Article original (en anglais) publié le 21 Aout 2015 à l’adresse suivante :
http://www.dailymail.co.uk/sciencetech/article-3206442/Watch-humanity-ruin-oceans-Nasa-animation-shows-vast-garbage-islands-taken-seas-35-years.html
L’océan contient huit millions de tonnes de déchets — assez pour remplir cinq sacs de transport par pied (33 cm) le long de toutes les côtes de la planète. Portés par les courants marins, ces déchets se rassemblent en cinq « îles d’ordures » géantes qui tournent autour des grands gyres océaniques de la planète. La Nasa vient de créer une visualisation de cette pollution mettant en évidence l’étendue des océans que l’humanité est en train de détruire avec ses déchets.

L’agence spatiale a restitué l’écoulement du temps en utilisant les données de bouées scientifiques flottantes qui ont été réparties sur les océans pendant ces 35 dernières années. M. Greg Shirah du Scientific Visualisation Studio.de la NASA déclare : « Si nous laissons toutes ces bouées évoluer en même temps, nous pouvons observer leur schéma de migration. Le nombre de bouées diminue parce que certaines bouées ne durent pas aussi longtemps que les autres ».
Les bouées sont représentés par les points blancs sur la carte.
Elles migrent vers les cinq gyres connues, le grand système de rotation des courants océaniques. Elles sont situées dans l’océan Indien, le nord et le sud du Pacifique et le nord et le sud de l’Atlantique.


Qui pollue le plus ?
Plus de la moitié des matières plastiques jetées dans les océans provient de cinq pays : Chine, Indonésie, Philippines, Vietnam et Sri Lanka.
Sur la liste des 20 principaux pollueurs au plastique, le seul pays occidental industrialisé est les États-Unis au 20e rang.
Les États-Unis et l’Europe n’ont pas une mauvaise gestion de leurs déchets collectés, de sorte que les ordures plastiques de ces pays sont surtout issues de détritus abandonnés.
Alors que la Chine est responsable de 2,4 millions de tonnes de plastique, près de 28 pour cent du total mondial, les États-Unis y contribuent pour 77.000 tonnes.
Le Dr Shirah ajoute : « On peut aussi le voir dans un modèle informatique de calcul des courants océaniques appelée ECCO‑2. On libère uniformément des particules sur le monde entier et on laisse les courants modélisés les transporter. Celles du modèle migrent aussi vers les patchs d’ordures. Bien que les bouées re-synchonisées et particules modélisées ne réagissent pas aux courants en même temps, le fait que les données aient tendance à s’accumuler dans les mêmes régions démontre que le résultat est consistant. »
Les scientifiques estiment qu’environ 8 millions de tonnes de bouteilles en plastique, sacs, jouets et autres déchets en plastique finissent chaque année dans les océans de la planète. En raison des difficultés à travailler sur les quantités exactes car une grande partie en coule, les scientifiques ont déclaré que le chiffre réel pourrait atteindre 12,7 millions de tonnes de polluants arrivant chaque année dans l’océan.
Le Dr Jenna Jambeck, de l’Université de Géorgie aux États-Unis, a déclaré que nous sommes en train d’être « submergés par nos déchets ». L’équipe alerte également sur le fait que cet « océan de plastique » peut nuire à la vie marine. Les tortues peuvent confondre les sacs en plastique avec les méduses et les manger, ce qui obstrue leurs estomacs et les amène à mourir de faim.
Les oiseaux de mer aussi prennent souvent le plastique pour de la nourriture flottant à la dérive ; plus de 90 pour cent des fulmars trouvés morts autour de la mer du Nord ont du plastique dans leur estomac. On craint également que manger du poisson qui a consommé du plastique nuise à notre santé. Les scientifiques ont obtenu leurs chiffres en analysant les données de 192 pays côtiers sur la quantité de déchets produits et leur élimination. Les déchets laissés sur les plages ainsi que les plastiques des décharges sauvages et des décharges mal gérées sont aussi pris en compte. Leurs chiffres sont beaucoup plus élevés que ceux des études précédentes, qui ne prenait en compte que les déchets flottants en surface et ne tenait pas compte des plastiques ayant coulé ou ayant été pris dans de la glace.
Ils ont estimé qu’en 2010 entre 4,7 millions et 12,7 million tonnes de plastique sont arrivées dans les océans de la planète, la meilleure estimation étant de 8 millions de tonnes. Ce chiffre devrait augmenter chaque année. Entre 2010 et 2025, quelques 155 millions de tonnes de plastique pourraient être déversés dans les océans — assez pour remplir 100 sacs par pied le long de toutes les côtes du monde. Empilés les uns sur les autres, ces sacs formeraient un mur de détritus de 30 m de haut.
M. Roland Geyer, co-auteur et professeur associé d’écologie industrielle à l’Université de Californie, à Santa Barbara, a déclaré : « l’élimination à grande échelle des débris plastiques en mer ne peut pas être rentable et très probablement tout simplement irréalisable. Ça signifie que nous devons éviter que le plastique arrive aux océans, en premier lieu avec une meilleure gestion des déchets, plus de réutilisation et de recyclage, une meilleure conception des produits et des matériaux de substitution. »
Le Dr Frank Davis, directeur du Centre national pour l’analyse et la Synthèse Écologique aux États-Unis, a déclaré : « Les chiffres sont renversants mais le problème n’est pas insurmontable. »


Traduction : Mimi Mato
Et il faudrait consommer plus…
Trop d’emballages, trop de plastiques
avant de taper sur les automobiliste pour taxer, vaudrait mieux limiter les plastiques
En lien avec votre article, plasticienne, j’ai réalisé une série sur la pollution des océans conçue à partir de photographies de particules de plastiques trouvées sur des plages aux quatre coins du monde !
https://1011-art.blogspot.com/p/ordre-du-monde.html
Mais aussi réalisée pour le Muséum d’histoire naturelle de Grenoble « Anthropocène » : https://1011-art.blogspot.com/p/planche-encyclopedie.html