Documentaire de la BBC : Les enfants transgenres (par Nicolas Casaux)

Autour du monde, de plus en plus d’en­fants sont orien­tés vers des cli­niques de genre. Leurs parents sont de plus en plus encou­ra­gés à suivre une approche affir­ma­tive du genre. Mais est-ce une bonne idée ? Nous vous pro­po­sons ci-après un docu­men­taire de la BBC, qui a fait par­ler de lui parce qu’il a été cen­su­ré au Cana­da, avec sous-titres en français.

Print Friendly, PDF & Email
Total
46
Shares
13 comments
  1. Concer­nant le trans­hu­ma­nisme, je ne peux qu’agréer.

    Concer­nant le mou­ve­ment trans­genre, c’est plus compliqué.
    Je pense en effet que ce sont nos civi­li­sa­tions judéo-chré­tiennes et musul­manes qui ont petit à petit ostra­ci­ser l’ho­mo­sexua­li­té (au sens le plus large pos­sible et dans toutes ses accep­tions, incluant donc par­fois les trans­genres) là où il n’y avait au départ qu’une « dif­fé­rence de ces per­sonnes » par rap­port à la norme mais qui ne posait pas de pro­blème en soi à la société.

    C’est d’ailleurs tout à fait notable avec l’é­van­gé­li­sa­tion en Afrique sub­sa­ha­rienne. Là où il y avait des per­sonnes et des pra­tiques dif­fé­rentes de la norme, la Bible à créer des monstres à ostraciser.
    On pour­rait éga­le­ment par­ler de la bis­pi­ri­tua­li­té (https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Bispiritualité)

    Je sou­tiens évi­dem­ment les luttes contre les vio­lences faites aux homo­sexuels et trans­genres. Luttes qui, en par­tie, pou­vaient viser à reve­nir à un état des choses d’a­vant la civi­li­sa­tion judéo-chré­tienne et musulmane.
    Mais les luttes ont visi­ble­ment dévié vers une cer­taine nor­ma­li­sa­tion, para­doxale dans les faits (anthro­po­lo­giques, sociaux et sta­tis­tiques), et à laquelle je n’a­grée pas bien qu’é­tant homosexuel.
    À ce sujet, on peut citer l’ou­vrage « Mani­feste contre la nor­ma­li­sa­tion gay » (https://lundi.am/Contre-la-normalisation-gay-Entretien-avec-Alain-Naze).

    Être homo­sexuel ou trans­genre c’est être, certes, irré­mé­dia­ble­ment dif­fé­rent de la norme ; et ça ne devrait en fin de compte poser de pro­blème à personne.

    1. Le pro­blème, c’est que le rap­pro­che­ment entre des pra­tiques ou des façons d’être issues d’autres cultures (autres que la civi­li­sa­tion occi­den­tale) et le mou­ve­ment trans de la civi­li­sa­tion occi­den­tale est très abu­sif. Ces choses n’ont rien à voir. Je lisais récem­ment un texte écrit par un amé­rin­dien qui se plai­gnait de ce que les Euro­péens ten­taient de jus­ti­fier le fait d’être trans à l’aide d’un concept amé­rin­dien de Two Spi­ri­ted Per­son, il expli­quait que ce paral­lèle n’é­tait pas juste (et bon­jour l’ap­pro­pria­tion cultu­relle). Pareille­ment les warias d’In­do­né­sie, les katoeys du Siam, les hij­ras des Indes, muxhes du Mexique, bur­ne­shas d’Albanie, etc., et le trans­gen­risme occi­den­tal ne sont pas une seule et même chose, ils n’ont rien à voir (et même s’il s’é­tait agit de la même chose, jus­ti­fier une pra­tique par le fait qu’elle est pra­ti­quée ailleurs n’est pas non plus judi­cieux, cela ne nous dit rien sur sa jus­tesse, on pour­rait ain­si jus­ti­fier le patriar­cat sous pré­texte que cer­taines cultures autres que la culture occi­den­tale sont patriar­cales, etc). Défendre la jus­tesse du trans­gen­risme en s’ap­puyant sur l’exis­tence des autres est insen­sé. L’i­déo­lo­gie qui génère le cou­rant trans n’a rien à voir avec les contextes cultu­rels qui ont don­né nais­sance à des pra­tiques spé­ci­fiques et à des com­por­te­ments cultu­rels spé­ci­fiques dans d’autres socié­tés, l’i­déo­lo­gie trans est le pro­duit d’une socié­té com­plè­te­ment démente. Ce n’est pas une carac­té­ris­tique cultu­relle har­mo­nieu­se­ment inté­grée au sein d’une socié­té démo­cra­tique et saine. Avez-vous lu les cri­tiques (celle d’idiocratie2012 ou celle de PMO) suggérées ?

      Mani­fes­te­ment, ain­si que l’ex­pose le docu­men­taire, être trans­genre cela peut décou­ler de confu­sions men­tales, de pro­blèmes psy­cho­lo­giques, et donc, fina­le­ment ce qui pose le plus pro­blème c’est quand l’in­sa­ni­té, l’in­hu­ma­ni­té d’une socié­té agresse tel­le­ment ses membres qu’ils se conforment à sa folie ambiante au lieu d’es­sayer de lut­ter contre la socié­té qui les maltraite.

      1. Oui, j’ai lu l’ar­ticle sur idiocratie2012.

        Nous sommes d’ac­cord sur l’i­déo­lo­gie trans­gen­riste. C’est ce que je vou­lais sou­li­gner par « Mais les luttes ont visi­ble­ment dévié vers une cer­taine normalisation ».

        Enfin, ce que je vou­lais dire c’est que l’a­nor­ma­li­té n’est ni à pro­mou­voir ni à ostraciser.

  2. Le repor­tage est vrai­ment inter­pel­lant .… Mal­heu­reu­se­ment il nous faut sup­por­ter les pubs intem­pes­tives de la socié­té tech­no-indus­trielle . Dai­ly-Motion se fait plein de pognon sur nos temps de cer­veaux . Fran­che­ment je vis ça comme du viol sub­li­mi­nal, c’est insupportable.
    Je pré­fère quand vous pos­tez vos vidéos sur YT , au moins chez eux il y a moyen de sau­ter les pubs.
    Sur ce , mer­ci à toi Nicolas.
    Salut et accolade.

  3. Mer­ci d’a­voir par­ta­gé ce documentaire.

    J’ai juste un sen­ti­ment de frus­tra­tion car je me rend compte que je ne pour­rais pas par­ler de ce docu­men­taire dans les groupes sociaux dans les­quelles j’é­vo­lue. Je l’ai juste par­ta­gé avec quelques amis très proches avec qui je sais que le débat est encore possible.

    Je n’ai pas encore pris le temps de lire les deux papiers de l’in­tro­duc­tion mais je m’y pen­che­rais très vite.

  4. Repor­tage inté­res­sant… par­mi d’autres sur une ques­tion hau­te­ment complexe…
    décla­rer que tout cela ne serait qu’une ques­tion d’i­déo­lo­gie est p‑ê vrai… mais en conclure que ce ne serait que le pro­duit d’une socié­té malade me semble un peu court… certes, il y a une idéo­lo­gie… mais der­rière l’é­co­lo­gie, aussi…
    et fina­le­ment, en arri­ver à par­ler « d’a­nor­ma­li­té » (comme je lis dans un com­men­taire) est une dérive qui indique à quel point la culture socié­tale dans laquelle nous sommes nous formate…
    quand on se déclare et se reven­dique proche de la nature, le moins que l’on puisse consta­ter est que la nature est un for­mi­dable labo­ra­toire qui essaie toutes les formes de vie pos­sible, et qu’il ne devrait donc pas y avoir « d’a­nor­ma­li­té »… ce terme-là est pré­ci­sé­ment le fruit d’une culture qui a dis­cri­mi­né cer­tains au pro­fit du plus grand nombre… autre­ment dit, une culture de dominant…
    sur nombre de sujets (dont celui du « genre ») que l’on parle plu­tôt de « dif­fé­rence », mais pas « d’anormalité »…
    comme je l’ex­prime en début de com­men­taire, c’est un sujet hau­te­ment com­plexe, comme l’est le cer­veau dont il est briè­ve­ment ques­tion dans le repor­tage et que ceux qui tra­vaillent des­sus avouent n’en pas connaître encore grand chose…
    il s’a­git donc de ne pas résu­mer (voire réduire) par telle affir­ma­tion plu­tôt qu’une autre, une telle complexité…
    et dans tous les cas, il s’a­git aus­si de ne pas oublier les souf­frances par les­quelles passent cer­taines per­sonnes dans les troubles qu’elles traversent…
    un peu d’empathie dans ce monde tant décrié n’est pas un luxe et tout ne se résume (encore une fois!) pas à blanc/noir, normal/anormal, bon/mauvais… même si cela dérange un peu notre confort intel­lec­tuel qui pré­fè­re­rait svt des cases sim­plistes où mettre les gens…

    1. Je rejoins glo­ba­le­ment Nico­las dans sa lec­ture du phé­no­mène trans­genre. Avec quelques réserves ou pré­ci­sions : homo­sexua­li­té et trans­genre relèvent de logiques tout à fait dif­fé­rentes. L’un est un phé­no­mène « natu­rel », qui n’en­traine d’ailleurs aucun cout en terme de consom­ma­tion de res­sources, l’autre est une mons­truo­si­té, dans le sens d’une trans­gres­sion des lois bio­lo­giques. J’ai d’ailleurs dans mon entou­rage l’exemple d’une per­sonne trans­genre qui a contrac­té un can­cer de la lymphe à cause des hor­mones qu’elle est contrainte d’ab­sor­ber quo­ti­dien­ne­ment… et qu’elle rejette allè­gre­ment sans se poser de ques­tion dans ses eaux usées avec les consé­quences que l’on connaît sur l’environnement. Para­doxa­le­ment, elle se pré­tend éco­lo et exerce en tant qu’é­du­ca­teur à l’environnement.
      L’exemple de Mar­tine Roth­blatt est emblé­ma­tique de cette folie de refus des limites impo­sées par l’in­car­na­tion. Fan­tasme infan­tile de toute puis­sance qui amène à nier notre condi­tion fon­da­men­tale d’êtres bio­lo­giques. Pire, le pro­jet de Mar­tine Roth­blatt est une impos­ture dans la mesure où son ava­tar numé­rique n’est plus un être pen­sant mais une vul­gaire copie qui repro­dui­rait à l’in­fi­ni des schèmes com­por­te­men­taux tra­duits sous forme d’algorithmes.
      Fina­le­ment, la ques­tion cen­trale que pose notre époque est celle de l’ac­cep­ta­tion de notre fini­tude en tant qu’in­di­vi­dus et des consé­quences qu’entraînent notre condi­tion bio­lo­gique : la mala­die, la souf­france, la mort. Rien de nou­veau depuis Sid­dhar­ta Gautama.
      L’autre ques­tion igno­rée, non moins impor­tante, est celle du coût accep­table pour la Vie de la sur­vie de l’in­di­vi­du. D’un point de vue bio­lo­gique, des indi­vi­dus qui n’ac­ceptent pas l’i­dée de cette fini­tude et qui pré­tendent sur­vivre quelle qu’en soit le coût pour la Vie, quitte à la com­pro­mettre, sont bels et biens des monstres. Lorsque des pays entiers s’ac­crochent à un confort de vie com­bien illu­soire et super­flu quitte à com­pro­mettre notre ave­nir col­lec­tif, il y a bel et bien quelque chose qui relève de la folie et de la monstruosité.
      En poin­tant les aber­ra­tions du mou­ve­ment trans­genre, Nico­las prend le risque de se faire clouer au pilo­ri par l’in­qui­si­tion confu­sion­niste qui pré­tend impo­ser les canons de la bien-pen­sance et qui abo­lit toute pos­si­bi­li­té de contra­dic­tion, sinon de réflexion. Pour cela, per­mets moi de saluer ton cou­rage et de t’a­dres­ser toute mon amitié. 

      Au pas­sage, nous par­ta­geons nombre d’i­dées, de réfé­rences et de réflexions autour de l’é­co­lo­gie, de la phi­lo­so­phie, de la poli­tique… met­tons un cer­tain regard sur le monde… un regard qui abou­tit fina­le­ment à une forme de cohé­rence qui se tra­duit logi­que­ment par des pra­tiques : rela­tion à la tech­no­lo­gie, à la consom­ma­tion, curio­si­té, esprit cri­tique et ration­nel, sens de la mesure, huma­nisme, refus des alié­na­tions, affir­ma­tion de la sou­ve­rai­ne­té per­son­nelle et col­lec­tive, coopé­ra­tion et orga­ni­sa­tion col­lec­tive. Je regrette que ce regard ne soit pas plus for­ma­li­sé ou affir­mé. Pour­tant, il me semble que notre époque a dra­ma­ti­que­ment besoin de ce regard afin de rompre avec cette folie ambiante et construire les bases d’un mode de vie viable et durable. Peut-être même est-ce parce que ce regard est trop peu affir­mé que notre monde est tel­le­ment dingue. J’en trouve des petits mor­ceaux un peu par­tout. Mais j’ai­me­rais voir de mon vivant émer­ger un mou­ve­ment qui porte de façon cohé­rente et affir­mée cette réflexion que nous sommes quelques uns à nour­rir dans notre coin. Nous nous y sommes essayés avec ou sans suc­cès. Ce n’est pas une tâche facile. Pour­tant, faire émer­ger cette réflexion me semble néces­saire et même plus : vital.
      Dans les chiottes, on trouve sou­vent ce mes­sage : « Prière de lais­ser l’en­droit dans un meilleur état que celui dans lequel vous l’a­vez trou­vé ». Tout un pro­gramme pour l’Humanité !
      (par­tage-le !)

      1. Je suis entiè­re­ment d’ac­cord avec toi, Janus, le trans­sexua­lisme est une aber­ra­tion qui méprise les don­nées bio­lo­giques. Toute per­sonne qui est por­tée vers une éco­lo­gie radi­cale ou pro­fonde ne peut que redou­ter la mode trans­sexuelle. Les consé­quences délé­tères pour les batra­ciens et les rep­tiles de la pilule contra­cep­tive sont à mettre en paral­lèle de ce refus du don­né « natu­rel » où le pro­grès tech­no­lo­gique doit répondre à tous les caprices de l’homme civi­li­sé. Une approche pro­fon­dé­ment éco­lo­gique ne peut que détruire les lubies idéo­lo­giques qui font tant de mal aux mou­ve­ments éco­lo­giques ins­ti­tués. C’est un rap­pel dou­lou­reux mais salutaire.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Articles connexes
Lire

Le mouvement pour le climat est mort ! (un compte-rendu de la COP21)

Nous ne pouvons pas continuer à attendre quoi que ce soit des groupes prêts à négocier avec l'état. Nous n'avons pas le temps pour cela. Le militarisme et l'impérialisme climatique sont les forces responsables de la situation des réfugiés climatiques, et du nombre de morts qui ne cesse d'augmenter rapidement. La répression étatique entrave tout progrès réel vers la libération raciale, sociale et environnementale.