Le film documentaire que nous vous proposons ici, originellement intitulé Manufactured Landscapes, officiellement traduit par Paysages manufacturés (titre français), mais que nous préférons traduire par Paysages industriels, est sorti en 2007. Il a été réalisé par un photographe canadien relativement célèbre (toléré et même apprécié dans le cercle des médias grand public) : Edward Burtynsky. « Le travail photographique d’Edward Burtynsky montre les dérives et les impacts de l’homme sur les paysages du monde entier » (France Culture).
Une des principales raisons pour lesquelles son travail est apprécié des institutions culturelles est qu’à l’instar de Quentin Tarantino (mais dans un autre registre), il esthétise la violence — du moins une certaine forme de violence : ses photographies mettent en valeur la destruction de biotopes par la société industrielle. Edward Burtynsky est bien conscient du problème que pose cette ambivalence : lorsqu’une journaliste de CBC News lui demande si cela le dérange que ses photos soient parfois simplement accrochées au mur par des personnes qui les trouvent belles, sans que cela les amène à réfléchir à ce qu’ils contemplent, il répond qu’il trouve ça dommage et qu’il espère que ces personnes aillent au-delà.

L’ambivalence de son ouvrage, combiné au fait qu’il ne prenne pas ouvertement position, qu’il ne se déclare pas contre telle ou telle pratique, ou en opposition avec l’industrialisme, est précisément ce qui lui permet de flirter avec les médias grand public.
Quoi qu’il en soit, son film (Manufactured Landscapes) est intéressant dans la mesure où il montre ce que les citadins des pays riches ne voient que très rarement (voire jamais). Principalement parce que les conséquences et les coûts de leur mode de vie leur sont dissimulés (externalisation) : les industries polluantes (anti-écologiques) qui fabriquent les objets du quotidien, à l’instar des industries extractivistes chargées de récupérer les matières premières requises au préalable, sont délocalisées dans les pays pauvres, dont elles exploitent impitoyablement les habitants — à l’abri du regard des plus nantis.

Il permet de prendre de la hauteur, et du recul, afin de réfléchir sur le genre de monde que produit la civilisation industrielle — et afin de réaliser le coût de cette entreprise : ce qui est détruit.

Il expose aussi l’exploitation des êtres humains que la civilisation industrielle réduit à l’état de machines.
Voici donc :
Bonjour, merci d’avoir mis ce documentaire a disposition il y a un moment, malheureusement celui-ci ne semble plus disponible, ou peut-on le récupérer a nouveau ?
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