La vioÂlence domesÂtique est plus coûÂteuse que les guerres, à la fois en termes de morts et en dépenses de dolÂlars, selon un nouÂveau rapÂport du CopenÂhaÂgen ConsenÂsus Centre, qui explique que le proÂblème est larÂgeÂment sous-estiÂmé.
Les auteurs de l’éÂtude concluent que les agresÂsions domesÂtiques, perÂpéÂtrées la pluÂpart du temps contre des femmes et des enfants, coûte près de 9,5 trilÂlions de dolÂlars chaque année en pertes écoÂnoÂmiques. Cela surÂpasse de loin le coût des guerres civiles récentes, estiÂmé à 170 milÂliards de dolÂlars annuels, ainÂsi que celui des homiÂcides non liés à la vioÂlence des parÂteÂnaires proches, estiÂmé à 650 milÂliards de dolÂlars annuels. Les cherÂcheurs arrivent à de tels chiffres approxiÂmaÂtifs en tenÂtant d’esÂtiÂmer à la fois les coûts tanÂgibles et intanÂgibles résulÂtants des vioÂlences, comme les pertes de reveÂnus potenÂtiels, la réducÂtion de l’acÂtiÂviÂté écoÂnoÂmique, et les conséÂquences pour la sanÂté.
Le coût humain est ausÂsi plus imporÂtant. Selon les cherÂcheurs, neuf perÂsonnes, enviÂron, sont tuées dans des disÂputes domesÂtiques pour chaque perÂsonne qui meurt dans une guerre civile. Près de 769 milÂlions de femmes sont vicÂtimes de vioÂlence domesÂtique à un moment de leur vie, et 290 milÂlions d’enÂfants subissent des vioÂlences à la maiÂson.
« Les guerres ne sont qu’une seule forme de vioÂlence et sont très coûÂteuses, mais d’autres formes sont encore plus coûÂteuses et n’obÂtiennent pas autant d’atÂtenÂtion », explique Anke HoefÂfler de l’uÂniÂverÂsiÂté d’OxÂford, une des auteurs du nouÂveau rapÂport, au GuarÂdian. « Il y a une sur-concenÂtraÂtion sur les conséÂquences des vioÂlences poliÂtiques et pas assez sur les vioÂlences domesÂtiques. Nous devrons plus nous concenÂtrer sur la manière d’aÂborÂder ces proÂblèmes. »
Les cherÂcheurs expliquent que leur nouÂveau rapÂport est une preÂmière tenÂtaÂtive d’esÂtiÂmaÂtion des coûts monÂdiaux de la vioÂlence. Et ils pensent que leurs découÂvertes devraient inciÂter la comÂmuÂnauÂté interÂnaÂtioÂnale à consaÂcrer davanÂtage de resÂsources à la lutte contre les abus domesÂtiques. « MalÂgré sa préÂvaÂlence et ses coûts appaÂrents très imporÂtants, la comÂmuÂnauÂté interÂnaÂtioÂnale de déveÂlopÂpeÂment n’a pas encore défiÂni la vioÂlence sociéÂtale, ou interÂperÂsonÂnelle, comme un proÂblème de déveÂlopÂpeÂment, que des aides et d’autres poliÂtiques d’inÂterÂvenÂtion devraient cherÂcher à résoudre de manière sysÂtéÂmaÂtique », conclut le rapÂport. « Il y a de solides arguÂments en faveur de l’ocÂtroi d’une aide accrue aux proÂgrammes traiÂtant des agresÂsions et des crimes vioÂlents ».
Ces découÂvertes suivent un autre rapÂport récent (paraÂgraphes ci-après) détaillant les niveaux « scanÂdaÂleuÂseÂment » éleÂvés d’aÂbus et de vioÂlences contre les enfants. Cette étude, diriÂgée par l’UÂniÂcef, révèle que de nomÂbreux enfants granÂdissent dans un monde où ils pensent que la vioÂlence domesÂtique est simÂpleÂment inéviÂtable. Par exemple, la moiÂtié des filles âgées de 15 à 19 ans croient qu’il est jusÂtiÂfié pour un homme de frapÂper sa femme.
1 fille sur 10 a été agresÂsée sexuelÂleÂment. 6 enfants sur 10 sont réguÂlièÂreÂment batÂtus par leurs éducateurs/gardiens. La moiÂtié des filles âgées de 15 à 19 ans croient qu’il est « jusÂtiÂfié » pour un homme de frapÂper sa femme. Une vicÂtime sur cinq d’hoÂmiÂcide, enviÂron, est un enfant. 95 000 enfants ou adoÂlesÂcents sont morts en 2012 suite à un homiÂcide. 120 milÂlions de filles ont subi des vioÂlences sexuelles cette même année.
Les chiffres sur les homiÂcides sont effaÂrants, prinÂciÂpale cause de décès des garÂçons de 10 à 19 ans dans 7 pays d’Amérique du Sud. Ce n’est pourÂtant qu’une petite proÂporÂtion des vioÂlences. Celles liées à la « disÂciÂpline », les châÂtiÂments corÂpoÂrels, concernent en effet 6 enfants sur 10 dans le monde, âgés de 2 à 14 ans. Mêmes chiffres imporÂtants dans les vioÂlences réaÂliÂsées par des pairs : 1 élève sur 3 dans le monde est ainÂsi vicÂtime réguÂlière. En Europe et en AméÂrique du Nord, 31% des adoÂlesÂcents reconÂnaissent praÂtiÂquer cette vioÂlence. Chaque année, nous dit-on, 102 000 adultes sont vicÂtimes de viols et de tenÂtaÂtives de viol (86 000 femmes et 16 000 hommes) en France, mais on ne nous parle pas des vicÂtimes mineures pourÂtant bien plus nomÂbreuses, estiÂmées à 154 000 (124 000 filles et 30 000 garÂçons) (1).
Il ne s’aÂgit là que de quelques-unes des découÂvertes tirées d’un nouÂveau rapÂport de l’UÂniÂcef qui détaille la « préÂvaÂlence choÂquante » de la vioÂlence et des abus contre les enfants à traÂvers la plaÂnète. L’éÂtude — qui repréÂsente la comÂpiÂlaÂtion d’inÂforÂmaÂtions la plus imporÂtante dans le domaine de la malÂtraiÂtance des enfants — tire ses donÂnées de plus de 190 pays, et conclut que ce type de vioÂlence a été telÂleÂment norÂmaÂliÂsé que beauÂcoup d’enÂfants granÂdissent en penÂsant que c’est ainÂsi que les choses sont cenÂsées se pasÂser, que le monde est simÂpleÂment ainÂsi.
« Jusqu’à préÂsent, on ne connaisÂsait pas l’éÂtenÂdue du proÂblème », explique GeeÂta Rao GupÂta, direcÂtrice généÂrale adjointe de l’UÂniÂcef, à l’AsÂsoÂciaÂted Press. « Trop de vicÂtimes, de couÂpables et de specÂtaÂteurs consiÂdèrent cela norÂmal, et lorsque les vioÂlences ne sont ni remarÂquées, ni rapÂporÂtées, nous aliÂmenÂtons la croyance chez les enfants selon laquelle tout ça est norÂmal ».
C’est en parÂtie parce que les enfants sont généÂraÂleÂment agresÂsés par des membres de leur famille et par des figures d’auÂtoÂriÂté cenÂsées les proÂtéÂger. À l’exÂcepÂtion de quelques pays d’AÂméÂrique latine, où le taux d’hoÂmiÂcides infanÂtiles est le plus éleÂvé du monde et d’où les enfants fuient vers la fronÂtière des États-Unis, pour échapÂper aux meurtres ; la vioÂlence faite aux enfants n’est pas nécesÂsaiÂreÂment la conséÂquence d’une période de guerre, ou le résulÂtat d’un souÂlèÂveÂment poliÂtique. « Elle se proÂduit aux endroits où les enfants sont cenÂsés être en sécuÂriÂté, leur maiÂson, leurs écoles et leur comÂmuÂnauÂté », souÂligne AnthoÂny Lake, direcÂteur généÂral de l’UÂniÂcef, dans un comÂmuÂniÂqué.
Par exemple, parÂmi les adoÂlesÂcentes ayant signaÂlé avoir subi « une forme de vioÂlence phyÂsique » depuis l’âge de 15 ans, la pluÂpart d’entre elles ont dit que leur agresÂseur était un membre de la famille proche. Dans des pays comme l’Inde et la ZamÂbie, plus de 70 % des vicÂtimes expliquent que leurs parÂteÂnaires actuels, ou ex-parÂteÂnaires, sont resÂponÂsables des abus. La pluÂpart de ces filles n’ont jamais signaÂlé leur agresÂsion.
ConfronÂter la vioÂlence contre les enfants, explique l’OÂNU, implique la remise en quesÂtion des normes cultuÂrelles qui lui ont perÂmis de prosÂpéÂrer penÂdant si longÂtemps. Par exemple, le rapÂport remarque que la même proÂporÂtion de garÂçons et de filles, à traÂvers la plaÂnète — près de 50 % — pense qu’il y a des cas où il est accepÂtable pour des maris de battre leurs femmes. Une étude préÂcéÂdente dans le domaine avait remarÂqué que les attiÂtudes malÂsaines à l’éÂgard des femmes s’enÂraÂciÂnaient à un jeune âge, et que ces dynaÂmiques étaient si proÂfonÂdéÂment ancrées que les jeunes penÂsaient simÂpleÂment que la vioÂlence sexuelle était inéviÂtable.
Des membres de l’OÂNU disent que ces tristes staÂtisÂtiques devraient inciÂter les gouÂverÂneÂments à s’atÂtaÂquer plus sérieuÂseÂment à ces proÂblèmes. Un rapÂport sépaÂré de l’UÂniÂcef divulÂgué cette semaine offre des soluÂtions addiÂtionÂnelles pour mettre fin à la vioÂlence contre les enfants : éduÂquer les garÂdiens légaux sur les soluÂtions alterÂnaÂtives aux puniÂtions corÂpoÂrelles, donÂner les moyens aux enfants de cherÂcher de l’aide, étendre l’acÂcès aux serÂvices de soins pour les enfants, adopÂter des lois pour proÂtéÂger les enfants, et contiÂnuer à colÂlecÂter des donÂnées sur l’enÂverÂgure de ce proÂblème.
(1) INSEE-ONDRP, enquêtes Cadre de vie et sécuÂriÂté de 2010 à 2013.
RapÂport UniÂcef :
https://unicef.hosting.augure.com/Augure_UNICEF/r/ContenuEnLigne/Download?id=F4CDE974-5DF7-43FB-AB34-57C8580C3F5C&filename=VR%20Exec%20Summary%209_1%20FR%20.pdf
OMS :
http://www.who.int/violence_injury_prevention/violence/status_report/2014/en/
RapÂport du CopenÂhaÂgen ConsenÂsus Centre sur les vioÂlences domesÂtique :
http://www.copenhagenconsensus.com/sites/default/files/conflict_assessment_-_hoeffler_and_fearon.pdf
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Afficher les commentaires Hide commentsLa vioÂlence domesÂtique tue plus que les guerres &
les chiffres accaÂblants des vioÂlences faites aux enfants
Les Chiffres ne rendent pas compte des dégâts humains
Qu’atÂtend on pour mettre en place les mesures signiÂfiantes ??????????
SouÂtien de cette dénonÂciaÂtion des faits accaÂblants de la vioÂlence intra famiÂliale , ses conséÂquences sur toute la famille. Du coût du post trauÂmaÂtique pour les vicÂtimes et pour la sociéÂté in fine. De l’urÂgence de concreÂtiÂser des juriÂdicÂtions spéÂciaÂliÂsées pour les traiÂter.
SOS les Mamans
http://Www.soslesmamans.com
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