Une guerre mondiale a commencé — Brisez le silence (par John Pilger)

9ae3deca6381c2a9e1ecfec3d7b54303John Pil­ger est un jour­na­liste de natio­na­li­té Aus­tra­lienne, né à Syd­ney le 9 Octobre 1939, par­ti vivre au Royaume-Uni depuis 1962. Il est aujourd’hui basé à Londres et tra­vaille comme cor­res­pon­dant pour nombre de jour­naux, comme The Guar­dian ou le New Sta­tes­man.

Il a reçu deux fois le prix de meilleur jour­na­liste de l’année au Royaume-Uni (Britain’s Jour­na­list of the Year Award). Ses docu­men­taires, dif­fu­sés dans le monde entier, ont reçu de mul­tiples récom­penses au Royaume-Uni et dans d’autres pays.

John Pil­ger est membre, à l’instar de Van­da­na Shi­va et de Noam Chom­sky, de l’IOPS (Inter­na­tio­nal Orga­ni­za­tion for a Par­ti­ci­pa­to­ry Socie­ty), une orga­ni­sa­tion inter­na­tio­nale et non-gou­ver­ne­men­tale créée (mais encore en phase de créa­tion) dans le but de sou­te­nir l’activisme en faveur d’un monde meilleur, prô­nant des valeurs ou des prin­cipes comme l’autogestion, l’équité et la jus­tice, la soli­da­ri­té, l’anarchie et l’écologie.

Article ini­tia­le­ment publié le 20 mars 2016 en anglais, sur le site offi­ciel de John Pil­ger, à cette adresse.


Je suis allé fil­mer aux îles Mar­shall, qui se situent au Nord de l’Australie, au milieu de l’océan Paci­fique. A chaque fois que je raconte cela à des gens, ils demandent, « Où est-ce ? ». Si je leur donne comme indice « Biki­ni », ils répliquent, « vous par­lez du maillot de bain ».

Bien peu semblent savoir que le maillot de bain biki­ni a été ain­si nom­mé pour com­mé­mo­rer les explo­sions nucléaires qui ont détruit l’île de Biki­ni. Les États-Unis ont fait explo­ser 66 engins nucléaires aux îles Mar­shall entre 1946 et 1958 – l’équivalent de 1,6 bombe d’Hi­ro­shi­ma chaque jour, pen­dant 12 ans.

Biki­ni est silen­cieuse aujourd’hui, mutante et conta­mi­née. Des pal­miers y poussent sous une étrange forme de grille. Rien ne bouge. Il n’y a pas d’oiseaux. Les stèles du vieux cime­tière sont vibrantes de radia­tions. Mes chaus­sures ont été décla­rées “dan­ge­reuses” sur un comp­teur Geiger.

Debout sur la plage, j’ai regar­dé le vert éme­raude du Paci­fique dis­pa­raître dans un vaste trou noir. Il s’agissait du cra­tère lais­sé là par la bombe à hydro­gène qu’ils avaient appe­lée « Bra­vo ». L’explosion a empoi­son­né les gens et leur envi­ron­ne­ment sur des cen­taines de kilo­mètres, peut-être pour toujours.

Lors de mon voyage de retour, je me suis arrê­té à l’aéroport d’Honolulu, et j’ai remar­qué un maga­zine états-unien inti­tu­lé « Women’s Health » (la San­té des Femmes) . Sur la cou­ver­ture, une femme sou­riante dans un maillot de bain biki­ni, et comme titre : « Vous aus­si, vous pou­vez avoir un corps biki­ni ». Quelques jours aupa­ra­vant, aux îles Mar­shall, j’avais inter­viewé des femmes qui avaient des « corps biki­ni » très dif­fé­rents ; elles souf­fraient toutes de can­cer de la thy­roïde ou d’autres can­cers mortels.

Contrai­re­ment à la femme sou­riante du maga­zine, elles étaient toutes pauvres, vic­times et cobayes d’un super­pou­voir vorace, aujourd’hui plus dan­ge­reux que jamais.

Je relate cette expé­rience en guise d’a­ver­tis­se­ment et pour mettre un terme à une dis­trac­tion qui a consu­mé beau­coup d’entre nous. Le fon­da­teur de la pro­pa­gande moderne, Edward Ber­nays, a décrit ce phé­no­mène comme « la mani­pu­la­tion consciente et intel­li­gente des habi­tudes et des opi­nions » des socié­tés démo­cra­tiques. Il l’a appe­lé le « gou­ver­ne­ment invi­sible ».

Com­bien sont au cou­rant qu’une guerre mon­diale a com­men­cé ? En ce moment, il s’a­git d’une guerre de pro­pa­gande, de men­songes et de dis­trac­tion, mais cela peut chan­ger ins­tan­ta­né­ment au moindre ordre mal inter­pré­té, avec le pre­mier missile.

En 2009, le pré­sident Oba­ma se tint devant une foule en liesse au centre de Prague, au cœur de l’Eu­rope. Il s’en­ga­gea à « libé­rer le monde des armes nucléaires ». Les gens applau­dirent et cer­tains pleu­rèrent. Un tor­rent de pla­ti­tudes jaillit des médias. Par la suite, Oba­ma reçut le prix Nobel de la paix.

Un tis­su de men­songe. Il mentait.

L’ad­mi­nis­tra­tion Oba­ma a fabri­qué plus d’armes nucléaires, plus de têtes nucléaires, plus de sys­tèmes de vec­teurs nucléaires, plus de cen­trales nucléaires. Les dépenses en têtes nucléaires à elles seules ont plus aug­men­té sous Oba­ma que sous n’im­porte quel autre pré­sident. Le coût sur 3 ans s’é­lève à plus d’1 bil­lion de dollars.

Une mini- bombe nucléaire est pré­vue. Elle est connue sous le nom de B61-12. C’est sans pré­cé­dent. Le Géné­ral James Cart­wright, ancien vice-pré­sident de l’é­tat-major inter­ar­mées, a expli­qué que : « Minia­tu­ri­ser [rend l’u­ti­li­sa­tion de cette bombe] nucléaire plus conce­vable ».

Au cours des  dix-huit der­niers mois, la plus grande concen­tra­tion de forces mili­taires depuis la seconde Guerre Mon­diale — opé­rée par les USA — a lieu le long de la fron­tière occi­den­tale de la Rus­sie. Il faut remon­ter à l’in­va­sion de l’U­nion Sovié­tique par Hit­ler pour trou­ver une telle menace envers la Rus­sie par des troupes étrangères.

L’U­kraine — autre­fois membre de l’U­nion Sovié­tique — est deve­nue un parc d’at­trac­tion pour la CIA. Ayant orches­tré un coup d’é­tat à Kiev, Washing­ton contrôle effi­ca­ce­ment un régime fron­ta­lier et hos­tile envers la Rus­sie, un régime lit­té­ra­le­ment infes­té de Nazis. D’im­por­tantes per­son­na­li­tés du par­le­ment Ukrai­nien sont les héri­tiers poli­tiques des par­tis fas­cistes OUN et UPA. Ils font ouver­te­ment l’a­po­lo­gie d’Hit­ler et appellent à la per­sé­cu­tion et à l’ex­pul­sion de la mino­ri­té russophone.

Tout cela est rare­ment rap­por­té en Occi­dent, quand ce n’est pas inver­sé pour tra­ves­tir la vérité.

En Let­to­nie, Litua­nie et en Esto­nie — à côté de la Rus­sie — l’ar­mée US déploie des troupes de com­bat, des tanks, des armes lourdes. Cette pro­vo­ca­tion extrême de la seconde puis­sance nucléaire du monde est pas­sée sous silence en Occident.

 La pers­pec­tive d’une guerre nucléaire est d’au­tant plus dan­ge­reuse qu’une cam­pagne paral­lèle a été lan­cée contre la Chine.

Il est rare qu’un jour passe sans qu’on parle de la Chine comme d’une « menace ». Selon l’A­mi­ral Har­ry Har­ris, le com­man­dant en chef US du Paci­fique, la Chine « construit un grand mur de sable dans le Sud de la Mer de Chine ».

Il fait réfé­rence à la construc­tion par la Chine de pistes d’at­ter­ris­sage dans les îles Sprat­ly, qui font l’ob­jet d’un conflit avec les Phi­lip­pines — un conflit sans impor­tance avant que Washing­ton ne mette la pres­sion sur le gou­ver­ne­ment de Manille et ne tente de le sou­doyer, et que le Penta­gone ne lance une cam­pagne de pro­pa­gande appe­lée « liber­té de navi­ga­tion ».

Qu’est-ce que cela veut vrai­ment dire ? Cela signi­fie la liber­té pour les navires de guerre états-uniens de patrouiller et de domi­ner les eaux côtières de la Chine. Essayez d’i­ma­gi­ner la réac­tion états-unienne si les navires de guerre chi­nois fai­saient la même chose au large de la Californie.

J’ai réa­li­sé un film appe­lé « La guerre invi­sible », dans lequel j’ai inter­viewé d’é­mi­nents jour­na­listes aux USA et au Royaume-Uni : des repor­ters comme Dan Rather de CBS, Rageh Omar de la BBC, et David Rose de The Observer.

Tous décla­rèrent que si jour­na­listes et radio­dif­fu­seurs avaient joué leur rôle en remet­tant en ques­tion la pro­pa­gande selon laquelle Sad­dam Hus­sein pos­sé­dait des armes de des­truc­tion mas­sive, que si les men­songes de George W. Bush et de Tony Blair n’a­vaient pas été ampli­fiés et col­por­tés par les jour­na­listes, l’in­va­sion de l’I­rak de 2003 aurait pu ne pas avoir eu lieu, et des cen­taines de mil­liers de femmes, d’hommes et d’en­fants seraient encore en vie aujourd’hui.

La pro­pa­gande pré­pa­rant actuel­le­ment le ter­rain pour une guerre contre la Rus­sie et/ou la Chine n’est en prin­cipe pas dif­fé­rente. A ma connais­sance, aucun jour­na­liste du « mains­tream » Occi­den­tal — un équi­valent de Dan Rather, disons — ne pose la ques­tion de savoir pour­quoi la Chine construit des pistes d’at­ter­ris­sage dans le Sud de la mer de Chine.

La réponse devrait être fla­grante. Les USA encerclent la Chine d’un réseau de bases mili­taires, de mis­siles balis­tiques, de groupes de com­bat, de bom­bar­diers nucléaires.

Cet arc létal s’é­tend de l’Aus­tra­lie aux îles du Paci­fique, les Mariannes, les îles Mar­shall et Guam, les Phi­lip­pines, la Thaï­lande, Oki­na­wa et la Corée, et à tra­vers l’Eu­ra­sie, jus­qu’à l’Af­gha­nis­tan et l’Inde. Les USA ont pas­sé la corde autour du cou de la Chine. Cela ne fait pas l’ob­jet d’un scoop. Silence média­tique. Guerre médiatique.

En 2015, dans le plus grand secret, les USA et l’Aus­tra­lie ont effec­tué le plus impor­tant exer­cice mili­taire air-mer de l’his­toire contem­po­raine, sous le nom de Talis­man Sabre. Il visait à répé­ter un plan de bataille Air-Mer, blo­quant les voies mari­times, comme les détroits de Malac­ca et de Lom­bok, ce qui cou­pe­rait l’ac­cès de la Chine au pétrole, au gaz et à d’autres matières pre­mières vitales pro­ve­nant du Moyen-Orient et de l’Afrique.

Dans le cirque que consti­tue la  cam­pagne pré­si­den­tielle états-unienne, Donald Trump est pré­sen­té comme un fou, un fas­ciste. Il est cer­tai­ne­ment odieux ; mais il est aus­si un pan­tin de haine média­tique. Ce simple fait devrait suf­fire à éveiller notre scepticisme.

Les idées de Trump sur l’im­mi­gra­tion sont gro­tesques, mais pas plus que celles de David Came­ron. Ce n’est pas Trump le Grand Dépor­ta­teur des USA, mais le prix Nobel de la Paix, Barack Obama.

Selon un pro­di­gieux com­men­ta­teur libé­ral, Trump « déchaîne les forces obs­cures de la vio­lence » aux USA. Il les déchaîne ?

Ce pays est celui où des bam­bins tirent sur leur mère et où la police mène une guerre meur­trière contre les noirs amé­ri­cains. Ce pays est celui qui a atta­qué et ten­té de ren­ver­ser plus de 50 gou­ver­ne­ments, dont de nom­breuses démo­cra­ties, qui a bom­bar­dé de l’A­sie au Moyen-Orient, entraî­nant la mort et le dépla­ce­ment de mil­lions de gens.

Aucun pays n’at­teint ce niveau record de vio­lence sys­té­mique. La plu­part des guerres états-uniennes (presque toutes contre des pays sans défense) n’ont pas été décla­rées par des pré­si­dents répu­bli­cains mais par des libé­raux démo­crates : Tru­man, Ken­ne­dy, John­son, Car­ter, Clin­ton, Obama.

En 1947, une série de direc­tives du conseil de sécu­ri­té natio­nal illus­trent l’ob­jec­tif pri­mor­dial de la poli­tique étran­gère états-unienne : « un monde consi­dé­ra­ble­ment fait à l’i­mage [de l’A­mé­rique] ». L’i­déo­lo­gie de l’a­mé­ri­ca­nisme mes­sia­nique. Nous étions tous amé­ri­cains. Ou autres. Les héré­tiques seraient conver­tis, sub­ver­tis, sou­doyés, calom­niés ou broyés.

Donald Trump est un symp­tôme de tout cela, mais c’est aus­si un anti­con­for­miste. ll dit que l’in­va­sion de l’I­rak était un crime ; il ne veut pas de guerre contre la Rus­sie et la Chine. Le dan­ger pour nous n’est pas Trump, mais Hil­la­ry Clin­ton. Elle n’a rien d’une anti­con­for­miste. Elle incarne la rési­lience et la vio­lence d’un sys­tème dont « l’ex­cep­tion­na­lisme » tant van­té n’est qu’un tota­li­ta­risme au visage occa­sion­nel­le­ment libéral.

A mesure que se rap­proche l’é­lec­tion pré­si­den­tielle, Clin­ton sera saluée comme la pre­mière femme pré­si­dente, sans consi­dé­ra­tion aucune de ses crimes et de ses men­songes — tout comme Oba­ma fut accla­mé en tant que pre­mier pré­sident noir, et que les libé­raux gobaient ses pro­pos absurdes sur « l’es­poir ». Et l’illu­sion se perpétue.

Dépeint par le chro­ni­queur du Guar­dian Owen Jones comme « drôle, char­mant, tel­le­ment cool qu’il éclipse pra­ti­que­ment tous les autres poli­ti­ciens », Oba­ma a récem­ment envoyé des drones mas­sa­crer 150 per­sonnes en Soma­lie. Il tue habi­tuel­le­ment des gens le mar­di, selon le New York Times, lors­qu’on lui remet une liste de per­sonnes à tuer par drone. Tel­le­ment cool.

Lors de la cam­pagne pré­si­den­tielle de 2008, Hil­la­ry Clin­ton a mena­cé de « tota­le­ment obli­té­rer » l’I­ran par voie d’armes nucléaires. En tant que secré­taire d’é­tat sous Oba­ma, elle a par­ti­ci­pé au ren­ver­se­ment du gou­ver­ne­ment démo­cra­tique du Hon­du­ras. Sa contri­bu­tion à la des­truc­tion de la Libye en 2011 fut une qua­si-jubi­la­tion. Lorsque le lea­der Libyen, le colo­nel Kadha­fi, fut publi­que­ment sodo­mi­sé avec un cou­teau — un meurtre ren­du pos­sible par la logis­tique états-unienne — Clin­ton se réjouit de sa mort : « Nous sommes venus, nous avons vu, il est mort ».

L’une des plus proches alliés de Clin­ton est Made­leine Albright, l’an­cienne secré­taire d’é­tat, qui s’en est pris à des jeunes filles parce qu’elles ne sou­te­naient pas « Hil­la­ry ». La tris­te­ment célèbre Made­leine Albright qui célé­bra à la télé­vi­sion la mort d’un demi- mil­lion d’en­fants ira­kiens comme « valant le coup ».

Par­mi les plus impor­tants sou­tiens de Clin­ton, on retrouve le lob­by Israé­lien et les com­pa­gnies d’ar­me­ment qui ont ali­men­té la vio­lence au Moyen-Orient. Elle et son mari ont reçu une for­tune de la part de Wall Street. Et pour­tant, elle s’ap­prête à se voir affu­blée du titre de can­di­date des femmes, à même de triom­pher du dia­bo­lique Trump, le démon offi­ciel. On dénombre éga­le­ment de nom­breux fémi­nistes par­mi ses sup­por­ters : ceux de la trempe de Glo­ria Stei­nem aux USA et d’Anne Sum­mers en Australie.

Une géné­ra­tion aupa­ra­vant, un culte post-moderne que l’on appelle aujourd’­hui « la poli­tique iden­ti­taire » a blo­qué de nom­breux esprits libé­raux intel­li­gents dans leur exa­men des causes et des indi­vi­dus qu’ils sou­te­naient — comme les fraudes que sont Oba­ma et Clin­ton ; comme le mou­ve­ment pro­gres­siste bidon Syri­za en Grèce, qui a tra­hi son peuple en s’al­liant avec ses ennemis.

L’au­to-absorp­tion [le nar­cis­sisme, NdT], une forme « d’é­go­cen­trisme », devint le nou­vel esprit du temps dans les socié­tés occi­den­tales pri­vi­lé­giées et signa­la la défaite des grands mou­ve­ments col­lec­tifs contre la guerre, l’in­jus­tice sociale, l’i­né­ga­li­té, le racisme et le sexisme.

Aujourd’­hui, ce long som­meil prend peut-être fin. Les jeunes s’a­gitent à nou­veau. Pro­gres­si­ve­ment. Les mil­liers de bri­tan­niques qui ont sou­te­nu Jere­my Cor­byn comme lea­der du par­ti tra­vailliste font par­tie de cette agi­ta­tion — ain­si que ceux qui se sont ral­liés au séna­teur Ber­nie Sanders.

Au Royaume-Uni, la semaine der­nière, le plus proche allié de Jere­my Cor­byn, le tré­so­rier de l’op­po­si­tion John McDon­nell, a enga­gé le gou­ver­ne­ment tra­vailliste au paie­ment des dettes frau­du­leuses des banques, et, dans les faits, à conti­nuer sa poli­tique de soi-disant austérité.

Aux USA, Ber­nie San­ders a pro­mis de sou­te­nir Clin­ton si ou lors­qu’elle sera nomi­née. Lui aus­si a voté pour l’u­ti­li­sa­tion de la vio­lence par les USA contre d’autres pays lors­qu’il jugeait cela « juste ». Il dit qu’O­ba­ma a « fait un excellent tra­vail ».

En Aus­tra­lie, il règne une sorte de poli­tique mor­tuaire, dans laquelle des jeux par­le­men­taires assom­mants sont dif­fu­sés dans les médias tan­dis que les réfu­giés et les peuples indi­gènes sont per­sé­cu­tés et que croissent les inéga­li­tés, ain­si que la menace d’une guerre. Le gou­ver­ne­ment de Mal­colm Turn­bull vient d’an­non­cer un bud­get de la soi-disant défense de 195 mil­liards de dol­lars, véri­table inci­ta­tion à la guerre. Il n’y eut aucun débat. Silence.

Qu’est deve­nue la grande tra­di­tion popu­laire d’ac­tion directe, libre de tout par­ti ? Où sont le cou­rage, l’i­ma­gi­na­tion et l’en­ga­ge­ment qu’exige la lutte pour un monde meilleur, juste et pai­sible ? Où sont les dis­si­dents de l’art, du ciné­ma, du théâtre, de la littérature ?

Où sont ceux qui ose­ront bri­ser le silence ? Devons-nous attendre que le pre­mier mis­sile nucléaire soit tiré ?

John Pil­ger


Tra­duc­tion : Nico­las Casaux

Édi­tion & Révi­sion : Hélé­na Delaunay

Print Friendly, PDF & Email
Total
0
Partages
9 comments
  1. Well, what do we do ? Apart from shoo­ting a revo­lu­tion ? A revo­lu­tion is great but the after-match is always dif­fi­cult and it’s were dic­ta­tures emerge.
    So, that paper talk about the upco­ming Ame­ri­can elec­tion. Clin­ton is crap-knew that-. Ber­nie seems to be also crap. The only one not being bashed is… Trump ? Seriously ?
    What’s the frea­king solution ?
    I agree with most of the things said here but I just see a dead-end.
    What’s the good ans­wer ? Who’s a good candidate ?
    Damn…

    1. What we do ? We write our selves our own consti­tu­tion. People of power shall NOT write the rules of power.
      A revo­lu­tion ? yeah of course, but we’ve got to be rea­dy for what’s next : A true Demo­cra­tie. and not the fake one we believe we have.
      Read and share this mes­sage on http://www.le-message.org (trans­la­ted in english, ger­man, span­nish, french…). Lets all wake up to become true citi­zens. Lets leave this unpo­we­red situa­tion of being a simple elector.
      Become a gentle virus, spread le-message.org, read it, unders­tand it, spread it, and take back the power for the good of all. Yes we can !

  2. Hi, I believe the solu­tion is true demo­cra­cy through revo­lu­tion. Once the people have regai­ned power it must make sure that it doesn’t give this power back to some mas­ters it believes are more cle­ver to write the new ins­ti­tu­tions. The people must write itself the new social contract and can­not let the pro­fes­sio­nal poli­ti­cians do it in its stead. The new consti­tu­tion­nal assem­bly must be real­ly repre­sen­ta­tive of the popu­la­tion if we want the com­mon inter­est to be the main goal and for this the only solu­tion is to ran­dom­ly draw people to write the new consti­tu­tion. Do not elect them or you are back in the old vicious circle of fol­lo­wing mas­ters ! We would need an assem­bly of 2000 people to be real­ly repre­sen­ta­tive of the popu­la­tion (LAW OF LARGE NUMBERS IN STATISTICS used for the sur­veys). Obvious­ly the new consti­tu­tion would have to be appro­ved by refe­ren­dum and the people who wrote it can­not have a poli­ti­cal func­tion after­wards to avoid the actual ongoing conflict of inter­ests. Of course this means you need to believe in man­kind but that’s what real demo­cra­cy is all about. I know it sounds very uto­pic but I believe it’s the only hope we have to stop us from run­ning into the mas­sacre they’re pushing us towards.We can­not expect them to change, they are cra­zy luna­tics (the article above proves it). The change will have to come from the People. Let’s hope and make eve­ry­thing we can for this revo­lu­tion to hap­pen very soon. This idea of a popu­lar consti­tu­tion­nal assem­bly is from Etienne Chouard. I invite eve­ry­bo­dy to watch his confe­rences on inter­net. There must be some with english translations.

  3. Le monde est tou­jours en guerre. La guerre d’au­jourd’­hui est d’es­sence aty­pique et d’une autre dimen­sion de la guerre classique,nucléaire ou stra­té­gique. Elle est invi­sible et mon­diale. Elle mis en confron­ta­tion un monde uni­po­laire à des orga­ni­sa­tions ter­ro­ristes à base reli­gieuse, eth­nique et poli­ti­co-mafieuse. Depuis plus de 25 ans que le monde en ébul­li­tion a cra­ché les debris de la confron­ta­tion est-ouest pour annon­cer la nou­velle guerre aty­pique oppo­sant des Etats à des mou­ve­ments et orga­ni­sa­tions non gouvernementales…

  4. Et tout cela car l’hu­ma­ni­té doit s’har­mo­ni­ser avec du 432 HZ et qu’à défaut de cette éner­gie essen­tielle les êtres vivants deviennent fous !
    Vous n’a­vez même pas su lire la sage pro­phé­tie, une reli­gieux est plus belle que l’autre mais vous ne savez pas en lire le conte­nu car vous n’a­vez rien avoir avec Dieu !
    Exode 20
    …3 Tu n’au­ras pas d’autres dieux devant ma face. 4 Tu ne te feras point d’i­mage taillée, ni de repré­sen­ta­tion quel­conque des choses qui sont en haut dans les cieux, qui sont en bas sur la terre, et qui sont dans les eaux plus bas que la terre. 5 Tu ne te pros­ter­ne­ras point devant elles, et tu ne les ser­vi­ras point ; car moi, l’Éternel, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux, qui punis l’i­ni­qui­té des pères sur les enfants jus­qu’à la troi­sième et la qua­trième géné­ra­tion de ceux qui me haïssent,…
    Apo­ca­lypse 22
    …12 Voi­ci, je viens bien­tôt, et ma rétri­bu­tion est avec moi, pour rendre à cha­cun selon ce qu’est son oeuvre. 13 Je suis l’al­pha et l’o­mé­ga, le pre­mier et le der­nier, le com­men­ce­ment et la fin. 14 Heu­reux ceux qui lavent leurs robes, afin d’a­voir droit à l’arbre de vie, et d’en­trer par les portes dans la ville!…

  5. L’Homme a inven­té la guerre. Il n’y renon­ce­ra jamais. Aucune hor­reur ne l’ef­fraye et il est prêt à en com­mettre autant qu’il est pos­sible. Cette pla­nète n’a jamais connu un seul jour de paix.

    1. Non. La civi­li­sa­tion c’est la guerre. L’hu­ma­ni­té a des mil­lions d’an­nées. Il a exis­té et il existe encore des cultures non-civi­li­sées, tri­bales, « sau­vages », qui n’ont rien à voir avec la culture domi­nante (la civi­li­sa­tion). Ne pas les occul­ter serait les res­pec­ter. Les igno­rer et faire de grandes décla­ra­tions sur une soi-disant nature abso­lue de l’homme en extra­po­lant uni­que­ment à par­tir d’un seul ensemble mono­cul­tu­rel, c’est absurde, et méprisant.
      https://partage-le.com/2015/02/1084/

  6. Le monde est deve­nu fou et incon­trô­lable à cause de la cupi­di­té et la vora­ci­té de cer­tains chefs d’é­tats qui veulent domi­ner toutes les richesses de la pla­nète. Les États-Unis en tête de cette course effré­née au pou­voir abso­lu mais à quel prix ? Des mil­lions de per­sonnes sont injus­te­ment mas­sa­crées, la nature est en train d’être déci­mée par ces dir­ri­geants irres­pon­sables qui nous mènent vers l’a­po­ca­lypse. Que peuvent faire de simples citoyens ?

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Articles connexes
Lire

Le paysan, « ébauche grossière et incomplète de l’homme réellement civilisé » (par Eugen Weber)

Afin de prolonger notre critique du mot et de l’idée de civilisation (voir aussi cet article), nous vous proposons ce court extrait du livre La fin des terroirs d’Eugen Weber (Fayard, 1983). Où l’on perçoit de manière flagrante l’idéologie suprémaciste et raciste qu’implique l’idée de civilisation, idée qui ne sert pas qu’à dénigrer les « primitifs » de quelque pays exotique, puisqu’elle sert également à inférioriser les « sauvages » de notre propre nation (en devenir, qui doit être construite en éradiquant, en civilisant lesdits sauvages). La civilisation, la ville, le Progrès, l'école, l’État, des idées qui se recoupent et se complètent, et qui nous ont menés au désastre social et écologique en cours.