Un monde de plus en plus vert #2 (par Nicolas Casaux)

I.

Une blague qui n’en est pas une

La tran­si­tion éner­gé­tique, tech­no­lo­gique, éco­lo­gique, le sau­ve­tage de la pla­nète, c’est tout de même émouvant.

Ce splen­dide site d’ex­trac­tion minière de cuivre (pho­to ci-des­sus), situé en Zam­bie, pro­prié­té de la com­pa­gnie cana­dienne First Quan­tum Mine­rals (nombre des plus impor­tantes firmes minières du monde sont domi­ci­liées au Cana­da en rai­son d’a­van­tages fis­caux), sera bien­tôt ali­men­té par « 430 MW d’éner­gies vertes » (une par­tie en pho­to­vol­taïque, une par­tie en éolo­vol­taïque) grâce à un par­te­na­riat entre deux autres entre­prises, « l’énergéticien bri­tan­nique Cha­riot » et le « fran­çais Total Eren ».

« Depuis quelques mois, la filiale du géant pétro­lier fran­çais Tota­lE­ner­gies tra­vaille avec Cha­riot pour four­nir de l’énergie propre aux opé­ra­tions minières en Afrique. Et depuis le début de cette col­la­bo­ra­tion en novembre 2021, les deux par­te­naires ont éga­le­ment signé un accord pour la construc­tion d’une cen­trale solaire pho­to­vol­taïque de 40 MWc à la mine de Tha­ri­sa en Afrique du Sud. »

Hip, hip, hip, hour­ra. (Cer­tains, pour­tant favo­rables au déve­lop­pe­ment des éner­gies dites renou­ve­lables, vertes, propres ou décar­bo­nées (solaire, éolien, etc.), ne man­que­ront pas de trou­ver cela ridi­cule, voire révol­tant, d’utiliser ces éner­gies pour ali­men­ter des extrac­tions minières. D’où pensent-ils que pro­viennent les éoliennes, les pan­neaux solaires, etc. ? Com­ment pensent-ils qu’ils sont construits, fabri­qués ? Si vous vou­lez une civi­li­sa­tion indus­trielle, même ali­men­tée en éner­gie uni­que­ment par des « renou­ve­lables », vous avez besoin de mines.)

Suc­cès de la « tran­si­tion », nous appre­nons der­niè­re­ment que « le solaire et l’éolien ont conjoin­te­ment pro­duit plus de 10 % de l’électricité mon­diale en 2021, selon la Revue glo­bale de l’électricité, publiée ce mer­cre­di par le centre de réflexion Ember ». Dans l’ensemble :

« 38 % de l’électricité mon­diale est venue en 2021 de sources décar­bo­nées, nucléaire inclus. La prin­ci­pale éner­gie renou­ve­lable reste l’hydroélectricité – les barrages.

Mais le char­bon a aus­si géné­ré 36 % de l’électricité mon­diale. Ember sou­ligne dans son rap­port le rebond de cette éner­gie, la plus nocive pour le cli­mat. De fait, la pro­duc­tion des cen­trales élec­triques à char­bon a connu en 2021 un rebond annuel inédit (+ 9 %) depuis “au moins 1985”, avec une pro­duc­tion record de 10.042 TWh. »

Hip, hip, hip, hourra.

Autre­ment dit, le monde entier est rapi­de­ment recou­vert de cen­trales solaires et éoliennes, de bar­rages et autres cen­trales de pro­duc­tion d’énergie dite verte, propre, renou­ve­lable ou décar­bo­née, qui n’ont, en réa­li­té, jamais rien de vert, propre, renou­ve­lable ou décar­bo­née, qui sont des infra­struc­tures construites par la civi­li­sa­tion indus­trielle en vue de s’alimenter elle-même en éner­gie, qui s’ajoutent aux autres infra­struc­tures de pro­duc­tion éner­gé­tique, les­quelles ne dis­pa­raissent pas, au contraire, puisqu’on construit tou­jours plus de cen­trales à char­bon, gaz, nucléaire, etc.

Comme ailleurs, en France, les pro­jets de déve­lop­pe­ment de cen­trales solaires ou éoliennes se mul­ti­plient. On apprend il y a quelques jours, entre un tas d’autres exemples pos­sibles, que « l’al­le­mand Kro­nos Solar lance son plus gros pro­jet de parc pho­to­vol­taïque en France, dans le Cher » : « un immense parc de 31 hec­tares d’un seul tenant à Cha­ren­ton-du-Cher », qui sera bran­ché en 2024 (il y a bien une « enquête publique » qui vient de démar­rer, mais leur résul­tat importe par­fois, sinon sou­vent peu). Etienne Tri­chard, direc­teur géné­ral de Kro­nos Solar France, qui pré­voit d’in­ves­tir 19 mil­lions d’eu­ros, explique le pro­jet : « Nous avons trou­vé un ter­rain de 70 hec­tares d’un seul tenant qui n’é­tait plus exploi­té en agri­cul­ture. Nous n’u­ti­li­se­rons que 31 hec­tares afin de res­pec­ter des zones humides et la bio­di­ver­si­té. » (Grands sei­gneurs, Tri­chard et Kro­nos Solar se pro­posent de ne détruire qu’un peu plus de la moi­tié des terres qu’ils ont achetées.)

& s’il déplore l’existence et le déve­lop­pe­ment de la pro­duc­tion éner­gé­tique à par­tir de com­bus­tibles fos­siles, le mou­ve­ment éco­lo­giste moderne, le « mou­ve­ment cli­mat », se réjouit et encou­rage le déve­lop­pe­ment des sec­teurs indus­triels (capi­ta­listes) du solaire, de l’éolien, de l’hydroélectrique (mais ne réa­lise tou­jours pas que sans pro­duc­tion éner­gé­tique à par­tir de com­bus­tibles fos­siles, le déve­lop­pe­ment des indus­tries du solaire, de l’éolien, etc., serait impossible).

(Aucune pro­duc­tion d’énergie indus­trielle n’est et ne sera jamais éco­lo­gique. La civi­li­sa­tion indus­trielle est une vaste machi­ne­rie mor­ti­fère à déman­te­ler en inté­gra­li­té. & toute pro­duc­tion d’énergie, dans toute socié­té, y com­pris, donc, dans la socié­té indus­trielle, est pro­duc­tion d’énergie au béné­fice des domi­nants. Quand on pro­pose à de braves citoyens de par­ti­ci­per à l’installation d’une « cen­trale citoyenne » sur leur com­mune, on leur pro­pose de contri­buer eux-mêmes au renou­vel­le­ment de leur propre servitude.)

II.

StopEACOP ou l’inconséquence du « mouvement climat »

EACOP, c’est l’« East Afri­can Crude Oil Pipe­line », soit l’« oléo­duc de pétrole brut d’Afrique de l’Est », un pro­jet de pipe­line, por­té notam­ment par Tota­lE­ner­gies, des­ti­né à trans­por­ter du pétrole depuis des champs pétro­li­fères ougan­dais vers le port de Tan­ga, en Tan­za­nie, au bord de l’o­céan Indien.

Une alliance d’ONG pré­ten­du­ment « éco­lo­gistes » en tous genres (350.org, Inclu­sive Deve­lop­ment Inter­na­tio­nal, Avaaz, les Amis de la Terre France, Reclaim Finance, etc.), appe­lée Sto­pEA­COP, s’est consti­tuée afin de pro­tes­ter contre sa réa­li­sa­tion. À très juste titre. Ce pro­jet serait un désastre envi­ron­ne­men­tal et social de plus. Il est plus que légi­time de le contes­ter. Comme il est par­fai­te­ment jus­ti­fié de s’opposer à tout pro­jet de déve­lop­pe­ment indus­triel. C’est là que le bât blesse.

D’un côté, l’alliance d’ONG milite très jus­te­ment contre le pro­jet de pipeline.

De l’autre, elle pro­meut une « éco­no­mie inclu­sive et équi­table », « offrant des emplois de qua­li­té sur le long terme », qui requiert d’« inves­tir dans les indus­tries du futur », d’« inves­tir dans les indus­tries durables et créa­trices d’emplois de demain », « l’industrie du tou­risme en Ougan­da par exemple », mais aus­si « les indus­tries durables comme l’énergie renou­ve­lable et les trans­ports élec­triques ». (« Kii­ra Motors, par exemple, un fabri­cant de véhi­cules appar­te­nant à l’Etat, emploie­ra 14 000 Ougan­dais pour pro­duire 5 000 bus élec­triques et autres véhi­cules par an. Les voi­tures deve­nant plus abor­dables, la demande pour des véhi­cules élec­triques ne ces­se­ra d’augmenter. » Hallelujah.)

À ceux qui entre­pren­dront d’investir dans toutes ces indus­tries durables du futur, l’alliance Sto­pEA­COP pro­met d’« énormes retom­bées économiques ».

Réca­pi­tu­lons. D’un côté, l’alliance conteste à rai­son un pro­jet nui­sible. De l’autre, elle fait l’apologie d’une mon­tagne de niai­se­ries et d’absurdités, du mythe du capi­ta­lisme vert, de la chi­mère indé­si­rable d’une civi­li­sa­tion indus­trielle éco­du­rable. C’est-à-dire qu’elle fait l’apologie, en réa­li­té, de nou­velles nui­sances éco­lo­giques et sociales, de pro­jets indus­triels nui­sibles (aucune indus­trie n’est durable, éco­lo­gique, les indus­tries de pro­duc­tion d’énergie dite verte, propre ou renou­ve­lable pas davan­tage que les autres), l’apologie de la conti­nua­tion du désastre sous cou­vert d’écologie (et en fai­sant miroi­ter d’autres absur­di­tés comme l’inclusivité et l’équité dans le cadre du capi­ta­lisme tech­no­lo­gique et de la domi­na­tion étatique).

Cela dit, dans son plai­doyer en faveur d’une « éco­no­mie meilleure, plus juste et plus inclu­sive béné­fi­ciant à tous » (sic), dans son plai­doyer en faveur du capi­ta­lisme vert, l’alliance se pro­nonce éga­le­ment en faveur de l’investissement dans « une agri­cul­ture durable à petite échelle » et dans les « acti­vi­tés de subsistance ».

À boire et à man­ger, donc. Confu­sion générale.

Dans l’ensemble, mal­gré leur oppo­si­tion bien­ve­nue et légi­time à un pro­jet indus­triel nui­sible, à des pro­jets indus­triels nui­sibles, il me semble que le rôle et l’activité de ces ONG s’avèrent majo­ri­tai­re­ment nui­sibles, dans la mesure où elles n’aident abso­lu­ment pas à la for­ma­tion d’un mou­ve­ment éco­lo­giste consé­quent, mais accom­pagnent de manière rela­ti­ve­ment inof­fen­sive — et, pire, servent à faire accep­ter — la conti­nua­tion de la civi­li­sa­tion indus­trielle (du capi­ta­lisme), en fai­sant miroi­ter son impos­sible ver­dis­se­ment, l’inclusivité, une « équi­té » gro­tesque (l’équité façon com­merce équi­table, dans lequel on consi­dère qu’une per­sonne peut-être « équi­ta­ble­ment » exploitée).

Voir aus­si : https://floraisons.blog/comment-ne-pas-saboter-un-pipeline-selon-les-bougistes/

III.

L’indécente et criminelle bêtise des lèche-cul du GIEC

Ce qu’on appelle la science est une créa­tion du pou­voir, un pro­duit sécu­laire — né aux envi­rons du XVIIème siècle en Europe — de la domi­na­tion du plus grand nombre par le plus petit, et intrin­sè­que­ment lié, d’ailleurs, à la guerre.

Sans l’É­tat et les impor­tantes hié­rar­chies sociales qui le consti­tuent, sans les inéga­li­tés et les injus­tices qu’il implique, la science n’exis­te­rait pas. Ni, plus géné­ra­le­ment, la civi­li­sa­tion indus­trielle, le monde moderne dans son ensemble. Ni le capi­ta­lisme, ni l’O­NU, ni le GIEC.

Mal­heu­reu­se­ment, tout ça existe. Et donc, aujourd’­hui, inquiète pour son ave­nir, la civi­li­sa­tion indus­trielle cherche, par le biais de ses ins­ti­tu­tions supra-éta­tiques (entre autres, mais notam­ment en ce qui nous concerne ici), com­ment per­du­rer le plus long­temps pos­sible mal­gré les dérè­gle­ments cli­ma­tiques (et autres des­truc­tions envi­ron­ne­men­tales) qu’elle précipite.

D’où le GIEC, mis­sion­né pour trou­ver les meilleures solu­tions pou­vant per­mettre de faire per­du­rer le capi­ta­lisme, la civi­li­sa­tion indus­trielle (c’est-à-dire de faire per­du­rer son monde, le contexte social qui assure son exis­tence à lui) en l’a­dap­tant aux dérè­gle­ments cli­ma­tiques (et, secon­dai­re­ment aux autres catas­trophes envi­ron­ne­men­tales) en cours et en tachant de les endi­guer au mieux. Le GIEC n’est pas spé­ci­fi­que­ment man­da­té pour cela, bien enten­du, c’est sim­ple­ment l’eau dans laquelle il nage, dans laquelle nagent les scien­ti­fiques en géné­ral. Rien de plus logique. Ain­si que le notaient Rie­sel et Sem­prun, le capi­ta­lisme (ou la civi­li­sa­tion indus­trielle, c’est idem) ne pose jamais les pro­blèmes qu’il pré­tend « gérer » que dans des termes qui font de sa per­pé­tua­tion une condi­tion sine qua non.

(Au pas­sage, un rap­pel : l’O­NU est une créa­tion des États du monde entier, qui la financent (de même que les États financent la recherche scien­ti­fique en géné­ral). Le GIEC a été créé en 1988 par deux ins­ti­tu­tions qui com­posent l’O­NU : l’Or­ga­ni­sa­tion météo­ro­lo­gique mon­diale (OMM) et le Pro­gramme des Nations unies pour l’environnement (PNUE). Et le GIEC tra­vaille main dans la main avec les États. « Ce sont ses États membres qui assurent col­lec­ti­ve­ment la gou­ver­nance du GIEC et acceptent ses rap­ports durant des réunions plé­nières annuelles ou bis­an­nuelles. La liai­son per­ma­nente entre le GIEC et les États est assu­rée par un point focal national. »)

Quoi d’é­ton­nant, alors, à ce que le GIEC pré­co­nise (oui, oui, pré­co­nise, n’en déplaise aux imbé­ciles qui aiment à répé­ter aveu­glé­ment que le GIEC ne for­mule pas de pré­co­ni­sa­tion, que la Science est « neutre », comme la tech­no­lo­gie, sans jamais pré­ci­ser vis-à-vis de quoi elles seraient neutres, et com­ment cela se pour­rait étant don­né tout ce qu’elles impliquent), quoi d’é­ton­nant, donc, à ce que le GIEC pré­co­nise la « décar­bo­na­tion » de la civi­li­sa­tion indus­trielle (ou du capi­ta­lisme, c’est idem) et la réa­li­sa­tion des « objec­tifs de déve­lop­pe­ment durable » de l’O­NU (les­quels com­prennent le fait de « pro­mou­voir une crois­sance éco­no­mique sou­te­nue, par­ta­gée et durable, le plein emploi pro­duc­tif et un tra­vail décent pour tous », de « pro­mou­voir une indus­tria­li­sa­tion durable qui pro­fite à tous et encou­ra­ger l’innovation », etc.) ? Rien.

Quoi d’é­ton­nant à ce que, pour ce faire, le GIEC recom­mande notam­ment de (plus ou moins rapi­de­ment) aban­don­ner les com­bus­tibles fos­siles ; de miser sur le déve­lop­pe­ment et l’in­no­va­tion tech­no­lo­giques, sur le déploie­ment mas­sif des indus­tries de pro­duc­tion d’éner­gie dite verte, propre, renou­ve­lable ou décar­bo­née (notam­ment solaire et éolien), de même que sur celui des tech­no­lo­gies dites vertes, propres ou décar­bo­nées (voi­tures et autres moyens de trans­port élec­triques), des tech­no­lo­gies numé­riques (inter­net des objets etc.), de miser sur l’élec­tri­fi­ca­tion de tout, etc. ? Rien non plus.

Le GIEC fait essen­tiel­le­ment ce qu’il est conçu pour faire.

& certes, de manière secon­daire, le GIEC se pro­nonce aus­si en faveur de l’a­groé­co­lo­gie (mais ver­sion bureau­cra­ti­co-capi­ta­liste, inté­grée à la civi­li­sa­tion indus­trielle, for­cé­ment), en faveur du droit des peuples autoch­tones, de « l’empowerment » des femmes, de la prise en compte de la volon­té des « com­mu­nau­tés locales », de la lutte contre les inéga­li­tés, de la pré­ser­va­tion de la bio­di­ver­si­té et des mas­sages à l’huile végé­tale de jojo­ba bio. Mais il s’a­git sim­ple­ment d’une autre illus­tra­tion de l’ab­sur­di­té du tra­vail du GIEC. Moi­tié pen­sée magique, moi­tié pré­ten­tions vides de sens. Comme s’il était pos­sible de faire dis­pa­raitre les inéga­li­tés ET de pré­ser­ver (ou : dans le cadre de) l’É­tat et du capi­ta­lisme. Le GIEC est en faveur de tout et n’im­porte quoi. Tech­no­cra­tie ET démo­cra­tie, agroé­co­lo­gie ET bio­car­bu­rants pour l’a­via­tion, pla­ni­fi­ca­tion éta­tique ET auto­no­mie des com­mu­nau­tés locales, détruire le monde ET sau­ver la planète.

Un incroyable tis­su de pro­po­si­tions nui­sibles, d’un côté, et d’i­nep­ties et d’ab­sur­di­tés de l’autre, que nos influen­ceurs, ONG et autres « acti­vistes cli­mats » pré­fé­rés — Bon Pote (alias Tho­mas Wag­ner), Camille Étienne, Green­peace, le Réseau Action Cli­mat, Cyril Dion, etc. — se sont empres­sés de louan­ger et de pro­mou­voir sur les réseaux sociaux et dans les médias.

En réa­li­té, en tant que créa­tion des ins­ti­tu­tions domi­nantes, en tant que pro­duit de la tech­no-bureau­cra­tie mon­diale, inféo­dé aux États et aux orga­nismes supra-éta­tiques, inféo­dé au capi­ta­lisme, à la civi­li­sa­tion indus­trielle, le GIEC repré­sente une grande par­tie de ce qui pose aujourd’­hui pro­blème. De même que l’O­NU qui est elle aus­si célé­brée, en la per­sonne de son Secré­taire géné­ral (Anto­nio Guterres), par les influen­ceurs, ONG et autres per­son­na­li­tés du « mou­ve­ment climat ».

Peu importe que l’O­NU ait été créé et soit finan­cée par les États du monde entier, qu’elle reçoive éga­le­ment beau­coup d’argent de la part d’ins­ti­tu­tions non-éta­tiques comme la Fon­da­tion Bill et Melin­da Gates, dont Guterres est très proche. (En 2018, « le Secré­taire géné­ral de l’ONU, M. Antó­nio Guterres, a nom­mé Mme Melin­da Gates, de la Fon­da­tion Bill et Melin­da Gates, et M. Jack Ma, Pré­sident du Groupe Ali­ba­ba, Copré­si­dents du nou­veau Groupe de tra­vail de haut niveau sur la coopé­ra­tion numé­rique ». Ce groupe doit ser­vir à accé­lé­rer et orga­ni­ser le déploie­ment mon­dial d’in­ter­net et des tech­no­lo­gies numé­riques. Il s’a­git, comme nous le rap­portent les tech­no­ca­pi­ta­listes d’Usbek & Rica, « de lut­ter contre la frac­ture numé­rique. Alors que plus de la moi­tié de la popu­la­tion mon­diale n’a tou­jours pas accès à Inter­net, les Nations Unies pro­posent un plan d’action pour que chaque adulte soit connec­té d’ici 2030, grâce à la coopé­ra­tion inter­na­tio­nale. » Cela ne fait-il pas chaud au cœur de voir tous ces amis de l’en­vi­ron­ne­ment, du cli­mat, de la liber­té et de la démo­cra­tie tra­vailler ensemble ?!)

Peu importe que le Pro­gramme des Nations unies pour l’en­vi­ron­ne­ment (PNUE) ait déve­lop­pé un par­te­na­riat avec la Nor­vège inti­tu­lé « Pétrole pour le déve­lop­pe­ment » (Oil for Deve­lop­ment — OfD), dont la pré­sen­ta­tion sti­pule :

« La décou­verte de réserves sub­stan­tielles de pétrole et de gaz natu­rel offre des pos­si­bi­li­tés impor­tantes pour le déve­lop­pe­ment social, éco­no­mique et poli­tique de tout pays. Lors­qu’elle est gérée de manière effi­cace et équi­table, avec des mesures de pro­tec­tion sociale et envi­ron­ne­men­tale, l’in­dus­trie pétro­lière peut favo­ri­ser le déve­lop­pe­ment humain. […] 

Alors que le monde se dirige vers des éco­no­mies à faible émis­sion de car­bone afin d’at­té­nuer le chan­ge­ment cli­ma­tique, il est admis que les com­bus­tibles fos­siles conti­nue­ront à jouer un rôle dans le mix éner­gé­tique mon­dial. Les pays dis­po­sant de res­sources en hydro­car­bures peuvent béné­fi­cier de plus de 30 ans de bonnes pra­tiques inter­na­tio­nales en matière de ges­tion envi­ron­ne­men­tale dans les sec­teurs du pétrole et du gaz pour sou­te­nir le déve­lop­pe­ment durable. Per­mettre aux pays d’ac­cé­der à ce savoir-faire est l’ob­jec­tif clé du nou­veau par­te­na­riat entre le Pro­gramme des Nations unies pour l’en­vi­ron­ne­ment (PNUE) et le pro­gramme “Pétrole pour le déve­lop­pe­ment” du gou­ver­ne­ment nor­vé­gien. Le pro­gramme nor­vé­gien “Pétrole et déve­lop­pe­ment” coopère actuel­le­ment avec 13 pays : Ango­la, Cuba, Gha­na, Irak, Liban, Kenya, Mozam­bique, Myan­mar, Soma­lie, Sou­dan du Sud, Sou­dan, Tan­za­nie et Ougan­da. Grâce à ce par­te­na­riat, le PNUE ren­for­ce­ra les capa­ci­tés natio­nales pour une meilleure ges­tion envi­ron­ne­men­tale dans les sec­teurs du pétrole et du gaz dans les 13 pays sou­te­nus par la Norvège. »

Bref, celles et ceux qui se sou­cient de la nature et de la liber­té ne devraient pas se leur­rer. L’ONU, le GIEC et les États sont autant d’en­ne­mis de la nature et de la liber­té. Tout ce qu’ils peuvent faire, c’est per­pé­tuer le désastre social et éco­lo­gique. Si nous vou­lons sérieu­se­ment y mettre un terme, il va nous fal­loir sérieu­se­ment trou­ver des moyens de (nous orga­ni­ser pour) déman­te­ler toutes ces ins­ti­tu­tions et faire machine arrière.

Nico­las Casaux

Print Friendly, PDF & Email
Total
15
Shares
1 comment
  1. Hel­lo,
    Un truc par exemple que je me dis pour com­prendre que ce ne sera pas la fin du pétrôle : les véhi­cules électriques.
    Ils roulent sur quoi ? Et y en a‑t-il beau­coup ? Et si on n’a pas besoin de tout, que fera-t-on des rési­dus sachant que le capi­ta­lisme cher­che­ra à valo­ri­ser n’im­porte quoi jus­qu’au bout ?
    Ces éco­los qui paradent ou pas pour une glo­riole de 5 ans et quelques croyances pour le bon­heur de quelques capi­taines d’in­dus­tries 4.0, me révulsent de plus en plus : ils ne m’en disent rien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Articles connexes
Lire

Un optimisme pathologique : comment l’espoir colporté par les médias perpétue la catastrophe

En cette période de début d'une nouvelle année, bilans et perspectives futures sont publiés à tort et à travers par les médias de masse. Dans le monde entier, c'est la saison des rassurances. Avant d'en analyser quelques exemples (une vidéo éditée par Slate France et un article du quotidien Libération), il est bon de replacer la discussion dans son contexte. [...]