Difficile, dans la société industrielle, de faire entendre la moindre critique de l’idée de progrès, sans être immédiatement qualifié de passéiste, de réactionnaire, d’obscurantiste, de conservateur, de rétrograde, de toutes sortes de choses. Et pourtant, notre santé et notre qualité de vie se sont dégradées et se dégradent encore actuellement en raison d’un grand nombre de problèmes qui sont autant de conséquences du prétendu « progrès » et de la civilisation, et qui sont désormais reconnus et étudiés par les institutions scientifiques du monde entier (la Science™ étant l’autorité moderne ultime, même les plus allergiques à la critique du progrès, même les plus fervents progressistes et technophiles ont désormais des raisons de s’y intéresser). Voyons donc.
Pieds et postures
Commençons par les pieds. Le progrès nous a apporté (et/ou imposé) la chaussure. Le port de chaussures, l’absence de contact direct entre l’être humain et le sol, et la Terre, est à l’origine d’un certain nombre de dérèglements et de problèmes de santé, du stress à l’insomnie, en passant par les maladies cardio-vasculaires et l’obésité. Marcher pieds nus permet de soulager l’inflammation, de réduire le stress, de soulager les douleurs, de diminuer les risques de maladies cardiovasculaires, de réduire le risque d’obésité, et beaucoup d’autres choses. Voici la conclusion d’une étude des effets de la marche pieds nus (et du contact direct avec le sol) :
« De nouvelles preuves montrent que le contact avec la Terre — qu’il s’agisse de marcher dehors pieds nus ou à l’intérieur en marchant sur des surfaces connectées au sol — peut être une manière simple, naturelle et très efficace de lutter contre le stress chronique, les dysfonctionnements du système nerveux, l’inflammation, la douleur, l’insomnie, les troubles cardiaques, l’hypercoagulabilité du sang, et de nombreux troubles communs de la santé, dont les maladies cardiovasculaires. Les recherches montrent à ce jour que l’ancrage du corps peut constituer un élément essentiel de l’équation de la santé, aux côtés du soleil, de l’air pur, de l’eau, d’une nourriture nutritive et de l’activité physique. »
Pour plus de renseignements sur la nocivité de la chaussure, vous pouvez consulter l’excellent blog de Sylvain Griot. Vous remarquerez qu’il expose également la nocivité de la position moderne de défécation, ainsi que du système de toilette moderne, dans un très bon billet intitulé « Comment chier ». En outre, il dénonce la tyrannie — pareillement nocive — de la chaise, et la perte de la posture accroupie chez les civilisés :
« L’accroupi est pourtant la station de repos la plus naturelle qui soit, celle qui nous est offerte par Mère Nature. Tous les jeunes enfants la pratiquent instinctivement, et on la retrouve chez les adultes aux quatre coins de la planète, là où la chaise ne s’est pas encore imposée culturellement. Les bénéfices de cette posture sont nombreux. Dit autrement, la perte de cette faculté naturelle peut entraîner de nombreuses complications : difficultés à accoucher, hémorroïdes, cancer du côlon, constipation, douleurs lombaires, la liste est longue. »
Sa critique de la chaise a d’ailleurs été publiée sur le site du quotidien de l’écologie Reporterre, dans un article intitulé « Je vis sans chaise, et ça va beaucoup mieux ».
Écrans, lumière artificielle et vision
Dans un autre registre, les effets nocifs de la lumière électrique (artificielle) sur la santé humaine sont désormais avérés. En bref : perturbation de l’horloge biologique (cycle circadien), du sommeil, donc de l’humeur, augmentation du risque de certains cancers (notamment le cancer du sein).
Les écrans omniprésents de la société industrielle (télévisions, ordinateurs, téléphones portables, tablettes, etc.), au travers, notamment, de la lumière artificielle qu’ils émettent, produisent des effets très perturbants pour le cerveau, ce qui explique pourquoi le Dr Peter Whybrow, directeur du programme de neuroscience à l’Université de Californie de Los Angeles, qualifie les écrans de « cocaïne électronique » et pourquoi les chercheurs chinois parlent « d’héroïne numérique » (pour plus de précisions à ce sujet, vous pouvez lire cet article intitulé « « L’héroïne électronique » : comment les écrans transforment les enfants en drogués psychotiques »). Ainsi que l’expliquent Michel Desmurget (directeur de recherche en neurosciences à l’Inserm), Laurent Bègue (professeur de psychologie sociale) et Bruno Harlé (pédopsychiatre) dans un article publié sur le site du journal Le Monde :
« Des milliers de recherches scientifiques signalent des influences délétères importantes de la télévision, d’Internet ou des jeux vidéo sur le développement intellectuel, la sociabilité et la santé, bien au-delà des premiers âges de la vie et pour des consommations largement inférieures à deux heures quotidiennes. […]
Étonnamment, les effets massifs et reconnus des écrans sur plusieurs grands problèmes de santé publique sont, eux aussi, presque totalement oubliés des académiciens. Rien sur la sédentarité et ses effets sur l’espérance de vie, rien sur l’alcoolisation et le tabagisme (la télévision est le premier facteur d’entrée dans le tabagisme des adolescents), rien sur les troubles du comportement alimentaire, rien sur la violence scolaire, etc.
Concernant ce dernier sujet, les influences des images et jeux vidéo violents sur les comportements agressifs sont minimisées avec un aplomb désarmant par les auteurs de l’avis, qui n’y voient “qu’un facteur parmi des centaines d’autres”.
Des milliers d’études, de revues de la littérature et de méta-analyses (impliquant jusqu’à 130 000 individus) confirment cette influence, dont l’ampleur est comparable à celle qui associe cancer du poumon et tabagisme. »
Une étude menée par des chercheurs de l’université de Toledo dans l’Ohio, aux USA, et dont les résultats ont été publiés début juillet 2018 dans la revue Scientific Reports, montre que la lumière bleue produite par les écrans abîmerait sur le long terme la vue, au point qu’elle rendrait aveugle les plus exposés d’entre nous.
Contrairement aux civilisés, qui connaissent actuellement une épidémie mondiale de myopie, entre autres troubles oculaires, les chasseurs-cueilleurs avaient et ont une excellente vision, avec un très faible taux de troubles visuels, et une absence de déclin de la vision lors du vieillissement (Cf. les quelques études disponibles sur le sujet, par exemple celle-ci et celle-là).
Sédentarité
Dans une interview publiée le 18 octobre 2020 sur le site de la RTBF (Radio Télévision Belge Francophone), Paul Menu, chirurgien cardiaque et membre de la Fédération Française de Cardiologie, nous rapporte qu’aujourd’hui, « la sédentarité tue plus que le tabac » :
« On sait déjà que le tabac est très mauvais. Eh bien le “sitting”, c’est encore pire. Les études montrent que la sédentarité est devenue la première cause de mortalité évitable au monde. C’est plus grave que le tabac. La sédentarité tue plus que le tabac. Et c’est notamment lié aux écrans, donc j’attends de fait qu’on mette des inscriptions sur les tablettes du style “Dangereux pour la santé” ou “La tablette tue” car c’est extrêmement dangereux. »
En effet :
« La population mondiale a été amenée à moins bouger. Auparavant, les enfants bougeaient plus, ne serait-ce que pour aller à l’école. Aujourd’hui, ils y vont en car ou sont conduits par les parents, et les séances de sport ont été dévalorisées. Dès qu’un enfant a un problème, on lui fait une dispense d’éducation physique mais il participe malgré tout à toutes les autres matières. C’est un ensemble d’éléments, accentué par le temps passé devant les écrans, qui fait que les adultes et les enfants bougent beaucoup moins. Et c’est une évolution mondiale. »
Ce qui a des incidences terribles sur la santé physique, et notamment les capacités cardiovasculaires :
« Cela a été constaté et publié. En 1971, les enfants mettaient trois minutes pour faire 600 mètres ; aujourd’hui, il leur faut plus de quatre minutes. Ils ont perdu 25% de leurs capacités cardiaques. Ce n’est pas juste un ressenti, ce sont des chiffres avérés. Le constat est le même pour le temps passé devant les écrans, qui a considérablement augmenté. Aujourd’hui, les jours sans école, les garçons âgés de 11 à 14 ans passent 5h48 par jour devant un écran, et les filles 6h13. Je ne sais pas si on mesure les conséquences pour le futur. […]
C’est un constat mondial. Il y a moins d’activité physique dans le monde, même si certains en font encore moins que d’autres. J’ai une étude sous les yeux qui dit que la Corée du Sud est à 94,2% d’enfants de 11 à 17 ans qui ne font pas assez d’activité physique tandis qu’ils sont 73% en Inde. En Asie et en Afrique, ils bougent également beaucoup moins aujourd’hui qu’il y a plusieurs années. »
Et d’autres maux
La médecine moderne, hautement technologique, maintient en vie une humanité de plus en plus dépendante du système technologique mondialisé. Des gènes pathologiques, qui auraient été évincés par la sélection naturelle, se multiplient grâce aux technologies de reproduction artificielle modernes. De plus, ainsi que l’explique le chirurgien et obstétricien français Michel Odent (cf. L’Humanité survivra-t-elle à la médecine ?, Éditions Myriadis), l’accouchement moderne, en raison, notamment, de la pratique de la césarienne, s’avère particulièrement nuisible pour le développement et l’évolution de l’être humain.
L’agriculture industrielle, avec ses innombrables produits chimiques toxiques, et son corollaire, la malbouffe industrielle, constituent une des principales sources de problèmes pour la santé humaine. Parmi ses conséquences, on retrouve : l’obésité, le surpoids, le stress, l’inflammation, le cancer, divers troubles psychologiques divers, etc., la liste est longue des effets nocifs de cette mauvaise alimentation sur l’être humain. Jeff Leach , un chercheur britannique qui étudie les changements dans les régimes alimentaires humains, expose brièvement la catastrophe que représente l’alimentation moderne dans un récent article intitulé « Le microbiome des Occidentaux est une catastrophe écologique comparé à celui de chasseurs-cueilleurs ».
La vie en ville à respirer un air cancérigène (dixit l’OMS), le travail dans un environnement urbain, souvent en intérieur, l’alimentation industrielle, le manque d’activité physique — en bref, le mode de vie que l’on associe au progrès et à la civilisation — engendrent également tout un éventail de maladie très justement dites de civilisation : diabète, asthme, allergies, maladies cardio-vasculaires, cancer, obésité, schizophrénie et autres troubles mentaux, etc., qui prennent des proportions épidémiques.
L’OMS reconnaît d’ailleurs que la dépression — qui fait partie des maladies dites de civilisation — est désormais la première cause d’incapacité dans le monde et qu’elle touche environ 322 millions de personnes, un taux qui a augmenté de plus de 18% depuis 2005 : un problème effectivement épidémique qui ne cesse d’empirer, ainsi que d’autres problèmes liés au stress (angoisses, suicides…).
Mâchoire et dentition
Retour au niveau physique. Depuis la transition vers l’agriculture comme principal mode d’alimentation, d’innombrables problèmes dentaires liés à la consommation de sucres, de céréales et, plus récemment, à la nourriture industrielle, ont vu le jour. Voici un extrait d’un article publié sur le site du Smithsonian Institute (la traduction entière est à lire ici) :
« Nos bouches n’ont souvent pas assez de place pour accueillir nos dents — les chevauchements dentaires, la cause la plus commune de traitements orthodontiques avec les malocclusions (mauvais alignement des dents), affectent une personne sur cinq.
Nos lointains ancêtres ne souffraient pas de ces problèmes. Au contraire, comme une nouvelle étude l’a démontré, jusqu’à il y a 12 000 ans, les humains bénéficiaient de ce que l’un des principaux auteurs de l’étude appelle “une harmonie parfaite entre leur mâchoire inférieure et leurs dents”. »
Un extrait d’un article de la BBC sur le même sujet :
« Observez les dents de la plupart des fossiles des premiers humains, vous y trouverez peu de caries. […] Pendant les millions d’années de la préhistoire de l’humanité, nos ancêtres bénéficiaient d’une santé buccale généralement bonne — bien que leurs soins dentaires dépassaient rarement l’usage de simples cure-dents.
D’ailleurs, les caries ne sont devenus des problèmes courants que très récemment — il y a environ 10 000 ans — au début du Néolithique, lors de la transition vers l’agriculture. La dentisterie sophistiquée émergea par la suite. »
En complément, un extrait du livre Evolution’s Bite : A Story of Teeth, Diet, and Human Origins (« La morsure de l’évolution : Une histoire de dents, de régimes et des origines de l’humanité ») publié en avril 2017 et écrit par le paléoanthropologue et biologiste américain Peter Ungar. Extrait initialement publié en anglais sous forme d’article sur le site du magazine Aeon, le 30 juin 2017 :
« Nous possédons dans nos bouches l’héritage de notre évolution. Nous ne réalisons pas combien nos dents sont incroyables. Elles broient les aliments sans se briser elles-mêmes, jusqu’à des millions de fois au cours d’une vie ; et elles se fabriquent à partir des mêmes matières premières que les aliments qu’elles broient. […]
Cela dit, nos dents sont aujourd’hui en pagaille. Pensez‑y. Avez-vous eu un problème de dents de sagesse ? Vos dents frontales inférieures sont-elles tordues ou mal alignées ? Est-ce que vos dents du haut passent devant celles du bas lors de la fermeture de la mâchoire ? Nous pouvons tous répondre “oui” à au moins une de ces questions, à moins que nous ayons subi des soins dentaires. C’est comme si nos dents étaient trop grandes pour s’adapter correctement à nos mâchoires, comme si elles manquaient de place, soit à l’avant, soit à l’arrière. Il n’est tout simplement pas logique qu’un système aussi bien conçu soit aussi mal réalisé.
Les autres animaux ont les dents parfaitement alignées. Il en va de même de nos lointains ancêtres homininés ainsi que des derniers chasseurs-cueilleurs actuels. Je suis un anthropologue dentaire de l’Université de l’Arkansas et je travaille avec les fourrageurs Hadza de Tanzanie. La première chose que vous remarquez lorsque vous observez une bouche Hadza, c’est qu’elle contient beaucoup de dents. La plupart possèdent 20 dents postérieures contre 16 chez la majorité d’entre nous. Leurs dents frontales supérieures et inférieures s’ajustent également bord à bord lors de la fermeture de la mâchoire ; et l’arc ainsi formé présente un alignement parfait. En d’autres termes, les tailles des dents et des mâchoires des Hadza sont en parfaite correspondance. […]
Alors, pourquoi nos dents ne correspondent-elles pas correctement à notre mâchoire ? Tout d’abord, ce n’est pas que nos dents sont trop grandes, mais que nos mâchoires sont trop petites. Permettez-moi de vous expliquer. Les dents humaines sont recouvertes d’un capuchon d’émail qui se forme de l’intérieur. Les cellules qui font migrer ce capuchon de l’intérieur vers la surface, au fur et à mesure de la formation de la dent, laissant une trace d’émail en arrière. Si les dents ne peuvent pas grandir ou se réparer lorsqu’elles se cassent ou développent des cavités, c’est parce que les cellules qui fabriquent l’émail sont éliminées lors de l’éruption dentaire. Donc, la taille et la forme de nos dents sont génétiquement préprogrammées. Elles ne peuvent pas s’adapter à l’environnement buccal que nous leur faisons.
L’histoire de la mâchoire est différente. Sa taille dépend à la fois de la génétique et de l’environnement ; elle se développe pendant plus longtemps lorsque son utilisation est intense, en particulier pendant l’enfance, en raison de la façon dont les os répondent au stress. Le biologiste de l’évolution Daniel Lieberman de l’Université de Harvard a conçu une élégante étude en 2004 en comparant des hyrax (damans) nourris avec des aliments doux et cuits avec d’autres nourris d’aliments crus et durs. Ceux qui devaient mastiquer le plus connaissaient une croissance accrue de l’os au niveau de l’ancrage des dents. Il a aussi montré que la longueur définitive de la mâchoire dépend du stress pendant la mastication.
La longueur optimale de la mâchoire se base sur une certaine croissance attendue, qui elle-même est fonction de la dureté des aliments. Ainsi, le régime alimentaire détermine l’adéquation entre la longueur de la mâchoire et la taille des dents. Il s’agit d’un bel équilibre façonné au cours de 200 000 ans d’adaptation. Seulement, pendant l’immense majorité de ces années, nos ancêtres n’ont pas nourri leurs enfants de la façon dont nous les nourrissons aujourd’hui. Si nos dents posent problème, c’est qu’elles ont évolué pour correspondre à une mâchoire plus longue, que nous aurions pu développer en grandissant dans un environnement différent. Si nôtre mâchoire est trop courte, c’est parce que nous ne lui procurons pas le signal de croissance qu’elle attend, parce que nous ne la stimulons pas assez durant notre enfance.
Il existe de nombreuses preuves de cela. L’anthropologue dentaire Robert Corruccini en a constaté les effets en comparant les régimes de citadins et de ruraux de la région de Chandigarh en Inde du nord : pains mous et purée de lentilles d’une part, gros mil et légumes durs de l’autre. Il l’a également constaté sous forme de changement générationnel dans une réserve de Pimas en Arizona, suite à l’ouverture d’un magasin d’aliments transformés. Le régime alimentaire fait une énorme différence. Je me souviens avoir demandé à ma femme de ne pas couper la viande de nos filles en petits morceaux quand elles étaient jeunes. Elle m’a répondu qu’elle préférait payer les soins d’orthodontiste plutôt que de les étouffer. J’ai perdu cette controverse !
Les dents tordues, mal alignées et mal jointives constituent un énorme problème aux conséquences esthétiques claires, pouvant également affecter la mastication et causer des pathologies dentaires. La moitié d’entre nous pourraient bénéficier d’un traitement orthodontique. Mais cette approche est-elle vraiment logique d’un point de vue évolutif ? Certains cliniciens pensent que non. L’un de mes collègues de l’Arkansas, le bioarchéologue Jerry Rose, s’est associé à un orthodontiste local, Richard Roblee, afin de répondre à cette question. Leur recommandation ? Que les cliniciens se concentrent davantage sur la croissance des mâchoires, surtout chez les enfants. Pour les adultes, les options chirurgicales permettant de stimuler la croissance osseuse gagnent également du terrain et peuvent conduire à des traitements plus courts.
Enfin, ce problème dentaire n’est pas la seule conséquence des mâchoires plus courtes. L’apnée du sommeil en est une autre. Une bouche plus petite signifie moins d’espace pour la langue, ce qui fait qu’elle peut plus facilement retomber dans la gorge pendant le sommeil, obstruant potentiellement les voies aériennes. Il n’est pas surprenant que les appareils et interventions visant à tirer la mâchoire vers l’avant soient les meilleurs traitements du SAOS (Syndrome d’apnée obstructive du sommeil).
Pour le meilleur et pour le pire, nous avons dans nos bouches l’héritage de notre évolution. Nous pourrions rester coincés dans cet environnement nouveau et inconnu de nos ancêtres, mais en reconnaissant ce problème, nous serons en mesure de mieux l’affronter. Pensez‑y la prochaine fois que vous sourirez en vous regardant dans un miroir. »
Des os et un squelette plus fragiles
Ce passage à l’agriculture a aussi engendré des modifications et des dysfonctionnements de la mâchoire, sa fragilisation, ainsi que celle des os du squelette humain en général, ainsi que l’explique cet extrait d’un article publié sur le quotidien britannique The Telegraph :
« Le passage à l’agriculture n’a pas seulement entrainé des changements au niveau de la mâchoire. Deux études publiées l’an dernier soulignent que l’émergence de l’agriculture a probablement précipité d’autres changements squelettiques chez l’humain, dont des os plus légers, moins denses, particulièrement au niveau des articulations. De tels développement semblent être liés à la fois au changement de régime alimentaire et d’activité physique, particulièrement au mode de vie plus sédentaire rendu possible grâce à l’agriculture et aux animaux domestiques.
En effet, une étude de l’Université de Cambridge montre que depuis le passage à l’agriculture, et l’abandon progressif de la chasse-cueillette, le squelette humain est devenu plus léger et plus fragile : tandis que les chasseurs-cueilleurs d’il y a 7 000 ans, environ, avaient des os comparables, en termes de solidité, à ceux d’orangs-outans, 6 000 ans plus tard, les agriculteurs de la même zone géographique possédaient un squelette nettement plus léger, nettement plus fragile et nettement plus susceptible de casser. »
Sur le sommeil
Concernant le sommeil, le neuroscientifique Matthew Walker note, dans son livre Pourquoi nous dormons : Le pouvoir du sommeil et des rêves, ce que la science nous révèle :
« Les humains ne dorment pas comme la nature l’a voulu, la vie moderne étant venue chambouler le nombre d’épisodes, la durée et les moments de sommeil.
Dans les pays développés, la plupart des adultes dorment de manière monophasée, ce qui signifie que nous essayons de dormir en une seule fois, pendant très longtemps, la nuit, avec une moyenne aujourd’hui inférieure à sept heures. Lorsqu’on voyage dans des pays où les populations vivent sans électricité, on découvre que la situation diffère. Les tribus de chasseurs-cueilleurs, comme les Gabbra du nord du Kénya ou les San du désert du Kalahari, dont le style de vie a très peu changé depuis plusieurs milliers d’années, dorment de manière biphasée. Ces deux tribus dorment plus longtemps la nuit, de sept à huit heures, et font une sieste de trente à soixante minutes dans l’après-midi.
Nous avons également constaté que ces deux façons de dormir peuvent se mêler selon la période de l’année. Les tribus préindustrielles, comme les Hadza du nord de la Tanzanie ou les San de Namibie, dorment ainsi de manière biphasée pendant les mois les plus chauds l’été, faisant notamment une sieste de trente à quarante minutes lorsque le soleil est à son zénith. Ils reprennent ensuite un mode de sommeil en grande partie monophasique pendant les mois d’hiver, plus froids.
Même dans le cadre d’un sommeil monophasique, la durée de sommeil observée au sein des cultures préindustrielles n’a pas subi autant de déformations que la nôtre. Ces tribus s’endorment en moyenne deux à trois heures après le coucher du soleil, vers neuf heures du soir, et se réveillent juste avant, ou très peu après le lever du soleil. Ne vous êtes-vous jamais demandé ce que signifiait le terme “minuit” ? Il désigne bien sûr le milieu de la nuit, ou plus techniquement du cycle solaire. Il en va de même du cycle de sommeil des peuples de chasseurs-cueilleurs, et vraisemblablement de toutes les cultures qui les ont précédés. Considérez à présent nos normes culturelles de sommeil : minuit ne signifie plus le milieu de la nuit, mais désigne pour beaucoup d’entre nous le moment où nous allons vérifier nos courriels une dernière fois – et nous savons où cela nous mène bien souvent. Pour ne rien arranger au problème, nous ne compensons pas ces heures de nuit perdues en dormant plus longtemps le matin. Cela nous est impossible. Notre biologie circadienne couplée à la nécessité sans cesse renouvelée de nous lever tôt le matin, imposée par le mode de vie postindustriel, nous prive du sommeil dont nous avons profondément besoin. À une certaine époque, nous nous couchions après le crépuscule pour nous réveiller au chant du coq. Aujourd’hui, beaucoup d’entre nous se réveillent encore au chant du coq, mais le crépuscule n’est plus que le moment où nous sortons du bureau, alors loin d’être prêts à dormir. Nous sommes en outre peu nombreux à pouvoir jouir d’une bonne sieste pendant l’après-midi, ce qui aggrave notre manque de sommeil.
Le sommeil biphasé n’est pas une pratique culturelle, mais bien une caractéristique biologique. Tous les humains, quelles que soient leur culture ou leur situation géographique, sont génétiquement programmés pour ressentir une fatigue en milieu d’après-midi. Cela saute aux yeux de quiconque observe une réunion d’après déjeuner. Comme des marionnettes dont on relâche les ficelles avant de les tirer brusquement, les participants piquent du nez, puis se relèvent soudain. Je suis certain que vous avez déjà été la proie de cet état de somnolence involontaire en plein après-midi, comme si votre cerveau ressentait le besoin d’aller dormir plus tôt.
Vous comme les participants à la réunion êtes les victimes d’un assoupissement inhérent à l’évolution, favorisant la sieste d’après-midi. C’est un phénomène que l’on nomme “vigilance minimale postprandiale” (du latin prandium, qui signifie “repas”). Cette brève chute d’un degré d’éveil élevé à un degré de vigilance bas est le signe du besoin inné de faire une sieste l’après-midi plutôt que de travailler. Cela semble une caractéristique normale de notre rythme de vie quotidien. Si vous devez un jour produire une présentation dans le cadre de votre travail, je vous conseille d’éviter de le faire en début d’après-midi, pour votre bien comme pour celui de votre auditoire.
Lorsqu’on prend du recul, il devient évident que la société moderne nous a coupés d’une organisation prédéterminée du sommeil en deux phases, sommeil que notre code génétique tente par ailleurs de raviver chaque après-midi. La scission s’est produite au moment du passage de la vie agraire à la vie industrielle, voire avant.
Certaines études anthropologiques consacrées aux chasseurs-cueilleurs préindustriels ont permis de dissiper un autre mythe populaire quant à la façon dont les humains devraient dormir3. Les textes historiques suggèrent qu’au moment où se termine la première période de l’ère moderne (de la fin du XVIIe siècle au début du XVIIIe siècle), les habitants d’Europe occidentale dormaient chaque nuit sur deux longues périodes, séparées par plusieurs heures d’éveil. Entre ces deux périodes de sommeil jumelles, ils lisaient, écrivaient, priaient, faisaient l’amour, voire socialisaient.
Cette pratique est peut-être née à ce moment précis de l’histoire, dans cette région géographique, mais le fait qu’aucune culture préindustrielle étudiée jusqu’à présent ne semble dormir de cette façon, sur deux périodes séparées, suggère que ce n’est pas pour les humains la forme de sommeil naturelle programmée par l’évolution. Cette façon de dormir semble plutôt un phénomène culturel né et popularisé au cours des migrations vers l’Europe occidentale. En outre, il n’existe pas de rythme biologique (activité cérébrale, neurochimique ou métabolique) suggérant un désir humain de se réveiller pendant plusieurs heures au milieu de la nuit. La véritable tendance au sommeil biphasé, dont il existe des preuves anthropologiques, biologiques et génétiques et que l’on peut aujourd’hui évaluer chez tous les êtres humains, consiste plutôt à profiter d’une longue période de sommeil continu pendant la nuit, suivie par une sieste plus courte au milieu de l’après-midi.
Considérant que c’est là notre tendance naturelle en matière de sommeil, pourrons-nous un jour savoir avec certitude quels effets cet abandon du sommeil biphasé a causés sur notre santé ? Des traces de sommeil biphasé sont encore visibles dans les sociétés pratiquant la culture de la sieste, notamment en Amérique du Sud et dans l’Europe méditerranéenne. Dans les années 1980, lorsque j’étais enfant, je suis parti en vacances avec ma famille en Grèce : lors de nos promenades et visites dans les rues des grandes villes du pays, les panneaux des vitrines des magasins différaient largement de ceux que j’avais l’habitude de voir en Angleterre : “Ouvert de 9 heures à 13 heures. Fermé de 13 heures à 17 heures. Ouvert de 17 heures à 21 heures.”
Ces panneaux se font rares aujourd’hui dans les vitrines grecques, car la pression pour abandonner la pratique de la sieste s’était déjà renforcée bien avant le tournant du nouveau millénaire. Une équipe de chercheurs de l’école de santé publique de l’université de Harvard a entrepris de mesurer les effets de ce changement radical sur la santé de plus de 23 000 hommes et femmes grecs âgés entre vingt et quatre-vingt-trois ans. Ils se sont attachés plus particulièrement aux conséquences cardiovasculaires, suivant le groupe sur une période de six ans, au cours de laquelle la plupart des participants mirent un terme à leur pratique de la sieste.
Comme dans d’innombrables tragédies grecques, les résultats étaient à vous briser le cœur, mais cette fois de façon dangereusement littérale. Au début de l’étude, aucun des individus étudiés ne présentait d’antécédents de maladie coronarienne ou d’AVC, signe d’une absence de maladie cardiovasculaire. Au cours des six ans de durée de l’étude, le risque de mourir d’une maladie cardiaque a augmenté de 37 % chez les individus ayant cessé de faire la sieste par rapport à ceux qui avaient maintenu cette pratique. Les effets étaient particulièrement nuisibles chez les hommes actifs, dont le risque de mortalité a augmenté de bien plus de 60 % en raison de l’abandon de la sieste.
Cette étude remarquable met en lumière le phénomène suivant : si l’on nous prive de la pratique innée du sommeil biphasé, notre espérance de vie diminue. Il n’est donc pas surprenant que dans certaines petites enclaves grecques où la sieste reste pratiquée, comme sur l’île d’Ikaria, les hommes ont presque quatre fois plus de chances que les hommes américains d’atteindre l’âge de quatre-vingt-dix ans. On désigne parfois ces communautés adeptes de la sieste comme les lieux où les gens oublient de mourir. D’après l’ordonnance prescrite il y a bien longtemps par notre code génétique ancestral, pratiquer le sommeil naturel biphasé et suivre un régime alimentaire sain sont les clés de la longévité. »
Vis medicatrix naturae
En 1914, il y a donc plus d’un siècle, le professeur d’histoire naturelle et zoologiste écossais J. Arthur Thomson, prononçait un discours intitulé « Vis Medicatrix Naturae » (formule latine que l’on peut traduire par « le pouvoir de guérison de la nature »), lors de l’ouverture de la réunion annuelle de la British Medical Association. En voici un extrait :
« Le pouvoir de guérison de la nature, Vis Medicatrix Naturae. Un sujet si vaste que je suis obligé d’en occulter de larges pans et de ne faire qu’en effleurer certains.
Ainsi, le titre pourrait assez bien évoquer les vertus curatives que l’on trouve dans de nombreuses substances naturelles, dans les vieux et fascinants simples [remèdes] que les peuples (et les gens) simples utilisent encore. Mais j’éviterai de digresser trop longuement à propos de ce thème passionnant. Je me contenterai de faire remarquer que nous ne devrions pas trop nous moquer des anciennes prescriptions.
[…] À quoi fais-je donc référence ce soir par “pouvoir de guérison de la nature” ? À la manière dont la Nature régénère nos esprits, tous plus ou moins malades de l’agitation et du vacarme de la civilisation, nous aidant ainsi à équilibrer et enrichir nos vies.
Je commencerai par souligner qu’il existe entre l’être humain et la Nature des relations profondément enracinées, ancestrales et étendues, que nous ne saurions ignorer sans dommages. L’être humain a été bercé et élevé au contact de la Nature, et il doit toujours revenir à elle, comme les oiseaux migrateurs dont la vie n’est jamais achevée tant que, poussés par un mal du pays ancestral, ils ne reviennent pas nicher dans le vieux foyer où ils sont nés. […] L’être humain s’affaiblit lorsqu’il est tenu à l’écart de la terre — que ce soit par la pauvreté ou par la richesse — mais il acquiert une force nouvelle lorsqu’il reprend pied sur le sol immuable de la nature. […] Dans cette période de développement qui a été principalement urbaine, nous manquons de contact avec la Nature ; surtout, peut-être, la jeunesse, car il demeure vrai, pour l’enfant qui sort chaque jour, que ce qu’il voit devient une partie de lui pour un jour ou pour une année, ou pour des cycles qui s’allongent. Connaître le territoire et les saisons, les collines et le lever du soleil, les oiseaux et les fleurs ; connaître — et pas seulement lire à leur sujet — le mordant de la tempête de neige et la musique changeante de la mer, est une condition de la santé mentale. Il y aurait moins de “psychopathologie de la vie quotidienne » si nous continuions à être familier du buisson de bruyère et du cri du courlis dans la lande.
Nous devons rester en contact avec la nature afin de nous imprégner de ses émanations fondamentales de puissance, de grandeur, d’ordre universel, de mouvement continuel, de complexité et d’intrication. Nous en avons besoin pour garder vivante en nous cette lumière de vie que nous appelons sens de l’émerveillement. Nous nous privons d’un vis medicatrix très puissant lorsque nous cessons d’être capables de nous émerveiller devant la splendeur du vaste ciel parsemé d’étoiles, le mystère des montagnes, le flot perpétuel de la mer, le vol de l’aigle dans les airs, la floraison de la fleur la plus simple ou le regard d’un chien. »
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Il y aurait bien plus à dire concernant les multiples façons dont le progrès et la civilisation nuisent à la santé de l’être humain. Nous aurions pu, entre autres choses, discuter de cette étude qui nous apprend, ainsi que Le Monde l’a titré, que « Vivre près des axes routiers accroît le risque de démence » ; ou de « l’érosion récente des capacités cognitives des populations occidentales […] en partie au moins, liée à l’exposition à certains perturbateurs endocriniens », ainsi qu’on peut le lire dans un autre article du journal Le Monde à propos d’un documentaire co-produit avec la chaîne Arte et intitulé Demain, tous crétins ? ; ou de cette nouvelle étude, publiée lundi 27 août 2018 sur la revue américaine Proceedings of the National Academy of Sciences, qui rapporte que la pollution de l’air entraînerait une « réduction considérable de l’intelligence » ; ou de ces scientifiques qui « évoquent désormais la solitude comme d’autres parleraient d’une affection chronique », affirmant « qu’elle est aussi nocive que de fumer 15 cigarettes par jour », qu’elle « tue plus de gens que l’obésité », et qu’elle « provoque une hausse des niveaux de cortisol – hormone du stress –, augmente le risque d’ichtus et de cardiopathies, affecte le système immunitaire et favorise l’apparition de dépressions et de démences », ce que « la Croix Rouge a nommé une ‘épidémie silencieuse’, fruit d’une société bipolaire, qui nous connecte en même temps qu’elle nous isole » (en rappelant au passage que la solitude est un fléau moderne qui ne cesse de croître et qui prend désormais des proportions également épidémiques, avec 44 millions de personnes seules en Europe, en donnant l’exemple du Royaume-Uni où « le rapport de la Commission Jo Cox sur la solitude, en 2017, a révélé que 9 millions de personnes […] vivaient seules et que près de 200.000 d’entre elles n’avaient plus parlé à personne depuis un an […] la majorité d’entre elles [n’étant] pas des personnes âgées mais des jeunes de 16 à 24 ans, des adolescents », et où on trouve désormais un ministère de la Solitude) ; etc., etc., ad nauseam, mais tenons-nous en aux quelques paragraphes précédents.
Depuis quand une mauvaise manière de marcher, de se tenir, une mauvaise alimentation, une dégradation du sommeil, une vie pleine de stress en tous genres, une activité physique inadéquate, l’utilisation de technologies délétères pour le cerveau, les yeux, etc., des malformations squelettiques, et ainsi une mauvaise santé, une atrophie générale de l’organisme, constituent-elles un progrès ?
Les partisans de l’idée de progrès ne manqueront pas de mentionner ce qui, à leurs yeux, est un argument, voire l’argument principal de sa défense, à savoir l’augmentation de l’espérance de vie. Bien que plus ou moins exacte (elle est souvent exagérée ou mal comprise, ce qu’explique cet article), elle ne constituerait un argument valable que si la durée de vie primait sur sa qualité. Ainsi que Sénèque le remarquait déjà en son temps : « Pas un ne se demande s’il vit bien, mais s’il aura longtemps à vivre. Cependant tout le monde est maître de bien vivre ; nul, de vivre longtemps. » C’est pourquoi : « L’essentiel est une bonne et non une longue vie. »
J’ai eu l’occasion, il y a quelques temps, de m’entretenir avec Marylène Patou-Mathis, une préhistorienne française, vice-présidente du conseil scientifique du Muséum national d’Histoire naturelle, qui a passé du temps parmi les Sans, des chasseurs-cueilleurs vivant (ou survivant encore), entre autres, sur le territoire du Botswana (bien que l’expansion de la civilisation industrielle soit en train de les détruire à petit feu). Je me souviens encore de sa description de leurs aptitudes physiques incroyables, de leur dextérité, de leur agilité, de leur endurance, de leur vitalité et de leur jovialité. Il semblait clair, à ses yeux, que les Sans incarnaient, bien plus en tout cas que les civilisés, le développement du plein potentiel de l’être humain. Beaucoup d’anthropologues, d’ethnologues et de scientifiques ayant étudié (et/ou vécu parmi) un ou des peuples de chasseurs-cueilleurs partagent cette perspective.

De bien des manières, le « progrès » et la civilisation constituent une entreprise de débilitation et de destruction de l’être humain. Et c’est tout sauf une coïncidence si, de multiples façons, le « progrès » et la civilisation constituent également une entreprise de constriction de la liberté humaine autant que de destruction du monde naturel, de tous ses équilibres et de tous ses cycles biogéochimiques, un véritable biocide à l’origine d’une sixième extinction — et plutôt extermination — de masse. Mais ce sont là d’autres histoires qui dépassent l’objet de cet exposé.
Nicolas Casaux
Cher Nicolas Casaux,
J’imagine que tu dois passer pas mal de temps à bosser sur tes articles et traductions.
Ton travail est excellent.
Merci à toi.
Salut et accolade.
Salut, oui, ça prend du temps ! Merci à toi !
Merci ! Superbe !
Bonjour, super article.
Pour ce qui est de la partie sur le contact avec la terre, c’est dû à la résonance de Schumann, normalement 7,83hz. Notre cerveau est en phase avec ce champ terrestre et toutes nos cellules en sont dépendantes. La déconnexion de l’homme de la terre, comme expliqué dans cet article, fait des hommes hors sol en mauvaise santé.
Si vous demandez à quelqu’un qui dort très mal, de se promener pieds nus dans son jardin, il vous dira le lendemain qu’il a bien dormi. Les effets sont instantanés et puissant, pas besoin de médicament pour retrouver un bon équilibre, juste besoin de redevenir un terrien !
Merci à vous de nous permettre de lire des articles intéressants.
« La nature peut subvenir à tous nos besoins, mais elle ne peut pas subvenir à notre convoitise. »