La pathologie de la riche famille blanche (par Chris Hedges)

George W. Bush(Ci-des­sus) Les por­traits des ex-pré­si­dents George W. Bush, à gauche, et George H.W. Bush, son père, extrait de l’é­mis­sion « l’art de la gou­ver­nance : la diplo­ma­tie d’un pré­sident ». L’ex­po­si­tion des por­traits des diri­geants du monde orga­ni­sée par le plus jeune des Bush, se trouve à la biblio­thèque pré­si­den­tielle George W. Bush et au muséum de Dal­las jus­qu’au 3 juin.(AP / Ben­ny Snyder)


Article ori­gi­nal publié en anglais sur le site de truthdig.com, le 17 mai 2015.
Chris­to­pher Lynn Hedges (né le 18 sep­tembre 1956 à Saint-Johns­bu­ry, au Ver­mont) est un jour­na­liste et auteur amé­ri­cain. Réci­pien­daire d’un prix Pulit­zer, Chris Hedges fut cor­res­pon­dant de guerre pour le New York Times pen­dant 15 ans. Recon­nu pour ses articles d’analyse sociale et poli­tique de la situa­tion amé­ri­caine, ses écrits paraissent main­te­nant dans la presse indé­pen­dante, dont Harper’s, The New York Review of Books, Mother Jones et The Nation. Il a éga­le­ment ensei­gné aux uni­ver­si­tés Colum­bia et Prin­ce­ton. Il est édi­to­ria­liste du lun­di pour le site Tru­th­dig.com.


La patho­lo­gie de la riche famille blanche est la plus dan­ge­reuse des patho­lo­gies des États-Unis. La riche famille blanche est mau­dite par trop d’argent et de pri­vi­lèges. Elle est dénuée d’empathie, consé­quence de vies entières de pré­ro­ga­tives. Son sens de la loyau­té est res­treint et elle ne pos­sède pas d’ap­ti­tude au sacri­fice per­son­nel. Sa défi­ni­tion de l’a­mi­tié se réduit à « que pou­vez-vous faire pour moi ? » Elle est pos­sé­dée par un désir insa­tiable d’ac­croître sa for­tune et son pou­voir. Elle pense que la richesse et les pri­vi­lèges lui confèrent une intel­li­gence et une ver­tu supé­rieures. Elle baigne dans l’hé­do­nisme et le nar­cis­sisme effré­nés. Et à cause de tout cela, elle inter­prète la réa­li­té à tra­vers un prisme d’au­to-adu­la­tion et d’a­va­rice qui relève de la démence. La famille blanche et riche est une menace. Les patho­lo­gies des pauvres, lors­qu’on les com­pare aux patho­lo­gies des blancs riches, sont comme une bou­gie que l’on com­pa­re­rait à un immense incendie.

Les familles riches et blanches ne manquent ni d’a­co­lytes ni de pro­pa­gan­distes. Elles dominent nos ondes radio-télé­vi­sées. Elles imputent la pau­vre­té, la rup­ture socié­tale, la vio­lence urbaine, l’u­sage de la drogue, les abus domes­tiques et le crime à la patho­lo­gie des familles pauvres et noires — sans en connaître aucune. Elles pré­tendent que les familles pauvres et noires se dés­in­tègrent à cause de quelque défaut inhé­rent — vous pou­vez alors lire entre les lignes que les Blancs sont supé­rieurs aux Noirs — un défaut que ces familles pauvres doivent réparer.

Si vous col­por­tez ces bêtises racistes et sim­plistes, on vous don­ne­ra une colonne dans le New York Times. Faire de la lèche aux riches familles blanches rap­porte tou­jours. Si vous êtes noir et que vous tenez ce genre de dis­cours, les Blancs riches débor­de­ront de joie. Ils feront tout leur pos­sible pour vous offrir une tri­bune. Vous pour­rez alors deve­nir pré­sident, ou juge à la cour suprême. Vous obtien­drez peut-être une émis­sion de télé­vi­sion, ou un poste dans une uni­ver­si­té. Vous obtien­drez de l’argent pour votre fon­da­tion. Vous pour­rez publier des livres sur le déve­lop­pe­ment per­son­nel. Vos films seront finan­cés. Vous pour­riez même être embau­ché pour diri­ger une compagnie.

Le conseil général de la Banque Centrale Européenne (BCE): 25 hommes, 1 femme, que des blancs.
Le conseil géné­ral de la Banque Cen­trale Euro­péenne (BCE): 25 hommes, 1 femme, que des blancs.

Les familles riches et blanches, et leurs lèche-bottes l’af­firment, ont essayé d’ai­der. Les familles riches et blanches ont don­né aux pauvres de nom­breuses res­sources et pro­grammes gou­ver­ne­men­taux afin de les sor­tir de la pau­vre­té. Ils font preuve d’une cha­ri­té géné­reuse. Mais les Noirs, disent-ils, ain­si que les autres per­sonnes de cou­leur, sont tenus en échec par des atti­tudes et com­por­te­ments auto­des­truc­teurs. Les pro­grammes gou­ver­ne­men­taux sont, par consé­quent, gâchés par ces per­sonnes irres­pon­sables. Les familles pauvres, nous disent ces lèche-bottes, ne seront sau­vées que lors­qu’elles se sau­ve­ront elles-mêmes. Nous vou­lons aider, disent les Blancs riches, mais les per­sonnes noires et pauvres doivent d’a­bord se retrous­ser les manches, res­ter à l’é­cole, s’ins­truire, trou­ver un tra­vail, dire non à la drogue et res­pec­ter l’au­to­ri­té. Dans le cas contraire, elles méritent ce qui leur arrive. Et ce qu’ob­tient la famille noire moyenne en termes éco­no­miques, c’est cinq cents pour chaque dol­lar que pos­sède la famille blanche moyenne.

En inté­grant à 10 ans un inter­nat en Nou­velle-Angle­terre, en tant que bour­sier, j’ai été contraint à étu­dier la patho­lo­gie des riches familles blanches. Ce n’est pas une expé­rience que je recom­man­de­rais. Des années plus tard, j’ai choi­si d’emménager dans le quar­tier de Rox­bu­ry à Bos­ton. J’é­tais alors étu­diant sémi­na­riste. Je vivais juste en face de l’une des plus pauvres cités de la ville, et je me suis occu­pé d’une petite église dans le centre-ville pen­dant presque trois ans. J’é­prou­vais déjà un pro­fond dégoût pour les familles riches et blanches, et cela a consi­dé­ra­ble­ment aug­men­té lorsque j’ai vu ce qu’ils fai­saient aux dépos­sé­dés. Après mon enfance et les expé­riences que j’ai vécues à Rox­bu­ry, je suis par­ve­nu à la conclu­sion que les blancs riches étaient des sociopathes.

La misère et l’ef­fon­dre­ment de la vie de famille et com­mu­nau­taire à Rox­bu­ry ne sont pas cau­sées par une patho­lo­gie inhé­rente à la famille noire. Les riches qui trai­taient les pauvres comme des déchets humains étaient la cause des pro­blèmes. Les couches de racisme ins­ti­tu­tion­na­li­sé — les tri­bu­naux, les écoles, la police, les offi­ciers de pro­ba­tion, les banques, l’ac­cès faci­li­té à la drogue, le chô­mage et le sous-emploi endé­miques, l’ef­fon­dre­ment des infra­struc­tures et le sys­tème car­cé­ral — ser­vaient à s’as­su­rer que les pauvres res­tent pauvres. La consom­ma­tion de drogue, le crime et les familles en dés­in­té­gra­tion sont le résul­tat de la pau­vre­té, pas de l’eth­nie. Les blancs pauvres adoptent les mêmes com­por­te­ments. Reti­rez l’op­por­tu­ni­té, ins­pi­rez le déses­poir et la détresse, et voi­là ce que vous obte­nez. Mais c’est quelque chose que les riches familles blanches ne veulent pas que les gens sachent. Si cela se savait, les riches devraient alors en endos­ser la responsabilité.

Michael Kraus, Paul Piff et Dacher Kelt­ner, des cher­cheurs en sciences sociales de l’u­ni­ver­si­té de Cali­for­nie, ont entre­pris des recherches qui les ont ame­nés à conclure que les pauvres avaient plus d’empathie que les riches. Les pauvres, expliquent-ils, n’ont pas la capa­ci­té de domi­ner leur envi­ron­ne­ment. Ils doivent construire des rela­tions avec les autres pour sur­vivre. Il faut pour cela qu’ils soient capables de lire les émo­tions de ceux qui les entourent, et d’y répondre. Qu’ils veillent les uns sur les autres. Et cela les rend plus empa­thiques. Les riches, qui peuvent contrô­ler leur envi­ron­ne­ment, n’ont pas besoin de se sou­cier des inquié­tudes ou des émo­tions des autres. Ils sont aux com­mandes. Leurs dési­rs sont des ordres. Et plus ils passent de temps au centre de leur propre uni­vers, plus ils deviennent insen­sibles, cruels, et impitoyables.

La famille riche et blanche pos­sède une apti­tude au crime inéga­lée. Les membres des familles riches et blanches mènent des cor­po­ra­tions droit dans le mur (pen­sez à Leh­man Bro­thers), escroquent les action­naires et les inves­tis­seurs, vendent des prêts hypo­thé­caires toxiques camou­flés en inves­tis­se­ments en or à des fonds de pen­sion, des com­mu­nau­tés et  des écoles, et enfin pillent la tré­so­re­rie des États-Unis une fois que tout implose. Ils dérobent des cen­taines de mil­lions de dol­lars à Wall Street à tra­vers la fraude et le vol, paient peu ou pas de taxes, ne finissent presque jamais en pri­son, écrivent les lois et la légis­la­tion qui léga­lisent leurs crimes, puis on leur pro­pose des postes d’ad­mi­nis­tra­teurs dans les uni­ver­si­tés les plus pres­ti­gieuses, et dans les conseils d’ad­mi­nis­tra­tion. Ils mettent en place des fon­da­tions et sont adu­lés en tant que phi­lan­thropes. Et lors­qu’ils ont des ennuis judi­ciaires, ils ont des avo­cats hors de prix et des connexions au sein de l’é­lite poli­tique qui leur per­mettent de s’en tirer.

Mais il faut bien le recon­naître, les familles riches et blanches volent avec bien plus de finesse que qui­conque. Si vous êtes un ado­les­cent noir et  pauvre et que vous sor­tez en cou­rant d’un maga­sin CVS avec quelques bou­teilles de sham­pooing déro­bées, vous êtes sus­cep­tible de vous faire tirer des­sus dans le dos ou envoyer en pri­son pour des années. S’il y avait des Olym­piades pour le crime, les familles riches et blanches rafle­raient toutes les médailles ; les noirs s’es­ti­me­raient heu­reux de faire plus d’un kilo­mètre lors du pre­mier éli­mi­na­toire. Je ne sais même pas pour­quoi les noirs tentent de riva­li­ser dans ce domaine. Ils sont, en com­pa­rai­son, des cala­mi­tés abso­lues en tant que cri­mi­nels. Les monarques du crime sont des blancs riches, qui se vautrent dans une richesse qu’ils ont volée, tout en empri­son­nant un pour­cen­tage impor­tant de per­sonnes pauvres et de couleur.

Les familles riches et blanches sont aus­si les assas­sins les plus effi­caces de la pla­nète. C’est le cas depuis cinq siècles, depuis la conquête des Amé­riques et le géno­cide des amé­rin­diens, et cela se pro­longe aujourd’­hui à tra­vers les guerres au Moyen-Orient. Les familles riches et blanches ne tuent pas en per­sonne. Jamais elles ne ris­que­raient leurs vies dans les rues de la ville ou en Irak. Elles engagent des gens, sou­vent pauvres, qui tuent pour elles. Les familles riches et blanches lor­gnaient sur le pétrole de l’I­rak, et, en agi­tant les dra­peaux et en scan­dant des slo­gans patrio­tiques, sont par­ve­nues à faire en sorte que de nom­breux enfants pauvres s’en­gagent dans l’ar­mée, et s’emparent des puits de pétrole pour elles. Les blancs riches sou­hai­taient des guerres inter­mi­nables pour les béné­fices de leurs indus­tries d’ar­me­ment, et les ont obte­nues au nom de la guerre contre le ter­ro­risme. Les blancs riches sou­hai­taient uti­li­ser la force létale contre les pauvres en toute impu­ni­té, et les arrê­ter, en rem­plis­sant les pri­sons états-uniennes avec 25 % de la popu­la­tion car­cé­rale du monde, et ont alors mis en place pour cela un sys­tème de légis­la­tion sur les drogues et de dépar­te­ments de police militarisés.

La beau­té de faire en sorte que d’autres tuent pour vous, vous per­met d’a­voir l’air « rai­son­nable » et « gen­til ». Vous pou­vez alors repro­cher aux pauvres et aux musul­mans d’être de furieux fana­tiques. Vous pou­vez alors dif­fu­ser un mes­sage de tolé­rance avec un sou­rire d’ange — c’est-à-dire tolé­rer les crimes et la vio­lence des blancs riches. Com­pa­rez une fusillade à Watts avec le bom­bar­de­ment inten­sif du Viet­nam. Com­pa­rez un meurtre de gang à Chi­ca­go avec les meurtres quo­ti­diens de per­sonnes de cou­leur par la police mili­ta­ri­sée. Per­sonne ne mul­ti­plie les cadavres aus­si bien que les blancs riches. 1 mil­lion de morts rien qu’en Irak. Les riches et puis­sants tuent un nombre ahu­ris­sant de gens et ne finissent jamais en pri­son. Ils peuvent se reti­rer dans un ranch à Craw­ford, au Texas, et peindre des por­traits ama­teurs des lea­ders du monde, copiés depuis des recherches sur Google image.

Nicolas Sarkozy et Jacques Chirac peint par George W. Bush. (Aussi bon peintre que président)
Nico­las Sar­ko­zy et Jacques Chi­rac peints par George W. Bush. (Oui, il est aus­si bon peintre que président)

Aucune déca­dence ne riva­lise avec celle des blancs riches. J’ai connu un mil­liar­daire à la retraite qui pas­sait son temps sur un yacht à fumer du can­na­bis et à se faire ser­vir par un défi­lé de pros­ti­tuées de luxe. Les enfants des familles riches et blanches — entou­rés de domes­tiques et choyés dans des écoles pri­vées, n’ayant jamais à prendre l’a­vion avec des com­pa­gnies com­mer­ciales, ou à emprun­ter les trans­ports en com­mun — déve­loppent une las­si­tude, par­fois accom­pa­gnée de toxi­co­ma­nie, qui les pousse sou­vent à se lais­ser aller à l’oi­si­ve­té, deve­nant ain­si des para­sites sociaux. Les mères n’ont jamais à être des mères. Les pères n’ont jamais à être des pères. Les domes­tiques endossent les res­pon­sa­bi­li­tés paren­tales. Les riches vivent cloi­son­nés dans des petits royaumes, gar­dés par leurs propres ser­vices de sécu­ri­té pri­vée, et où le monde réel ne vient jamais faire intru­sion. Ce sont des phi­lis­tins cultu­rels pré­oc­cu­pés par l’ac­qui­si­tion de plus de richesses et de plus de pos­ses­sions. « Le suc­cès maté­riel », comme l’é­crit C. Wright Mil­ls, « est leur seule base d’au­to­ri­té ». Ils se fondent dans le monde de la célé­bri­té. Et les organes des médias de masse, qu’ils contrôlent, les trans­forment en idoles à adu­ler exclu­si­ve­ment pour leur richesse. Des spé­cia­listes en rela­tions publiques sont char­gés de gérer leur image. Des équipes d’a­vo­cats har­cèlent et réduisent au silence ceux qui les cri­tiquent. Leurs aco­lytes affirment (confirment) leur saga­ci­té. Ils com­mencent rapi­de­ment à croire en leur propre fiction.

Daniel Patrick Moy­ni­han a écrit en 1965 ce que l’on appelle le rap­port Moy­ni­han (“The Negro Fami­ly : The Case for Natio­nal Action »« la famille nègre : pour une action natio­nale »). Le rap­port conclut « qu’au cœur de la dété­rio­ra­tion de la fabrique de la socié­té nègre, on retrouve la dété­rio­ra­tion de la famille nègre ». Les oppri­més étaient à blâ­mer pour leur propre oppres­sion. Les pro­grammes sociaux seuls ne pou­vaient sau­ver les pauvres. Ce rap­port est un exemple clas­sique du modèle éco­no­mique néo­li­bé­ral recon­di­tion­né en idéologie.

Les patho­lo­gies des riches vont bien­tôt nous pré­ci­pi­ter du haut d’une falaise éco­no­mique et éco­lo­gique. Et pen­dant notre chute, les riches, man­quant d’empathie et de com­pré­hen­sion, déter­mi­nés à gar­der leur pri­vi­lège et leur richesse, uti­li­se­ront leur garde pré­to­rienne, leurs médias de masse, leur pou­voir éco­no­mique, leurs marion­nettes poli­tiques et leur sys­tème de sécu­ri­té et de sur­veillance pour main­te­nir notre sou­mis­sion. « Le secret des grandes for­tunes sans cause appa­rente est un crime oublié, parce qu’il a été pro­pre­ment fait », a écrit Hono­ré de Bal­zac, dans son roman “Le Père Goriot”.

Les riches ont entre­pris un coup d’é­tat qui a trans­for­mé les trois branches du gou­ver­ne­ment des États-Unis et la qua­si-tota­li­té des ins­ti­tu­tions, y com­pris les médias de masse, en filiales entiè­re­ment pos­sé­dées par l’É­tat-entre­prise. Ce coup d’é­tat a don­né aux riches la licence et le pou­voir d’a­mas­ser des quan­ti­tés inima­gi­nables de richesse à nos dépens. Il per­met aux riches d’in­fli­ger une extrême pau­vre­té à un cercle crois­sant de popu­la­tion. La pau­vre­té est le pire des crimes — comme George Ber­nard Shaw l’a écrit, « tous les autres crimes sont des ver­tus en com­pa­rai­son ». Et la capa­ci­té d’une élite au pou­voir vorace de lais­ser mou­rir de faim des enfants, de faire perdre digni­té et estime de soi à des hommes et des femmes sans emploi, d’a­ban­don­ner les villes à la misère et à la déca­dence, de jeter dans les rues les malades men­taux et les sans-abri, de sabrer les maigres ser­vices qui offraient de l’es­poir et du secours à ceux qui souffrent, d’en­fer­mer dans des cel­lules des cen­taines de mil­liers de pauvres gens pour des années, de mener des guerres inter­mi­nables, d’é­cra­ser les étu­diants sous une ter­rible dette, d’u­ti­li­ser le ter­ro­risme d’É­tat et d’é­teindre l’es­poir des plus dému­nis, expose nos riches oli­garques comme la force la plus dan­ge­reuse et la plus des­truc­trice des États-Unis.

Chris Hedges


Tra­duc­tion : Nico­las Casaux

Édi­tion & Révi­sion : Hélé­na Delaunay

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  1. Je rejoins com­plè­te­ment cette ana­lyse, c’est un exact reflet de la réa­li­té. Les absor­beurs de richesse, voleurs, cri­mi­nels, sont les pires obs­tacles à notre civi­li­sa­tion. Non seule­ment ils appau­vrissent le monde mais il font tout pour le détruire. À croire que cette bande de psy­cho­pathes n’aiment pas leurs enfants car leur course effré­née à la richesse mène le monde à une des­truc­tion rapide et cer­taine. Quand la terre sera deve­nue sté­rile et que la popu­la­tion mon­diale aura dimi­nué dans des pro­por­tions effrayantes, que don­ne­ront-ils à man­ger à leur
    pro­gé­ni­ture ? Des billets de banques à sucer ?
    Leur volon­té de ne pas édu­quer cor­rec­te­ment la popu­la­tion rejoint celle des reli­gieux qui ont les mêmes pré­oc­cu­pa­tions pour des rai­sons qu’ils croient autres, à savoir pré­sen­ter leur into­lé­rance, leur racisme, leur psy­cho-rigi­di­té issus de leurs dogmes ven­geurs et assas­sins comme étant la plus pure voie vers un acom­plis­se­ment et une élé­va­tion spi­ri­tuelle (?). Il est à noter que la course à la richesse et au pouvoir
    est sou­vent accom­pa­gnée (et étayée) par un dogme religieux.

    L’hy­po­cri­sie et le men­songe qui sont les vec­teurs de pro­pa­ga­tion uti­li­sés aus­si bien par le pou­voir éco­no­mique que par le pou­voir reli­gieux, sont les deux machoires d’un même piège qui enferme la popu­la­tion dans un car­can social et philosophique.
    Le pro­blème est deve­nu catas­tro­phique et a gan­grè­né la qua­si tota­li­té de la pla­nète, il est grand temps de reti­rer ses oei­lères et de regarde la réa­li­té en face. Les riches et les reli­gieux ne sont pas capables de le faire, noyés qu’ils sont dans leurs cer­ti­tudes. Nous, le peuple, par contre, sommes en prise directe avec cette réa­li­té et j’es­time que cette clair­voyance nous confère la res­pon­sa­bi­li­té de la déci­sion, de l’in­ter­ven­tion, elle nous impose de réagir. Toute absence de réac­tion nous rend com­plice de ce géno­cide pro­gram­mé. Nous sommes le der­nier rem­part contre cette entre­prise de des­truc­tion pour pré­ser­ver autant que faire ce peut l’a­ve­nir de nos enfants.

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