Êtes-vous un anarchiste ? – La réponse pourrait vous surprendre ! (par David Graeber)

graeberDavid Grae­ber est pro­fes­seur d’anthropologie sociale à la Lon­don School of Eco­no­mics (LSE). Il est membre de l’IWW (Indus­trial Wor­kers of the World), un syn­di­cat anar­chiste. Anar­chiste et acti­viste, fils d’un couple d’autodictates ouvriers, il est l’auteur de plu­sieurs ouvrages dont “Pour une anthro­po­lo­gie anar­chiste”. Il est aus­si l’une des prin­ci­pales figures du mou­ve­ment Occu­py Wall Street.

Cet article est une tra­duc­tion, l’o­ri­gi­nal, en anglais, se trouve à l’a­dresse : http://theanarchistlibrary.org/library/david-graeber-are-you-an-anarchist-the-answer-may-surprise-you


Il se peut que vous ayez déjà enten­du deux ou trois choses à pro­pos des anar­chistes et de ce en quoi ils sont sup­po­sés croire. Mais il y a aus­si de fortes chances pour que tout ce que vous ayez enten­du soit un non-sens total. Beau­coup de gens semblent pen­ser que les anar­chistes sont des adeptes de la vio­lence, du chaos et de la des­truc­tion, qu’ils sont contre toute forme d’ordre ou d’organisation ou encore que ce sont des nihi­listes allu­més qui veulent sim­ple­ment tout faire explo­ser. En réa­li­té, rien n’est plus éloi­gné de la véri­té. Les anar­chistes sont sim­ple­ment des gens qui pensent que l’être humain est capable de se com­por­ter de manière rai­son­nable sans avoir à y être for­cé. C’est une notion très simple. Mais c’est aus­si une notion que les riches et puis­sants ont tou­jours trou­vée très dangereuse.

Au plus simple, les croyances de l’anarchiste se basent sur deux prin­cipes élé­men­taires. La pre­mière est que les êtres humains sont, d’ordinaire, aus­si rai­son­nables et décents que pos­sible et peuvent s’organiser eux et leurs com­mu­nau­tés sans qu’on leur dise com­ment faire. La seconde est que le pou­voir cor­rompt. Mais avant tout, l’anarchisme est une façon d’avoir le cou­rage de prendre les prin­cipes simples de la décence com­mune selon laquelle nous vivons tous (NdT : fon­dée essen­tiel­le­ment sur le droit natu­rel, cf. Lysan­der Spoo­ner) et de les suivre jusqu’à leurs conclu­sions logiques. Aus­si étrange que cela puisse paraître, dans les grandes lignes, vous êtes déjà pro­ba­ble­ment un anar­chiste qui s’ignore.

Com­men­çons par quelques exemples de la vie de tous les jours :

  • S’il y a la queue pour prendre le bus, atten­dez-vous votre tour et vous réfré­nez-vous de jouer des coudes pour pas­ser devant les autres même s’il n’y a aucune forme d’autorité présente ?

Si vous avez répon­du “oui”, alors vous agis­sez comme un anar­chiste ! Le prin­cipe le plus basique de l’anarchisme est l’auto-organisation : la sup­po­si­tion selon laquelle les êtres humains n’ont pas besoin d’être mena­cés de pour­suite judi­ciaire, ni d’aucune forme de coer­ci­tion pour être capable de se com­prendre rai­son­na­ble­ment les uns les autres ou de se trai­ter mutuel­le­ment avec res­pect et digni­té.arton416Tout le monde pense être capable de se com­por­ter rai­son­na­ble­ment. Si l’on pense que la loi et la police sont néces­saires, c’est parce qu’on consi­dère que les autres n’en sont pas capables. Mais en y réflé­chis­sant, ne pen­sez-vous pas que tous ces gens pensent la même chose de vous ? Les anar­chistes argu­mentent sur le fait que presque toute l’attitude anti­so­ciale qui nous fait pen­ser que les armées, polices, pri­sons et gou­ver­ne­ments sont néces­saires, pro­vient en fait des inéga­li­tés et des injus­tices sys­té­ma­ti­que­ment cau­sées par ces mêmes ins­ti­tu­tions – armées, polices, et pri­sons. Il s’agit d’un cercle vicieux. Si les gens sont habi­tués à être trai­tés comme si leurs avis n’avaient aucune impor­tance, alors ils seront plus enclins à deve­nir colé­reux, cyniques voire vio­lents – ce qui, par consé­quent, per­met à ceux au pou­voir de décré­ter que leurs avis importent peu. Une fois qu’ils com­prennent que leur opi­nion a vrai­ment de l’importance comme celle de tous les autres, alors les gens deviennent vrai­ment com­pré­hen­sifs. Pour faire court : Les anar­chistes pensent que c’est le pou­voir en lui-même et les réper­cus­sions de ce pou­voir, qui rendent les gens stu­pides et irresponsables.

  • Êtes-vous un membre d’un club ou d’une équipe de sport ou de toute autre orga­ni­sa­tion de volon­taires où les déci­sions ne sont pas impo­sées par un lea­der mais prises sur la base du consen­te­ment général ?

Si vous avez répon­du “oui”, alors vous appar­te­nez à une orga­ni­sa­tion qui fonc­tionne selon des prin­cipes anar­chistes ! Un autre prin­cipe de base de l’anarchie est l’association volon­taire. Il s’agit sim­ple­ment de l’application de prin­cipes véri­ta­ble­ment démo­cra­tiques à la vie de tous les jours. La seule dif­fé­rence c’est que les anar­chistes pensent qu’il est pos­sible d’avoir une socié­té dans laquelle tout est orga­ni­sé selon cette ligne de conduite, avec des groupes fonc­tion­nant sur la base du consen­te­ment libre de leurs membres et que, par consé­quent, tout type d’organisation pyra­mi­dale (du haut vers le bas)  de style mili­taire et bureau­cra­tique, ou comme les grandes cor­po­ra­tions  fon­dé sur une chaîne de com­man­de­ment, un prin­cipe hié­rar­chique, ne serait plus du tout néces­saire. Peut-être ne pen­sez- vous pas que cela soit pos­sible. Peut-être le pen­sez-vous. Mais à chaque fois que vous par­ve­nez à un accord consen­suel, plu­tôt que coer­ci­tif, chaque fois que vous pas­sez un accord volon­taire avec une ou plu­sieurs per­sonnes, par­ve­nez à un accord com­pré­hen­sif ou à un com­pro­mis en pre­nant en consi­dé­ra­tion la situa­tion par­ti­cu­lière de l’autre ou ses besoins, vous êtes un anar­chiste – même si vous n’en avez pas conscience.

L’anarchisme c’est juste la façon dont les gens agissent lorsqu’ils sont libres de suivre leur volon­té, et quand ils inter­agissent avec d’autres qui sont éga­le­ment libres et donc conscients de la res­pon­sa­bi­li­té que cela implique pour les autres. Ceci mène à un autre point cru­cial : alors que les gens peuvent être rai­son­nables et bien­veillants quand ils inter­agissent avec leurs égaux, la nature humaine est telle qu’on ne peut leur faire confiance lorsqu’ils sont inves­tis d’une auto­ri­té sur les autres. Don­nez à quelqu’un un tel pou­voir et il en abu­se­ra d’une manière ou d’une autre.

  • Pen­sez-vous que les poli­ti­ciens soient des ordures égoïstes ne se pré­oc­cu­pant pas de l’intérêt public ? Pen­sez-vous que nous vivions dans un sys­tème éco­no­mique injuste et stupide ?

 Si vous avez répon­du “oui”, alors vous sous­cri­vez à la cri­tique anar­chiste de la socié­té d’aujourd’hui – du moins dans ses grandes lignes. Les anar­chistes pensent que le pou­voir cor­rompt et que ceux qui passent leur vie entière à le recher­cher sont les der­niers qui devraient en être inves­tis. Les anar­chistes pensent que notre sys­tème éco­no­mique actuel a plus ten­dance à récom­pen­ser les gens pour leur atti­tude égoïste et sans scru­pule que pour leur décence et leur atten­tion. La plu­part des gens ont ce sen­ti­ment. La seule dif­fé­rence c’est que la plu­part des gens pensent qu’on ne peut rien faire à ce sujet, ou, de toute façon – et c’est ce sur quoi les ser­vi­teurs des puis­sants vont tou­jours avoir ten­dance à insis­ter – rien qui ne ferait empi­rer les choses.

Et si c’était faux ?

Y a‑t-il vrai­ment une seule bonne rai­son de croire ça ? Quand vous les ana­ly­sez, la plu­part des pré­dic­tions sur ce qu’il se pas­se­rait sans l’État ou le capi­ta­lisme s’avèrent com­plè­te­ment fausses. Pen­dant des mil­liers d’années, les gens ont vécu sans gou­ver­ne­ment. Dans bien des endroits du monde, aujourd’hui encore, des gens vivent en dehors de tout contrôle gou­ver­ne­men­tal. Ils ne s’entretuent pas. Ils vaquent à leurs occu­pa­tions, comme tout un cha­cun. Bien sûr dans une socié­té moderne, urbaine et com­plexe, ça serait un peu plus com­pli­qué, mais la tech­no­lo­gie peut éga­le­ment ser­vir à résoudre ces problèmes.

En fait, nous n’avons même pas encore com­men­cé à réflé­chir à ce à quoi res­sem­ble­raient nos vies si la tech­no­lo­gie était vrai­ment mise au ser­vice des besoins fon­da­men­taux de l’humanité. Com­bien d’heures devrions-nous vrai­ment tra­vailler pour main­te­nir une socié­té fonc­tion­nelle – cela s’entend, si nous éli­mi­nions tous les bou­lots inutiles comme, par exemple, les démar­cheurs télé­pho­niques, les huis­siers de jus­tice, les gar­diens de pri­sons, les ana­lystes finan­ciers, les “experts” en rela­tions publiques, les bureau­crates et les poli­ti­ciens et si nous détour­nions nos esprits scien­ti­fiques les plus brillants de leurs recherches actuelles en arme­ment spa­tial ou en ana­lyses de mar­ché, pour qu’ils s’emploient à méca­ni­ser les tâches dan­ge­reuses ou ennuyeuses comme l’extraction de char­bon et le net­toyage de salle de bain, tout en redis­tri­buant le tra­vail res­tant de manière équi­table ? 5 heures par jours ? 4 heures ? 3 ? 2 ? Per­sonne ne sait, parce que per­sonne ne pose ce genre de ques­tion. Les anar­chistes pensent que ce sont LES ques­tions qui doivent être posées.

  • Croyez-vous vrai­ment en toutes ces choses que vous dites à vos enfants (ou que vos parents vous ont dites) ?

“Peu importe qui a com­men­cé”. “ On ne gué­rit pas le mal par le mal”, “net­toie ton propre bor­del”. “Ne fais pas aux autres…”. “Ne sois pas méchant avec les autres juste parce qu’ils sont dif­fé­rents”. Nous devrions peut-être cher­cher à savoir si nous men­tons à nos enfants lorsque nous leur par­lons du bien et du mal, ou si nous sommes prêts à prendre au sérieux nos propres injonc­tions. Parce que si vous sui­vez ces prin­cipes moraux jusqu’à leurs conclu­sions logiques, vous arri­vez à l’anarchisme.

Pre­nez le prin­cipe « on ne gué­rit pas le mal par le mal ». Si nous pre­nions cela au sérieux, ça inva­li­de­rait entiè­re­ment le fon­de­ment des guerres et du sys­tème judi­ciaire. Il en va de même pour le par­tage : nous disons tou­jours aux enfants qu’ils doivent apprendre à par­ta­ger, à prendre en consi­dé­ra­tion les besoins des autres, à s’entraider, quand, dans nos réa­li­tés de tous les jours, nous sup­po­sons que tout le monde est natu­rel­le­ment égoïste et com­pé­ti­tif. Un anar­chiste ferait remar­quer : en fait ce que nous disons à nos enfants est exact. La qua­si-tota­li­té des plus remar­quables prouesses de l’histoire de l’humanité, des décou­vertes et des accom­plis­se­ments qui ont amé­lio­ré nos vies, ont vu le jour grâce à l’entraide et à la coopé­ra­tion ; aujourd’hui encore, nous dépen­sons plus d’argent pour nos amis et notre famille que pour nous-mêmes ; et bien qu’il risque de tou­jours y avoir des gens com­pé­ti­tifs dans le monde, il n’y a aucune rai­son de fon­der la socié­té sur l’encouragement de ce type d’attitude, et encore moins d’encourager la com­pé­ti­tion pour la satis­fac­tion des besoins fon­da­men­taux. Cela sert uni­que­ment les inté­rêts de ceux au pou­voir, qui sou­haitent que nous vivions dans la peur de l’autre. C’est pour­quoi les anar­chistes ima­ginent une socié­té fon­dée non seule­ment sur l’association libre mais aus­si sur l’entraide mutuelle (NdT : cf. Pierre Kro­pot­kin). Le fait est que la plu­part des enfants gran­dissent en croyant en une morale anar­chiste, puis, au fur et à mesure, se rendent compte que le monde des adultes ne fonc­tionne pas vrai­ment de cette façon. C’est pour­quoi bien des ado­les­cents deviennent rebelles, alié­nés, voire par­fois sui­ci­daires, et finissent en adultes amers et rési­gnés. Leur seul récon­fort étant sou­vent d’éduquer des enfants eux-mêmes en pré­ten­dant avec eux que le monde est un endroit juste. Qu’en serait-il si nous pou­vions com­men­cer à bâtir un monde véri­ta­ble­ment fon­dé sur, au moins, le prin­cipe de jus­tice ? Ne serait-ce pas le plus beau cadeau qu’on puisse offrir à nos enfants ?

  • Pen­sez-vous que les êtres humains soient fon­da­men­ta­le­ment cor­rom­pus et mau­vais, ou que cer­taines sortes de gens (les femmes, les per­sonnes de cou­leur, les gens ordi­naires ni riches ni hau­te­ment édu­qués) soient des spé­ci­mens infé­rieurs, des­ti­nés à être domi­nés par ceux qui leurs sont supérieurs ?

Si vous avez répon­du “oui”, eh bien, il se pour­rait bien que vous ne soyez pas un anar­chiste après tout. Mais si vous avez répon­du “non”, alors il y a des chances pour que vous sous­cri­viez à 90% des prin­cipes anar­chistes, et pour que vous viviez d’ores et déjà votre vie en accord avec. A chaque fois que vous trai­tez un autre être humain avec consi­dé­ra­tion et res­pect, vous êtes un anar­chiste. A chaque fois que vous réglez vos dif­fé­rends avec les autres en arri­vant à un com­pro­mis rai­son­nable, en écou­tant ce que cha­cun a à dire plu­tôt qu’en lais­sant une per­sonne déci­der pour tout le monde, vous êtes un anar­chiste. A chaque fois qu’ayant l’opportunité de for­cer quelqu’un à faire quelque chose, vous déci­dez plu­tôt de faire appel à sa rai­son et à son sens de la jus­tice, vous êtes un anar­chiste. Même chose pour toutes les fois où vous par­ta­gez quelque chose avec un ami, ou déci­dez ensemble qui va faire la vais­selle ou faites quoi que ce soit en gar­dant l’équité à l’esprit.

Vous pour­riez main­te­nant objec­ter que tout cela est bien et valable pour de petits groupes de per­sonnes, mais que gérer une ville, une région ou un pays est une autre paire de manches. Bien sûr il y a du vrai là-dedans. Même en décen­tra­li­sant au maxi­mum la socié­té et en met­tant autant que faire se peut le pou­voir entre les mains des petites com­mu­nau­tés, il y aura tou­jours beau­coup de choses qui devront être coor­don­nées, de la ges­tion des che­mins de fer aux orien­ta­tions de la recherche médi­cale. Mais parce qu’une chose est com­pli­quée ne signi­fie en rien qu’il ne soit pas pos­sible de l’accomplir démo­cra­ti­que­ment. Ça sera sim­ple­ment com­pli­qué. D’ailleurs, les anar­chistes ont toutes sortes d’idées et de visions sur la manière dont une socié­té com­plexe puisse se gérer elle-même. Les expli­quer en détails ici serait s’éloigner de l’intention ori­gi­nale ayant moti­vé l’écriture d’un petit texte d’introduction comme celui-ci. Il suf­fit de rap­pe­ler, en pre­mier lieu, qu’ils sont nom­breux à avoir dédié beau­coup de temps à l’élaboration de modèles de socié­tés véri­ta­ble­ment démo­cra­tiques et saines ; et ensuite, et c’est tout aus­si impor­tant, qu’aucun anar­chiste ne pré­tend déte­nir le plan par­fait. La der­nière chose que nous vou­lons c’est impo­ser des modèles pré­fa­bri­qués à la socié­té. En véri­té, on n’imagine pro­ba­ble­ment pas la moi­tié des pro­blèmes qui se pré­sen­te­ront lorsqu’on ten­te­ra de créer une socié­té véri­ta­ble­ment démo­cra­tique ; cepen­dant, nous sommes confiants, l’ingéniosité humaine étant ce qu’elle est, de tels pro­blèmes pour­ront être réso­lus, tant que l’on res­pecte nos prin­cipes élé­men­taires – qui sont, en fin de compte, les prin­cipes de la décence humaine la plus élémentaire.

 David Graeber

august1


Tra­duc­tion : Nico­las CASAUX

 

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  1. Je suis anar­chiste, non pas parce que je sou­haite détruire ce qui existe mais parce que je sou­haite que l’hu­ma­ni­té s’é­lève par elle-même car elle porte en elle, par son essence et ses ascen­dances, les condi­tions et les clés de sa lumière. Notre héri­tage est bien ce que nos ancètres nous ont trans­mis, il y a du tel­le­ment bon dedans, que gar­dons-nous et que trans­for­mons-nous ? Notre héri­tage est notre ter­reau ! La terre à par­tir de laquelle peuvent naitre et croitre de nou­velles fleurs et de nou­veaux fruits. Ces fruits ne peuvent émer­ger depuis le néant. Ils se nour­rissent de leur terre féconde. Notre terre est notre héri­tage. Alors pas ques­tion de la brû­ler ni de la nier. La stra­té­gie de la terre brû­lée est suicidaire…
    Je suis anar­chiste parce que je suis per­sua­dé que le chan­ge­ment fon­da­men­tal du monde se fait par l’é­lé­va­tion de nos consciences à par­tir de ce que nous sommes. La tête d’un groupe cherche par tous les moyens à main­te­nir ses pré­ro­ga­tives… la tête est seule, le corps est mul­tiple. Quand les consciences s’é­lèvent depuis le coeur de la base, même le som­met de la pyra­mide évo­lue et accepte… plus de ques­tions posées ni de coer­ci­tions stra­té­gi­sées. Cela s’im­pose de soi… rien ne peut vivre sans fondation.
    L’é­vo­lu­tion des consciences est la sève qui nour­rit toutes les par­ties du corps depuis les racines dans la terre jus­qu’au bout de chaque branche du houp­pier puis à la cime. Nous sommes la sève et en cela nous sommes res­pon­sables de ce que la cime mani­feste. Que met­tons nous dans la sève ? La sou­mis­sion ou la liber­té res­pon­sable et décente en chaque être vivant ?
    Ils pour­ront bien résis­ter en haut, et ils le feront avec force et vio­lence, au début, puis ils suc­com­be­ront car nous leur cou­pe­ront leur nour­ri­ture. Leur nour­ri­ture est notre consen­te­ment muet, fati­gué et non­cha­lant ! J’ar­rête de leur offrir mon consen­te­ment et je vis plei­ne­ment dans mon éner­gie d’homme libre et responsable.

    1. Mer­ci, j’ai enfin com­pris pour­quoi je suis anar­chiste, si seule­ment je pou­vais en par­ler, savez vous ou je peux trou­ver des per­sonnes avec les­quelles je peux échan­ger en toute simplicité …
      Fre­de­rique Gruber

      1. Il y a une fédé­ra­tion anar­chiste à paris, et plu­sieurs en France, et puis les par­ti­sans du mou­ve­ment démo­cra­tie réelle, les gen­tils virus, sont proches de cette idéo­lo­gie, cher­chez sur inter­net vous allez trou­ver pas mal de choses là-des­sus, cher­chez aus­si voir si il y a des ate­liers consti­tuants près de chez vous !

        1. Les gen­tils virus anar­chistes ? Mou­ve­ment créé par Etienne Chouard, il n’est plus à prou­ver que cette per­son­na­li­té est fas­ciste, ses rela­tions aussi !

          1. Démo­cra­tie réelle n’est pas vrai­ment une réfé­rence « anar­chiste » non plus, bien au contraire ! L’ar­ticle est pas mal mais j’ai de sérieux doute sur l’au­teur vu les réfé­rences citées !

          2. Au contraire, ça reste à prou­ver. Pour l’ins­tant, on a juste une poi­gnée de liens (sur plu­sieurs mil­liers sur le site d’E­tienne Chouard) qui pointent vers des sites ou vidéos « dou­teux », genre E&R ou Soral. Et l’im­mense majo­ri­té des pro­pos et des liens qui sont tout à fait dans la ligne anar­chiste et auto­ges­tion. Mais c’est tel­le­ment facile de ran­ger les gens dans des boites…

          3. Pour E. Chouard l’a­nar­chie et la démo­cra­tie sont soeurs jumelles.
            Donc pour les com­men­taires mal­veillants ou très mal éclai­rés concer­nant cet homme, je dirais sim­ple­ment : pas plus aveugles que ceux qui ne veulent pas voir. (parce qu’on peut com­prendre les craintes, mais depuis le temps, si on a pris soin de lire et d’é­cou­ter cette per­sonne, on arrête ce cirque.)

  2. Je suis anar­chiste car je ne sup­porte pas qu’on m’im­pose des idées, des lois ‚une cer­taine façon de vivre, je sup­porte pas d’être domi­née par par des gens qui se croient au des­sus et mieux que moi, je ne sup­porte pas qu’on puisse me pri­ver d’une totale liber­té de faits et d’ex­pres­sions, par contre je reprouve d’y par­ve­nir par le crime ou tout acte inju­sye pour les autres.

  3. Je ne sais pas si je suis anar­chiste, mais on me recon­nait comme tel, souvent.
    Pour moi, l’A­nar­chie ce n’est pas, sous pré­texte de liber­té, le droit de faire tout et sur­tout pas n’im­porte quoi et encore moins au détri­ment des autres.
    Je crois que, par rap­port ‘au sys­tème de socié­té’ dans lequel nous vivons, l’Anarchie ne peut être, mal­heu­reu­se­ment, qu’une utopie…
    Pour moi, l’Anarchie c’est un état de l’homme dans lequel le mot ‘conscience’ prend toute sa valeur. C’est un état dans lequel l’individu a atteint un tel degré de conscience que pour se gérer le monde n’a plus besoin de lois, mais seule­ment de règles pour per­mettre le vivre ‘bien’ ensemble.
    J’en veux pour réfé­rence une phrase de Léo Cam­pion à laquelle j’adhère tota­le­ment et qui disait ceci : « La liber­té c’est de tra­ver­ser dans les clous ». Mal­heu­reu­se­ment, autour de moi, quand je dis cette phrase, je ne m’entends répondre que : « Non mais çà ne va pas non ! La liber­té, c’est de tra­ver­ser où je veux !»…. On n’est pas rendu… 🙂

  4. « L’Indigné du Cana­pé, enfant métis d’un monde capi­ta­liste qui crée vio­lence et injus­tice et d’une pen­sée anar­chiste qui n’a que l’amour et le par­tage comme hori­zon. Je viens de par­tout, oui. Car d’où que vous veniez, je suis sûr que votre cœur à la même cou­leur que le mien. Ma seule famille est celle des modestes et des humanistes. »
    » http://www.indigne-du-canape.com/lindigne-du-canape-rages-et-utopies-dun-enfant-du-siecle/

    Oui je suis anar­chiste, mais j’ai ten­dance à ne pas le dire. Car au-delà de tout, je suis un être humain, et toute dési­gna­tion m’en­fer­mant dans une case me ferme à l’autre. Et mon seul sou­hait, c’est d’être ouvert à l’autre, c’est d’être l’autre, tota­le­ment. Avec ouver­ture et empa­thie, on crée la socié­té idéale, pour de vrai !

    Bra­vo pour ce texte. Pen­sez-vous que je pour­rais (en citant l’au­teur et le tra­duc­teur bien évi­dem­ment) le repro­duire son mon modeste blog ?

    Mer­ci.

    L’ I

  5. David Grae­ber est pro­fes­seur d’anthropologie sociale à la Lon­don School of Eco­no­mics (LSE).

    😀

    anar­chiste ?

    😀 😀 😀

    Arrê­ter de vous racon­ter des his­toires les enfants !
    C’est mar­rant les « super-anar­chistes » pré­sen­tés dans ce genre d’ar­ticle font tou­jours par­tie de la même classe sociale… comme si les pauvres étaient pas vrai­ment capables de com­prendre les choses basiques écrites dans l’ar­ticle. En contra­dic­tion totale avec ce que dit l’ar­ticle jus­te­ment. On dirait que cer­tains ont tou­jours besoin de MAITRES à penser.

    Et selon les prin­cipes liber­taires de base, ce mes­sage ne sera pas cen­su­ré bien sûr !

    Au pas­sage, l’a­nar­chisme et le socia­lisme sont 2 choses tota­le­ment dif­fé­rentes et même opposées.

    Un anar­chiste

    1. Pas de « maître à pen­ser », mais des textes qui font réflé­chir, et apprennent à pen­ser dif­fé­rem­ment, si je suis ton rai­son­ne­ment, ne lisons aucun livre, n’é­cou­tons per­sonne, ain­si pas de « maitre à pen­ser ». Puis pen­ser que Grae­ber est à dis­cré­di­ter auto­ma­ti­que­ment à cause de son revenu…
      Et les « prin­cipes liber­taires de base », comme si c’é­tait un ordre strict et fixe auquel se confor­mer. Le mes­sage n’est pas cen­su­ré parce que res­pec­tueux. D’autres pour­raient l’être si irrespectueux.

  6. Je suis anar­chiste et pour moi c’est pas une uto­pie mais la rea­lite dans lequel nous pou­vons vivre aujourd’­hui. ce qui pensent que anar­chie c’est une uto­pie croient que il est impos­sible du convaincre la majo­rite de prendre la res­pon­sa­bi­lite de tout les aspectes de la vie socialle. mais moi je croi que il faut sim­ple­ment detruire le sys­teme capi­ta­liste au niveau phy­sique : les pétro­le­ries, les portes, les gazo­ducs de haute pres­sion… et les capi­ta­listes n’au­ron plus la capa­cite de faire les guerres, oppri­mer les gens, detruir la vie sur notre planete…

  7. Suis Anar,mais vou­drait tout faire sauter.Car les non-anars ont gagné.Trop tard pour espérer,ils ont tout infectés,faut emputer !

  8. Com­ment se fait-il pos­sible qu’on trouve dans cette page quel­qu’un d’as­sez con pour juger Chouard facho parce qu’il a eu des rela­tions intel­lec­tuelles avec Soral, et com­ment peut-on être assez con pour juger Soral facho par la même occa­sion ? Soral est marxiste !
    La pre­mière règle qu’un anar s’im­pose, c’est de se culti­ver très fort avant de s’au­to­ri­ser à ouvrir sa gueule en public.

  9. sso­ral marxiste
    Marx etait bien juif non ??
    sso­ral est bien national/socialiste comme il se defi­nit lui meme
    on a les amis qu on merite

  10. Ca demande encore réflexion mais j’ai déjà moins peur d’être un mau­vais sujet. A 66 ans il était grand temps. Quelques simples phrases peuvent réduire ou abou­tir a une grande prise de conscience.

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