Le texte suivant est une traduction d’un article initialement publié, en anglais, le 10 avril 2020 sur le site The Cairo Review.
À mesure que la crise écologique continuera d’empirer et que l’humanité [et plus précisément, la civilisation, NDLR] continuera de s’étendre au détriment des espaces naturels, les pandémies se multiplieront.
À ce jour, le nombre de personnes infectées par le Covid-19 a dépassé les deux millions. Quant au nombre de morts, il est proche de 150 000. Et chaque jour, le bilan empire. L’économie mondiale s’est largement mise en veille tandis que les États confinent leurs populations dans le but d’enrayer la progression du virus. Impossible, pour l’instant, de savoir quand cette crise mondiale prendra fin.
D’après une étude du Scripps Research Institute intitulée « COVID-19 coronavirus epidemic has a natural origin » (« l’épidémie de maladie à coronavirus Covid-19 est d’origine naturelle ») publiée le 17 mars, le Covid-19 a été transmis de l’animal à l’homme (probablement par des chauve-souris) à Wuhan, en Chine. Or, si les conditions qui ont permis la propagation mondiale du virus ont certes des composantes naturelles, elles sont aussi anthropiques : la crise climatique qui s’accentue et l’humanité qui continue de proliférer au détriment des espaces naturels. Ces deux phénomènes favorisent les contacts entre l’être humain et les agents infectieux.
Dire que les phénomènes épidémiques de l’ampleur du Covid-19 n’arrivent qu’une fois dans une vie ne serait pas exact. 102 ans après la grippe espagnole, on devrait plutôt dire « une fois par siècle ».
Mais peut-on s’attendre à ce que les pandémies mondiales continuent de survenir à cette fréquence ?
Le comportement humain comme vecteur
Les épidémiologistes appellent « vecteurs » les intermédiaires qui transportent et transmettent des agents infectieux à d’autres organismes vivants. Dans le cas du Covid-19, les êtres humains sont des vecteurs qui, à cause du trafic aérien, de l’économie mondialisée et des mesures gouvernementales largement inadéquates (quoique très diverses), ont transmis la maladie en se déplaçant.
« Jamais auparavant les agents infectieux n’ont eu autant d’occasions de se transmettre des animaux sauvages et domestiques à l’être humain », a récemment expliqué au Guardian Inger Andersen, la directrice du programme environnemental des Nations Unies — non seulement à cause de l’appétit insatiable de l’humanité pour les voyages, mais aussi de la destruction des écosystèmes et de l’accroissement de la présence humaine. En effet, une étude publiée en 2001 intitulée « Risk factors for human disease emergence » (« facteurs de risques d’émergence de pathologies chez l’homme ») a montré que 75 % des maladies infectieuses proviennent des milieux naturels. Andersen précise que « notre destruction continue des espaces naturels nous a dangereusement rapprochés de plantes et d’animaux porteurs de maladies qu’ils peuvent transmettre à l’homme. »
Dans le contexte actuel, le professeur Andrew Cunningham de la Société zoologique de Londres souligne dans le même article que « l’émergence et la propagation du Covid-19 étaient non seulement prévisibles, mais même prévues, [en ceci qu’] on s’attendait à voir émerger un nouveau virus d’origine naturelle qui menacerait la santé publique. »
Cela fait en effet des années que certains tirent la sonnette d’alarme face à l’imminence d’une crise comme celle du Covid-19. Les épidémies de syndrome respiratoire aigu sévère (SARS-CoV‑1) en 2002–2003, de coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS-CoV) en 2012 et d’Ebola en 2014 avaient chacune de quoi alarmer les gouvernements du monde, qui auraient dû prendre leurs précautions dans les années pré-Covid-19. L’avertissement était le suivant : la destruction continue des écosystèmes par le développement, la déforestation, la crise climatique et l’exploitation lucrative des animaux mènerait inévitablement à l’infection des humains par des « zoonoses », c’est-à-dire des maladies provenant d’animaux au contact desquels l’homme ne se serait pas trouvé s’il n’avait pas détruit leurs milieux.
Le Covid-19, c’est tout simplement le passage à un stade supérieur des maladies favorisées par le comportement délétère de l’humanité contre la Terre. Le professeur Cunningham va même jusqu’à nous trouver « probablement un peu chanceux » avec le Covid-19, vu le taux de létalité de 50 % d’Ebola et celui de 60–75 % du virus Nipah. Il considère, comme beaucoup de scientifiques, qu’à moins que nous ne changions de comportement, l’avenir nous réserve davantage de pandémies, notamment si nous continuons de concentrer toujours plus d’animaux animaux sauvages entre eux, et avec nous, sur les marchés.
« Avec autant de gens sur les marchés et au contact direct des fluides corporels de ces animaux, c’est un terrain tout à fait propice à l’émergence [d’un agent pathogène] », explique M. Cunningham. « S’il fallait imaginer un scénario qui maximise les chances [de transmission], je n’aurais pas de meilleure idée. »
Le vulgarisateur scientifique David Quammen a sonné l’alarme en 2012 dans son livre Spillover : Animal Infections and the Next Human Pandemic (« Contagion : les infections animales et la prochaine pandémie humaine ». Il y exhorte les gouvernements et les acteurs de la santé à se prémunir contre l’imminence de pandémies. « Préparons-nous à un nouveau virus, peut-être un coronavirus dont l’hôte serait un animal sauvage, comme une chauve-souris. Voilà les avertissements que j’ai formulés dans Spillover », raconte Quammen à Orion Magazine. Ses brefs conseils concernant ce qui risque d’arriver et comment s’y préparer méritent qu’on les répète :
« Préparez-vous au pire et espérez le meilleur ; tant que nous capturerons des animaux sauvages et que nous leur ouvrirons les entrailles, nous serons loin d’en avoir fini avec les contagions zoonotiques. Une forêt tropicale, riche d’une faune très diverse et de nombreux micro-organismes, c’est comme une vieille grange : si vous l’écrasez avec un bulldozer, les virus vont se répandre dans l’air comme de la poussière ; alors, surtout, foutez la paix aux chauves-souris. »
Voilà pourquoi, selon Andersen, il est essentiel de mettre fin à la destruction des écosystèmes et de la biodiversité provoquée par la croissance démographique et économique.
Les feux de forêt qui ont ravagé le Brésil et l’Australie en 2019 illustrent, explique-t-elle, le fait que le comportement humain prépare le terrain pour les pandémies. Elle établit un lien direct entre les incendies en Amazonie et la politique du président brésilien Jair Bolsonaro, menée dans l’intérêt de l’industrie de l’élevage et de l’agro-industrie. En outre, ces incendies ont été favorisés par la hausse des températures mondiales que provoque la crise climatique, qui induit aussi un déclin de la biodiversité.
Pour Andersen comme pour Quammen, cette destruction continue des espaces où peut prospérer la vie sauvage est la cause de notre trop grande proximité avec les hôtes animaux et végétaux de virus mortels, qu’ils peuvent nous transmettre, comme c’est arrivé pour le Covid-19.
Même la Banque mondiale s’est fait l’écho de ces propos. « L’origine et le cheminement de la pandémie de coronavirus ne devraient pas nous surprendre », écrivait récemment Daniel Mira-Salama, spécialiste de l’environnement, sur un blog de la Banque mondiale. « Lors de l’épidémie de 2003, le SRAS a été transmis à l’homme par la civette (chat musqué), qui était vendue sur les marchés comme animal de compagnie mais aussi comme aliment de choix. En 2012, le MERS a été transmis à l’homme par le chameau. La grippe aviaire, le virus Nipah, Ebola, le VIH… ont tous en commun, avec bien d’autres maladies infectieuses émergentes, de provenir des animaux et d’ensuite infecter l’homme. »
Pour le professeur Cunningham, la pandémie mondiale que nous traversons est « un avertissement flagrant ». Il ajoute que « le comportement humain est toujours à l’origine [des pandémies] qui, à moins que nous nous comportions différemment, seront plus nombreuses à l’avenir. »
Cela étant, à l’heure d’aujourd’hui, de nombreux États continuent d’hésiter entre la protection de leurs économies et la mise en œuvre des mesures draconiennes nécessaires afin d’enrayer la propagation du coronavirus.
Les États-Unis, par exemple, sont désormais le pays le plus touché par la pandémie de Covid-19 : même les modélisations de la Maison-Blanche montrent que 2,2 millions d’Américains auraient pu mourir si aucune mesure n’avait été prise, et jusqu’à 240 000 pourraient mourir malgré les mesures en place.
Si, aujourd’hui, les États-Unis prennent effectivement des dispositions visant à contenir le virus, c’est seulement après des mois passés à ignorer l’ampleur potentielle de la menace, ce qui a permis au virus de s’installer en profondeur dans certaines communautés, partout dans le pays. La politique de dépistage général a du retard et, même si des États comme celui de Washington ont mis en place un confinement et parviennent assez efficacement à ralentir la propagation, d’autres, comme la Floride, ont trop faiblement réagi.
C’est pourquoi, à défaut d’une réponse nationale sérieuse et uniforme, la propagation rapide du virus semble inévitable, comme l’Europe s’en est rendu compte il y a peu.
Le climat comme vecteur
Outre la destruction et l’invasion des milieux naturels, l’autre facteur essentiel précipitant le développement inéluctable des pandémies est aussi d’origine humaine : il s’agit de la crise climatique, qui s’accélère.
La crise climatique fait peser une double menace pandémique : d’une part le dérèglement des températures et des précipitations permet aux agents infectieux et à leurs hôtes de se déplacer dans des régions où survivre leur était auparavant impossible, et d’autre part l’accélération de la fonte des glaces libère d’anciens virus déjà incubés.
Des micro-organismes pathogènes figés dans la glace du permafrost de l’Arctique ont déjà été libérés par la fonte des glaces due au réchauffement climatique. En août 2016, en Sibérie, un jeune garçon est mort et 20 personnes ont été hospitalisées après avoir été exposées au bacille du charbon suite à la fonte du permafrost. Ce bacille provenait de la carcasse d’un renne infecté qui avait passé 75 ans dans la glace… Jusqu’à la vague de chaleur estivale de 2016. Le bacille a été libéré dans l’eau et les sols des zones ou paissaient les rennes, dont la viande est consommée en Sibérie, exposant ainsi la population humaine.
Certains scientifiques craignent que la fonte du permafrost n’ouvre la boîte de Pandore des maladies. Ainsi que l’a expliqué Jean-Michel Claverie, chercheur en biologie évolutive à l’Université d’Aix-Marseille, à la BBC en mai 2017 : « Le permafrost préserve très bien les micro-organismes : c’est un milieu froid, sombre et sans oxygène ». « Des virus pathogènes pouvant infecter l’être humain et les animaux pourraient se trouver dans les couches anciennes du permafrost, certains ayant pu provoquer des épidémies mondiales il y a longtemps ».
La fonte du permafrost, le dérèglement du climat et des précipitations et l’invasion par l’homme des milieux naturels ont non seulement ouvert la voie à la propagation du Covid-19, mais en outre garantissent des pandémies mondiales plus fréquentes et plus létales si le comportement humain vis-à-vis de la planète ne prend pas un tournant radical.
Une étude publiée en 2011 dans le journal Global Health Action avertissait : « suite à la fonte du permafrost, les vecteurs de maladies mortelles des XVIII et XIXe siècles pourraient revenir, notamment aux environs des cimetières où reposent les victimes de ces maladies infectieuses. »
En 2005, la NASA a montré dans une étude qu’il était possible de réveiller des bactéries congelées depuis 32 000 ans et, en 2007, des scientifiques ont ramené à la vie des bactéries figées depuis huit millions d’années dans la glace de l’Antarctique.
Même si toutes les bactéries ne survivent pas aux très longues périodes de congélation, certaines le peuvent ; celles dont nous avons connaissance ont de quoi inquiéter — sans parler de celles qu’il nous reste à découvrir.
Une autre tentative a porté ses fruits en 2014 : il s’agissait de réanimer deux virus figés dans la glace du permafrost sibérien depuis 30 000 ans. Ils sont devenus infectieux peu après leur réanimation.
Pour Claverie, il existe une probabilité non négligeable que des micro-organismes pathogènes puissent ressurgir, comme le montrent plusieurs études. Il explique à la BBC qu’il « peut s’agir de bactéries qu’on peut éliminer grâce aux antibiotiques, mais aussi de bactéries résistantes ou de virus. Si l’agent pathogène n’a pas été au contact de l’homme depuis longtemps, alors notre système immunitaire n’y est pas préparé. Donc oui, cela pourrait être dangereux. »
D’après l’Organisation mondiale de la santé (OMS), il existe trois méthodes principales pour étudier les liens entre les maladies infectieuses et la crise climatique.
D’abord, on peut examiner les liens entre les variations climatiques et l’émergence de maladies infectieuses dans le passé, comme les pics de paludisme qui ont eu lieu en même temps que les événements météorologiques extrêmes : en Inde par exemple, l’exacerbation des moussons par le réchauffement climatique a conduit à une augmentation des précipitations et de l’humidité, déclenchant de graves épidémies de paludisme.
De même, on peut examiner un par un ces signes avant-coureurs d’une vulnérabilité accrue aux maladies qui continuent d’apparaître, notamment les températures et les événements météorologiques extrêmes.
Grâce aux données apportées par ces deux études, il est possible de concevoir un modèle prédictif permettant d’estimer l’ampleur des futures maladies infectieuses en fonction de différents scénarios climatiques envisagés. Certains modèles montrent, comme on s’y attendait, une augmentation mondiale de l’incidence du paludisme à mesure que les températures, l’humidité et la fréquence des incidents climatiques extrêmes augmentent.
D’après l’OMS, « les modélisations sur le paludisme montrent que de petites augmentations de température peuvent affecter drastiquement son potentiel de transmission. À l’échelle planétaire, une augmentation de température de 2 ou 3 °C correspondrait à une augmentation de 3 à 5 points du pourcentage de la population vivant dans un climat présentant un risque de paludisme, c’est-à-dire plusieurs centaines de millions de personnes. En outre, la durée saisonnière du paludisme augmenterait dans de nombreuses zones endémiques. »
Les exemples ne manquent pas. En 2012, les États-Unis ont connu la pire épidémie de fièvre du Nil occidental de l’histoire du pays au cours de laquelle, dans l’aire urbaine de Dallas, 19 personnes ont trouvé la mort à cause de la prolifération d’insectes infectés dans les secteurs aux températures estivales supérieures à la moyenne.
Des chercheurs sont arrivés à la conclusion que le danger épidémique du réchauffement climatique réside dans sa propension à faire augmenter la contagiosité et le taux de multiplication des virus. Robert Haley, directeur du département d’épidémiologie de l’École médicale du Sud-Ouest de l’Université du Texas et co-auteur d’une étude majeure sur l’épidémie de fièvre du Nil occidental de 2012 a déclaré aux médias que « toutes choses égales par ailleurs, on peut prédire que le réchauffement climatique aggravera encore davantage la situation ».
« Plus la planète se réchauffe, plus les agents infectieux et leurs vecteurs tropicaux et subtropicaux se déplacent vers les zones tempérées », explique Daniel Brooks, chercheur en biologie de l’évolution à l’Université du Nebraska, au Washington Post en novembre 2015. « Les pays comme les États-Unis ont tendance à se sentir en sécurité, comme si les agents infectieux et leurs vecteurs s’arrêtaient aux frontières. Ce n’est pas avec une barrière qu’on va les empêcher d’entrer sur un territoire. »
En bref, des pathologies qui, auparavant, étaient confinées dans la région équatoriale se répandent au nord et au sud, dans des régions où ces agents infectieux ne pouvaient jusqu’à présent pas survivre et dont les habitants, qui se comptent en centaines de millions voire en milliards, constituent des hôtes de choix.
Autre exemple. Une étude de 2013 a clairement montré que les hivers anormalement doux sont très souvent suivis de saisons de grippe plus précoces et plus intenses l’année suivante ; une autre étude encore, publiée cette année, met en garde contre le fait que les variations importantes et abruptes du climat contribuent à aggraver les épidémies de grippe. Ce qui devrait nous faire réfléchir, étant donné que 19 des 20 années les plus chaudes jamais enregistrées se situent après 2000 et que les six dernières ont été les six plus chaudes jamais enregistrées.
Du reste, les températures océaniques augmentent à une vitesse sans précédent, les incendies et les sécheresses, de plus en plus graves et fréquents, rasent des forêts aux quatre coins du globe et les zones gelées de la planète fondent à un rythme de plus en plus soutenu. Les phénomènes météorologiques extrêmes sont de plus en plus fréquents : l’ouragan Harvey, qui a frappé la ville de Houston (Texas) en 2017, a déversé tellement de pluie que la croûte terrestre s’est affaissée de deux centimètres dans la région.
Mentionnant ces phénomènes dans le contexte de la fièvre du Nil occidental, Brooks souligne que « la biologie est réputée non linéaire, parsemée de seuils à partir desquels l’enfer se déchaîne, provisoirement bien sûr » — ses mots sonnent comme une mise en garde prophétique à l’heure du Covid-19. « Prenons, par analogie, une crise cardiaque. On peut se sentir plutôt bien jusqu’à ce que, d’un coup, on meure. »
Même en mettant de côté le problème des agents pathogènes, la vie sur une planète au climat déréglé promet d’être de plus en plus difficile : les pénuries de nourriture et d’eau, les conflits militaires, les migrations humaines massives résultant de la montée du niveau des océans, les sécheresses et les phénomènes météorologiques extrêmes ne vont faire que se multiplier.
Sans parler de la machinerie économique qui continue de déforester, de forer, de brûler, d’envahir des milieux où des agents pathogènes inconnus pourraient s’avérer plus dévastateurs encore que le Covid-19.
« On peut dire, je crois, que les choses vont changer et qu’on s’attend à ce que le risque augmente », explique Christine Johnson, directrice de l’EpiCenter for Disease Dynamics (« Laboratoire central de dynamique des maladies ») de l’École de médecine vétérinaire de l’Université de Californie, Davis, citée dans un article d’E&E News en mars. « Mais on ne saurait prévoir avec certitude quelles maladies apparaîtront, ni où, ni quand. »
Ce changement climatique contre lequel nous ne faisons rien a déroulé un tapis rouge au Covid-19 — que d’autres pandémies, probablement bien pires, risquent de fouler à leur tour.
Dahr Jamail
Traduction : Romain Labat
Correction : Lola Bearzatto
Dahr Jamail a reçu le Martha Gelhorn Award for Journalism et l’Izzy Award for Outstanding Achievement in Independent Media. Son dernier livre, The End of Ice : Bearing Witness and Finding Meaning in the Path of Climate Disruption (« La fin de la glace : témoignage et quête de sens face au bouleversement climatique »), est dans le top 10 de 2019 des livres de science du Smithsonian Magazine. Il est aussi l’auteur de Beyond the Green Zone (« Par-delà la zone verte ») et The Will to Resist (« La volonté de résister »). Twitter : @DahrJamail.