Cyril Dion et le mythe d’une société éco-industrielle (par Nicolas Casaux)

Dans un article publié il y a quelques mois sur le site de la revue Ter­restres, inti­tu­lé « La ZAD et le Coli­bri : deux éco­lo­gies irré­con­ci­liables ? », Maxime Ché­din pré­sen­tait les dif­fé­rents cou­rants éco­lo­gistes actuels, et cri­ti­quait l’écologisme le plus média­tique — et donc le plus popu­laire —, celui de Cyril Dion, dont il com­men­tait le livre Petit manuel de résis­tance contem­po­raine. Ce der­nier lui a ensuite répon­du dans un texte inti­tu­lé « Résis­ter, mais com­ment ? », que je vous pro­pose d’examiner.

Au plus simple, le pro­blème de l’écologisme de Cyril Dion se rap­porte selon moi à deux points prin­ci­paux. D’abord, son objec­tif. Cyril Dion semble avoir beau­coup de mal à com­prendre, et/ou à admettre, que son éco­lo­gisme et le nôtre, celui, disons, de la ZAD (pour reprendre la for­mule de Maxime Ché­din), dif­fèrent radi­ca­le­ment. Le fon­da­teur des Coli­bris pro­meut un réfor­misme tout ce qu’il y a de plus conven­tion­nel, qui porte le nom d’éco­no­mie sym­bio­tique — concept inven­té par son amie Isa­belle Delan­noy, qui cor­res­pond en réa­li­té peu ou prou à celui du déve­lop­pe­ment durable[1], remis au gout du jour à l’aide des der­nières inno­va­tions lan­ga­gières dis­rup­tives de la nov­langue moderne. Ain­si qu’il l’écrit dans son livre Petit manuel de résis­tance contem­po­raine :

« L’économie sym­bio­tique d’Isabelle Delan­noy ima­gine une socié­té où nous par­vien­drions à poten­tia­li­ser la sym­biose entre l’intelligence humaine (capable d’analyser scien­ti­fi­que­ment, d’organiser, de concep­tua­li­ser), les outils (manuels, ther­miques, élec­triques, numé­riques…) et les éco­sys­tèmes natu­rels (capables d’accomplir par eux-mêmes nombre de choses extra­or­di­naires). […] Le récit d’Isabelle Delan­noy reprend et arti­cule de nom­breuses pro­po­si­tions por­tées par les tenants de l’économie du par­tage, de la fonc­tion­na­li­té, cir­cu­laire, bleue, de l’écolonomie… »

Pour exemple, Cyril Dion cite « l’approche de la ferme per­ma­cul­tu­relle du Bec Hel­louin », sans doute plus ven­deuse que les autres modèles lis­tés par Isa­belle Delan­noy dans son livre L’économie sym­bio­tique, et notam­ment l’écosystème [sic] de Kalund­borg, au Dane­mark, sur lequel elle s’at­tarde par­ti­cu­liè­re­ment parce qu’il consti­tue­rait, selon elle, « un des éco­sys­tèmes indus­triels [re-sic] les plus abou­tis ». Or, si elle pré­cise bien qu’on y trouve une « cen­trale ther­mique » (elle parle aus­si d’une « cen­trale éner­gé­tique »), elle ne pré­cise pas qu’il s’agit d’une cen­trale au char­bon (oups !). Et oublie éga­le­ment de men­tion­ner que le cœur de ce for­mi­dable « éco­sys­tème indus­triel », c’est une raf­fi­ne­rie de pétrole (re-oups !). Dans l’en­semble, il s’a­git sim­ple­ment d’une zone indus­trielle qui opti­mise un peu son fonc­tion­ne­ment : qui est plus effi­ciente, et donc plus ren­table ! Isa­belle Delan­noy vante éga­le­ment quelques entre­prises ayant gagné en effi­cience, comme Rank Xerox, « spé­cia­li­sée dans la fabri­ca­tion de pho­to­co­pieuses », ou « Inter­face, le lea­der mon­dial de la moquette en dalles », ou encore l’entreprise Miche­lin, qui « a dimi­nué de plus de 3 fois sa consom­ma­tion de matière et a aug­men­té sa marge » ! N’est-ce pas formidable ?!

Bref, Dion et Delan­noy (et Méla­nie laurent, qui rêve d’avions solaires, et Yann Arthus-Ber­trand, dont la fon­da­tion fait la pro­mo­tion de toutes les inno­va­tions de la socié­té indus­trielle, comme les Smart Cities, et tous les autres de leur cercle d’écolos sym­bio­tiques) pro­meuvent une idée — chi­mère indé­si­rable — selon laquelle la socié­té tech­no-indus­trielle capi­ta­liste pour­rait, moyen­nant quelques ajus­te­ments et inno­va­tions tech­no­lo­giques, deve­nir durable (ou sou­te­nable) et démocratique.

Pour­tant, d’aucuns consi­dèrent Cyril Dion comme un anti­ca­pi­ta­liste. Il se pré­sente par­fois lui-même ain­si. Et reproche d’ailleurs à Maxime Ché­din, dans son article pour la revue Ter­restres, de l’accuser à tort de ne pas être réel­le­ment anti­ca­pi­ta­liste. Dans la suite de son texte, Cyril Dion reste cepen­dant par­ti­cu­liè­re­ment ambi­gu sur le sujet, affir­mant qu’il cherche à « saper quelques fon­de­ments du capi­ta­lisme » (l’emphase est mienne), dénon­çant un « capi­ta­lisme finan­cia­ri­sé », ou « néo-libé­ral ». Cla­ri­fions les choses : l’économie sym­bio­tique que pro­meuvent Dion et Delan­noy est tout sauf anti­ca­pi­ta­liste. Delan­noy ne cite d’ailleurs pas une seule fois le mot capi­ta­lisme dans son ouvrage. Ce qu’elle pré­sente comme des « logiques éco­no­miques et pro­duc­tives » qui par­ti­cipent « à répondre à cette désta­bi­li­sa­tion de l’écosystème glo­bal Terre » et à « inver­ser la ten­dance » sont avant tout des « modèles ren­tables ». La socié­té indus­trielle (mais avec des indus­tries locales, bio, éco-res­pon­sables et tout ce que vous vou­drez) qu’ils pro­meuvent est tou­jours basée sur le tra­vail, le sala­riat, l’argent, etc. Cyril Dion vante d’ailleurs sou­vent le tra­vail de l’économiste Ber­nard Lie­taer, qui n’a rien d’anticapitaliste, sur la mon­naie : Ber­nard Lie­taer pro­meut l’idée de « mon­naies com­plé­men­taires » tout en défen­dant une grande par­tie du sys­tème éco­no­mique et tech­no-indus­triel (il estime lui aus­si que les inno­va­tions tech­no­lo­giques consti­tuent une par­tie impor­tante de la solu­tion à tous nos pro­blèmes). Cela étant, rien d’étonnant non plus à ce que Cyril Dion affirme que nous avons besoin de quelque chose de l’ordre du New Deal de Frank­lin Dela­no Roo­se­velt pour « trans­for­mer nos ins­ti­tu­tions » — le New Deal de Frank­lin Dela­no Roo­se­velt ayant « sau­vé le sys­tème capi­ta­liste de lui-même », d’a­près la for­mule de Michael Igna­tieff, rec­teur de l’Université d’Europe cen­trale de Budapest.

On com­prend donc aus­si pour­quoi sur le plan poli­tique Cyril Dion affirme qu’il nous suf­fi­rait d’introduire des « élé­ments de démo­cra­tie directe comme le Réfé­ren­dum d’Initiative Citoyenne ou le tirage au sort dans nos démo­cra­ties, pour qu’elles le deviennent de fac­to » (si nos « démo­cra­ties » n’en sont pas, peut-être devrait-il son­ger à les appe­ler autre­ment, son dis­cours gagne­rait en clar­té, uti­li­ser l’expression « aris­to­cra­tie élec­tive », que reprend aus­si David Van Rey­brouck, qu’il cite, pour­rait être une solu­tion). Encore une fois, quelques ajus­te­ments, et tout ren­tre­rait dans l’ordre. Contrai­re­ment à lui, nous ne pen­sons pas que l’introduction de tels élé­ments suf­fi­rait à faire de nos orga­ni­sa­tions poli­tiques des démo­cra­ties. Loin de là. La réor­ga­ni­sa­tion fon­da­men­tale de toutes nos socié­tés — ou de la socié­té indus­trielle mon­dia­li­sée — que requer­rait la consti­tu­tion de véri­tables démo­cra­ties implique des bou­le­ver­se­ments autre­ment plus profonds.

Par­mi les nom­breuses choses que nos éco­lo­gistes média­tiques éludent, en sus d’une cri­tique sérieuse du capi­ta­lisme, on retrouve, sur ce sujet de la démo­cra­tie, par exemple, la ques­tion de la taille dis­cu­tée par Oli­vier Rey dans son livre Une ques­tion de taille, qui relève en par­tie de ce que remar­quait Jean-Jacques Rous­seau dans son Pro­jet de consti­tu­tion pour la Corse, rédi­gé en 1765 : « Un gou­ver­ne­ment pure­ment démo­cra­tique convient à une petite ville plu­tôt qu’à une nation. On ne sau­rait assem­bler tout le peuple d’un pays comme celui d’une cité et quand l’autorité suprême est confiée à des dépu­tés le gou­ver­ne­ment change et devient aristocratique. »

Mais aus­si la ques­tion tech­no­lo­gique, indis­so­ciable de la ques­tion démo­cra­tique, ain­si que de nom­breux pré­cur­seurs de l’écologie poli­tique l’avaient com­pris, de Lewis Mum­ford[2] à Ivan Illich, en pas­sant par Ber­nard Char­bon­neau, Kirk­pa­trick Sale et bien d’autres. Sur ce sujet, le tra­vail des Gre­no­blois de PMO[3] est par­ti­cu­liè­re­ment inté­res­sant. En revanche, on ne retrouve pas le moindre début de réflexion là-des­sus chez Dion, Delan­noy & Co, qui estiment sans doute machi­na­le­ment qu’une socié­té basée sur des hautes tech­no­lo­gies, des tech­no­lo­gies de pointe, doit pou­voir être tout à fait démocratique.

Au bout du compte, il devrait être clair qu’entre Dion & Co., qui pro­mettent et appellent de leurs vœux une impos­sible socié­té tech­no-indus­trielle capi­ta­liste deve­nue éco­lo­gique et démo­cra­tique grâce à quelques ajus­te­ments tech­niques et poli­tiques, et l’éco­lo­gie des lud­dites, pri­mi­ti­vistes, anar­cho­pri­mi­ti­vistes, anti-indus­triels et éco-anar­chistes, l’écologie que l’on pour­rait dire de la ZAD (pour reprendre la for­mule de Maxime Ché­din), il y a non seule­ment des dif­fé­rences, mais aus­si et sur­tout d’importants antagonismes.

L’organisation Deep Green Resis­tance consi­dère par exemple que le déman­tè­le­ment de la socié­té indus­trielle capi­ta­liste est une néces­si­té tant sur le plan éco­lo­gique — celle-ci détruit la pla­nète —que social — le capi­ta­lisme et l’industrialisme sont incom­pa­tibles avec la démo­cra­tie. Nous consi­dé­rons éga­le­ment que l’avènement de socié­tés véri­ta­ble­ment démo­cra­tiques, les plus auto­nomes pos­sible, implique l’abolition de toutes les formes de domi­na­tion : du capi­ta­lisme et de l’industrialisme, donc, mais aus­si de l’État et du patriar­cat ; et qu’il appelle éga­le­ment l’usage exclu­sif de tech­no­lo­gies démocratiques.

Les tech­no­lo­gies indus­trielles pro­duc­trices d’énergie dite « renou­ve­lable », par exemple (solaire, éolien, hydro­élec­trique, bio­masse, etc.), qui reposent sur et requièrent une socié­té hau­te­ment tech­no­lo­gique, reposent sur et requièrent donc éga­le­ment une socié­té hau­te­ment hié­rar­chi­sée, avec d’importantes spé­cia­li­sa­tion et divi­sion du tra­vail, orga­ni­sée à l’échelle pla­né­taire pour l’obtention des maté­riaux néces­saires à leur fabri­ca­tion (qui sont nom­breux et sou­vent com­plexes à obte­nir), le tout pour ali­men­ter en éner­gie des appa­reils issus de cette même socié­té indus­trielle, qui sont autant de futurs e‑déchets, dont la fabri­ca­tion a elle aus­si impli­qué toutes sortes de pol­lu­tions et de des­truc­tions envi­ron­ne­men­tales, etc. Et peu importe les rêve­ries d’Isabelle Delan­noy, Cyril Dion ou Méla­nie Laurent, tout ce pro­ces­sus ne pour­ra jamais ni repo­ser sur une ou des socié­tés véri­ta­ble­ment démo­cra­tiques, ni être sou­te­nable (opé­rer dans une sorte de cir­cuit fer­mé qui ne pol­lue­rait pas, où rien ne se per­drait et où tout serait uni­que­ment issu d’un recy­clage infini).

Cela étant, le deuxième point qui pose pro­blème avec l’écologisme de Cyril Dion est évident : à par­tir du moment où son objec­tif est absurde, les méthodes qu’il envi­sage pour l’atteindre le sont tout autant. Parce qu’il ne sou­haite que réfor­mer la socié­té indus­trielle, il estime que les chan­ge­ments que cela implique doivent et peuvent être ins­tau­rés par « les États et les entre­prises », et les autres ins­ti­tu­tions existantes.

Cyril Dion ne conçoit pas la pos­si­bi­li­té d’une véri­table conflic­tua­li­té. Dans sa pers­pec­tive, il n’y a pas d’ennemis, que des amis poten­tiels, qu’il faut remettre dans le droit che­min, mora­li­ser ou mori­gé­ner par­fois en recou­rant à la déso­béis­sance civile, pour les plus durs de la feuille — mais rien de plus. Un tel iré­nisme est dan­ge­reux : en sou­te­nant que les ins­ti­tu­tions res­pon­sables du désastre socioé­co­lo­gique en cours peuvent éga­le­ment y mettre fin, il décou­rage le com­bat pour les déman­te­ler, leur affron­te­ment. Leur éco­lo­gisme indus­tria­lo-com­pa­tible, auto­ri­sée dans les médias, sub­ven­tion­nable et bien­ve­nu dans les minis­tères, sert de cau­tion, d’outil de contrôle social au ser­vice de la civi­li­sa­tion indus­trielle et de ses diri­geants : ceux qui pensent que la civi­li­sa­tion indus­trielle est réfor­mable, cor­ri­gible, que les gou­ver­ne­ments, « les États et les entre­prises » peuvent faire le bien, résoudre la catas­trophe qu’ils ont créée et qu’ils per­pé­tuent (et même qu’ils sont les seuls à le pou­voir), que l’innovation tech­no­lo­gique fait par­tie de la solu­tion, ne se révol­te­ront pas, ne par­ti­ci­pe­ront pas au mou­ve­ment de résis­tance néces­saire pour mettre un terme à la des­truc­tion du monde, à l’accroissement inexo­rable des inéga­li­tés socioé­co­no­miques et à l’intensification du techno-totalitarisme.

***

Vers la fin de son texte publié sur le site de la revue Ter­restres, Cyril Dion cite ce qu’il consi­dère comme les trois objec­tifs prin­ci­paux du mou­ve­ment écologiste :

« — arrê­ter la des­truc­tion des éco­sys­tèmes et le dérè­gle­ment du cli­mat en met­tant en échec le sys­tème capi­ta­liste qui les produit ;

- pré­pa­rer nos socié­tés aux chocs qui vont les per­cu­ter dans les années à venir ;

- éla­bo­rer un autre modèle d’organisation des socié­tés humaines, sou­te­nable et équitable. »

(J’inverserai l’ordre des deux der­niers). On ne peut qu’être d’accord avec des objec­tifs aus­si vagues. Le pro­blème, c’est qu’il est contra­dic­toire d’affirmer que l’on sou­haite « arrê­ter la des­truc­tion des éco­sys­tèmes et le dérè­gle­ment du cli­mat » tout en fai­sant la pro­mo­tion de l’éco­lo­gie indus­trielle de l’écosystème [sic] de Kalund­borg, de l’effi­cience d’entreprises comme Xerox et Miche­lin, du déve­lop­pe­ment des éner­gies renou­ve­lables indus­trielles (cen­trales solaires, parcs éoliens, bar­rages, etc.), qui impliquent la conti­nua­tion de la des­truc­tion des éco­sys­tèmes et du dérè­gle­ment cli­ma­tique. De même qu’il est contra­dic­toire de pro­mou­voir une socié­té tou­jours fon­dée sur des hautes tech­no­lo­gies, sur l’industrialisme, sur le capi­ta­lisme, tout en affir­mant que l’on sou­haite « éla­bo­rer un […] modèle d’organisation des socié­tés humaines […] équitable ».

***

Dans un article[4] publié sur Repor­terre, Cyril Dion défi­nit dif­fé­rem­ment l’objectif de son éco­lo­gisme : « conser­ver le meilleur de ce que la civi­li­sa­tion nous a per­mis de déve­lop­per (la chi­rur­gie, la recherche scien­ti­fique, la mobi­li­té, la capa­ci­té de com­mu­ni­quer avec l’ensemble de la pla­nète, une cer­taine sécu­ri­té) et […] pré­ser­ver au mieux le monde natu­rel » (l’emphase est mienne). C’est-à-dire que Cyril Dion sou­haite avant tout conser­ver (sau­ver ?) la tech­no­lo­gie moderne, les hautes tech­no­lo­gies que la civi­li­sa­tion indus­trielle per­met de déve­lop­per, c’est-à-dire l’essentiel de la socié­té tech­no-indus­trielle capi­ta­liste, et, acces­soi­re­ment, « pré­ser­ver au mieux le monde natu­rel » : sa for­mu­la­tion donne l’impression qu’il com­prend l’absurdité de cette ambi­tion, son « au mieux » res­semble étran­ge­ment à un sou­pir. Le pro­blème, c’est que selon toute logique, il est impos­sible de conser­ver le sys­tème tech­no-indus­trielle capi­ta­liste sans conser­ver l’organisation sociale anti­dé­mo­cra­tique qu’il requiert et les dégra­da­tions du monde natu­rel qu’il génère inexo­ra­ble­ment. Et on en revient aux fan­tasmes gro­tesques d’Isabelle Delan­noy, aux mirages verts que laisse entre­voir son « éco­no­mie sym­bio­tique », avec son éco­lo­gie indus­trielle, ses éco­sys­tèmes indus­triels, ses indus­tries des éner­gies (faus­se­ment) « vertes », bref, au mythe d’une socié­té tech­no-indus­trielle ren­due éco­lo­gique grâce à des inno­va­tions tech­no­lo­giques, à une amé­lio­ra­tion de l’efficience des indus­tries, et à quelques mesures politiques.

Nico­las Casaux


  1. Isa­belle Delan­noy se pré­sente d’ailleurs comme « ingé­nieur agro­nome, fon­da­trice et direc­trice géné­rale de Do Green-éco­no­mie sym­bio­tique, experte en déve­lop­pe­ment durable et modèles durables émer­gents. »
  2. À ce sujet, il faut lire l’excellent texte « Tech­niques auto­ri­taires et tech­niques démo­cra­tiques » de Lewis Mum­ford : https://partage-le.com/2015/05/techniques-autoritaires-et-democratiques-lewis-mumford/
  3. http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=plan
  4. https://reporterre.net/Pour-changer-la-societe-nous-devons-etre-des-millions-pas-une-poignee-de

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  1. « La socié­té indus­trielle (mais avec des indus­tries locales, bio, éco-res­pon­sables et tout ce que vous vou­drez) qu’ils pro­meuvent est tou­jours basée sur le tra­vail, le sala­riat, l’argent, etc ».

    Ce qui régit tout ça est à mon avis le fait que nous avons affaire à des pri­vi­lé­giés qui vivent très bien de ce monde de l’argent. Le monde de l’argent n’est autre que le monde où on fait faire par d’autres (ce qui n’est qu’un escla­vage dégui­sé). Pour embel­lir la situa­tion, il vont par­ler « d’é­changes », alors que ce monde est tout sauf de « l’é­change ». C’est parce que des gens sont for­cés à tra­vailler que Dion et consorts peuvent consom­mer en toute tranquillité.
    Ils flippent d’une chose : être subi­te­ment obli­gés de sub­ve­nir eux-mêmes à leurs besoins. Aller chas­ser, cueillir ou culti­ver de la nour­ri­ture, se fabri­quer des habits, cou­per du bois, ça les fait flip­per. Au mieux, il le font en « tou­riste » (cf le pota­ger du « dimanche » qui s’accommode des res­tric­tions d’eau de l’État, vu que ce n’est qu’un loi­sir). Ce sont des gens qui manquent de cou­rage, je pense.

    Je remets donc le lien pour cet article, qui nous invite à reprendre en main notre alimentation :
    http://www.descolarisation.org/index.php/accueil/terre-et-permaculture/605-l-heteroalimentation

    Ce qui est bien avec la connais­sance de la pré­ca­ri­té, c’est qu’on fini par dési­rer bien plus l’au­to­no­mie que la conti­nua­tion de ce monde. « Ça ne pour­ra pas être pire ». Il manque pro­ba­ble­ment cette expé­rience à ces bourgeois.

  2. Ce que vous dites explique bien le grand suc­cès du film Demain de Cyril Dion . Je dois dire que je m’y suis lais­sée prendre aus­si , j’a­vais trou­vé ce film opti­miste , cela remon­tait le moral de voir que l’hu­ma­ni­té pou­vait s’en sor­tir . En fait cela a plu car on y voit que l’on peut sau­ver notre civi­li­sa­tion en conti­nuant à vivre comme avant , avec quelques petits amé­na­ge­ments . Ensuite j’ai com­pris que c’est impos­sible , la pénu­rie de matières pre­mières , sur­tout de petrole n’y est même pas mentionnée .…

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