Pièces et main d’œuvre en podcast sur Floraisons

Texte ini­tia­le­ment paru le 2 sep­tembre 2022 sur le site de PMO


Nous nous sommes entre­te­nus, trois jours durant, avec les ani­ma­teurs de Flo­rai­sons, un site de pod­casts au gra­phisme élé­gant et au pro­pos tech­no-cri­tique et anti-indus­triel. Même l’habillage sonore est fait maison.

Ces trois jours d’entretiens ont eu lieu à Gre­noble, au fond de la cuvette et de la four­naise de juillet, au Chi­mère café (ici) que nous remer­cions pour ce refuge et son ventilateur.

De ces trois jours d’entretien, nos visi­teurs de Flo­rai­sons ont tiré une série de 19 pod­casts, mis en ligne à rai­son d’un épi­sode par semaine sur leur site (ici) :

Face au monde-machine — avec PMO

Ce qu’ils vou­laient savoir, c’était tout, sur Pièces et main d’œuvre, son his­toire, sa géo­gra­phie, son dis­cours, sa méthode d’enquête cri­tique, son acti­vi­té et davan­tage encore, depuis l’automne 2000. Et comme nous les avons trou­vés sym­pa­thiques, atten­tifs, ins­truits et vifs d’esprit, nous avons tâché de répondre au mieux, mal­gré la cha­leur qui ten­dait à rendre la langue et le cer­veau pâteux.
Ces 19 entre­tiens racontent donc Pièces et main d’œuvre, en gros et pour le moment. On ne peut pas tout dire du pas­sé, tant s’en faut, ni pré­ju­ger de notre façon de voir à l’avenir.

Les gens qui nous invitent à venir faire des cau­se­ries, nous demandent sou­vent « un mot de pré­sen­ta­tion » pour leurs dépliants et jour­naux d’annonce. Voi­ci en guise d’introduction à cette série de Flo­rai­sons, le résu­mé que nous envoyons en ce moment. Nous y joi­gnons, tout aus­si som­maire et lacu­naire, une chro­no­lo­gie de Pièces et main d’œuvre (ouvrir le docu­ment ci-dessous.)

En atten­dant la suite.

***

L’incarcération de l’homme-machine dans le monde-machine
(ou tech­no­lo­gie- tech­no­cra­tie — trans­hu­ma­nisme)
(ou science, puis­sance, puis­cience)

La volon­té de (toute -) puis­sance et la quête des moyens de la (toute-) puis­sance consti­tuent le moteur de l’histoire et des socié­tés humaines depuis leur émer­gence.
Le modèle de cette toute-puis­sance est la figure divine (omni­po­tente et omni­sciente).
La conquête scien­ti­fique est en der­nière ins­tance celle des moyens de la puissance.

La tech­no­lo­gie résulte des noces de la science et du capi­tal, à l’époque de la révo­lu­tion indus­trielle. Le mot de tech­no­lo­gie appa­raît en 1829 sous la plume de Bige­low, un uni­ver­si­taire amé­ri­cain. La puis­sance du capi­tal et de l’Etat ne peut s’accroître sans accroître constam­ment les moyens de la puissance.

La tech­no­cra­tie est la classe du savoir, de l’avoir et du pou­voir pro­duite par le capi­ta­lisme indus­triel pour révo­lu­tion­ner constam­ment les pro­duits, ser­vices et moyens de la puis­sance. Le mot de tech­no­cra­tie appa­raît en 1919 sous la plume de William Hen­ry Smith, un ingé­nieur amé­ri­cain. La tech­no­cra­tie asser­vit le capi­tal et l’Etat à ses des­seins de (toute-) puissance.

Le trans­hu­ma­nisme est l’idéologie de la tech­no­cra­tie à l’ère des tech­no­lo­gies conver­gentes (NBIC), et à l’avènement du règne machi­nal. Le mot appa­raît en 1957 sous la plume du bio­lo­giste Julian Huxley.

Après la 2e guerre mon­diale, le capi­ta­lisme indus­triel devient le capi­ta­lisme tech­no­lo­gique. L’alliage des tech­no­logues et des capi­ta­listes forment la tech­no­cra­tie diri­geante. L’emballement des tech­no­lo­gies conver­gentes (NBIC) nous mène au règne machi­nal et à l’incarcération de l’homme-machine dans le monde-machine. C’est là que nous en sommes.

chro­no­lo­gie PMO Ver­sion prête à cir­cu­ler 1.8 Mo
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