Un message des Radis-co

Nous relayons ici un texte que des cama­rades de la ZAD de NDDL nous ont fait parvenir.


radis-co-1.png
LES RADIS-CO

Nous pour­rions vous expli­quer en détail notre point de vue sur ce qui s’est pas­sé à la Zad ces der­niers mois, cette der­nière année, et même plus loin encore. Nous pour­rions vous racon­ter nos décep­tions, nos bles­sures, nos sen­ti­ments de tra­hi­son, et le fait que plein de nos compagnon.ne.s de luttes aient fini par par­tir, écœuré.e.s et meurtri.e.s.

Nous pour­rions, mais ce serait faire cou­ler encore plus d’encre pour des his­toires qui en ont déjà beau­coup eues.

Ce que nous vou­lons vous dire, c’est qu’il reste une par­tie de la ZAD qui conti­nue de por­ter les mêmes valeurs que lorsque nous avons rejoint cette lutte contre « le monde de l’aéroport », une par­tie qui pré­fère prendre le risque de tout perdre plu­tôt que pié­ti­ner ce en quoi elle croit. Nous sommes un peu sonné.e.s, mais nous ten­tons de faire vivre quelque chose qui nous res­semble, et pour le moment ça prend, entre autres, la forme d’une assem­blée hebdomadaire.

Ce texte a pour objec­tif de vous dire que nous sommes encore là, mais c’est sur­tout une invi­ta­tion à nous rejoindre, parce qu’on ne conçoit pas les choses sans vous…

Les Radis-co, c’est quoi ?

C’est un réseau affi­ni­taire regrou­pant des occu­pants et occu­pantes de la ZAD de Notre dame des Landes qui veulent défendre par l’action directe les idées d’autonomie, d’en­traide, de res­pect du vivant, et de lutte contre l’autorité et toutes les formes de domi­na­tions, contre l’économie et ses logiques d’exploitation.

1. Une assem­blée ouverte tous les lun­dis à 13h12 à la Grée :

Elle a pour objec­tif de se coor­don­ner entre dif­fé­rents groupes et individu.e.s, échan­ger des infor­ma­tions, orga­ni­ser des actions, dans un cadre de dis­cus­sion hori­zon­tal — que nul.le n’y soit plus important.e ou légi­time qu’un.e autre, et que chaque parole puisse s’exprimer, sans être niée, mépri­sée ou pas­sée sous silence.

Nous res­te­rons vigilant.e.es et n’hésiterons pas à réagir aux actes d’oppressions, de dis­cri­mi­na­tion ou aux ten­ta­tives de prise de pou­voir et au besoin exclure de nos échanges celles et ceux qui s’en ren­draient res­pon­sables de manière répétée.

N.B. : Nous nous sommes d’abord réuni.e.s pour nous orga­ni­ser entre per­sonnes ne se recon­nais­sant pas dans la « stra­té­gie admi­nis­tra­tive ». Cela ne signi­fie pas que nous excluons par prin­cipe les per­sonnes qui ont dépo­sé des pro­jets auprès de la pré­fec­ture, mais qu’il soit clair que cet espace n’est PAS consa­cré à ces stra­té­gies (il en existe déjà d’autres pour cela)

2. Un lieu phy­sique d’accueil et d’information à la Grée, avec des per­ma­nences fixes (le lun­di et le jeu­di), des outils col­lec­tifs (ligne télé­pho­nique, accès à @, moyens d’impressions, …), pour se ren­con­trer, rece­voir et infor­mer les per­sonnes qui (re)viennent sur zone (revue de presse, info­kiosque, car­to­gra­phie, et ce qui peut vous sem­bler utile) et cen­tra­li­ser des pro­po­si­tions (par le biais d’une boite à idées, d’un car­net de contacts, …).

3. Des moyens de com­mu­ni­ca­tion à dis­tance : un site web zadresist.antirep.net, une ligne télé­pho­nique, adresse mail radis-co@riseup.net, (et bien­tôt une page inter­net dédiée, une liste mail, …)

Ici, sur la Zad, on a d’abord l’intention de :

- S’organiser pour des (re)constructions/(ré)occupations de lieux détruits ou expul­sés sur la Zad, et sou­te­nir les copaines qui ont déjà com­men­cé à agir en ce sens.

- Pré­pa­rer la défense et en cas d’é­chec la réoc­cu­pa­tion des lieux qui ont choi­si de ne pas se sou­mettre à l’im­pé­ra­tif admi­nis­tra­tif impo­sé par l’é­tat au tra­vers de la préfecture.

- Faire en sorte que les forces du désordre tou­jours pré­sentes sur la Zad ne s’y sentent pas les bienvenues.

- Favo­ri­ser l’auto-formation (poli­tique, tac­tique, sécu­ri­té infor­ma­tique, communication, …).

- Sou­te­nir d’autres (espaces de) luttes.

Ce qui nous porte / sur quoi on aime­rait avancer :

- Remise au centre de nos pré­oc­cu­pa­tions du monde sen­sible, autres ani­maux, végé­taux… humains.

- Défendre la nature, dont nous fai­sons par­tie, pour ce qu’elle est, et non pour son « uti­li­té »/sa marchandisation.

- Prendre le temps d’être en connexion avec ce qui nous entoure. Se réap­pro­prier ses rythmes de vie.

- Favo­ri­ser des modes d’é­changes non mar­chand, la gratuité/le par­tage, sor­tir des ques­tions de ren­ta­bi­li­té, de pro­duc­ti­vi­té, de méritocratie.

- Favo­ri­ser les squats, les réqui­si­tions de lieux vides, l’oc­cu­pa­tion des lieux de pou­voirs et des pro­jets inutiles.

- Remise en cause de l’ap­pro­pria­tion des terres.

- Ren­for­cer et tis­ser des liens et des échanges à l’in­ter­na­tio­nal avec d’autres luttes.

- Partage/échanges de nos moyens et de nos savoirs.

- Favo­ri­ser la recon­ver­sion (notam­ment agri­cole, mais pas que) vers des pra­tiques sans exploitation.

- Créa­ti­vi­té, humour et audace dans nos actions, ne pas se prendre (trop) au sérieux.

- Ima­gi­ner d’autres moyens d’organisation pour prendre des déci­sions col­lec­tives que les réunions ou assemblées.

- Pas de hié­rar­chie, pas de pater­na­lisme, pas d’élitisme.

- S’opposer aux pra­tiques auto­ri­taires, notam­ment dans nos espaces de lutte et les visibiliser.

- Pra­ti­quer la « décrois­sance », lutte contre la logique de consom­ma­tion et l’ex­ploi­ta­tion industrielle.

- Aller vers l’autogestion, par­ti­ci­per à construire et dif­fu­ser des pra­tiques autonomisantes.

- Mettre en place et tenir des cadres qu’on décide de se don­ner ensemble.

- Lut­ter contre l’apathie, le mépris et le confor­misme ambiant

- Sor­tir de l’i­dée que choi­sir un mode de vie alter­na­tif suf­fit. Visi­bi­li­ser le sys­tème des privilèges.

- Lut­ter contre les oppres­sions et dis­cri­mi­na­tions racistes, sexistes, homo­phobes, trans­phobes, spé­cistes, vali­distes, âgistes, clas­sistes etc.

- Prô­ner l’anarchisme pour des bases sociales com­munes, consi­dé­rantes, incluantes et égalitaires.

Nous vous appe­lons à nous rejoindre :

- Phy­si­que­ment, pour ceux et celles qui sont proches, ou de pas­sage, en par­ti­ci­pant aux assem­blées du lun­di, en pas­sant à l’ac­cueil à la Grée ou à venir défendre une ins­tal­la­tion sans droits ni titre.

- De chez vous, en nous aidant à créer ou recréer un réseau « affi­ni­taire » plus large, en nous fai­sant par­ta­ger vos luttes, vos idées, vos infos, vos inter­ro­ga­tions… On s’adresse aus­si à celles et ceux qui sont par­ti-e‑s de la Zad, et avec qui on n’a pas envie de perdre le lien.

Contacts : radis-co@riseup.net, site zadresist.antirep.net

Dès à pré­sent gar­dons le contact, pre­nons contact, de prêt ou de loin.

Les radis-co

Print Friendly, PDF & Email
Total
0
Shares
Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Articles connexes
Lire

Nous sommes ceux qui sont du côté du vivant — et nous allons gagner ! (par Derrick Jensen)

Nous sommes ceux qui ne se résignent pas au destin qu’on nous présente trop souvent comme inéluctable. Nous sommes ceux qui refusent de continuer en tant qu’esclaves. Nous sommes ceux qui se souviennent comment être humain. Nous sommes ceux qui sont prêts à reprendre en main leurs vies, et à les défendre, ainsi que celles de ceux que nous aimons, et donc de la terre.