Les illusions vertes : brûler des forêts (ou des monocultures d’arbres) pour l’électricité

La plu­part des gens asso­cient la pro­duc­tion d’énergie soi-disant « renou­ve­lable » (ou « verte ») à des pan­neaux solaires et à des éoliennes. Par­fois aux bar­rages et à la pro­duc­tion hydro­élec­trique. Mais ce que l’on sait moins — au-delà du fait que la fabri­ca­tion et la main­te­nance des pan­neaux solaires, des éoliennes et des bar­rages n’a rien de sou­te­nable ou d’écologique, en rai­son des extrac­tions minières (et des pol­lu­tions et des­truc­tions envi­ron­ne­men­tales asso­ciées) de matières pre­mières non-renou­ve­lables qu’elles requièrent, du carac­tère tout aus­si des­truc­teur et insou­te­nable du sto­ckage et de l’acheminement de l’énergie, et d’autres per­tur­ba­tions éco­lo­giques spé­ci­fiques à ces trois modes de pro­duc­tion d’électricité — c’est que la prin­ci­pale source de pro­duc­tion d’énergie dite « renou­ve­lable » en Union Euro­péenne cor­res­pond à l’incinération de biomasse.

En effet, les cen­trales à bio­masse pro­duisent 63% de l’éner­gie dite « renou­ve­lable » que pro­duit l’U­nion Euro­péenne, sui­vies par les cen­trales hydro­élec­triques (17%), puis par l’éolien (11%) et enfin par le solaire (6%).

Par bio­masse (« bio­com­bus­tibles »), l’Union Euro­péenne entend, prin­ci­pa­le­ment, des « pro­duits » issus de « l’agriculture et de la fores­te­rie », des « déchets végé­taux » issus de « l’agriculture et de la fores­te­rie », des « déchets végé­taux » issus de « l’industrie agroa­li­men­taire », et des « déchets de bois ».

En France, le bois est l’énergie dite « renou­ve­lable » la plus uti­li­sée. En effet, le « bois éner­gie » repré­sente 40% du mix éner­gé­tique « renou­ve­lable », loin devant l’hydraulique (20%), l’éolien (8%) ou le pho­to­vol­taïque (3%).

C’est-à-dire qu’afin de pro­duire de l’énergie « verte », des arbres, des « déchets » fores­tiers et toutes sortes de maté­riaux orga­niques sont brû­lés dans des cen­trales, en quan­ti­té massive.

Même un site web aus­si cor­po­ra­tiste que le Busi­ness Insi­der com­prend l’absurdité d’une telle pra­tique : le 23 décembre 2015, il publiait un article inti­tu­lé « Le plan pour les éner­gies ‘renou­ve­lables’ de l’Europe détruit actuel­le­ment les forêts des États-Unis », où l’on apprend que l’Europe, en 2014, a impor­té 4 mil­lions de tonnes de « gra­nu­lés de bois » issus de coupes fores­tières aux USA, afin de les brû­ler en tant que « bio­com­bus­tible », dans des cen­trales à bio­masse, pour pro­duire de l’élec­tri­ci­té (« renou­ve­lable »).

Quelques pas­sages de l’article en question :

« En rai­son d’une lacune dans la comp­ta­bi­li­té du car­bone, l’Union Euro­péenne qua­li­fie cette élec­tri­ci­té géné­rée par le bois de « neutre en car­bone », bien que des études indiquent qu’elle s’avère nui­sible pour l’environnement, sur le court terme. […] 

Une étude par don­nées satel­lites, publiée dans la revue Science en 2013, montre qu’entre 2000 et 2012 la défo­res­ta­tion dans le Sud-Est des États-Unis a été 4 fois plus impor­tante que la défo­res­ta­tion des forêts tro­pi­cales d’Amérique du Sud, et qu’environ 1/3 des forêts du Sud-Est ont été soit abat­tues soit mises en reboi­se­ment durant cette période.

« Le Sud-Est des US est une zone d’exploitation d’arbres », explique Mat­thew Han­sen, un pro­fes­seur de géo­gra­phie à l’université du Mary­land, à Cli­mate Cen­tral. « Cela au niveau mon­dial. Il s’agit d’un usage super-inten­sif. »

Cette bio­masse repré­sente aujourd’hui la pre­mière source d’énergie « renou­ve­lable » de l’Union Euro­péenne. Cela peut être catas­tro­phique, puisque l’enquête de Cli­mate Cen­tral révèle que les cen­trales à bio­masse réchauffent l’atmosphère plus vite que les cen­trales à charbon.

Le Royaume-Uni, qui a reçu presque les ¾ des expor­ta­tions de gra­nu­lés de bois États-unien en 2014, compte tirer 15% de son éner­gie à par­tir d’énergies « renou­ve­lables » d’ici 2020. Et le pays uti­lise de plus en plus de bio­masse pour atteindre cet objectif.

La demande en gra­nu­lés de bois des cen­trales anglaises a ain­si par­ti­ci­pé à l’augmentation de 150 % de la pro­duc­tion de gra­nu­lés aux États-Unis ces trois der­nières années. Prises ensemble, les cen­trales à bio­masse de Grande-Bre­tagne néces­sitent 60 mil­lions de tonne de bois par an. C’est envi­ron sept ou huit fois la pro­duc­tion annuelle des forêts du Royaume-Uni.

En France, même ten­dance, puisqu’une nou­velle cen­trale à bio­masse, ins­tal­lée par la Com­pa­gnie pari­sienne de chauf­fage urbain (CPCU) à Saint-Ouen, près de Paris, a été inau­gu­rée jeu­di 10 mars 2016. Cinq grands silos de bois accueillent des gra­nu­lés de bois ache­mi­nés par des wagons sur rails : deux trains pour 1 300 tonnes quo­ti­diennes pour l’a­li­men­ta­tion des centrales.

Une gale­rie d’un kilo­mètre relie la plate-forme bio­masse à la cen­trale de CPCU située à l’opposé de la ZAC des docks. Puis le char­bon est ame­né et mélan­gé aux gra­nu­lés quelques mètres avant l’en­trée dans le brû­leur. Car cer­taines chau­dières ne sont pas encore com­pa­tibles au tout-bio­masse. « Nous sommes pour le moment à 50–50, mais nous allons ten­ter de pas­ser à 60% de bio­masse, explique le pré­sident de CPCU, Fré­dé­ric Mar­tin. Le pro­chaine objec­tif est de sup­pri­mer la seconde moi­tié du char­bon de notre mix éner­gé­tique. »

Les gra­nu­lats de bois, déjà séchés et « étu­vés », arrivent par bateau des États-Unis puis sont ache­mi­nés par train de Rouen à Saint-Ouen. Car la filière bois fran­çaise n’a pas pu répondre favo­ra­ble­ment à l’appel d’offres de CPCU. « Nous avons besoin de 140 000 tonnes de gra­nu­lés chaque année, alors qu’en France nous ne pou­vions en avoir que 40 000 tonnes pour un prix plus éle­vé de 30%, détaille Marc Bar­rier, direc­teur géné­ral de CPCU. Nous lan­ce­rons un nou­vel appel d’offres en avril 2017 pour prendre le relais d’approvisionnement en 2019, et nous espé­rons que la filiale fran­çaise pour­ra en être. »

« Toute la région pari­sienne se met au vert », peut-on lire, entre autres réjouis­sances et louanges des « éner­gies renou­ve­lables ».

L’exemple de la cen­trale de Gar­danne (Bouches-du-Rhône) qui a démar­ré son acti­vi­té en 2015 l’illustre éga­le­ment. Cette cen­trale à char­bon fran­çaise a été recon­ver­tie en cen­trale à bio­masse par l’industriel alle­mand E.On. L’État fran­çais, finan­ceur du pro­jet, avait ini­tia­le­ment exhor­té E.On à limi­ter les impor­ta­tions de bois pour faire mar­cher la filière bois fran­çaise. Mais face à l’opposition locale, l’industriel va devoir s’approvisionner ailleurs.

En effet, la demande déme­su­rée de bois (450 000 tonnes à plein régime, alors que la récolte de la région est de 370 000 tonnes !) désta­bi­lise les filières locales de bois éner­gie et plu­sieurs col­lec­ti­vi­tés locales ont dépo­sé un recours contre l’autorisation d’exploitation de la cen­trale. Résul­tat : la cen­trale de Gar­danne va lar­ge­ment tour­ner à par­tir de bois impor­té du Cana­da et d’Ukraine, s’indigne SOS forêt du Sud, une asso­cia­tion qui lutte contre le projet.

Peu importe que ce ne soit plus les « déchets » de bois que les indus­tries uti­lisent, mais des arbres entiers. Et peu importe qu’il n’existe pas de « déchets » de bois pour com­men­cer, puisque toute la matière orga­nique, même « morte », devrait ser­vir à nour­rir l’écosystème dont elle est issue ; et qu’en l’en pri­vant, on l’appauvrit.

De manière spo­ra­dique et soi­gnée, à petite échelle, il est pos­sible de consom­mer les res­sources d’un éco­sys­tème, à condi­tion qu’on lui rende en retour. De manière inten­sive, régu­lière, voire crois­sante, à échelle indus­trielle, et mas­sive, ce serait détruire l’écosystème, contrai­re­ment à ce qu’affirme un infor­ma­teur du Guar­dian, membre d’une ins­ti­tu­tion de l’UE, dans un article récem­ment publié par le quo­ti­dien britannique.

Dans un autre article publié sur le site du Guar­dian en novembre 2016, inti­tu­lé « Les forêts pro­té­gées d’Europe échouent à atteindre les objec­tifs ‘renou­ve­lables’ fixés par l’UE », on apprend éga­le­ment que :

« D’après une enquête de l’ONG Bird­life, à tra­vers toute l’Europe, des forêts pro­té­gées sont abat­tues de manière irré­flé­chie afin que l’Union Euro­péenne atteigne ses objec­tifs de pro­duc­tion d’énergie renouvelable. »

Dans la suite de l’ar­ticle, une source du Guar­dian ajoute que « Dans un éco­sys­tème fores­tier où 30% [de la bio­masse] est com­po­sée de rési­dus, vous pou­vez les pré­le­ver [sans aucun pro­blème]. Mais si votre demande dépasse ce taux, vous n’avez plus le choix. Vous devez cou­per plus de forêt. C’est aus­si simple que ça. »

Allez dire ça à n’importe quelle per­sonne ayant des connais­sances sur les cycles de vie des forêts, et vous com­pren­drez à quel point cette affir­ma­tion est fausse.

Le bois mort, les « débris » ligneux (aus­si appe­lés « réma­nents »), repré­sentent un maillon impor­tant de l’écosystème fores­tier, leur  décom­po­si­tion per­met d’enrichir le sol et aide à conser­ver son humi­di­té. Ces débris servent éga­le­ment d’abri, de lieu de repro­duc­tion et de source d’alimentation pour les insectes et la petite faune.

Mais tout cela n’in­té­resse guère les indus­triels, et l’ONF (l’of­fice natio­nal des forêts) se plie à leur demande. C’est ain­si que son direc­teur, Chris­tian Dubreuil, déclare que « Les indus­triels ne veulent plus de gros bois. Cela ne sert à rien d’ac­cu­mu­ler du vieux bois en forêt. »

Plu­sieurs expres­sions euphé­mis­tiques dési­gnent le fait de voler aux forêts la matière orga­nique qui lui appar­tient (afin de la brû­ler pour pro­duire de l’électricité indus­trielle), dont celle du « pré­lè­ve­ment des réma­nents ». En France, plu­sieurs agences gou­ver­ne­men­tales, aux noms sérieux et ras­su­rants, s’attèlent à l’importante tâche de jus­ti­fi­ca­tion et de ratio­na­li­sa­tion de cette pra­tique (tou­jours, évi­dem­ment, selon une sorte de maî­trise pré­ten­due mais fina­le­ment ima­gi­naire), dont L’ADEME (Agence de l’en­vi­ron­ne­ment et de la maî­trise de l’éner­gie), l’IDF (Ins­ti­tut pour le déve­lop­pe­ment fores­tier), et l’INRA (Ins­ti­tut natio­nal de la recherche agronomique).

Dans leurs dif­fé­rentes études visant à savoir si le pillage des forêts, par­don, le « pré­lè­ve­ment des réma­nents », était une bonne chose, elles s’emploient, avec des pin­cettes, à édul­co­rer ou alam­bi­quer leurs trou­vailles, ce qui donne des for­mu­la­tions comme « les pra­tiques de récolte des réma­nents ont des effets poten­tiel­le­ment impor­tants sur la bio­di­ver­si­té fores­tière », ou « Les pra­tiques connexes à la  mobi­li­sa­tion des réma­nents ont des impacts poten­tiels impor­tant sur la bio­di­ver­si­té », ou encore « la récolte des réma­nents a un effet dépres­sif sur la crois­sance des essences objec­tifs, si rien n’est entre­pris pour com­pen­ser les expor­ta­tions miné­rales. » En clair, ils concluent sans conclure, à l’aide d’une nov­langue de « spé­cia­listes », que ce pillage des forêts leur nuit.

C’est pour cette rai­son, et pour d’autres, que le col­lec­tif SOS Forêt s’in­surge contre la mul­ti­pli­ca­tion des « gros pro­jets indus­triels bois éner­gie ni éco­lo­gi­que­ment ni socia­le­ment res­pon­sables », et nous aver­tit de ce que « le bois devient l’objet d’une spé­cu­la­tion inédite ».

Dans un article publié en 2014, inti­tu­lé « La forêt en dan­ger d’industrialisation », le site web Repor­terre nous met­tait en garde contre « une ges­tion pro­duc­ti­viste et indus­trielle de la forêt », que lais­sait entre­voir « Le pro­jet de loi d’Avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt. » Nous y sommes, c’est chose faite (et depuis long­temps déjà).

Une autre idée fausse sur laquelle se base l’ex­ploi­ta­tion fores­tière indus­trielle est que la sur­face des forêts aug­mente, et qu’on peut donc les exploi­ter de plus en plus. Dans l’ar­ticle de Repor­terre pré­cé­dem­ment men­tion­né, Régis Lin­de­perg, de l’as­so­cia­tion Adret Mor­van, nous explique que « C’est vrai, il y a de plus en plus de forêts. Mais avec des arbres de plus en plus petits et jeunes. La France a le plus faible volume de bois à l’hectare d’Europe. »

On se retrouve donc en France, avec une ges­tion fores­tière indus­trielle pri­vi­lé­giant les mono­cul­tures d’arbres et empê­chant le retour des forêts anciennes, ces hauts lieux irrem­pla­çables de la pré­ser­va­tion de la biodiversité.

(Un aper­çu de la pagaille mon­dia­li­sée qu’est le com­merce du bois au sein de la socié­té indus­trielle : une large par­tie du bois cou­pé en France est expor­té vers la Chine, qui nous le ren­voie sous forme de pro­duits trans­for­més. La France importe du bois sous forme de gra­nu­lés depuis les USA, l’U­kraine et le Cana­da. 40% du bois tro­pi­cal impor­té en France depuis l’A­frique (Congo, Came­roun, Gabon, Gui­née) a été cou­pé illé­ga­le­ment. 75% de la pro­duc­tion de bois d’Afrique est expor­tée en Chine. La France importe et exporte du bois depuis et vers dif­fé­rents pays d’Eu­rope, dont l’Es­pagne, l’I­ta­lie, la Fin­lande, mais aus­si depuis et vers la Rus­sie. Et ce n’est là qu’un aper­çu lar­ge­ment non-exhaus­tif. Tout ce com­merce mon­dia­li­sé de bois est pro­fon­dé­ment anti­éco­lo­gique, vous l’i­ma­gi­nez bien ; la situa­tion des forêts en Afrique, en Asie et en Amé­rique n’est plus à décrire, et empire régu­liè­re­ment ; on est à des années lumières du local, du rai­son­né, et de tous les prin­cipes per­ma­cul­tu­rels.)

Non seule­ment, donc, comme l’article du Guar­dian le sou­ligne, les forêts d’Europe sont exploi­tées plus vite qu’elles ne se régé­nèrent et la demande en bio­masse ne va faire que grim­per dans les années à venir, mais, en plus, la pra­tique consis­tant à piller les forêts (ou mono­cul­tures d’arbres) et à en brû­ler le bois en cen­trales pour pro­duire de l’électricité, n’a, de toute manière, rien d’écologique (ain­si que la pra­tique consis­tant à rem­pla­cer les forêts anciennes par des plan­ta­tions constam­ment nou­velles). D’au­tant moins lorsque le bois dont on parle est issu d’un tra­fic com­mer­cial hau­te­ment mon­dia­li­sé lui-même tout sauf éco­lo­gique, et que l’on sait ce que cette élec­tri­ci­té va ser­vir à ali­men­ter (chauf­fage, certes, très bien, mais de bâti­ments fina­le­ment pas plus éco­lo­giques que ces pra­tiques ; et chauf­fage de foyers de familles indus­trielles modernes, avec toutes les pra­tiques anti­éco­lo­giques quo­ti­diennes que cela implique, et avec leur lot de télé­vi­sions, de smart­phones, d’or­di­na­teurs por­tables, et autres gad­gets élec­tro­niques psy­cho­lo­gi­que­ment nocifs eux aus­si issus de pra­tiques pol­luantes et des­truc­trices de l’en­vi­ron­ne­ment).

Cette exploi­ta­tion indus­trielle des forêts du monde — ces éco­sys­tèmes vitaux pour la vie telle que nous la connais­sons — est en train de les tuer, et tous ceux qu’elles abritent. Désor­mais au nom d’un déve­lop­pe­ment « durable » et d’une pro­duc­tion d’éner­gie « renou­ve­lable », mais tou­jours pour ali­men­ter l’ap­pé­tit insa­tiable d’une civi­li­sa­tion mortifère.

Col­lec­tif Le Partage

Nous vous conseillons, en com­plé­ment, de vision­ner (gra­tui­te­ment) le docu­men­taire « Menaces sur la forêt fran­çaise », encore en ligne actuel­le­ment, sur Vimeo.


P.S. : Bien évi­dem­ment, nous n’a­bor­dons pas dans cet article les impacts de la pro­duc­tion d’éner­gie à par­tir de com­bus­tibles fos­siles ou de nucléaire, qui sont tout aus­si nocifs, ou pires. L’ob­jet était de sou­li­gner qu’au­cune pro­duc­tion d’électricité indus­trielle n’est sou­te­nable, pas même celle que les médias grand public, les cor­po­ra­tions et les poli­ti­ciens pré­sentent comme « renou­ve­lable » ou « verte ».

Nous n’a­bor­dons pas non plus la pro­duc­tion d’éner­gie à par­tir de « bio­car­bu­rants », qui repré­sente une par­tie impor­tante de la pro­duc­tion d’éner­gie mon­diale à par­tir de « bio­masse », et qui désigne le fait d’utiliser des terres arables pour faire pous­ser des plantes qui pour­raient ser­vir de nour­ri­ture (maïs, canne à sucre, soja, col­za et pal­miers à huile) de manière agro-indus­trielle (c’est-à-dire en détrui­sant les sols) afin de faire fonc­tion­ner des machines. Il s’a­git, bien évi­dem­ment, d’une absur­di­té criminelle.

 

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  1. Rem­pla­cer les forêts anciennes par des plan­ta­tions nou­velles est la pire des solu­tions, les arbres nou­veaux pour leurs crois­sances pompent les élé­ments nutri­tifs de la terre en grande quan­ti­té contrai­re­ment aux arbres anciens, de plus la conver­sion du co2 et beau­coup plus effi­cace sur un arbre mature, à force de plan­ter et de replan­ter des arbres la terre s’ap­pau­vrit à un rythme sans précédent.
    Plan­ter un nou­velle arbre parce qu’on a cou­pé un ancien n’a abso­lu­ment rien d’écologique.

  2. En accord avec votre article connais­sant les Cévennes et le dom­mage qu’a cau­sé la cen­trale de Cardanne
    Nous sommes confron­tés à la même situa­tion avec la cen­trale ther­mique de Lacq qui a besoin de 350000 tonnes /an de bois

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  4. Ils est aus­si vrais que la France aime se jeter des fleurs en matière de reboi­se­ment, détruire le peu d’es­pace natu­rel qu,‘ils nous reste pour céder la place à des forets indus­tria­li­sées pra­ti­que­ment sté­rile ou rien d’autre ne pousse ce n’est pas vrai­ment éco­lo­gique (oui oui mes­sieurs de l’ONF) l’Ar­dèche, la haute Loire, le puy de dôme et la Cor­rèze, où j’ai pu vivre, sont très tou­ché par ce phé­no­mène. C’est triste

  5. Ce que ne dit pas cet article très ben docu­men­té, c’est que la com­bus­tion de bio­masse outre les quan­ti­tés énormes de CO2 qu’elle génère, elle est une source de pol­lu­tion mas­sive en par­ti­cules fines et ultra­fines non fil­trées en HAP dont le très can­cé­ri­gène Benzoapyrene,
    en dioxines, et les mil­liers de tonnes de cendres très toxiques n’ont pas de débou­ché viable à long terme.
    Il fau­drait aus­si par­ler du chauf­fage au bois indi­vi­duel que l’A­deme encou­rage avec des sub­ven­tions, qui est pour­tant déjà la pre­mière source de PM2.5 en France et de ses 48000 morts par an. Le coût de la pol­lu­tion atmo­sphé­rique est esti­mé par le Sénat à 100 mil­liards par an en France.

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