Les arbres forestiers génétiquement modifiés ou transgéniques n’attirent pas les mêmes préoccupations immédiates que les récoltes vivrières transgéniques en matière de santé publique. Mais ils constituent en réalité une menace encore bien plus grande parce qu’ils ont un impact direct sur les forêts naturelles qui sont vitales pour la survie de notre planète, selon le Docteur Mae-Wan Ho et le Professeur Joe Cummins
Forêts Artificielles — Les dangers des arbres génétiquement modifiés est un documentaire qui s’intéresse et enquête sur les arbres génétiquement modifiés, et les problèmes et dangers qu’ils font naître.
A l’aide d’interviews avec plusieurs éminents scientifiques et activistes (voir la liste ci-après), il présente l’impact de ces arbres sur les communautés humaines, écologiques, sur les écosystèmes et l’environnement en général.
Ce documentaire pose les questions essentielles et dérangeantes sur les risques et les problèmes inhérents et associés à ces technologies et procédés, et nous fournit des informations afin que l’on puisse nous-mêmes y répondre.
Plus d’informations sur le site web officiel du film : http://syntheticforests.info/
Liste des intervenants (par ordre d’apparition):
- Andrew Kimbrell (directeur du Centre pour la sécurité alimentaire — Center for Food Safety)
- Anne Petermann (Directrice du Global Justice Ecology Project)
- Tyrone Hayes (Scientifique, Docteur en Biologie Intégrative, UC Berkeley, California)
- Raymond Seidler (Ex-scientifique en chef, US Environmental Protection Agency, Agence de protection de l’environnement des USA)
- Lorrin W. Pang (Médecin, Docteur, Maui, partisan du Moratoire sur les OGM, GMO Moratorium Bill)
- Jeffrey Smith (Institute for responsible technology, Institut pour une technologie responsable)
- Michael Hansen (Docteur, Scientifique en chef, Union des consommateurs)
- Rachel Smolker (Docteure, Co-directrice de Biofuelwatch)
- Randall Hayes (Fondateur & Président, Rainforest Action Network, réseau d’action pour la forêt vierge)
- Winfridus Overbeek (Coordinateur International, World Rainforest Movement, mouvement mondial pour la forêt vierge)
- Claire Hope Cummings (Juriste environnementale, Journaliste, Autrice)
- David Suzuki (Docteur en génétique, environmentaliste, auteur, présentateur)
- Ricarda A. Steinbrecher (Docteure en génétique moléculaire, Co-directrice d’EcoNexus)
- Marc Fink (Avocat principale du Center for Biological Diversity, centre pour la diversité biologique)
- Sofia Painiqueo (Sage Mapuche, Chili)
- Tom Goldtooth (Directeur exécutif de l’Indigenous Environmental Network, réseau environnemental indigène)
- Ronnie Cummins (Fondateur et directeur, Organic Consumers Association, association des consommateurs biologiques)
Arbres transgéniques et santé publique
Les arbres transgéniques ont été fabriqués pour être tolérants à des herbicides à large spectre qui détruisent toutes les autres plantes. Comme si cela ne suffisait pas, ces OGM peuvent également affecter d’autres espèces de la vie naturelle, y compris les êtres humains. (Voir à ce sujet une synthèse disponible sur le web sous le titre ’ T he Case for a GM-Free Sustainable World ’ , ISP Report ).
Les plantations d’arbres génétiquement modifiés tolérants à des herbicides sont de véritables déserts verts et les dommages collatéraux sur les cultures et les forêts voisines sont inévitables, tout comme la pollution des ressources en eau potable.
Le glyphosate est la cause de plaintes la plus fréquente au Royaume-Uni. Des perturbations de nombreuses fonctions physiologiques chez des êtres vivants ont été rapportées après une exposition aux doses normales d’utilisation. Il a presque doublé le risque d’avortements spontanés et des enfants nés chez des utilisateurs présentent un taux élevé de troubles de comportement.
Le ‘Roundup’, qui est la formulation commerciale de la matière active glyphosate du groupe chimique Monsanto, cause des dysfonctionnements de la division cellulaire qui pourraient être liées à des cancers humains.
Le glyphosate retarde le développement du squelette fœtal chez des rats de laboratoire. Il inhibe la synthèse des stéroïdes et il est génotoxique chez les mammifères, chez les poissons et chez les batraciens. Il est létal et hautement toxique pour les vers de terre.
Le glufosinate d’ammonium est lié à des toxicités hématologiques, gastro-intestinales, respiratoires et neurologiques, ainsi qu’à des défauts congénitaux chez les êtres humains. Il est toxique pour les larves d’huîtres et de palourdes, de daphnies et quelques poissons d’eau douce comme les truites arc-en-ciel. Il inhibe des champignons et des bactéries bénéfiques du sol, et tout particulièrement les espèces qui fixent l’azote.
Une autre source de risques en matière de santé publique, est constituée par les toxines Bt et d’autres transgènes qui peuvent se disséminer au loin et sur de vastes étendues avec le pollen des arbres génétiquement modifiés.
Toutes les toxines Bt et tous les transgènes qui confèrent une tolérance au glyphosate, présentent des similarités avec des substances allergéniques connues, et elles sont, de ce fait, suspectées d’être allergènes. (Voir l’article » Are transgenic proteins allergenic ? – Les protéines transgéniques sont-elles allergéniques ? » ISIS report 05/01/ 2005, consultable sur ce site : http://www.i‑sis.org.uk/ATPA.php ).
Les arbres transgéniques producteurs d’insecticides détruisent la biodiversité
Il n’y a aucun doute que les arbres génétiquement modifiés en vue de produire un insecticide vont détruire beaucoup d’insectes, affectant aussi bien les insectes pris pour cibles que les autres. Il en est ainsi jusqu’à ce que les populations d’insectes développent une résistance au bout de six ou sept ans, selon une estimation de Liu Xiaofeng du Département de l’Agriculture de la province du Henan en Chine, un chercheur critique des cultures de coton génétiquement modifiées implantées dans ce pays (voir l’article » GM cotton fiascos around the worl – Le fiasco du coton génétiquement modifié à travers le monde « , dans la revue Science in Society, N° 25 , 26–27 ). A ce moment là, davantage d’insecticides devront être utilisés, particulièrement lorsque de nouveaux types de ravageurs seront apparus.
La plus grande menace vis-à-vis de la biodiversité réside dans la dispersion du caractère de production d’insecticide dans les forêts naturelles. Des expériences d’alimentation au laboratoire ont montré que les toxines Bt produites par les plantes génétiquement modifiées peuvent nuire aux prédateurs bénéfiques qui se nourrissent à partir des insectes ravageurs, même si les parasites eux-mêmes ne sont pas affectés par les toxines [ 5]. Il a été démontré qu’une catégorie de toxines Bt ( Cry1A ), pouvait être nocive pour les papillons, pour les « lacewings » et les souris. Une autre catégorie de toxines Bt ( Cry3A ), agit contre des insectes appartenant à l’ordre des Coléoptères [ 6 ] qui comprennent environ 28.600 espèces différentes. Les toxines Bt sont connues pour leur effet de lixiviation au niveau des racines dans le sol, pouvant avoir des impacts potentiels considérables dans ce milieu biotique.
La réduction des populations d’insectes aura en retour un impact sur les oiseaux et sur les mammifères qui se nourrissent de ces insectes.
Les arbres transgéniques à croissance rapide aggravent le changement climatique
L’argument selon lequel la plantation d’arbres génétiquement modifiés peut inverser le changement climatique est également fallacieux. Le constructeur automobile de voitures japonais Toyota a commencé en 1993 des essais dans la nature avec des arbres génétiquement modifiés dans le but d’absorber plus de carbone. Malheureusement, alors que l’absorption du carbone augmentait, elle était accompagnée d’une augmentation dramatique de la consommation en eau.
Les plantations d’arbres sont beaucoup moins efficaces pour séquestrer le carbone que l’écosystème forestier indigène. Ce dernier est un puits de carbone efficace. Il a été estimé que les nouvelles forêts tropicales d’Amérique du Sud et Centrale séquestrent au moins une tonne de carbone par hectare et par an lors de l’augmentation de la biomasse au-dessus du niveau du sol (il est possible que du carbone additionnel soit séquestré dans le sol). En revanche, la destruction d’un hectare de forêt libère 200 tonnes de carbone (voir l’article » Why Gaia Needs Rainforests ‑Pourquoi Gaïa a besoin des forêts humides « , paru dans la revue http://216.239.39.104/translate_c?hl=fr&u=http://www.i‑sis.org.uk/isisnews/sis20php&prev=/search%3Fq%3DGM%2Bforest%2Btrees%2Bultimate%2Bthreat%26hl%3Dfr%26lr%3Dlang_en%7Clang_fr%26sa%3DG Science in Society N°23, Autumn/Winter 2003, 24–25 ). Les arbres à faible taux de lignine et à croissance rapide se décomposeront également plus facilement, renvoyant ainsi plus rapidement l’anhydride carbonique dans l’atmosphère, et aggravant de ce fait le réchauffement global au lieu de le restreindre.
Les chercheurs avaient coutume d’utiliser un module de balayage multispectral thermique à infrarouge de la NASA pour évaluer, dans l’atmosphère en 1989, les bilans d’énergie des forêts expérimentales dans l’état de l’Orégon aux Etats-Unis [ 3 ]. Ils ont constaté qu’un secteur de forêt « coupé à blanc » avait une température de surface de 51,8°C, plus élevée que dans une carrière voisine, dans laquelle il avait été enregistré 50,7°C. Il avait été enregistré 29,9°C dans une plantation arrivée à maturité de sapins de Douglas, comparativement à la température de 29,4°C qui était observée au-dessus d’une repousse normale dans une forêt de sapins de Douglas, tandis que la température la plus fraîche, de 24,7°C était rencontrée au-dessus d’une forêt de 400 ans d’âge.
L’effet de refroidissement de l’écosystème d’une forêt naturelle est non seulement important pour limiter le réchauffement global ; mais il est en outre un indicateur significatif de durabilité [ 4 ].
La suite (et la source de ces quelques paragraphes), c’est par ici.