Si — comme Mickael Correia, Camille Étienne et la plupart des figures de l’écologisme médiatique, du militantisme « pour le climat » — tu t’étonnes ou t’indignes du fait que Coca-Cola soit un des principaux sponsors, aux côtés d’IBM, Microsoft, Vodafone et Egyptair, entre autres, de la prochaine COP organisée en novembre en Égypte, c’est que tu n’as (toujours) pas réalisé dans quoi nous vivons. Les bénéficiaires du RSA ou du chômage ne financeront jamais les COP. Enfin si, ils les financent toujours, indirectement, en donnant de l’argent aux entreprises et aux États qui les financent. Mais techniquement, ce ne sont pas eux qui ont l’argent. Le principe même du capitalisme, c’est de produire de la valeur (de l’argent) en détruisant le monde au travers de l’exploitation des êtres humains (on appelle ça « production », « développement », « croissance », « progrès », etc.). Ceux qui ont l’argent, c’est donc les pires destructeurs et exploiteurs du monde, États ou entreprises. C’est donc très logiquement, très naturellement, que ceux-là (États ou entreprises) se retrouvent à financer les COP (et les ONG « écologistes », et une foultitude de choses), et à posséder les médias, etc.
Les COP n’ont jamais eu pour objectif de mettre un terme à la destruction du monde. Les « acteurs » qui s’y réunissent visent uniquement à assurer la pérennité du capitalisme industriel, à le rendre plus durable, à réfléchir à une manière d’assurer sa perpétuation malgré les désastres qu’il génère inexorablement et nécessairement. Les COP sont financées et organisées par les puissants, par les riches, par les organismes qui oppriment et exploitent les populations. Les États et les entreprises n’existent pas pour servir les populations. C’est l’inverse.
La « transition » à laquelle aspirent les écologistes (les écologistes formés à l’écologie par les médias de masse et l’école de la République), c’est l’impossible et indésirable verdissement du capitalisme industriel. Aucune industrie n’est écologique et aucune ne le sera jamais, par définition. Toutes les industries impliquent des destructions, des dégradations ou des pollutions, y compris les industries de production d’énergie prétendument verte, propre, renouvelable ou décarbonée. Comme l’ont fait remarquer il y a déjà des années deux chercheurs australiens dans un livre sur le sujet, la meilleure chose qu’une entreprise puisse faire pour mettre un terme à la destruction de la nature, c’est « mettre la clé sous la porte ». Un État, idem.
Bref, l’écologie, ça ne devrait pas consister à demander aux dirigeants du monde, chefs d’États ou d’entreprises, de bien vouloir faire ce qu’il faut pour assurer l’avenir du capitalisme industriel. L’écologie devrait être une lutte contre ces dirigeants, contre ces chefs d’États ou d’entreprises, contre ces États et ces entreprises. Une lutte visant à les destituer tous et à démanteler les structures sociales et technologiques de la civilisation industrielle, afin de redistribuer le pouvoir politique (retrouver de l’autonomie, individuellement et collectivement) et de mettre un terme aux activités techno-industrielles qui ravagent la planète.
Nicolas Casaux
Pour aller plus loin :
Leur écologie et la nôtre : technologistes contre naturiens (par Nicolas Casaux)
Bonjour, juste en passant, et dans le sujet, je signale le livre de Jean-Marc Sérékian : Capitalisme fossile. De la farce de la COP à l’ingénierie du climat. 2019. Editions Utopia. Sérékian fait tourner Carfree. Je n’ai pas lu le livre… que je n’arrive pas à retrouver dans le catalogue de l’éditeur (mais j’ai peut-être mal cherché) ; un éditeur qui publie aussi des tas de saloperies. On retrouve du Arendt dans le catalogue (un grand classique de la connerie, et ça va durer longtemps). On trouve des décroissants (un peu) débiles (comme d’hab. !), style Parrique.
Et, inévitablement, des économistes louches, dont un qui bave sur l’allocation universelle (vas y mon gars : consomme et ravage gratis, ça fait tourner le circuit ; problème : 1 RSA = x g. de bonne coke ; x = ?).
D’autres titres sont inspirants, comme : L’ILLUSION LOCALISTE.
Tiens, tiens… Mamère au balcon, Paquot tison.
Correction : « baver » ici = parler de, faire l’apologie de… et non « dénigrer » ; il y a de la provocation : j’ai profité du RMI à une époque, je ne vais pas cracher dans la soupe (une soupe qui part en fait dans les poches de Lidl ou des proprios-bailleurs : biopolitique ?), et je ne vais pas faire automatiquement écho à Roussel ; ceci-dit, c’est un bon signe : il y a une reconfiguration du problème à gauche — dans le bon sens — et il y a un problème évident avec S. Rousseau et son anthropologie à la sauce Darmangeat, un vrai anarcho-marxiste en béton armé (un faux anthropologue ?), qui devrait faire un peu de sociologie weberienne pour changer de disque ; cf. aussi JM Harribey par ex. qui est bien emmerdé, style âne de Buridan (Roussel ? Rousseau ? Choix rationnel ? Rationalité limitée ?) et dégage en touche sur la baisse du temps de travail… mais du temps de travail… salarié ! Pas question d’en sortir donc. Et toujours le service public, la gratuité, etc. donc (et la biopolitique aussi ?). Il a critiqué l’allocation universelle pourtant. Tout passe. Il aime ça le salariat, le marxiste ! Un vrai drogué. Plus drogué que Roussel ? Idem chez les anarcho-marxistes de chez smolny (oh cong !), qui éditent Darmangeat et dont Harribey fait la pub (soit : comment tout s’effondre vraiment dans le paysage intellectuel, misère… et RSA).
J’ai envoyé un mail à JM Harribey (et F. Roussel, et S. Rousseau, y a pas de raisons !) pour lui signaler les messages ci-dessus, mais ça va pas répondre. Harribey, entre 73 et 74 ans, le trou noir du capitalisme : oui, ça c’est vraiment toi, ça se sent que c’est toi. Le trou noir dans ta tête marxiste, qui ne comprendra jamais Marx, trop tard, est — quand même — inférieur — en taille — à celui qui est dans celle de Darmangeat, et ses compères de chez smolny (oh cong !), respect quand même quoi. Car le respect se perd voyez-vous : et ‘Alternatives économiques’ alors ? La bible du prof d’éco ! Des alternatives « économiques » ? Où ça ? Merdes de cathos proudhoniens : elles sont où vos alternatives ? JM, tu as une idée ?
« L’écologie devrait être une lutte contre ces dirigeants, contre ces chefs d’États ou d’entreprises, contre ces États et ces entreprises. Une lutte visant à les destituer tous et à démanteler les structures sociales et technologiques de la civilisation industrielle. »
Amusant car c’est exactement le propos politique de Michael Correia et de son enquête « Criminels climatiques » que vous citez (je ne sais vraiment pas pourquoi) au début de ce billet.
Non ce n’est pas son propos, pas ce qu’il développe dans son livre. Je le cite parce qu’il s’est indigné du fait que Coca-Cola subventionne cette COP. Correia, comme les autres, son ennemi, c’est l’industrie fossile, pas la société industrielle.