Le texte suivant est une traduction d’un article de la féministe états-unienne Jennifer Bilek initialement publié en anglais, le 31 mars 2022, à l’adresse suivante : https://www.the11thhourblog.com/post/trans-widows-technology-and-the-destigmatization-of-autogynephelia-transsexualism
Au fondement de la nouvelle industrie du genre réside le fétichisme sexuel des hommes adultes que l’on connait aujourd’hui sous le nom d’autogynéphilie (AGP) et qui était auparavant appelé transsexualisme. L’AGP est un fétichisme sexuel qui consiste à convoiter la biologie féminine. Il s’agit de l’érotisation des femmes en tant qu’objets, de l’objectification sexuelle des femmes aujourd’hui portée par les industries du sexe à leur apogée. Le « transgenrisme » représente l’image de marque et la façade politique de ce fétichisme très profitable de l’ingénierie humaine. La pierre angulaire de ce fétichisme, actuellement consolidée au travers de la normalisation de l’AGP dans la société, est l’effacement des femmes. L’AGP s’exprimait autrefois par l’appropriation de ce qui était culturellement (stéréotype) considéré comme des vêtements et accessoires féminins (fétichisme de travestissement). Grâce aux progrès technologiques, ce fétichisme s’est étendu à l’appropriation de la biologie féminine elle-même. Lorsque l’appropriation du corps des femmes est sérieusement considérée comme un « traitement médical » afin de soulager les paraphilies masculines ou leur homophobie intériorisée, leurs problèmes de santé mentale et/ou d’image de soi, les femmes n’existent plus en tant qu’êtres sexués à part entière.
En cela réside tout l’intérêt de l’industrie du genre. L’effacement des femmes est devenu le money shot ultime de l’industrie du sexe (NdLT : le money shot désigne le moment de l’éjaculation ou/et le moment le plus violent d’une vidéo pornographique, ce qui est attendu par les consommateurs). Les femmes deviennent tout et n’importe quoi, tout ce que n’importe qui dira qu’elles sont. Spoliées de toute définition de leur réalité sexuée, elles perdent leur intégrité. Il s’agit pourtant de la limite la plus importante qu’un être humain puisse avoir ; c’est d’ailleurs ce qui fait du viol un acte épouvantable.
Les « veuves trans », les femmes autrefois mariées à des hommes fétichistes autogynéphiles — des hommes qui, par plaisir, essayaient de s’habiller de façon à imiter la réalité sexuée de leurs femmes — ont été marginalisées et réduites au silence, bien au-delà de la censure opérée dans les rangs des femmes non féministes. Elles augurent de ce qui est en train de se passer dans la société avec la normalisation de l’AGP. Ayant vécu aux côtés d’hommes atteints d’AGP, elles ont le plus à nous dire sur le tour que prend la déstigmatisation de ce fétichisme. Autoriser l’immixtion, dans la réalité sexuée des femmes, d’hommes qui cherchent à les posséder, à les devenir et à les effacer, conduira à l’effacement et à la dégradation de l’humanité elle-même. Les femmes sont la moitié de l’espèce humaine. Lorsque nous sommes avilies et effacées, l’humanité sombre avec nous.
L’acceptation sociale et la légitimation des hommes qui, pour leur plaisir sexuel, passent leurs journées à simuler la biologie des femmes comme s’il s’agissait d’un déguisement, nous mène à la destruction sur tous les fronts. Leur normalisation réorganise l’ordre social en fonction d’un mensonge funeste qui prétend que les gens peuvent changer de sexe, et qui, ayant déclenché une contagion sociale très virulente chez les jeunes qui en viennent à exprimer une répulsion de leur anatomie sexuée, dynamise un marché en pleine expansion qui capitalise sur cette contagion. Cela conduit à l’effacement social des femmes dans le langage et dans la loi, et à la déconstruction littérale des femmes.
Et cela va en empirant.
L’industrie du porno est le terreau dans lequel ce nouvel avilissement des femmes a été semé. Le porno est une industrie mondiale qui génère plus de 35 milliards de dollars par an, toujours en pleine expansion, et qui permet à n’importe quel garçon de huit ans avec un accès à Internet ou un téléphone portable d’être exposé sans aucune restriction à des images de femmes sexuellement objectifiées et violentées. Le porno d’aujourd’hui n’a plus aucune commune mesure avec celui des années 1950. Aujourd’hui, le porno montre des hommes qui violent réellement des femmes, qui les étranglent et les frappent, qui les insultent et leur crachent dessus, plusieurs hommes éjaculant sur une femme, des femmes pénétrées par plusieurs hommes, des femmes qui mangent dans des gamelles de chien, humiliées pour le plaisir sexuel et le profit des hommes et des garçons.
Les progrès fulgurants de la technologie et de l’IA ont fait de la dégradation sexuelle des femmes une chose omniprésente dans notre ordre social, au point que nous ne la voyons même plus, et que beaucoup en viennent à considérer que la possibilité pour les hommes de se promener costumés de notre réalité sexuée est un droit humain. Nous ne réalisons pas que nous sommes en train de subir un important impact (traumatisme) émotionnel, psychologique et sexuel en tant qu’espèce.
Dès que la technologie a ouvert la possibilité d’assouvir le fétichisme des hommes qui désirent « posséder » la biologie des femmes, en élaborant des opérations chirurgicales et des hormones de synthèse afin de leur permettre de revêtir un ersatz de l’anatomie féminine, ce fétichisme a explosé et a donné naissance à ce qui constitue désormais l’industrie du genre : la promotion de la dissociation corporelle comme lifestyle, style de vie, l’acceptation désinvolte de la castration et de la mutilation sexuelle au nom de l’identité personnelle et de l’expression de soi, l’émergence de centaines de « cliniques du genre » visant à contrôler le sexe des enfants, la création d’un marché lucratif pour le complexe technomédical (CTM), depuis les « cliniques du genre » jusqu’aux patients médicalisés et dépendants à vie, en passant par l’industrie de la fertilité (une fois que l’industrie du genre a stérilisé les jeunes, il faut ensuite les « aider » à avoir des enfants).
L’on entrevoit d’ores et déjà une croissance exponentielle de cette industrie de remodelage des caractéristiques sexuelles humaines (qui comprend l’ablation des organes génitaux ou l’ajout d’un pseudo-ensemble d’organes génitaux par-dessus l’originel). Que deviendra l’humanité avec les prochaines avancées technologiques ?
Les identités sexuelles de synthèse, vendues comme des transgressions de la « binarité » du dimorphisme sexuel, sont déjà promues dans les programmes scolaires et sur les réseaux sociaux destinés aux plus jeunes, dans les universités, les entreprises, par les gouvernements, par Hollywood, sur tous les médias grand public liés au complexe technomédical, et dans les écoles de médecine.
Les hommes de l’élite envahissent, occupent et colonisent la biologie féminine par le biais des industries du genre et de la gestation pour autrui (GPA), de la même manière qu’un homme AGP tente de coloniser la biologie de sa femme. La rapidité de ce processus est rendue possible grâce aux développements technologiques, et parce que le marché capitaliste concentre les richesses vers le haut de la société (un processus inhérent au capitalisme), entre les mains d’un petit nombre d’hommes qui se retrouvent ainsi, grâce à leur fortune, en mesure d’influencer les développements sociaux et technologiques. Parmi ces richissimes hommes, certains sont atteints d’AGP et tentent d’usurper la faculté reproductive des femmes au moyen de la technologie, en s’efforçant (et réussissant) à normaliser leur fétichisme socialement et économiquement. Maintenant que ce fétichisme fait partie du marché, les autres élites tentent de tirer profit des industries qui l’accompagnent, comme elles l’ont fait avec les autres aspects de l’industrie du sexe (prostitution/pornographie).
Les veuves trans vivent dans le microcosme pornifié de ce macrocosme capitaliste. Lorsqu’elles ont enfin pu s’exprimer et être entendues, elles ont fait état des nombreux abus psychologiques perpétrés par leurs maris, des traumatismes que le narcissisme de leurs partenaires a infligés à leurs enfants comme à elles-mêmes, de la dissonance cognitive résultant du fait d’avoir aimé et de s’être attachée à un individu qui se met soudain à convoiter leur sexuation physique, leur corporalité, des sentiments profonds de viol de leurs limites et de leur identité personnelle, de leur intégrité psychologique. Et étant donné que tout cela était (est) soutenu et encouragé socialement, culturellement, elles avaient l’impression de devenir folles.
Cette même dynamique opère dans la société en son entier, au fur et à mesure que les hommes de l’élite atteints de ce fétichisme et disposant des richesses et du pouvoir de réaliser leur volonté de prendre ce qui ne leur appartient pas, s’organisent. On nous fait croire qu’il s’agit de droits humains, que les souffrances causées par cette paraphilie (NdLT : en somme, une déviance, une perversion sexuelle étant donné que les hommes qui en sont atteints ne sont pas les victimes, mais font des victimes), que cette envie de « posséder » la biologie féminine l’emporte sur tout et doit avoir prévalence dans la société, y compris sur les lois naturelles et les lois institutionnelles (faites par les hommes…) qui régissent notre vie. Lorsque nous exprimons notre désaccord avec tout ceci, on nous fait croire que nous sommes folles, que nous sommes sectaires.
Mais est-ce nous qui sommes folles ? [Ou eux qui sont cinglés ?!]
L’autogynéphilie détruit déjà des familles entières et ne s’arrêtera pas en si bon chemin. Tandis que les médias grand public encensent ces hommes et les font parader sur toutes les plateformes existantes, les veuves trans sont invisibilisées et censurées, comme toutes celles qui osent parler publiquement des abus et du gaslighting sociétal résultant de la légitimation de ce fétichisme.
AGP, dissociation corporelle, technologie et commerce
La normalisation de l’autogynéphilie normalise aussi l’objectification des femmes et jusqu’à leur effacement. Les femmes, comme nous pouvons le constater, sont socialement et politiquement supplantées par des hommes qui remportent leurs médailles, envahissent leurs espaces protégés, leurs sports, et qui revendiquent les expériences des femmes en tant que leur réalité corporelle propre. Cela normalise la dissociation du corps et de l’esprit. La dissociation corporelle est au fondement de l’industrie du genre, en ce qu’elle nous conduit vers une réalité de synthèse, désexuée et post-humaine, une réalité posthume.
L’homme le plus riche du monde, Elon Musk (la valeur économique de Musk est de 223 milliards de dollars) s’est récemment exprimé au sujet du mind-uploading, le fantasme du téléchargement de nos souvenirs et de nos personnalités dans un robot. Nous externalisons déjà une grande partie de notre esprit dans nos téléphones et nos ordinateurs, que ce soit via des photos ou des vidéos. Nous faisons déjà des choses qui auraient été considérées comme de la magie il n’y a encore pas si longtemps. « Le but n’est certainement pas de produire quelque chose de potentiellement nuisible pour l’humanité, a‑t-il déclaré. Mais les robots humanoïdes arrivent. Le processus de développement de l’IA est très rapide. » Ces développements sociaux, technologiques, politiques et économiques se produisent en même temps que la déstigmatisation de l’autogynéphilie au sein des multinationales et de la sphère politique. L’acceptation sociale du transsexualisme et son changement de nom (rebranding) en « transgenrisme » normalisent notre éloignement de la réalité sexuée et du reste de la biosphère — la dissociation corporelle est donc systématisée.
L’Institut d’ingénierie et de technologie biomédicales de Suzhou, en Chine, cherche à externaliser le développement de fœtus humains dans des exomatrices, soit des utérus artificiels.
Pendant que l’acceptation sociale de l’AGP banalise notre désengagement de la réalité sexuée, le corps humain est reconfiguré (mais seulement en apparence) par le CTM en un corps de synthèse du sexe opposé (ou sans sexe, ou des deux sexes) afin de tromper le public. Les instincts du public, comme ceux de la veuve trans, à l’encontre de cette violation des limites du sexe, finissent par plier à force d’être exposés à ce fétichisme en permanence, sous l’apparence d’un mouvement de défense des droits humains (NdLT : qui sont surtout des « droits des hommes » à utiliser sexuellement les femmes, usurper leur statut, leur réalité). Au cours de la dernière décennie, le mantra « les femmes trans sont des femmes » a été incessamment répété à la population. L’AGP dit à sa femme que rien n’a changé, qu’il est toujours la même personne, et qu’il n’y a rien de mal à ce qu’ils sortent ensemble en public comme un couple de même sexe. Nous, en tant que société, sommes tout aussi cognitivement abusés par le CTM et ses porte-paroles médiatiques qui nous racontent que la société dans son ensemble est en train d’être remaniée et que les lois sont modifiées (pour institutionnaliser un mensonge sur la sexualité humaine) afin de protéger les sentiments de certains individus, et que le commerce du sexe et des organes génitaux est un style de vie comme les autres. On nous dit que c’est progressiste.
Le transhumanisme et l’industrie du genre
Martine Rothblatt, l’homme qui a rédigé le premier projet de loi sur l’identité de genre, est un transsexuel et un transhumaniste notoire. Il s’exprime souvent sur la techno-religion du transhumanisme et sa relation avec le « transgenrisme ». Multimillionnaire, il investit dans la génétique, la nanotechnologie, l’IA et le développement des technologies de reproduction qui séparent le dimorphisme sexuel humain et les femmes de la reproduction. Rothblatt est très présent sur la plateforme médiatique OutLeadership, « le réseau mondial d’entreprises LGBT+ auquel les PDG et les multinationales font confiance pour générer un retour sur l’égalité[1] ». Il est également connu pour avoir créé une version robotique de sa femme. Rothblatt croit que nous allons bientôt atteindre la Singularité [NdLT : idée selon laquelle l’intelligence artificielle dépassera l’humanité — en quoi, cela reste à débattre], dans la mesure où nous constituons tous un ensemble de données à l’intérieur d’un réseau de cyberconsciences (une extension de ce que Mark Zuckerberg, propriétaire de Facebook et de Meta, appelle un métavers). La Singularité est décrite dans un livre de Ray Kurzweil, ami et source d’inspiration de Rothblatt.
Ray Kurzweil, qui travaille pour Google, est un futuriste/transhumaniste passionné par l’IA, l’extension de la longévité, l’ingénierie génétique, la nanotechnologie et la robotique. Google a versé des millions de dollars au Trevor Project, qui constitue apparemment la plus grande organisation mondiale de prévention du suicide et d’intervention de crise pour les jeunes LGBTQ+. Les revenus de cette organisation dépassent 35 millions de dollars. Le Trevor Project, comme d’autres organisations LGBT financées par Google, est également financé par beaucoup d’entreprises et de multinationales de l’industrie pharmaceutique comme Abbvie, Gilead, Johnson & Johnson et Bristol Meyers Squibb, qui investissent aussi dans l’industrie du genre.
Nous devons écouter ce que les « veuves trans » essaient de nous dire sur l’incapacité de leur ex-mari à les considérer comme des êtres humains à part entière. Ces hommes considéraient et traitaient leurs femmes comme de simples accessoires dans le cadre de leur fétichisme narcissique.
Il est impossible de comprendre et de réaliser l’ampleur de la déconstruction de la femmeté — de la réalité d’être une femme — en cours dans le langage et dans les lois sans réaliser les liens entre l’industrie du sexe, l’industrie du genre, le complexe technomédical, le futurisme et les hommes les plus puissants du monde. Ce n’est pas seulement notre classe de sexe, les espaces sociaux des femmes et le langage avec lequel nous nous décrivons que les élites mâles déconstruisent, c’est aussi la biologie des femmes en elle-même et leurs capacités de reproduction, le tout à des fins lucratives et dans le but d’assouvir les obsessions de ces hommes qui envient la biologie féminine et désirent la « posséder ». Si nous acceptons la dissociation de la réalité fomentée par la normalisation de l’AGP, nous ne pourrons bientôt plus faire marche arrière. Nous risquons de définitivement perdre ce qui nous a rendus humains.
Jennifer Bilek
Traduction : Audrey A.
- « Nous croyons que l’inclusion des personnes LGBTQ+ a une incidence positive sur les résultats commerciaux, et que cette inclusion au plus haut niveau de direction permet de créer des opportunités commerciales. Nous appelons cette idée “Return on Equality™”. » https://www.prnewswire.com/news-releases/out-leadership-lance-un-sommet-unique-en-son-genre-sur-la-diversite-au-sein-des-conseils-d-administration-et-publie-une-nouvelle-recherche-sur-l-incidence-de-la-diversite-au-sein-de-ces-derniers-815851437.html ↑
Je suis une femme trans non hormonée (« travesti ») qui rejette la théorie du genre. Je considère que le Pr. Blanchard a largement raison, notamment avec sa théorie sur l’autogynéphilie. Moi-même, j’aime exclusivement les femmes, je rentre donc dans la catégorie des hommes biologiques autogynéphiles. D’autres facteurs jouent, comme l’hyperhétérosexualité (aimer et admirer tellement les femmes que dans sa tête on vit dans un monde sans homme, si bien que l’on ressemble de plus en plus aux femmes), ou encore l’insatisfaction vis-à-vis de ce que la société attend des hommes (les hommes n’ont pas le droit de faire toutes les choses merveilleuses que font les femmes). Quand j’ai transitionné socialement, je n’ai pas laissé de « veuve de trans » (meilleure traduction que « veuve trans ») : je suis autiste Asperger et donc tout en bas sur l’échelle d’attractivité en tant qu’homme, historiquement je n’avais pas accès à tout ce qui touche à l’amour (c’est comme cela que les choses se passent chez les hommes, les femmes étant beaucoup plus sélectives ; j’ai eu par contre l’énorme surprise de voir qu’en tant que femme j’avais au contraire beaucoup de succès chez les hommes). D’ailleurs pourquoi empêcher que des hommes hétérosexuels qui n’ont de toute façon pas accès à l’amour s’épanouissent notamment de cette manière ? Voir le livre « Female Choice » de Meike Stoverock (en allemand) et les solutions que l’auteure propose pour ces hommes (ici une critique en anglais : https://forbetterscience.com/2021/03/18/female-choice-by-meike-stoverock-book-review/ ).
Je suis d’accord avec les « féministes radicales » sur beaucoup de points. Oui, les femmes trans ne devraient pas avoir accès aux lieux réservés aux femmes. Elles ne devraient pas participer à des compétitions sportives dans la catégorie femme. Elles ne devraient pas bénéficier des mesures destinées à promouvoir les femmes. Il ne devrait pas être possible de changer son sexe légal. Aucuns bloqueurs de puberté, aucune transition hormonale avant 18 ans (et encore…), aucune opération avant 25 ans. Le mégenrage ne devrait pas être pénalisé. Etc.
Mais une apparence donnée, certains vêtements, bijoux, ou encore le maquillage, ne sont pas la propriété d’un sexe particulier. J’ai lu un grand nombre de témoignages de veuves de trans en novembre 2021, et ceux-ci ne sont pas aussi radicaux que cet article. Ces femmes n’ont généralement aucun problème à ce que des hommes se maquillent et sont pour que chacun s’habille comme il le souhaite. Mais elles sont contre le mensonge consistant à dire que ces hommes sont réellement des femmes. Elles ont bien remarqué l’autogynéphilie chez leurs anciens maris qui n’étaient par ailleurs pas spécialement féminins, présentaient dans certains cas des signes de machisme, de masculinité toxique. La manière dont elles sont traitées par la société (dont la plupart des féministes) est scandaleuse, et il est ahurissant d’entendre des propos laissant entendre qu’elles sont des imbéciles car elles ne se sont même pas rendu compte avant qu’elles étaient en couple avec une femme. Elles étaient mieux placées pour savoir qui était leur ancien mari que ceux qui les jugent, et si elles n’ont pas eu l’impression d’être en couple avec une femme, c’est probablement au contraire qu’il y a un gros problème avec la théorie du genre. Mais les veuves de trans ne disent pas non plus que les hommes autogynéphiles sont d’immondes pervers ou encore qu’il faut interdire aux hommes de faire tout ce qui est actuellement considéré comme féminin. Comme beaucoup de fétiches dans notre société encore très conservatrice, l’autogynéphilie n’est actuellement pas déstigmatisée, elle est cachée, niée, à la place on parle d’« identité de genre ».