Les veuves trans, la technologie et la déstigmatisation de l’autogynéphilie (par Jennifer Bilek)

Le texte sui­vant est une tra­duc­tion d’un article de la fémi­niste états-unienne Jen­ni­fer Bilek ini­tia­le­ment publié en anglais, le 31 mars 2022, à l’adresse sui­vante : https://www.the11thhourblog.com/post/trans-widows-technology-and-the-destigmatization-of-autogynephelia-transsexualism


Au fon­de­ment de la nou­velle indus­trie du genre réside le féti­chisme sexuel des hommes adultes que l’on connait aujourd’hui sous le nom d’au­to­gy­né­phi­lie (AGP) et qui était aupa­ra­vant appe­lé trans­sexua­lisme. L’AGP est un féti­chisme sexuel qui consiste à convoi­ter la bio­lo­gie fémi­nine. Il s’a­git de l’é­ro­ti­sa­tion des femmes en tant qu’ob­jets, de l’objectification sexuelle des femmes aujourd’hui por­tée par les indus­tries du sexe à leur apo­gée. Le « trans­gen­risme » repré­sente l’image de marque et la façade poli­tique de ce féti­chisme très pro­fi­table de l’in­gé­nie­rie humaine. La pierre angu­laire de ce féti­chisme, actuel­le­ment conso­li­dée au tra­vers de la nor­ma­li­sa­tion de l’AGP dans la socié­té, est l’ef­fa­ce­ment des femmes. L’AGP s’ex­pri­mait autre­fois par l’ap­pro­pria­tion de ce qui était cultu­rel­le­ment (sté­réo­type) consi­dé­ré comme des vête­ments et acces­soires fémi­nins (féti­chisme de tra­ves­tis­se­ment). Grâce aux pro­grès tech­no­lo­giques, ce féti­chisme s’est éten­du à l’ap­pro­pria­tion de la bio­lo­gie fémi­nine elle-même. Lorsque l’ap­pro­pria­tion du corps des femmes est sérieu­se­ment consi­dé­rée comme un « trai­te­ment médi­cal » afin de sou­la­ger les para­phi­lies mas­cu­lines ou leur homo­pho­bie inté­rio­ri­sée, leurs pro­blèmes de san­té men­tale et/ou d’image de soi, les femmes n’existent plus en tant qu’êtres sexués à part entière.

En cela réside tout l’in­té­rêt de l’in­dus­trie du genre. L’ef­fa­ce­ment des femmes est deve­nu le money shot ultime de l’in­dus­trie du sexe (NdLT : le money shot désigne le moment de l’éjaculation ou/et le moment le plus violent d’une vidéo por­no­gra­phique, ce qui est atten­du par les consom­ma­teurs). Les femmes deviennent tout et n’importe quoi, tout ce que n’importe qui dira qu’elles sont. Spo­liées de toute défi­ni­tion de leur réa­li­té sexuée, elles perdent leur inté­gri­té. Il s’agit pour­tant de la limite la plus impor­tante qu’un être humain puisse avoir ; c’est d’ailleurs ce qui fait du viol un acte épouvantable.

Les « veuves trans », les femmes autre­fois mariées à des hommes féti­chistes auto­gy­né­philes — des hommes qui, par plai­sir, essayaient de s’habiller de façon à imi­ter la réa­li­té sexuée de leurs femmes — ont été mar­gi­na­li­sées et réduites au silence, bien au-delà de la cen­sure opé­rée dans les rangs des femmes non fémi­nistes. Elles augurent de ce qui est en train de se pas­ser dans la socié­té avec la nor­ma­li­sa­tion de l’AGP. Ayant vécu aux côtés d’hommes atteints d’AGP, elles ont le plus à nous dire sur le tour que prend la déstig­ma­ti­sa­tion de ce féti­chisme. Auto­ri­ser l’immixtion, dans la réa­li­té sexuée des femmes, d’hommes qui cherchent à les pos­sé­der, à les deve­nir et à les effa­cer, condui­ra à l’ef­fa­ce­ment et à la dégra­da­tion de l’hu­ma­ni­té elle-même. Les femmes sont la moi­tié de l’es­pèce humaine. Lorsque nous sommes avi­lies et effa­cées, l’hu­ma­ni­té sombre avec nous.

L’ac­cep­ta­tion sociale et la légi­ti­ma­tion des hommes qui, pour leur plai­sir sexuel, passent leurs jour­nées à simu­ler la bio­lo­gie des femmes comme s’il s’agissait d’un dégui­se­ment, nous mène à la des­truc­tion sur tous les fronts. Leur nor­ma­li­sa­tion réor­ga­nise l’ordre social en fonc­tion d’un men­songe funeste qui pré­tend que les gens peuvent chan­ger de sexe, et qui, ayant déclen­ché une conta­gion sociale très viru­lente chez les jeunes qui en viennent à expri­mer une répul­sion de leur ana­to­mie sexuée, dyna­mise un mar­ché en pleine expan­sion qui capi­ta­lise sur cette conta­gion. Cela conduit à l’ef­fa­ce­ment social des femmes dans le lan­gage et dans la loi, et à la décons­truc­tion lit­té­rale des femmes.

Et cela va en empirant.

L’industrie du por­no est le ter­reau dans lequel ce nou­vel avi­lis­se­ment des femmes a été semé. Le por­no est une indus­trie mon­diale qui génère plus de 35 mil­liards de dol­lars par an, tou­jours en pleine expan­sion, et qui per­met à n’im­porte quel gar­çon de huit ans avec un accès à Inter­net ou un télé­phone por­table d’être expo­sé sans aucune res­tric­tion à des images de femmes sexuel­le­ment objec­ti­fiées et vio­len­tées. Le por­no d’aujourd’hui n’a plus aucune com­mune mesure avec celui des années 1950. Aujourd’hui, le por­no montre des hommes qui violent réel­le­ment des femmes, qui les étranglent et les frappent, qui les insultent et leur crachent des­sus, plu­sieurs hommes éja­cu­lant sur une femme, des femmes péné­trées par plu­sieurs hommes, des femmes qui mangent dans des gamelles de chien, humi­liées pour le plai­sir sexuel et le pro­fit des hommes et des garçons.

Les pro­grès ful­gu­rants de la tech­no­lo­gie et de l’IA ont fait de la dégra­da­tion sexuelle des femmes une chose omni­pré­sente dans notre ordre social, au point que nous ne la voyons même plus, et que beau­coup en viennent à consi­dé­rer que la pos­si­bi­li­té pour les hommes de se pro­me­ner cos­tu­més de notre réa­li­té sexuée est un droit humain. Nous ne réa­li­sons pas que nous sommes en train de subir un impor­tant impact (trau­ma­tisme) émo­tion­nel, psy­cho­lo­gique et sexuel en tant qu’espèce.

Dès que la tech­no­lo­gie a ouvert la pos­si­bi­li­té d’as­sou­vir le féti­chisme des hommes qui dési­rent « pos­sé­der » la bio­lo­gie des femmes, en éla­bo­rant des opé­ra­tions chi­rur­gi­cales et des hor­mones de syn­thèse afin de leur per­mettre de revê­tir un ersatz de l’a­na­to­mie fémi­nine, ce féti­chisme a explo­sé et a don­né nais­sance à ce qui consti­tue désor­mais l’in­dus­trie du genre : la pro­mo­tion de la dis­so­cia­tion cor­po­relle comme life­style, style de vie, l’ac­cep­ta­tion désin­volte de la cas­tra­tion et de la muti­la­tion sexuelle au nom de l’i­den­ti­té per­son­nelle et de l’ex­pres­sion de soi, l’é­mer­gence de cen­taines de « cli­niques du genre » visant à contrô­ler le sexe des enfants, la créa­tion d’un mar­ché lucra­tif pour le com­plexe tech­no­mé­di­cal (CTM), depuis les « cli­niques du genre » jusqu’aux patients médi­ca­li­sés et dépen­dants à vie, en pas­sant par l’industrie de la fer­ti­li­té (une fois que l’industrie du genre a sté­ri­li­sé les jeunes, il faut ensuite les « aider » à avoir des enfants).

L’on entre­voit d’ores et déjà une crois­sance expo­nen­tielle de cette indus­trie de remo­de­lage des carac­té­ris­tiques sexuelles humaines (qui com­prend l’a­bla­tion des organes géni­taux ou l’a­jout d’un pseu­do-ensemble d’or­ganes géni­taux par-des­sus l’originel). Que devien­dra l’hu­ma­ni­té avec les pro­chaines avan­cées technologiques ?

Les iden­ti­tés sexuelles de syn­thèse, ven­dues comme des trans­gres­sions de la « bina­ri­té » du dimor­phisme sexuel, sont déjà pro­mues dans les pro­grammes sco­laires et sur les réseaux sociaux des­ti­nés aux plus jeunes, dans les uni­ver­si­tés, les entre­prises, par les gou­ver­ne­ments, par Hol­ly­wood, sur tous les médias grand public liés au com­plexe tech­no­mé­di­cal, et dans les écoles de médecine.

Les hommes de l’é­lite enva­hissent, occupent et colo­nisent la bio­lo­gie fémi­nine par le biais des indus­tries du genre et de la ges­ta­tion pour autrui (GPA), de la même manière qu’un homme AGP tente de colo­ni­ser la bio­lo­gie de sa femme. La rapi­di­té de ce pro­ces­sus est ren­due pos­sible grâce aux déve­lop­pe­ments tech­no­lo­giques, et parce que le mar­ché capi­ta­liste concentre les richesses vers le haut de la socié­té (un pro­ces­sus inhé­rent au capi­ta­lisme), entre les mains d’un petit nombre d’hommes qui se retrouvent ain­si, grâce à leur for­tune, en mesure d’influencer les déve­lop­pe­ments sociaux et tech­no­lo­giques. Par­mi ces richis­simes hommes, cer­tains sont atteints d’AGP et tentent d’u­sur­per la facul­té repro­duc­tive des femmes au moyen de la tech­no­lo­gie, en s’efforçant (et réus­sis­sant) à nor­ma­li­ser leur féti­chisme socia­le­ment et éco­no­mi­que­ment. Main­te­nant que ce féti­chisme fait par­tie du mar­ché, les autres élites tentent de tirer pro­fit des indus­tries qui l’accompagnent, comme elles l’ont fait avec les autres aspects de l’in­dus­trie du sexe (prostitution/pornographie).

Les veuves trans vivent dans le micro­cosme por­ni­fié de ce macro­cosme capi­ta­liste. Lors­qu’elles ont enfin pu s’ex­pri­mer et être enten­dues, elles ont fait état des nom­breux abus psy­cho­lo­giques per­pé­trés par leurs maris, des trau­ma­tismes que le nar­cis­sisme de leurs par­te­naires a infli­gés à leurs enfants comme à elles-mêmes, de la dis­so­nance cog­ni­tive résul­tant du fait d’avoir aimé et de s’être atta­chée à un indi­vi­du qui se met sou­dain à convoi­ter leur sexua­tion phy­sique, leur cor­po­ra­li­té, des sen­ti­ments pro­fonds de viol de leurs limites et de leur iden­ti­té per­son­nelle, de leur inté­gri­té psy­cho­lo­gique. Et étant don­né que tout cela était (est) sou­te­nu et encou­ra­gé socia­le­ment, cultu­rel­le­ment, elles avaient l’im­pres­sion de deve­nir folles.

Cette même dyna­mique opère dans la socié­té en son entier, au fur et à mesure que les hommes de l’élite atteints de ce féti­chisme et dis­po­sant des richesses et du pou­voir de réa­li­ser leur volon­té de prendre ce qui ne leur appar­tient pas, s’organisent. On nous fait croire qu’il s’a­git de droits humains, que les souf­frances cau­sées par cette para­phi­lie (NdLT : en somme, une déviance, une per­ver­sion sexuelle étant don­né que les hommes qui en sont atteints ne sont pas les vic­times, mais font des vic­times), que cette envie de « pos­sé­der » la bio­lo­gie fémi­nine l’emporte sur tout et doit avoir pré­va­lence dans la socié­té, y com­pris sur les lois natu­relles et les lois ins­ti­tu­tion­nelles (faites par les hommes…) qui régissent notre vie. Lorsque nous expri­mons notre désac­cord avec tout ceci, on nous fait croire que nous sommes folles, que nous sommes sectaires.

Mais est-ce nous qui sommes folles ? [Ou eux qui sont cinglés ?!]

L’autogynéphilie détruit déjà des familles entières et ne s’arrêtera pas en si bon che­min. Tan­dis que les médias grand public encensent ces hommes et les font para­der sur toutes les pla­te­formes exis­tantes, les veuves trans sont invi­si­bi­li­sées et cen­su­rées, comme toutes celles qui osent par­ler publi­que­ment des abus et du gas­ligh­ting socié­tal résul­tant de la légi­ti­ma­tion de ce fétichisme.

AGP, dissociation corporelle, technologie et commerce

La nor­ma­li­sa­tion de l’autogynéphilie nor­ma­lise aus­si l’ob­jec­ti­fi­ca­tion des femmes et jusqu’à leur effa­ce­ment. Les femmes, comme nous pou­vons le consta­ter, sont socia­le­ment et poli­ti­que­ment sup­plan­tées par des hommes qui rem­portent leurs médailles, enva­hissent leurs espaces pro­té­gés, leurs sports, et qui reven­diquent les expé­riences des femmes en tant que leur réa­li­té cor­po­relle propre. Cela nor­ma­lise la dis­so­cia­tion du corps et de l’esprit. La dis­so­cia­tion cor­po­relle est au fon­de­ment de l’industrie du genre, en ce qu’elle nous conduit vers une réa­li­té de syn­thèse, désexuée et post-humaine, une réa­li­té posthume.

L’homme le plus riche du monde, Elon Musk (la valeur éco­no­mique de Musk est de 223 mil­liards de dol­lars) s’est récem­ment expri­mé au sujet du mind-uploa­ding, le fan­tasme du télé­char­ge­ment de nos sou­ve­nirs et de nos per­son­na­li­tés dans un robot. Nous exter­na­li­sons déjà une grande par­tie de notre esprit dans nos télé­phones et nos ordi­na­teurs, que ce soit via des pho­tos ou des vidéos. Nous fai­sons déjà des choses qui auraient été consi­dé­rées comme de la magie il n’y a encore pas si long­temps. « Le but n’est cer­tai­ne­ment pas de pro­duire quelque chose de poten­tiel­le­ment nui­sible pour l’hu­ma­ni­té, a‑t-il décla­ré. Mais les robots huma­noïdes arrivent. Le pro­ces­sus de déve­lop­pe­ment de l’IA est très rapide. » Ces déve­lop­pe­ments sociaux, tech­no­lo­giques, poli­tiques et éco­no­miques se pro­duisent en même temps que la déstig­ma­ti­sa­tion de l’au­to­gy­né­phi­lie au sein des mul­ti­na­tio­nales et de la sphère poli­tique. L’ac­cep­ta­tion sociale du trans­sexua­lisme et son chan­ge­ment de nom (rebran­ding) en « trans­gen­risme » nor­ma­lisent notre éloi­gne­ment de la réa­li­té sexuée et du reste de la bio­sphère — la dis­so­cia­tion cor­po­relle est donc systématisée.

L’Ins­ti­tut d’in­gé­nie­rie et de tech­no­lo­gie bio­mé­di­cales de Suz­hou, en Chine, cherche à exter­na­li­ser le déve­lop­pe­ment de fœtus humains dans des exo­ma­trices, soit des uté­rus artificiels.

Pen­dant que l’ac­cep­ta­tion sociale de l’AGP bana­lise notre désen­ga­ge­ment de la réa­li­té sexuée, le corps humain est recon­fi­gu­ré (mais seule­ment en appa­rence) par le CTM en un corps de syn­thèse du sexe oppo­sé (ou sans sexe, ou des deux sexes) afin de trom­per le public. Les ins­tincts du public, comme ceux de la veuve trans, à l’encontre de cette vio­la­tion des limites du sexe, finissent par plier à force d’être expo­sés à ce féti­chisme en per­ma­nence, sous l’ap­pa­rence d’un mou­ve­ment de défense des droits humains (NdLT : qui sont sur­tout des « droits des hommes » à uti­li­ser sexuel­le­ment les femmes, usur­per leur sta­tut, leur réa­li­té). Au cours de la der­nière décen­nie, le man­tra « les femmes trans sont des femmes » a été inces­sam­ment répé­té à la popu­la­tion. L’AGP dit à sa femme que rien n’a chan­gé, qu’il est tou­jours la même per­sonne, et qu’il n’y a rien de mal à ce qu’ils sortent ensemble en public comme un couple de même sexe. Nous, en tant que socié­té, sommes tout aus­si cog­ni­ti­ve­ment abu­sés par le CTM et ses porte-paroles média­tiques qui nous racontent que la socié­té dans son ensemble est en train d’être rema­niée et que les lois sont modi­fiées (pour ins­ti­tu­tion­na­li­ser un men­songe sur la sexua­li­té humaine) afin de pro­té­ger les sen­ti­ments de cer­tains indi­vi­dus, et que le com­merce du sexe et des organes géni­taux est un style de vie comme les autres. On nous dit que c’est progressiste.

Le transhumanisme et l’industrie du genre

Mar­tine Roth­blatt, l’homme qui a rédi­gé le pre­mier pro­jet de loi sur l’identité de genre, est un trans­sexuel et un trans­hu­ma­niste notoire. Il s’exprime sou­vent sur la tech­no-reli­gion du trans­hu­ma­nisme et sa rela­tion avec le « trans­gen­risme ». Mul­ti­mil­lion­naire, il inves­tit dans la géné­tique, la nano­tech­no­lo­gie, l’IA et le déve­lop­pe­ment des tech­no­lo­gies de repro­duc­tion qui séparent le dimor­phisme sexuel humain et les femmes de la repro­duc­tion. Roth­blatt est très pré­sent sur la pla­te­forme média­tique Out­Lea­der­ship, « le réseau mon­dial d’en­tre­prises LGBT+ auquel les PDG et les mul­ti­na­tio­nales font confiance pour géné­rer un retour sur l’é­ga­li­té[1] ». Il est éga­le­ment connu pour avoir créé une ver­sion robo­tique de sa femme. Roth­blatt croit que nous allons bien­tôt atteindre la Sin­gu­la­ri­té [NdLT : idée selon laquelle l’intelligence arti­fi­cielle dépas­se­ra l’humanité — en quoi, cela reste à débattre], dans la mesure où nous consti­tuons tous un ensemble de don­nées à l’in­té­rieur d’un réseau de cyber­cons­ciences (une exten­sion de ce que Mark Zucker­berg, pro­prié­taire de Face­book et de Meta, appelle un méta­vers). La Sin­gu­la­ri­té est décrite dans un livre de Ray Kurz­weil, ami et source d’ins­pi­ra­tion de Rothblatt.

Ray Kurz­weil, qui tra­vaille pour Google, est un futuriste/transhumaniste pas­sion­né par l’IA, l’ex­ten­sion de la lon­gé­vi­té, l’ingénierie géné­tique, la nano­tech­no­lo­gie et la robo­tique. Google a ver­sé des mil­lions de dol­lars au Tre­vor Pro­ject, qui consti­tue appa­rem­ment la plus grande orga­ni­sa­tion mon­diale de pré­ven­tion du sui­cide et d’intervention de crise pour les jeunes LGBTQ+. Les reve­nus de cette orga­ni­sa­tion dépassent 35 mil­lions de dol­lars. Le Tre­vor Pro­ject, comme d’autres orga­ni­sa­tions LGBT finan­cées par Google, est éga­le­ment finan­cé par beau­coup d’entreprises et de mul­ti­na­tio­nales de l’industrie phar­ma­ceu­tique comme Abb­vie, Gilead, John­son & John­son et Bris­tol Meyers Squibb, qui inves­tissent aus­si dans l’in­dus­trie du genre.

Nous devons écou­ter ce que les « veuves trans » essaient de nous dire sur l’in­ca­pa­ci­té de leur ex-mari à les consi­dé­rer comme des êtres humains à part entière. Ces hommes consi­dé­raient et trai­taient leurs femmes comme de simples acces­soires dans le cadre de leur féti­chisme narcissique.

Il est impos­sible de com­prendre et de réa­li­ser l’ampleur de la décons­truc­tion de la fem­me­té — de la réa­li­té d’être une femme — en cours dans le lan­gage et dans les lois sans réa­li­ser les liens entre l’in­dus­trie du sexe, l’in­dus­trie du genre, le com­plexe tech­no­mé­di­cal, le futu­risme et les hommes les plus puis­sants du monde. Ce n’est pas seule­ment notre classe de sexe, les espaces sociaux des femmes et le lan­gage avec lequel nous nous décri­vons que les élites mâles décons­truisent, c’est aus­si la bio­lo­gie des femmes en elle-même et leurs capa­ci­tés de repro­duc­tion, le tout à des fins lucra­tives et dans le but d’assouvir les obses­sions de ces hommes qui envient la bio­lo­gie fémi­nine et dési­rent la « pos­sé­der ». Si nous accep­tons la dis­so­cia­tion de la réa­li­té fomen­tée par la nor­ma­li­sa­tion de l’AGP, nous ne pour­rons bien­tôt plus faire marche arrière. Nous ris­quons de défi­ni­ti­ve­ment perdre ce qui nous a ren­dus humains.

Jen­ni­fer Bilek

Tra­duc­tion : Audrey A.


  1. « Nous croyons que l’in­clu­sion des per­sonnes LGBTQ+ a une inci­dence posi­tive sur les résul­tats com­mer­ciaux, et que cette inclu­sion au plus haut niveau de direc­tion per­met de créer des oppor­tu­ni­tés com­mer­ciales. Nous appe­lons cette idée “Return on Equa­li­ty™”. » https://www.prnewswire.com/news-releases/out-leadership-lance-un-sommet-unique-en-son-genre-sur-la-diversite-au-sein-des-conseils-d-administration-et-publie-une-nouvelle-recherche-sur-l-incidence-de-la-diversite-au-sein-de-ces-derniers-815851437.html
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  1. Je suis une femme trans non hor­mo­née (« tra­ves­ti ») qui rejette la théo­rie du genre. Je consi­dère que le Pr. Blan­chard a lar­ge­ment rai­son, notam­ment avec sa théo­rie sur l’autogynéphilie. Moi-même, j’aime exclu­si­ve­ment les femmes, je rentre donc dans la caté­go­rie des hommes bio­lo­giques auto­gy­né­philes. D’autres fac­teurs jouent, comme l’hyperhétérosexualité (aimer et admi­rer tel­le­ment les femmes que dans sa tête on vit dans un monde sans homme, si bien que l’on res­semble de plus en plus aux femmes), ou encore l’insatisfaction vis-à-vis de ce que la socié­té attend des hommes (les hommes n’ont pas le droit de faire toutes les choses mer­veilleuses que font les femmes). Quand j’ai tran­si­tion­né socia­le­ment, je n’ai pas lais­sé de « veuve de trans » (meilleure tra­duc­tion que « veuve trans ») : je suis autiste Asper­ger et donc tout en bas sur l’échelle d’attractivité en tant qu’homme, his­to­ri­que­ment je n’avais pas accès à tout ce qui touche à l’amour (c’est comme cela que les choses se passent chez les hommes, les femmes étant beau­coup plus sélec­tives ; j’ai eu par contre l’énorme sur­prise de voir qu’en tant que femme j’avais au contraire beau­coup de suc­cès chez les hommes). D’ailleurs pour­quoi empê­cher que des hommes hété­ro­sexuels qui n’ont de toute façon pas accès à l’amour s’épanouissent notam­ment de cette manière ? Voir le livre « Female Choice » de Meike Sto­ve­rock (en alle­mand) et les solu­tions que l’auteure pro­pose pour ces hommes (ici une cri­tique en anglais : https://forbetterscience.com/2021/03/18/female-choice-by-meike-stoverock-book-review/ ).

    Je suis d’accord avec les « fémi­nistes radi­cales » sur beau­coup de points. Oui, les femmes trans ne devraient pas avoir accès aux lieux réser­vés aux femmes. Elles ne devraient pas par­ti­ci­per à des com­pé­ti­tions spor­tives dans la caté­go­rie femme. Elles ne devraient pas béné­fi­cier des mesures des­ti­nées à pro­mou­voir les femmes. Il ne devrait pas être pos­sible de chan­ger son sexe légal. Aucuns blo­queurs de puber­té, aucune tran­si­tion hor­mo­nale avant 18 ans (et encore…), aucune opé­ra­tion avant 25 ans. Le mégen­rage ne devrait pas être péna­li­sé. Etc.

    Mais une appa­rence don­née, cer­tains vête­ments, bijoux, ou encore le maquillage, ne sont pas la pro­prié­té d’un sexe par­ti­cu­lier. J’ai lu un grand nombre de témoi­gnages de veuves de trans en novembre 2021, et ceux-ci ne sont pas aus­si radi­caux que cet article. Ces femmes n’ont géné­ra­le­ment aucun pro­blème à ce que des hommes se maquillent et sont pour que cha­cun s’habille comme il le sou­haite. Mais elles sont contre le men­songe consis­tant à dire que ces hommes sont réel­le­ment des femmes. Elles ont bien remar­qué l’autogynéphilie chez leurs anciens maris qui n’étaient par ailleurs pas spé­cia­le­ment fémi­nins, pré­sen­taient dans cer­tains cas des signes de machisme, de mas­cu­li­ni­té toxique. La manière dont elles sont trai­tées par la socié­té (dont la plu­part des fémi­nistes) est scan­da­leuse, et il est ahu­ris­sant d’entendre des pro­pos lais­sant entendre qu’elles sont des imbé­ciles car elles ne se sont même pas ren­du compte avant qu’elles étaient en couple avec une femme. Elles étaient mieux pla­cées pour savoir qui était leur ancien mari que ceux qui les jugent, et si elles n’ont pas eu l’impression d’être en couple avec une femme, c’est pro­ba­ble­ment au contraire qu’il y a un gros pro­blème avec la théo­rie du genre. Mais les veuves de trans ne disent pas non plus que les hommes auto­gy­né­philes sont d’immondes per­vers ou encore qu’il faut inter­dire aux hommes de faire tout ce qui est actuel­le­ment consi­dé­ré comme fémi­nin. Comme beau­coup de fétiches dans notre socié­té encore très conser­va­trice, l’autogynéphilie n’est actuel­le­ment pas déstig­ma­ti­sée, elle est cachée, niée, à la place on parle d’« iden­ti­té de genre ».

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