« …il faut être idiot pour ne pas comÂprendre que les classes popuÂlaires doivent être mainÂteÂnues dans la pauÂvreÂté, sans quoi elles ne seront jamais laboÂrieuses. »
— Arthur Young (1771)
La docÂtrine écoÂnoÂmique de notre culture stiÂpule que le capiÂtaÂlisme est synoÂnyme de liberÂté indiÂviÂduelle et de sociéÂtés libres, n’est-ce pas ? Eh bien, si vous vous êtes déjà dit que cette logique était une belle conneÂrie, je vous recomÂmande la lecÂture d’un livre intiÂtuÂlé The InvenÂtion of CapiÂtaÂlism (L’inÂvenÂtion du capiÂtaÂlisme, non traÂduit), écrit par un hisÂtoÂrien de l’économie du nom de Michael PerÂelÂman, contraint de s’exiÂler à ChiÂco State, une uniÂverÂsiÂté perÂdue dans la CaliÂforÂnie rurale, pour son manque de symÂpaÂthie envers l’éÂcoÂnoÂmie de marÂché. PerÂelÂman a utiÂliÂsé son temps d’exil d’une des meilleures manières posÂsibles, exploÂrant et fouillant les traÂvaux et la corÂresÂponÂdance d’AÂdam Smith et de ses contemÂpoÂrains afin d’écrire une hisÂtoire de la créaÂtion du capiÂtaÂlisme allant au-delà du conte de fées superÂfiÂciel qu’est La Richesse des nations ; il nous proÂpose ainÂsi de lire les preÂmiers capiÂtaÂlistes, écoÂnoÂmistes, phiÂloÂsophes, prêtres et poliÂtiÂciens dans leurs propres mots. Et ce n’est pas beau à voir.
L’éÂtude de l’histoire expose claiÂreÂment le fait qu’AÂdam Smith et ses amis parÂtiÂsans du laisÂser-faire étaient en fait une bande de crypÂto-étaÂtistes, qui avaient besoin de poliÂtiques gouÂverÂneÂmenÂtales bruÂtales pour contraindre la payÂsanÂneÂrie anglaise à deveÂnir une main d’œuvre capiÂtaÂliste docile prête à accepÂter l’esÂclaÂvage salaÂrial.
FranÂcis HutÂcheÂson, duquel Adam Smith apprit toute la verÂtu de la liberÂté natuÂrelle, écrit : « c’est un des grands desÂseins des lois civiles que de renÂforÂcer les lois de la nature par des sancÂtions poliÂtiques… La popuÂlace doit être éduÂquée et guiÂdée par les lois vers les meilleures méthodes dans la gesÂtion de ses affaires et dans l’exercice de l’art mécaÂnique. »
Eh oui, au contraire de ce qui est souÂvent sugÂgéÂré, la tranÂsiÂtion vers une sociéÂté capiÂtaÂliste ne s’est pas faite natuÂrelÂleÂment ou sans douÂleur. Les payÂsans anglais, voyez-vous, n’aÂvaient aucune envie d’aÂbanÂdonÂner leurs comÂmuÂnauÂtés rurales et leurs terres afin de traÂvailler pour des salaires plus que préÂcaires dans d’atroces et danÂgeÂreuses usines, insÂtalÂlées par une nouÂvelle et riche classe de proÂpriéÂtaires terÂriens capiÂtaÂlistes. Et pour de bonnes raiÂsons. Selon les estiÂmaÂtions fourÂnies par Adam Smith lui-même, avec un salaire ouvrier dans l’Écosse d’aÂlors, un payÂsan d’uÂsine devait triÂmer plus de trois jours durant pour pouÂvoir se payer une paire de chausÂsures proÂduites comÂmerÂciaÂleÂment. AutreÂment, il pouÂvait fabriÂquer ses propres chausÂsures traÂdiÂtionÂnelles en utiÂliÂsant son propre cuir, en quelques heures, et pasÂser le reste du temps à s’enivrer à la bière. Quel cruel dilemme.
SeuleÂment, pour faire marÂcher le capiÂtaÂlisme, les capiÂtaÂlistes avaient besoin d’une main d’œuvre peu chère et abonÂdante. Que faire alors ? AppeÂler la Garde NatioÂnale !
Face à une payÂsanÂneÂrie qui ne vouÂlait pas être réduite en esclaÂvage, phiÂloÂsophes, écoÂnoÂmistes, poliÂtiÂciens, moraÂlistes et hommes d’affaires comÂmenÂcèrent à pléÂbisÂciÂter l’acÂtion gouÂverÂneÂmenÂtale. Avec le temps, ils mirent en place une série de lois et de mesures caliÂbrées pour forÂcer les payÂsans à se souÂmettre en détruiÂsant leurs moyens d’auÂtoÂsufÂfiÂsance traÂdiÂtionÂnels.
« Les actes bruÂtaux assoÂciés au proÂcesÂsus de déposÂsesÂsion de la capaÂciÂté d’une majoÂriÂté de la popuÂlaÂtion à être autoÂsufÂfiÂsante appaÂraissent bien éloiÂgnés de la répuÂtaÂtion de laisÂser-faire de l’éÂcoÂnoÂmie poliÂtique clasÂsique, écrit PerÂelÂman. En réaÂliÂté, la déposÂsesÂsion de la majoÂriÂté des petits proÂducÂteurs et la construcÂtion du laisÂser-faire sont étroiÂteÂment liés, à tel point que Marx, ou du moins ses traÂducÂteurs, donÂnèrent un nom à cette exproÂpriaÂtion des masses : « l’acÂcuÂmuÂlaÂtion priÂmiÂtive ». »
PerÂelÂman souÂligne les nomÂbreuses poliÂtiques qui forÂcèrent les payÂsans hors de leurs terres — de la mise en place des Game Laws (lois sur la chasse) empêÂchant les payÂsans de chasÂser, à la desÂtrucÂtion de la proÂducÂtiÂviÂté payÂsanne par la diviÂsion des comÂmuns en parÂcelles plus petites — mais les parÂties les plus intéÂresÂsantes du livre sont inconÂtesÂtaÂbleÂment celles où le lecÂteur découvre les comÂplaintes et autres gémisÂseÂments des colÂlègues proÂto-capiÂtaÂlistes d’AÂdam Smith se lamenÂtant de ce que les payÂsans sont trop indéÂpenÂdants et à leurs affaires pour pouÂvoir être effiÂcaÂceÂment exploiÂtés, et essayant de trouÂver un moyen de les forÂcer à accepÂter une vie d’esÂclaÂvage salaÂrial.
Ce pamÂphlet de l’éÂpoque illustre bien l’atÂtiÂtude généÂrale des capiÂtaÂlistes envers les payÂsans autoÂsufÂfiÂsants et prosÂpères :
« PosÂséÂder une vache ou deux, un porc et quelques oies exalte natuÂrelÂleÂment le payÂsan… À flâÂner après son bétail, il devient indoÂlent. Des quarts, des moiÂtiés, voire des jourÂnées entières de traÂvail sont imperÂcepÂtiÂbleÂment perÂdues. La jourÂnée de traÂvail devient repousÂsante ; et l’aÂverÂsion augÂmente avec la comÂplaiÂsance. Enfin, la vente d’un veau ou d’un porc à moiÂtié nourÂri donne les moyens d’aÂjouÂter l’inÂtemÂpéÂrance à l’oiÂsiÂveÂté. »
TanÂdis qu’un autre pamÂphléÂtaire écriÂvait :
« Je ne peux pas conceÂvoir de plus grande maléÂdicÂtion pour un groupe de perÂsonnes que d’être jeté sur un terÂrain où la proÂducÂtion des moyens de subÂsisÂtance et de la nourÂriÂture serait prinÂciÂpaÂleÂment sponÂtaÂnée, et où le cliÂmat ne requerÂrait ou n’adÂmetÂtrait que peu de vêteÂments ou de couÂverÂtures. »
John BelÂlers, « phiÂlanÂthrope » quaÂker et penÂseur écoÂnoÂmique, consiÂdéÂrait les payÂsans indéÂpenÂdants comme une menace l’empêchant de contraindre les pauvres dans des usines-priÂsons où ils vivraient, traÂvailleÂraient et proÂduiÂraient un proÂfit de 45% à desÂtiÂnaÂtion des arisÂtoÂcrates proÂpriéÂtaires :
« Nos Forêts et grands ComÂmuns (poussent les Pauvres qui y habitent à deveÂnir presque des Indiens) et sont une menace à l’InÂdusÂtrie, ainÂsi que des BerÂceaux d’OiÂsiÂveÂté et d’InÂsoÂlence. »
Daniel Defoe, écriÂvain et comÂmerÂçant, notait quant à lui que dans les HighÂlands écosÂsais, « on était extrêÂmeÂment bien fourÂni en proÂviÂsions […] gibier à foiÂson, en toute saiÂson, jeune ou vieux, qu’ils tuent de leurs pisÂtoÂlets quand ils en trouvent ».
Pour ThoÂmas PenÂnant, un botaÂniste, l’autosuffisance gâchait une popuÂlaÂtion payÂsanne sinon parÂfaiÂteÂment corÂrecte :
« Les mÅ“urs des indiÂgènes des HighÂlands peuvent être résuÂmées en quelques mots : indoÂlence maxiÂmale, sauf lorsqu’ils sont stiÂmuÂlés par la guerre ou par quelque amuÂseÂment. »
Si avoir un estoÂmac bien remÂpli et une terre proÂducÂtive constiÂtuait le proÂblème, alors la soluÂtion pour bien dresÂser ces faiÂgnants était éviÂdente : virons-les de leurs terres et affaÂmons-les !
Arthur Young, auteur popuÂlaire et penÂseur écoÂnoÂmique resÂpecÂté par John Stuart Mill, écriÂvait en 1771 qu’il « faut être idiot pour ne pas comÂprendre que les classes popuÂlaires doivent être mainÂteÂnues dans la pauÂvreÂté, sans quoi elles ne seront jamais laboÂrieuses ». Sir William Temple, poliÂtiÂcien et patron de JonaÂthan Swift, était d’accord et sugÂgéÂrait qu’il falÂlait taxer la nourÂriÂture, autant que posÂsible, afin de sauÂver les classes popuÂlaires d’une vie « de paresse et de débauche ».
Temple défenÂdait égaÂleÂment le traÂvail des enfants à l’uÂsine, dès quatre ans, arguant « qu’ainsi, nous espéÂrons que la nouÂvelle généÂraÂtion sera si bien habiÂtuée à l’emploi perÂmaÂnent qu’il lui sera, à terme, agréable et diverÂtisÂsant. » Pour d’autres, quatre ans, ce n’était pas assez. Selon PerÂelÂman, « John Locke, souÂvent vu comme un phiÂloÂsophe de la liberÂté, défenÂdait le traÂvail dès l’âge de trois ans ». Le traÂvail des enfants exciÂtait égaÂleÂment Defoe, qui se réjouisÂsait de ce que « des enfants de quatre ou cinq ans […] pouÂvaient chaÂcun gagner leur propre pain ». Mais trêve de digresÂsion.
Même David Hume, le grand humaÂniste, vanÂtait la pauÂvreÂté et la faim comme des expéÂriences posiÂtives pour les classes popuÂlaires, et blâÂmait même la « pauÂvreÂté » de la France sur son cliÂmat favoÂrable et ses sols ferÂtiles :
« Les années de pénuÂrie, à condiÂtion qu’elle ne soit pas extrême, on observe touÂjours que les pauvres traÂvaillent plus, et vivent réelÂleÂment mieux. »
Le révéÂrend Joseph TownÂsend croyait que resÂtreindre l’accès à la nourÂriÂture était la voie à suivre :
« Contraindre [direcÂteÂment] et juriÂdiÂqueÂment [au traÂvail] […] est reçu avec trop de proÂtesÂtaÂtions, de vioÂlences et de bruit, […] tanÂdis que la faim est non seuleÂment un moyen de presÂsion paiÂsible, silenÂcieux et incesÂsant, mais en tant que meilleure motiÂvaÂtion natuÂrelle au traÂvail, elle appelle les plus puisÂsants efforts […]. La faim dompÂteÂrait les plus rebelles des aniÂmaux, elle inculÂqueÂrait décence et civiÂliÂté, obéisÂsance et assuÂjetÂtisÂseÂment aux plus bruÂtaux, aux plus obsÂtiÂnés et aux plus perÂvers. »
Patrick ColÂquÂhoun, un marÂchand qui monÂta la preÂmière « police de préÂvenÂtion » priÂvée d’Angleterre pour empêÂcher les traÂvailleurs des docks d’arrondir leurs maigres salaires avec de la marÂchanÂdise volée, fourÂnit ce qui est peut-être l’explication la plus lucide sur la manière dont la faim et la pauÂvreÂté sont corÂréÂlés à la proÂducÂtiÂviÂté et la créaÂtion de richesse :
« La pauÂvreÂté est l’état et la condiÂtion sociale de l’individu qui n’a pas de force de traÂvail en réserve ou, en d’autres termes, pas de biens ou de moyens de subÂsisÂtance autres que ceux proÂcuÂrés par l’exercice constant du traÂvail dans les difÂféÂrentes occuÂpaÂtions de la vie. La pauÂvreÂté est donc l’ingrédient le plus nécesÂsaire et indisÂpenÂsable de la sociéÂté, sans lequel les nations et les comÂmuÂnauÂtés ne pourÂraient exisÂter dans l’état de civiÂliÂsaÂtion. C’est le desÂtin de l’homme. C’est la source de la richesse, car sans pauÂvreÂté, il ne pourÂrait y avoir de traÂvail ; et il ne pourÂrait donc y avoir de biens, de rafÂfiÂneÂments, de conforts, et de bénéÂfices pour les riches. »
La forÂmule de ColÂquÂhoun est si juste qu’elle mérite d’être répéÂtée. Car ce qui était vrai à l’époque l’est encore aujourd’hui :
« La pauÂvreÂté est donc l’ingrédient le plus nécesÂsaire et indisÂpenÂsable de la sociéÂté […], c’est la source de la richesse, car sans pauÂvreÂté, il n’y aurait pas de traÂvail ; et il ne pourÂrait donc y avoir de biens, de rafÂfiÂneÂments, de conforts, et de bénéÂfices pour les riches. »
Yasha Levine
Article oriÂgiÂnal (en anglais) : http://exiledonline.com/recovered-economic-history-everyone-but-an-idiot-knows-that-the-lower-classes-must-be-kept-poor-or-they-will-never-be-industrious/#more-29048
TraÂducÂtion : Alice TréÂga
ÉdiÂtion : NicoÂlas Casaux
Vous avez réagi à cet article !
Afficher les commentaires Hide commentsVotre article est excellent, merÂci beauÂcoup !
Juste une faute de conjuÂgaiÂson dans l’aÂvant derÂnier paraÂgraphe ici :
qu’elle « mériÂté » d’être répéÂtée.
cela se soigne : https://www.lesaviezvous.net/sciences/biologie/il-existe-un-syndrome-qui-pousse-les-gens-a-corriger-les-erreurs-grammaticales-compulsivement.html
?
Mérite d être répéÂtée ou encore
MériÂtait d être répéÂtée
Nul besoin pour les FranÂçais d’alÂler cherÂcher leurs exemples outre-Manche. L’hisÂtoire de l’aÂgriÂculÂture breÂtonne, par exemple, montre que de la même façon, des payÂsans auto-sufÂfiÂsants et non-proÂducÂtiÂvistes ont été petit à petit contraints d’aÂbanÂdonÂner leur mode de vie. FonÂdé sur l’uÂsage colÂlecÂtif de vastes landes fourÂnisÂsant des espaces de pâtuÂrage et de la litière pour proÂduire du fumier, le « modèle agriÂcole » traÂdiÂtionÂnel laisÂsait de plus une large place à la culture dans la vie quoÂtiÂdienne (chants, contes, danses, récits, etc.). Là ausÂsi, le parÂtage des comÂmuns, impoÂsé par la loi à parÂtir de 1850, a casÂsé l’éÂquiÂlibre forÂgé au fil des milÂléÂnaires et on a nomÂmé « paresse » ce qui était savoir-vivre.
Aucun sysÂtème capiÂtaÂliste ne pourÂrait exisÂter sans l’exisÂtence simulÂtaÂnée d’une pauÂvreÂté métiÂcuÂleuÂseÂment entreÂteÂnue sur une base de traÂvail peu rétriÂbué, et d’une offre de nourÂriÂture chère et difÂfiÂciÂleÂment disÂpoÂnible.
Il n’est d’auÂtant pas besoin de cherÂcher des exemples anglo-saxons que les anglo-saxons, Hume et Smith au preÂmier rang sont venus en France prendre des leçons de « laisÂser faire », auprès des phyÂsioÂcrates-rates et voir comÂment en LanÂgueÂdoc la proÂpriéÂté priÂvée était admiÂnisÂtrée (cadastre) pour mettre en route la réforme des encloÂsures qui liquiÂda la proÂpriéÂté colÂlecÂtive et jeta dans les usines la main d’œuvre payÂsanne (et dans l’arÂmée impéÂriale).
Le capiÂtaÂlisme monÂdial est l’aÂbouÂtisÂseÂment de la richesse cumuÂlaÂtive évoÂquée par Karl Marx, l’acÂcroisÂseÂment des inégaÂliÂtés en est la conséÂquence.
Les gouÂverÂnants oliÂgarques capiÂtaÂlistes s’orÂgaÂnisent pour priÂver les masses popuÂlaires du seul moyen susÂcepÂtibles de les sorÂtir de la pauÂvreÂté : l’éÂduÂcaÂtion.
L’éducation à l’ère indusÂtrielle éduque des éduÂqués à s’emboiter s’en heurt dans les rouages de la machine indusÂtrielle.
Elle est publiÂciÂté comme moyen d’en sorÂtir alors qu’elle est la force qui contraint l’individu à se forÂmer de manière contiÂnue à l’image du moule dans lequel on l’invite insiÂdieuÂseÂment à renÂtrer, y resÂter immoÂbile, proÂduire un proÂduit, consomÂmer ce proÂduit, mouÂrir lenÂteÂment et être remÂplaÂcé imméÂdiaÂteÂment.
SorÂtir des rouages de l’éducation c’est faire dérailler le mirage du proÂgrès, faire un pas de côté et retrouÂver sa propre richesse, la cultiÂver, la voir fleuÂrir et récolÂter ses propres fruits.
Je suis totaÂleÂment d’acÂcord avec ça, l’éÂduÂcaÂtion actuelle fausse les buts de chaÂcun et rend les indiÂviÂdus dépenÂdants d’un traÂvail, d’un créÂdit immoÂbiÂlier, d’une situaÂtion qui ne les rends pas heuÂreux la pluÂpart du temps, ou du moins pas sur le long terme… la sociéÂté de consomÂmaÂtion et du plaiÂsir imméÂdiat n’aide pas à s’en rendre compte rapiÂdeÂment. Les perÂsonnes conscientes de ces aberÂraÂtions, ne pourÂraient-elles pas aider les autres à s’en rendre compte et à chanÂger leur mode de vie ? Seul ce genre de chanÂgeÂment pourÂrait perÂmettre un retour au calme, à la paix intéÂrieure et à la créaÂtiÂviÂté indiÂviÂduelle.
L’éÂduÂcaÂtion traÂdiÂtionÂnelle n’est que souÂmisÂsion à des règles préÂétaÂblie impoÂsées par des insÂtances de contrôle ( des notes, des insÂpecÂtions, des diplômes, etc.) qui foncÂtionne pour perÂpéÂtuer la sociéÂté telle que nous l’aÂvons créée au fil du temps.
Pour cesÂser ce cercle vicieux il faut à mon avis prendre conscience de la vioÂlence éduÂcaÂtive ordiÂnaire et de ses racines. Alice MilÂler et OliÂvier MauÂrel en ont fait leur cheÂval de bataille mais sont hélas encore trop peu connus et lus.
SorÂtir du déni de cette vioÂlence perÂmetÂtrait d’éÂlarÂgir son champ de vision et de comÂprendre le cours de l’hisÂtoire à traÂvers de nouÂveaux filtres et voir comÂment nous en sommes arriÂvés là où nous sommes.
It will betÂter if you notiÂced the SilÂvia FedeÂriÂci’s work. She s wrote CaliÂban and the witch in 2004.
Exellent livre et qui explique claiÂreÂment comÂment le capiÂtaÂlisme s’est inviÂté.…
après cette criÂtique libre et non fausÂsée du capiÂtaÂlisme, j’enÂtends déjà conserÂvaÂteurs et libéÂraux de toute obéÂdience crier à la concurÂrence déloyale ! et demanÂder le rétaÂblisÂseÂment de la cenÂsure… comme voie royale à la réaÂliÂté vraie et vraiÂment vériÂdique
texte à difÂfuÂser au maxiÂmum ! on a trop tenÂdance à oublier…et les pauvres euroÂpéens se consolent en exploiÂtant plus pauvres qu’eux!!!c’est terÂriÂfiant
[…] comÂment des payÂsans autoÂsufÂfiÂsants ont été chanÂgés en esclaves salaÂriés pour l’industrie. https://partage-le.com/2018/10/linvention-du-capitalisme-comment-des-pa… ; consulÂté le 29/10/2018[16] Michael PerÂelÂman, The invenÂtion of capiÂtaÂlism, Duke UniÂverÂsiÂty Press, […]
AugÂmenÂter la pauÂvreÂté, est le proÂjet de l’EuÂrope, Yasha Levine décrit bien l’illuÂsion de ce CapiÂtaÂlisme assoifÂfé de forÂtune. Mais ce n’est natuÂrelÂleÂment pas la meilleure méthode ; les temps ont chanÂgé, l’être humain est plus intelÂliÂgent ; et la répresÂsion sur le popuÂlisme donne droit aux émeutes voir des révoÂluÂtions. À remède bruÂtale soluÂtion adéÂquate. Seul le sang répanÂdu donÂneÂra ra
Domage qu’il n’y ait pas de traduction.française du livre
Pour comÂpléÂter votre anaÂlyse lire le ManiÂfeste du ParÂti comÂmuÂniste de Karl Marx aux édiÂtions sociales, à prendre dans toutes les libraiÂries et pas cher du tout. Très bon ouvrage pour comÂprendre l’exÂploiÂtaÂtion capiÂtaÂliste.
Peut on penÂser que ce gou verÂneÂment entend appauÂvrir et affaÂmer le peuple pour le reduire au silence et deveÂnir une force de traÂvail, pour enrichir.……les riches ? N est il pas reconÂnu que l hisÂtoire se repete?!
merÂci de relayer l’hisÂtoire de façon condenÂsée. Cela perÂmet de mieux comÂprendre notre situaÂtion sociale orchesÂtrée par des vauÂtours afin de mieux s’en défaire.
Nous n’aÂvons rien à envier aux BriÂtanÂniques, Adam Smith a séjourÂné un an et demi en GasÂcogne et LanÂgueÂdoc en 1764, une de ses quêtes était l’éÂtude de l’insÂtiÂtuÂtion du cadastre qui n’exisÂtait que là . Le mot est occiÂtan, le prinÂcipe issu du droit romain. Que l’EÂtat posÂsède une insÂtiÂtuÂtion capable de savoir qui détient quelles terres était un préaÂlable nécesÂsaire au mouÂveÂment des encloÂsures, détruire les biens colÂlecÂtifs et comÂmuÂnauÂtaires pour les priÂvaÂtiÂser et jeter dans les bras de l’inÂdusÂtrie naisÂsante une masse de proÂléÂtaires affaÂmés. C’est ausÂsi en LanÂgueÂdoc, à TouÂlouse que fut créée au Moyen-Age la preÂmière sociéÂté par actions, les mouÂlins du Bazacle… Enfin, c’est aux penÂseurs franÂçais du siècle des lumières, aux phyÂsioÂcrates, que l’on doit l’exÂpresÂsion anglaise « laisÂser-faire ». Le mot est resÂté franÂçais chez les anglais pour désiÂgner une poliÂtique libéÂrale…
Une vraie quesÂtion qui n’est absoÂluÂment pas préÂvue pour faire poléÂmique :
En 1700, 21M de perÂsonnes vivaient en France, 29M en 1800 et 66M en 2020. Est-il encore posÂsible aujourd’Âhui de, à l’éÂchelle d’une nation ou d’un contiÂnent, vivre chaÂcun en autarÂcie ? Peut-on vivre sans se spéÂciaÂliÂser et donc dépendre du « troc » ou comÂmerce ?
QuesÂtion subÂsiÂdiaire : qqun a t’il connaisÂsance de la surÂface de terre nécesÂsaire pour faire vivre une perÂsonne ou une famille de 4 ?
ce qui est actuelÂleÂment le plus praÂtique pour calÂcuÂler c’est https://parcel-app.org/
à nuanÂcer pour autant avec pluÂsieurs criÂtères, en parÂtiÂcuÂlier les techÂniques de cultures assoÂciées, de forêt jarÂdin et de cultures étaÂgées perÂmettent de réduire la place nécesÂsaire à la proÂducÂtion aliÂmenÂtaire