin en plus de la peau du pénis pour créer ce faux vagin. Dans un épi­sode, deux opé­ra­tions chi­rur­gi­cales dif­fé­rentes sont pro­po­sées à Jazz : une chi­rur­gie pour créer le faux vagin et une seconde, deux mois plus tard, pour ten­ter de créer les lèvres. Ce besoin de subir deux chi­rur­gies est direc­te­ment lié aux effets des inhi­bi­teurs de puberté.

Omis­sion #5 : Jazz souffre actuel­le­ment de dys­fonc­tion­ne­ment sexuel ce qui lui infli­ge­ra pro­ba­ble­ment des dom­mages permanents.

Les effets des agents qui inhibent la puber­té (qui com­mence au début du déve­lop­pe­ment de l’adolescence) sur les fonc­tions sexuelles sur le long terme sont très peu étu­diés. Cepen­dant, des inter­views avec les chi­rur­giens de Jazz, on peut déduire la perte qua­si cer­taine de la fonc­tion sexuelle. Ou, plus pré­ci­sé­ment, dans le cas de Jazz, le déve­lop­pe­ment sexuel des par­ties géni­tales n’a pas été per­mis et ne se pro­dui­ra jamais étant don­né les circonstances.

On compte cinq stades de déve­lop­pe­ment de la puber­té, que l’on regroupe dans la clas­si­fi­ca­tion de Tan­ner. Ils vont du pre­mier stade, qui cor­res­pond à l’absence de déve­lop­pe­ment, à la pré­pu­ber­té, au cin­quième qui cor­res­pond à un adulte mature. Voi­là ce qu’un pédiatre uti­lise pour déter­mi­ner le niveau de déve­lop­pe­ment d’un enfant.

Les direc­tives actuelles recom­mandent de com­men­cer les inhi­bi­teurs de puber­té lors du deuxième stade (peu de poils pubiens, crois­sance tes­ti­cu­laire mini­male). Cela rédui­ra la tes­to­sté­rone à un niveau très faible. À cause de cela, les par­ties géni­tales mâles de Jazz res­te­ront « blo­quées » à ce deuxième stade. Un stade où l’on n’observe pas « d’élargissement du pénis ». Cela explique la taille infan­tile du pénis de Jazz et les pro­blèmes de chi­rur­gie dis­cu­tés précédemment.

Dans un épi­sode où Jazz rend visite à un chi­rur­gien avec lequel il dis­cute de la fonc­tion sexuelle, Jazz explique : « Je n’ai res­sen­ti aucune sen­sa­tion sexuelle ». En ce qui concerne l’orgasme, Jazz ajoute : « Je ne sais pas, je n’en ai jamais fait l’expérience ». Les organes géni­taux mâles attendent la tes­to­sté­rone pour pas­ser d’un état pré-pubère à un état adulte dans lequel la fonc­tion sexuelle est possible.

Au stade adulte nor­mal, la fonc­tion sexuelle est plei­ne­ment déve­lop­pée. Dans un épi­sode de la série, l’endocrinologue pédia­trique de Jazz affirme que Jazz a un niveau fémi­nin adulte de pro­duc­tion d’estrogène. Cepen­dant, cela ne pro­cure à Jazz « aucune sen­sa­tion sexuelle ». Phy­sio­lo­gi­que­ment, cela se com­prend, puisque l’appareil géni­tal mâle (pénis, scro­tum, tes­ti­cules, etc.) a besoin de tes­to­sté­rone pour se déve­lop­per, pas d’estrogène.

À cause de cela, pour les ado­les­cents mâles qui, comme Jazz, reçoivent des inhi­bi­teurs de puber­té, selon toute pro­ba­bi­li­té, la fonc­tion sexuelle ne se déve­lop­pe­ra pas, ni main­te­nant ni à l’âge adulte. Ils ne connai­tront aucun équi­valent de la fonc­tion sexuelle d’une per­sonne mâle qui aurait entre­pris un trai­te­ment hor­mo­nal et une chi­rur­gie de réas­si­gne­ment de sexe à l’âge adulte.

Omis­sion #6 : Jazz fini­ra très cer­tai­ne­ment par être infertile.

Encore une fois, à cause des inhi­bi­teurs de puber­té, l’appareil géni­tal de Jazz est coin­cé au deuxième stade de la clas­si­fi­ca­tion de Tan­ner. Les estro­gènes qu’il reçoit per­met­tront un déve­lop­pe­ment de la poi­trine d’une adulte de sexe fémi­nin. Cepen­dant, ses tes­ti­cules sont inca­pables de pro­duire des sper­ma­to­zoïdes en mesure de fécon­der un ovule. Il ne lui est même pas pos­sible de sto­cker du sperme pour l’utiliser plus tard, parce qu’il n’a pas eu la chance de déve­lop­per ses tes­ti­cules comme il l’aurait fallu.

Une fois qu’il se sera fait enle­ver les tes­ti­cules, chi­rur­gi­ca­le­ment, Jazz sera infer­tile pour tou­jours, il ne pour­ra pas se reproduire.

S’agit-il d’une déci­sion qu’un ado­les­cent est en mesure de prendre ? Je ne le crois pas. Il s’agit d’une autre rai­son pour laquelle l’utilisation d’inhibiteurs de puber­té chez l’adolescent est très contraire à l’éthique.

Omis­sion #7 : On remarque un niveau impor­tant de toxi­co­ma­nie chez ceux qui s’identifient comme transgenres.

Par chance, Jazz ne semble pas abu­ser de l’alcool ou d’autres sub­stances. Même lorsque sa famille l’emmène inex­pli­ca­ble­ment dans un club de « drag queen » pour son sei­zième anni­ver­saire, Jazz ne boit pas d’alcool.

Des études montrent que ceux qui s’identifient comme trans­genres risquent davan­tage de tom­ber dans l’abus de drogues et d’alcools, et que les LGBT « com­mencent leur trai­te­ment avec des pro­blèmes de toxi­co­ma­nie plus graves, des pro­blèmes psy­cho­pa­tho­lo­giques plus impor­tants, et une médi­ca­tion plus consé­quente que les hété­ro­sexuels ». Là encore, la pré­va­lence des mala­dies men­tales chez les per­sonnes atteintes de dys­pho­rie de genre per­met de l’expliquer. Ces sub­stances servent par­fois de moyens de tenir le coup. De plus, cer­tains enfants qui finissent par s’identifier comme trans­genres ont été abu­sés phy­si­que­ment, émo­tion­nel­le­ment ou sexuel­le­ment, ce qui est en cor­ré­la­tion avec les niveaux de toxi­co­ma­nie observés.

Omis­sion #8 : Il existe de nom­breux risques graves asso­ciés à la prise d’hormones du sexe opposé.

Le fait, pour les mâles bio­lo­giques de prendre des hor­mones fémi­nines comme les estro­gènes, et pour les femelles bio­lo­giques de prendre des hor­mones mâles, comme la tes­to­sté­rone, est asso­cié à d’importants risques sani­taires, notam­ment en rai­son du dosage uti­li­sé. Les hommes pre­nant des hor­mones fémi­nines connaissent un risque éle­vé de for­ma­tion de caillots san­guins, qui peuvent s’avérer fatals lorsque situés dans les pou­mons. Leurs chances de contrac­ter un can­cer du sein, une coro­no­pa­thie, une mala­die céré­bro­vas­cu­laire, des cal­culs biliaires, des niveaux éle­vés de sécré­tion de l’hormone de la lac­ta­tion, la pro­lac­tine, aug­mentent. Les femmes qui prennent des hor­mones mâles risquent for­te­ment de déve­lop­per une éry­thro­cy­tose (un nombre trop éle­vé d’hématies). Leurs chances de contrac­ter une dys­fonc­tion hépa­tique sévère, une coro­no­pa­thie, une mala­die céré­bro­vas­cu­laire, de l’hypertension et des can­cers de la poi­trine ou uté­rin, augmentent.

En outre, l’utilisation de médi­ca­ments inhi­bant la puber­té, chez les ado­les­cents, est asso­ciée avec une miné­ra­li­sa­tion osseuse incom­plète, ce qui signi­fie que ces enfants risquent de souf­frir d’ostéoporose. Nous dis­po­sons de peu d’informations quant à l’utilisation de ces inhi­bi­teurs du déve­lop­pe­ment céré­bral, mais les études qui existent sug­gèrent une poten­tielle défi­cience cognitive.

Omis­sion #9 : Le taux de mor­ta­li­té de ceux qui s’identifient comme trans­genres est trois fois plus impor­tant que la moyenne.

Cela devrait for­te­ment nous alar­mer. Une des prin­ci­pales rai­sons qui expliquent l’importance de ce taux de mor­ta­li­té est le taux de sui­cide éle­vé qu’ils pré­sentent éga­le­ment, ain­si que je le rap­pelle plus haut. Mais tous les autres risques sani­taires que je viens de men­tion­ner rentrent éga­le­ment en compte.

Des orga­nismes comme la FDA [l’ad­mi­nis­tra­tion amé­ri­caine des den­rées ali­men­taires et des médi­ca­ments, NdT] exigent que des études rigou­reuses des médi­ca­ments et des dis­po­si­tifs soient menées avant qu’ils ne par­viennent sur le mar­ché. De nom­breux trai­te­ments n’y par­viennent jamais en rai­son des mau­vais résul­tats de ces études. Par­mi les trai­te­ments qui y par­viennent, plu­sieurs sont ensuite reti­rés ou voient leur cata­lo­gage chan­ger à cause de graves effets indé­si­rables. Il est très pro­bable que si des études aus­si rigou­reuses exa­mi­naient les thé­ra­pies hor­mo­nales et chi­rur­gi­cales asso­ciées aux trans­gen­risme, elles ne seraient alors jamais approu­vées en rai­son des risques sévères qu’elles impliquent pour la san­té, qui com­prennent un risque létal.

Conclusion 

Pri­mum non nocere, « d’abord ne pas nuire », est une locu­tion latine qui devrait ser­vir de mise en garde aux méde­cins, afin qu’ils consi­dèrent sérieu­se­ment les risques qu’impliquent ces trai­te­ments, avant d’y recou­rir. Étant don­né la mul­ti­tude des risques sani­taires, l’infertilité poten­tielle et la dys­fonc­tion sexuelle asso­ciées avec les trai­te­ments hor­mo­naux et chi­rur­gi­caux de la dys­pho­rie de genre, je ne pour­rais pas, en toute conscience, les recommander.

I Am Jazz contient des fausses infor­ma­tions et des omis­sions très trou­blantes. Pour cela, il me semble que ce livre n’est pas appro­prié pour les enfants. Les enfants qui connaissent une dys­pho­rie de genre seront cer­tai­ne­ment induits en erreur par ce livre, ain­si que ceux qui ne souffrent pas de cette patho­lo­gie. Ce livre leur fera du tort.

Ce tort est déjà arri­vé à l’académie de Rock­lin dans une classe de mater­nelle où le livre a été lu. Plu­sieurs enfants ont été émo­tion­nel­le­ment bles­sés par ce qu’ils ont enten­du. Je ne sais pas si un des pro­fes­seurs ou si une figure d’autorité de l’académie de Rock­lin a sug­gé­ré que les enfants mâles qui s’habillent « comme des filles » devraient ren­con­trer des thé­ra­peutes et conseillers qua­li­fiés afin qu’ils étu­dient les fac­teurs psy­cho­so­ciaux ou les troubles men­taux pou­vant induire une dys­pho­rie de genre. Si cela n’a pas été fait, il fau­drait le faire.

Il est pos­sible qu’à l’aide d’une thé­ra­pie appro­priée, la dys­pho­rie de genre de ces enfants pour­rait se résoudre. Ils pour­raient alors plei­ne­ment accep­ter leur iden­ti­té bio­lo­gique mas­cu­line et ain­si ne pas subir l’existence très trou­blée des trans­genres, avec ses risques éle­vés de mor­ta­li­té, de sui­cide, de mala­die men­tale, de toxi­co­ma­nie, d’infertilité et des autres patho­lo­gies pré­cé­dem­ment mentionnées.

Mer­ci beau­coup d’avoir lu cet essai. J’espère qu’il aide­ra non seule­ment des parents de notre com­mu­nau­té en recherche d’informations, mais aus­si des étu­diants souf­frant de dys­pho­rie de genre, ain­si que les familles, amis, pro­fes­seurs et tuteurs qui se sou­cient d’eux.

Michael K. Laidlaw


Tra­duc­tion : Nico­las Casaux

En com­plé­ment, un docu­men­taire de la BBC sur des sujets simi­laires (qui a été cen­su­ré au Cana­da), et que j’ai sous-titré il y a quelques mois :

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  1. Mer­ci beau­coup pour cette tra­duc­tion très inté­res­sante et bien­veillante. C’est impor­tant d’o­ser, une seconde fois, trai­ter d’un tel sujet dans une socié­té ou la liber­té d’ex­pres­sion n’existe plus et où seul le dogme guide à pré­sent les militants.
    Il est tel­le­ment cou­rant, dans les mou­ve­ments dits « de gauche » de suivre un cahier des charges qui ne per­met­tra aucune cri­tique sur cette thé­ma­tique. Pour des per­sonnes que je peux croi­ser, il est main­te­nant très « hype » d’al­ler à une soi­rée trans­genre ; c’est deve­nu un truc « cool ». Aucun ne s’au­to­ri­se­rait une cri­tique… Si tu cri­tiques, t’es un « facho ». Pour­tant, nom­breux sont enclins à cri­ti­quer le monde, le sys­tème, sans pour autant voir que détruire le corps de gamins en les bour­rant de médi­ca­ments et en les orien­tant vers la chi­rur­gie par­ti­cipe du même sys­tème malade.
    Merci

    1. En par­tie peut-être, mais c’est pré­ci­sé­ment un point abor­dé par l’au­teur, qui montre que non, la « trans­pho­bie » n’est pas la seule rai­son, peut-être même pas la principale.

  2. […] Je ne sais pas si un des pro­fes­seurs ou si une figure d’autorité de l’académie de Rock­lin a sug­gé­ré que les enfants mâles qui s’habillent « comme des filles » devraient ren­con­trer des thé­ra­peutes et conseillers qua­li­fiés afin qu’ils étu­dient les fac­teurs psy­cho­so­ciaux ou les troubles men­taux pou­vant induire une dys­pho­rie sexuelle. Si cela n’a pas été fait, il fau­drait le faire.[…]

    Je trouve cette idée par­ti­cu­liè­re­ment voyeuse et anti-liber­taire, démons­tra­trice d’un carac­tère nor­ma­tif à mini­ma (s’il n’est pas fas­ciste en pous­sant les choses)

    La méde­cine n’est pas (ou plus) l’af­faire des médecins.

    Troubles men­taux… Il se croit sain ce bonhomme ?

    1. Il ne fait que sou­li­gner les faits. C’est peut-être dif­fi­cile à accep­ter mais les faits sont là. La dys­pho­rie sexuelle est le plus sou­vent liée à des troubles men­taux. Cette idée, comme tu dis, vise sim­ple­ment à aider ces enfants à résoudre d’une manière plus douce et effec­tive ce qui risque autre­ment d’être trai­té en muti­lant incon­si­dé­ré­ment leurs corps et leurs esprits. Quel enflure de vou­loir aider ces enfants autre­ment qu’en les mutilant.

  3. Hum…les faits sont là, la dys­pho­rie est liée à des troubles men­taux tels que la dépression.…mais bien sûr…parce que la dépres­sion des per­sonnes pré­sen­tant une dys­pho­rie de genre serait en fait la cause de leur dys­pho­rie?? Ne pas pous­ser les enfants dans les bras de l’in­dus­trie phar­ma­ceu­tique est certes une idée à rete­nir, mais…comment dire…déjà l’au­teur de cet essai n’est pas un spé­cia­liste en matière de dys­pho­rie de genre ni même de psy­cho­thé­ra­pie, mais en matière de dia­bète et de métabolisme.…et il est tel­le­ment bien­veillant que la solu­tion qu’il pro­pose pour « résoudre » la dys­pho­rie de genre est de ren­voyer la per­sonne concer­née à son sexe biologique…en pré­ten­dant que sinon cette per­sonne sera sui­ci­daire et toxicomane…
    Mer­ci d’une telle bienveillance…
    Des petits gar­çons por­tant des robes devraient donc aller consulter…quid de la confor­mi­té de genre sous-jacente ? non parce qu’un gar­çon qui porte une robe c’est for­cé­ment suspect??

    1. La nar­ra­tion qui pousse les gens à vali­der et reva­li­der sans cesse des théo­ries frau­du­leuses s’ap­pelle le déni. Mal­heu­reu­se­ment votre com­men­taire en porte les traits : extra­po­la­tion, réduc­tion du pro­pos, attaques ad homi­nem… L’ar­ticle est ame­né avec dou­ceur et votre com­men­taire iro­nique est agres­sif et… qui se défend ain­si res­sent au fond de lui la véri­té 😉 Oui la dépres­sion et autres troubles men­tion­nés par l’au­teur peuvent entraî­ner une dys­pho­rie de genre. D’autres fac­teurs rentrent en jeu, et ceci n’est pas le cas 100% du temps. A mon humble avis, notre civi­li­sa­tion occi­den­tale (voire humaine) s’ef­fon­drant, un grand mal-être se répand chez les âmes sen­sibles dont l’in­cons­cient se débat pour faire sur­vivre l’in­di­vi­du en, entre mille autres façons, déci­dant par­fois de recom­men­cer une vie (pour les ados et plus) ou de choi­sir son corps par rap­port au sché­ma fami­lial (pour les enfants). But I’m pul­ling that one out of my ass ! En tout cas, la dépres­sion pro­vien­drait elle du sys­tème atroce et com­plè­te­ment inhu­main que notre socié­té est deve­nue. La dys­pho­rie de genre serait une consé­quence. Mais pas grand monde n’est d’ac­cord là-des­sus à l’évidence.

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