Évènements annulés : la censure vertueuse de la gauche transidentitaire (par Nicolas Casaux)

La Mai­son de l’é­co­lo­gie de Lyon, qui devait accueillir une confé­rence éco­fé­mi­niste conjoin­te­ment orga­ni­sée par des femmes de Deep Green Resis­tance France (DGR) et de Flo­rai­sons le week-end des 19 et 20 novembre, a fina­le­ment déci­dé d’annuler l’évènement (qui se tien­dra tout de même, mais ailleurs). L’équipe qui dirige la Mai­son de l’écologie lyon­naise en a déci­dé ain­si après avoir reçu un grand nombre de viru­lents mes­sages lui inti­mant de ne sur­tout pas rece­voir les « trans­phobes », « vali­distes », « eugé­nistes », « éco­fas­cistes », « conspi­ra­tion­nistes », « puto­phobes », « racistes », j’en passe et des meilleurs, de chez DGR et Flo­rai­sons. Les béné­voles qui s’occupent de la mai­son de l’écologie ont même été per­son­nel­le­ment visés.

Quelques-uns des mes­sages qu’ils ont reçu et des publi­ca­tions et tweets où ils se sont faits mentionner :

Il serait fas­ti­dieux de reve­nir sur la lita­nie d’anathèmes que les mili­tants de la gauche tran­si­den­ti­taire (qui repré­sente aujourd’hui l’immense majo­ri­té de la gauche) jettent n’importe com­ment, mais, briè­ve­ment, on rappellera :

Ils nous disent trans­phobes parce que nous disons que le sexe existe, qu’il n’est pas une pure construc­tion sociale (bien que le social influence le bio­lo­gique, et vice ver­sa), qu’il est immuable et qu’une femme est un être humain adulte de sexe fémi­nin. Et éga­le­ment parce que nous nous oppo­sons à la médi­ca­li­sa­tion sys­té­ma­tique des enfants « non conformes au genre ».

Ils nous disent « vali­distes » parce que nous sou­li­gnons que le capi­ta­lisme indus­triel détruit la pla­nète en asser­vis­sant les êtres humains, et parce que nous disons qu’il nous faut donc en sortir.

Ils nous disent « puto­phobes » parce que nous lut­tons contre le proxé­né­tisme, parce que nous esti­mons que la pros­ti­tu­tion est un pro­duit de la phal­lo­cra­tie, qui devrait être abo­li avec elle, et que les per­sonnes en situa­tion de pros­ti­tu­tion devraient être aidées à en sortir.

Ils nous disent « eugé­nistes » parce qu’ils ne savent pas ce qu’est l’eu­gé­nisme (s’ils savaient, peut-être réa­li­se­raient-ils que ce sont eux qui sont eugé­nistes, étant don­né leur sou­tien irré­flé­chi de la PMA, de la GPA et du tech­no­lo­gisme en géné­ral). Ils nous disent eugé­nistes tan­dis qu’ils sou­tiennent acti­ve­ment la sté­ri­li­sa­tion des enfants non conformes aux sté­réo­types sexistes (les blo­queurs de puber­té empêchent le pro­ces­sus de puber­té, c’est à dire, le déve­lop­pe­ment et la matu­ra­tion du cer­veau, des organes géni­taux et du sys­tème repro­duc­teur, de manière irréversible).

Ils nous disent « essen­tia­listes » parce qu’ils ne savent pas non plus ce qu’est l’es­sen­tia­lisme, eux qui consi­dèrent qu’un homme fai­sant état d’un « sen­ti­ment » (ou « res­sen­ti ») de fémi­ni­té, d’une sorte d’es­sence pré­ten­du­ment fémi­nine, est une femme.

Etc.

La pro­fonde bêtise des mili­tants de la gauche tran­si­den­ti­taire, dont le mot d’ordre en tout ce qui a trait à la tran­si­den­ti­té est « pas de débat », n’a d’égale que l’influence dont ils dis­posent malheureusement.

Bien évi­dem­ment, en affir­mant que les opi­nions et les per­sonnes qu’ils réduisent au silence sont « fas­cistes », ils se pré­mu­nissent contre l’accusation selon laquelle ils recourent eux-mêmes à des méthodes fas­cistes en cen­su­rant des idées, en empê­chant des dis­cus­sions. Mais le fait que par­mi les opi­nions qu’ils jugent fas­cistes figure la défi­ni­tion du mot femme (être humain (adulte) de sexe fémi­nin) devrait inci­ter un cer­tain nombre de sui­veurs de gauche à se poser des ques­tions. Mal­heu­reu­se­ment, cela n’arrive (presque) jamais. L’immense majo­ri­té de la gauche semble trou­ver cor­recte la cen­sure qu’exerce les mili­tants tran­si­den­ti­taires. C’est dire le désastre qu’est aujourd’hui la gauche.

Nico­las Casaux

Total
0
Partages
3 comments
  1. C’est affli­geant. Ce qui me fait dou­ce­ment rigo­ler c’est que ces mili­tants adorent s’in­sur­ger contre la bina­ri­té de la socié­té ; qu’il existe plu­sieurs genres et sexes, bien plus que seule­ment 3 orien­ta­tions sexuelles, que nous (sur­tout eux, nar­cis­siques) sommes bien plus com­plexes que deux vul­gaires cases. Mais face à toute pen­sée construite et nuan­cée, ils opposent une fausse dicho­to­mie : si cri­tique du genre = trans­phobe, si abo­li­tion­niste = contre les « tra­vailleurs » du sexe… Ils sont aus­si mani­chéens que le monde qu’ils pré­tendent com­battre. Le pro­blème c’est que leur bêtise a de l’influence.

  2. J’ha­bite près d’une petite ville rurale et nous sommes (heu­reu­se­ment) à des années lumières de ce type de consi­dé­ra­tion sur le genre pro­ve­nant d’une pré­ten­due gauche. Ici la gauche n’existe qua­si­ment pas, ça sim­pli­fie les choses. Il y a la droite dure et des déçus de la gauche qui sont pas­sés de l’autre côté du miroir. Ici on n’a jamais vu un(e) de ces gau­chistes pré­ten­du­ment radical(e) venir se confron­ter à « la bêtise à front de tau­reau ». « Ici c’est Marine », ici c’est le culte du moteur et des armes à feu qui péta­radent le week-end dans les bois donc les gau­chistes ils en prennent plein la gueule donc les gau­chistes ils se serrent les coudes. Cette gauche régu­liè­re­ment évo­quée et démon­tée ici est tout sauf une gauche. Pour le reste, mer­ci pour tout ce conte­nu de qualité.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Articles connexes
Lire

Un monde sens dessus dessous : quelques rappels sur notre situation écologique en ce début 2017

En ce début d'année 2017, et au vu des évènements qui ont marqué l'année précédente, nous vous proposons un bilan de notre situation collective, en nous appuyant sur les multiples traductions et publications de notre site, selon la perspective qui nous paraît de loin la plus importante, l’écologie. [...]