Rendre l’écologie « fun et sexy », ou comment la frivolité nuit à la résistance (par Derrick Jensen)

Tra­duc­tion d’un article de Der­rick Jen­sen, membre fon­da­teur de l’or­ga­ni­sa­tion d’é­co­lo­gie radi­cale Deep Green Resis­tance, ini­tia­le­ment publié par écrit dans le numé­ro de janvier/février 2012 du maga­zine Orion, et en ligne à l’a­dresse sui­vante, le 8 mars 2016.


En guise d’introduction, il me faut pré­ci­ser : j’aime m’amuser, et j’aime le sexe. Mais je suis écœu­ré d’entendre que nous devons rendre l’écologie fun et sexy. Cette idée mal­avi­sée, irres­pec­tueuse envers les vic­times humaines et non-humaines de cette culture, est une énorme dis­trac­tion qui nous fait perdre du temps et de l’énergie que nous n’avons pas, et qui atro­phie les chances infimes qu’il nous reste de mettre en place la résis­tance concrète et néces­saire pour entra­ver la civi­li­sa­tion indus­trielle dans sa des­truc­tion de la pla­nète. Le fait que tant de gens, chaque jour, réclament de l’écologie qu’elle devienne plus fun et plus sexy révèle non seule­ment la fai­blesse de notre mou­ve­ment, mais aus­si le manque fla­grant de sérieux avec lequel un grand nombre d’activistes abordent les pro­blèmes aux­quels nous fai­sons face. Alors qu’il s’agit de mettre fin au meurtre de la pla­nète, trop d’écologistes s’y prennent davan­tage comme s’ils orga­ni­saient une fête que comme s’ils construi­saient un mouvement.

Par exemple, on trouve sur You­Tube une vidéo de man­ne­quins se dénu­dant, appa­rem­ment pour nous aler­ter des dan­gers liés au réchauf­fe­ment cli­ma­tique. Quoi de mieux pour cela qu’un man­ne­quin se dan­di­nant tan­dis qu’elle se désha­bille, accom­pa­gnée d’un son rock entraî­nant ? Sous la vidéo, un slo­gan explique que « Quelle que soit votre idéo­lo­gie poli­tique, je pense que nous pou­vons tous nous retrou­ver der­rière l’idée de man­ne­quins se dénudant. »

Eh bien, pas moi. Cette vidéo ren­force les valeurs d’une culture pro­fon­dé­ment miso­gyne, au sein de laquelle le corps des femmes est régu­liè­re­ment expo­sé pour l’usage des hommes, où l’industrie de la por­no­gra­phie pèse 90 mil­liards de dol­lars et consti­tue le prin­ci­pal usage com­mer­cial d’internet. & dans un mou­ve­ment qui peine déjà à ne pas perdre en grand nombre ces femmes qui sont réi­fiées, har­ce­lées, vio­lées et réduites au silence par des hommes qu’elles pre­naient pour des cama­rades, sou­hai­tons-nous réel­le­ment uti­li­ser des moyens de recru­te­ment qui encou­ragent cette réification ?

Com­pa­rez ces effeuillages de man­ne­quins avec le mes­sage de Shey­la Juru­na, éga­le­ment dif­fu­sé sur You­Tube. Porte-parole des peuples indi­gènes Juru­na de la rivière Xin­gu au Bré­sil, Shey­la Juru­na regarde droit dans la camé­ra et déclare : « Le bar­rage du Belo Monte est un pro­jet de mort et de des­truc­tion. Il éra­di­que­ra nos popu­la­tions et toute notre bio­di­ver­si­té… Nous avons déjà ten­té diverses formes de dia­logue avec le gou­ver­ne­ment, fai­sant tout ce qui était en notre pou­voir pour entra­ver ce pro­jet, mais nous n’avons pas été enten­dus. Je pense qu’il est désor­mais temps pour nous de par­tir en guerre contre Belo Monte. Fini le dia­logue. L’heure est venue d’entreprendre des actes de résis­tance déter­mi­nés et sérieux contre ce projet. »

Je peux vous garan­tir que Shey­la Juru­na n’est pas deve­nue acti­viste pour le fun et le sexe.

De plus, l’approche « fun et sexy » de l’écologie s’attelle à employer des tech­niques ini­tia­le­ment déve­lop­pées pour vendre des pro­duits, dans le but de construire un mou­ve­ment. Mon­trer le visage exta­tique d’une femme alors qu’elle attrape un bidon d’adoucissant tex­tile peut pous­ser cer­taines per­sonnes à ache­ter cette marque. Mais deve­nir acti­viste et ache­ter de l’adoucissant sont deux pro­ces­sus tota­le­ment dis­tincts. Le pre­mier requiert force morale, dis­ci­pline, et dévoue­ment, tan­dis que le second ne néces­site que 4 dol­lars pour ache­ter ce « pro­duit natu­rel qui ren­dra votre linge doux, câlin et anti­sta­tique ».

Dans le domaine des rela­tions publiques, l’armée amé­ri­caine n’a que trop bien sai­si ce que les éco­lo­gistes peinent à com­prendre : com­bien avez-vous vu de spots de recru­te­ment van­tant le carac­tère fun et sexy de l’armée ? Aucun. L’aventure, oui. Le ser­vice à la com­mu­nau­té, oui. Pour quelques-uns, la fier­té, oui. Tout cela, au pas­sage, pour­rait et devrait être dit de l’activisme. Le recru­te­ment basé sur le fun et le sexe atti­re­ra ceux qui y sont pour le fun et pour le sexe. Cela signi­fie que soit le taux d’érosion sera fort par­mi ces recrues, ou, bien pire, que l’activisme devien­dra lui-même assez super­fi­ciel pour les rete­nir. Cela devrait être évident mais au cas où cela ne le serait pas : on ne peut pas construire un mou­ve­ment sérieux sur de la frivolité.

Les pro­blèmes aux­quels nous fai­sons face ne sont ni amu­sants ni sexy, et le tra­vail néces­saire à leur réso­lu­tion sera tout sauf super­fi­ciel. L’organisation est un tra­vail dif­fi­cile, par­fois exté­nuant, sou­vent éner­vant, et vu où nous en sommes dans le meurtre de la pla­nète, presque tou­jours déchi­rant. Le mes­sage de Shey­la Juru­na ne relève ni de l’amusement ni du jeu. Il s’agit de vie et de mort – de la sienne, de celle de son peuple, et de celle de la terre sans laquelle son peuple ne sera plus lui-même.

Mal­heu­reu­se­ment, l’idée selon laquelle l’activisme (ils n’osent jamais appe­ler cela résis­tance) doit être fun et sexy infeste l’ensemble du mou­ve­ment éco­lo­gique, des radi­caux les plus ori­gi­naux aux réfor­mistes les plus conven­tion­nels. J’ai en main le der­nier numé­ro du jour­nal Earth First ! qui contient une pho­to du der­nier Ren­dez­vous Earth First ! (des évè­ne­ments qui sont répu­tés pour leur débauche alcoo­li­sée) sur laquelle on aper­çoit des jeunes hommes et des jeunes femmes nues en train de for­mer une pyra­mide humaine. Quel est le rap­port avec le fait de mettre fin à la des­truc­tion de la pla­nète par cette culture ? Ima­gi­nez-vous les Free­dom Riders nus en train de faire des pyra­mides humaines, de se peindre le visage, ou d’apporter des marion­nettes en papier-mâché lors de rassemblements ?

Autre exemple, une cam­pagne récente a impli­qué des étu­diants d’universités se met­tant en sous-vête­ments (remar­quez-vous la constante ?) et cou­rant dans leur cam­pus. Un article pro­mo­tion­nel inti­tu­lé « Expo­sez les men­songes des entre­prises char­bon­nières — Avec vos sous-vête­ments » com­men­çait ain­si : « Qui ne serait pas par­tant pour sou­te­nir une bonne cause si l’on peut le faire en enle­vant son pan­ta­lon ? » Ce « pro­jet » est un par­te­na­riat entre le Sier­ra Club et une « marque de sous-vête­ments sty­li­sées » appe­lée PACT. Le Sier­ra Club nous rap­porte que « sur les quelques der­nières semaines, des étu­diants de cam­pus ali­men­tés par de l’énergie issue du char­bon ont déjà uti­li­sé cette ligne de sous-vête­ment lors d’évènements orga­ni­sés, comme des flash mobs, où des étu­diants se désha­billaient spon­ta­né­ment [sic] jusqu’à exhi­ber leurs sous-vête­ments “Beyond Coal” [en fran­çais : “Au-delà du char­bon”], ou lors d’une course pour les renou­ve­lables, un cross intra-cam­pus en sous-vête­ments en faveur de l’utilisation de com­bus­tibles plus propres ». La vidéo, camé­ra à l’épaule, du « flash mob en sous-vête­ments » est tel­le­ment embar­ras­sante (et dépri­mante) que j’espère vrai­ment que vous ne la cher­che­rez pas. Sous les images, on peut lire « Ôtez vos pan­ta­lons pour le Sier­ra Club et le PACT. »

Est-il vrai­ment néces­saire que j’analyse ce qui est immo­ral (et glauque) dans le fait que des diri­geants du Sier­ra Club et des fabri­cants de sous-vête­ments encou­ragent de jeunes gens à reti­rer leurs vête­ments, qui plus est en pré­ten­dant que c’est de l’activisme ? Je me sou­viens d’une récente cam­pagne contre le réchauf­fe­ment cli­ma­tique pour laquelle « 3000 per­sonnes, à New Del­hi, ont for­mé un énorme élé­phant mena­cé par la mon­tée des eaux — un appel aux diri­geants du monde pour qu’ils n’ignorent pas ‘l’éléphant dans la pièce’. » Je me sou­viens des visages peints, et je me sou­viens des marion­nettes. & je me sou­viens que le spec­tacle occulte la réalité.

Je me sou­viens éga­le­ment d’une conver­sa­tion que j’avais eue avec des repré­sen­tants des Pre­mières Nations à Van­cou­ver, en Colom­bie Bri­tan­nique, qui me racon­taient com­ment, lors des mani­fes­ta­tions anti-Olym­piques, des guer­riers indiens se tenaient fer­me­ment aux côtés de leurs alliés non-indi­gènes, confron­tant la police à pro­pos de la pro­fa­na­tion de leurs terres. Ils ont regar­dé der­rière eux et ont vu la rup­ture entre eux d’un côté et une grande cohorte de mani­fes­tants prin­ci­pa­le­ment blancs de l’autre. La sépa­ra­tion était cepen­dant plus que phy­sique ; les mani­fes­tants de tête étaient très sérieux, et der­rière eux se trou­vait un nombre incal­cu­lable de gens por­tant des cos­tumes de lapins ou cou­rant dans tous les sens dans des bobs­leighs en carton.

Com­ment, depuis quand, et pour­quoi le spec­tacle, la fête et la débauche ont-ils rem­pla­cés la résis­tance poli­tique orga­ni­sée et sérieuse ? Com­ment le fait d’ôter son pan­ta­lon et de cou­rir dans tous les sens est-il deve­nu un acte poli­tique ? Et où la digni­té trouve-t-elle sa place dans tout ça ? Il y a évi­dem­ment une place pour l’absurde dans le dis­cours poli­tique. Cepen­dant, l’absurde, dans le dis­cours poli­tique, vise à ridi­cu­li­ser et à humi­lier ceux aux pou­voir, pas nous-mêmes.

Les juifs qui par­ti­ci­pèrent au sou­lè­ve­ment du ghet­to de Var­so­vie ont pris les armes pour défendre leurs vies. Tecum­seh, le chef de guerre Shaw­nee a pris les armes en défense de son peuple et de sa terre. Har­riet Tub­man a mis sa propre vie en jeu pour libé­rer son peuple. Nous, en revanche, avons beau­coup à faire pour enfin esquis­ser un mou­ve­ment de résis­tance sérieux.

Der­rick Jensen


Tra­duc­tion : Jess Aubin & Nico­las Casaux

 

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  1. Article tota­le­ment réac… Avez-vous ren­con­trez ces gens ? Non, je ne crois pas… Moi oui, et ce qu’ils font, c’est sim­ple­ment s’ex­pri­mer en étant eux-mêmes. Ils prennent leur pied, et conscien­tisent (que vous le vou­liez ou non) à leur échelle. Oh oui, vous pou­vez pondre des théo­ries far­fe­lue pour essayer de briller en socié­té, il y a une chose claire : il n’y a que ceux qui créent qui prennent le risque de se trom­per. Vous êtes là tel un cri­tique d’art der­rière votre écran, vous n’a­vez que les mots pour exis­ter, mais les actes ?

    1. 1 — « Réac » ça n’est pas un argu­ment, c’est l’exemple même de l’ex­pres­sion absurde, creuse, qu’on uti­lise parce que c’est com­mun, et pour « briller en société ».
      2 — « Théo­rie far­fe­lue » ce n’est pas un argu­ment non plus, dans l’ar­ticle sont énon­cées des cri­tiques argu­men­tées de cer­taines ten­dances bien réelles (réi­fi­ca­tion du corps des femmes, nivel­le­ment par le bas du dis­cours dans un but quan­ti­ta­tif absurde, etc.)
      3 — « Vous êtes là tel un cri­tique d’art der­rière votre écran, vous n’avez que les mots pour exis­ter, mais les actes ? » Tou­jours pas un argu­ment, une sorte d’in­jure gra­tuite lan­cée au hasard, pour insul­ter le mes­sa­ger plu­tôt que d’a­voir quelque chose à répondre à un argu­ment qui nous a vexé, ou d’a­voir au moins essayé de com­prendre le message.

  2. aha­ha­ha, super drôle !!! vos refe­rences en fin d’ar­ticle sont des com­bats / des guerres qui ont été per­dues, et vous citez l’ar­mée comme exemple !!!!! Je vous pose la ques­tion : est ce que vous pre­fe­rez faire triom­pher vos idées ou mou­rir en héros ?

  3. Sur le fond, cet article est con. C’est mon point de vue et tout est dis­cu­table. Par contre sur la forme, je pige pas un truc… L’ar­ticle date de 2012. A cette époque, Pro­fes­seur Feuillage ou encore Géné­ra­tion Cobaye n’exis­taient pas. Lors­qu’on cite un article, en tant que dif­fu­seur, publi­ca­teur ou jour­na­liste, il faut res­pec­ter le texte ini­tial ou men­tion­ner vos modi­fi­ca­tions par « ndlr ». C’est la base. En l’occurrence, vous détour­nez un pro­pos de Der­rick Jen­sen avec des pho­tos d’illus­tra­tions anachroniques.
    Ensuite, avez-vous ten­té de ren­trer en contact avec ces gens si cri­ti­quables ? Peut-être auriez-vous eu une ana­lyse plus inté­res­sante que des légendes bâclées.

    1. Sur le fond, ton com­men­taire est contre-pro­duc­tif. Et con. Puisque zéro argu­men­ta­tion quant au fond, mais seule­ment une remarque sur la forme, avec laquelle nous sommes d’ac­cord, nous allons d’ailleurs pré­ci­ser que ce sont des ajouts.

    2. Cam greu sa zam­bes­ti cand tre­buie sa te gan­des­ti ce pui pe masa disea­ra sau cu ce sa iti pla­tes­ti ratele in care te-ai ingro­pat. Rea­li­ta­tea e ca mat­trioa­jea roma­ni­lor se inca­drea­za in cele 2 cate­go­rii. Restul mai sunt vreo 5%,zambesc, dar in spa­tele gea­mu­ri­lor fumurii.

  4. Cet article est con parce qu’il se fonde sur l’i­dée que votre mode de com­mu­ni­ca­tion rentre dedans, revan­chard et culpa­bi­li­sant est effi­cace. C’est une erreur. Avec ce genre d’ar­ticle, au mieux vous obte­nez l’as­sen­ti­ment d’a­nar cra­dingues et gueu­lards mais jamais vous ne ferez chan­ger d’a­vis d’autres per­sonnes. Pour­quoi ? Parce qu’en étant seg­men­tant, mora­li­sa­teur et anxio­gène on ne génère ni prise de conscience, ni chan­ge­ment, on braque les gens, on sclé­rose leur poten­tielle volon­té de chan­ger les choses. Au contraire, les acteurs de l’é­co­lo­gie que vous citez per­mettent à un cer­tain nombre de per­sonnes, qui se foutent de l’é­co­lo­gie, d’a­voir une source d’in­for­ma­tion simple ludique sur des thèmes envi­ron­ne­men­taux et c’est déjà un début. On appelle ça la vul­ga­ri­sa­tion mais vous, vous trou­ver ça vul­gaire. Dom­mage car cela porte plus de fruits que vos actions. Enfin, vous n’a­vez pas répon­du à ma ques­tion, avez-vous contac­té les gens que vous cri­ti­quez pour obte­nir des infor­ma­tions sur leurs points de vue ou leurs enga­ge­ments… Bref, pour livrer à vos lec­teurs autre chose que de simples spéculations.

  5. On attaque pas le mot « fun » comme çà mes­dames et mes­sieurs du Par­tage, c’est un mot sacré, on ne veut pas de ten­sion sur ce com­por­te­ment col­lec­tif ! ne cra­chez pas sur les restes de cette belle conscience verte, fleu­ris­sante… un éter­nel printemps !
    Vous avez mis le doigt sur quelque chose là encore…
    Il ne faut pas prendre le monde au sérieux… on va tous cre­vé mais grâce a des émis­sions comme çà on crè­ve­ra moins con ah ah ah… un peu de posi­ti­visme quoi ! sur­tout que c’est quand même plus facile de posi­ti­ver que de prendre cette atti­tude néga­tive ! un peu de laxisme, un peu de dénie, un peu d’hy­po­cri­sie et vous aurez un cock­tail digeste, tout le monde vien­dra s’a­breu­ver a vôtre source ! et puis invi­té les acteurs de la déban­dade, on a besoin de bla-bla sinon on est per­du… vous pour­riez faire des inter­views de stars ?! vous pour­riez faire comme les mains­treams çà serait plus sympa !
    Ralf a rai­son, y’en a marre des revan­chards, des loo­sers, et des anars cra­dingue… ‘est de leur faute tout çà, si les villes sont dégueus et que les gens biens peuvent pas béton­ner comme ils veulent devant chez eux ! c’est un comble quand même, si je veux faire un trou de chez moi jus­qu’en chine je vois pas ce qui m’en empêcherait !
    Comme dit Ralph il nous faut des sources d’in­for­ma­tions simples et lubriques, il faut vul­ga­ri­ser a fond, c’est un don du ciel cette his­toire de catas­trophe éco­lo­gique, il faut en pro­fi­ter ! Il a rai­son Ralph il faut don­ner du sexe, du voyeu­risme, mais je vois pas pour­quoi il veut pas spé­cu­ler, çà serait dom­mage de pas pro­fi­ter quand même ?! 😀

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